Donald Trump |
À jouer avec les poignées des portes de
l’enfer, c’est continuer avec cynisme à taper sur les nerfs des plus fragilisés,
des étrangers en déroute, des plus mal-pris. C’est hypothéquer la paix sur
terre en ajoutant des nombres morbides à la somme de drames qui tourmentent
l’univers. Les souvenirs, les stigmates sont encore vifs, malgré les années
écoulées depuis la seconde grande guerre. Le dernier hurluberlu de l’Europe,
narcissique au plus profond de lui même, qui rêvait d’inventer une race plus
blanche que blanche avait totalement chambardé l’histoire mondiale par des crimes
innommables. Nul ne pensait revivre aussi tôt la venue d’un second cinglé, car
selon les caprices de l'histoire, ces
rares numéros devraient surgir de siècle
en siècle et non à chaque semaine. L'égocentrisme triomphant
et malfaisant de Donald Trump et des
illuminés de l’Europe, tels les Le Pen, les Nigel Farage, les Geerts Wilders,
donne froid dans le dos et inspire un profond malaise tout en laissant poindre
en perspective le spectre d’une troisième guerre mondiale.
Avant
nous, le paradis
« Chacun de nous est l'immigrant
de quelqu'un » selon un vieil adage. Depuis la naissance du monde,
soulignent les anthropologues, depuis l’ère de la glaciation, le déplacement
des humains s’effectuait surtout du nord vers le sud. Le taux de mélanine
augmentait ou rétrécissait au fur et à mesure des régions sédentarisées, d’où
la conclusion des scientifiques que le génome humain est exclusif et que nous
venons tous d’un seul groupe. Il n’y a ni Noirs, ni Jaunes,
ni Blancs. La notion de races ne caractérise purement et simplement que les
animaux. Nous sommes uniques, quoiqu’en disent les sceptiques. Le trouble a
débuté à partir du moment où le premier humain a délimité son territoire par des clôtures. Le mot égoïsme en a trouvé sa notoriété. Au temps des hommes de Cro-Magnon, le
titre de propriété n’existait pas. Vivre ne soufrait d’aucune complication. La
division existentielle d’aujourd’hui est artificielle. Elle est destinée avant
tout à masquer des ambitions démesurées, à légitimer des rêves chimériques nés
dans le subconscient de certains défroqués. Ne laissons pas les profiteurs
surfer sur la vague au bénéfice de leur hallucination.
Surprise
et appréhension
Nigel Farage avec Donald Trump après sa victoire |
En tant qu’immigrant, originaire « d'un pays qu'on a oublié
d'aimer » malgré qu’il ait permis aux hommes de bonne volonté
d’inoculer un zeste de bonne conscience à l’humanité entière, je suis tombé des
nues. J’ai failli perdre le nord à
l’idée de voir, en plein XXIe siècle, des démagogues, sans visage,
imposer avec désinvolture leur vision d’un monde expurgé d’immigrants. J’ai
peur pour mes enfants et ceux de mes frères nègres et leurs descendants.
J’éprouve de la crainte pour le futur de l’humanité. Les fous se réveillent et
les tocsins de la géhenne ne tardent pas à sonner le glas.
Racisme
extrême
J’ai encore en mémoire, des souvenirs lugubres
qui viennent me hanter en cette époque de haute tension, au risque
d’appréhender leur concrétisation si les illuminés d’aujourd’hui passent de la
parole aux actes dans le confort et l’indifférence.
Geert Wilders |
Au
cours de la première guerre mondiale, suite à la raclée qu’avait reçue
l’Allemagne des mains des Français, plusieurs Africains des
colonies, appelés en renfort pour aider l'Europe, s’étaient
établis en Rhénanie, ancien territoire allemand relocalisé sous la bannière
française de 1918 à 1935. Quant au début de la deuxième guerre, l’Allemagne
avait pris sa revanche en se réappropriant ses terres tout en occupant à son
tour la France, ces
colorés occupants ont dû payer cher, très cher, cette alliance « contre-nature » que la thématique
propagandiste nazie dénomma la « Honte
noire ». Ils furent humiliés, gazés, assassinés, comme les juifs, sans
autre forme de procès. Leurs descendants, la plupart des métis, connus sous l’appellation de « bâtards de la Rhénanie », fruits de
leurs unions avec des Allemandes, furent stérilisés de force pour qu’il n’y eût
aucune descendance germanique d’origine africaine.
L'invention du racisme - Pascal Blanchard
Dans la foulée de la résistance clandestine,
quelques haïtiens aussi, une centaine environ, résidants ou étudiants en France
avaient fait les frais de quelques rapts notoires. Citons entre autres Charles
Duchatellier, un certain Dr. Couba, originaire de Jérémie
et les deux frères Christian et Jean Nicolas. Ce dernier, très astucieux,
déporté au camp d’extermination de Buchenwald en est ressorti vivant. (1).
Nos populistes démagogues rêvent-ils de cette
répétition dégradante? Je doute de la négativité de leur réponse. Comme eux
aujourd’hui, Adolf Hitler et ses fanatiques avaient les étrangers en horreur.
Par:Max Dorismond Mx20005@yahoo.ca
(1) : « Noirs dans les camps nazis » de Serge Bilé. Jean Nicolas,
d’origine haïtienne avait usurpé letitre de médecin sous le nom de John Nichols
dans le Camp de Buchenwal. Certains prisonniers juifs avaient cité son nom lors
du procès de Nuremberg pour son talent et les bienfaits prodigués.
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