Discours d'Etzer Vilaire à la mémoire des héros de l'Indépendance, de Charlemagne Péralte... 

Thursday, December 28, 2017

LE PÈRE JOSEPH SIMOLY :UNE INCONDITIONNELLE DÉVOTION À MARIE

Le Révérend père Joseph SIMOLY, lâchement assassiné à
Port-au-Prince le 21 décembre 2017 à l'àge de 54 ans.   

Par Me Maurice CELESTIN

MON DERNIER ENTRETIEN AVEC L'HOMME
J'ai eu la chance et le grand honneur de me retrouver en plusieurs occasions en compagnie de cet illustre travailleur intellectuel, de cet orateur, disons de l'un de nos meilleurs tribuns contemporains, qu'a été le Révérend père Joseph SIMOLY de regrettée mémoire.

Feu père SIMOLY jouait toujours le rôle de prêtre accompagnateur aux différentes croisières organisées par la très affligée Romie LOUIS. En deux fois, durant des voyages en méditerranée et dans les Caraïbes, le dévoué, sympathique et très ouvert prélat était avec nous. Ses prêches étaient très écoutées tant par les haïtiens que par les fidèles étrangers qui prenaient grand plaisir à écouter cette voix puissante, éloquente et convaincante.

En dehors de nos rencontres au cours des croisières, je savais aller écouter les sermonts électrisants de l'orateur considéré par ses auditeurs comme la voix de Dieu, durant ses passages à Miami. Dans mon texte ci-dessous, je lui trouve des talents d'acteur tellement il se révèle un excellent animateur.

Le défunt prêtre lâchement assassiné est connu pour sa dévotion à la vierge Marie qu'il appelle respectueusement “MANMAN MARIE”. Pour le taquiner, la dernière fois que je l'ai croisé après une messe, je lui ai dit : mon père " ton attachante dévotion à Marie t'empêchera certainement de penser à Jésus" il s'était sagement contenté de me dire "Maurice, plus tu aimes ma mère, plus je t'aimerai". Puis il est parti.

C'était pour la dernière fois que j'allais rencontrer ce grand et talentueux travailleur intellectuel qui force l'admiration par sa haute culture et sa simplicité.

Mon père que ta nouvelle vie aux côtés de maman Marie soit rose.

Bien â toi
Maurice
  
 HOMMAGE DE TELE SOLIDARITE A PERE JOSEPH SIMOLY


LE SOCIO-RELIGIEUX    HAITIEN À MIAMI
LE CONSTAT 4 ANS APRÈS 
Quatre ans après, disons le mercredi 13 janvier 2016 dernier, je suis retourné à l'église  Holy Family de Miami Fla à l'effet d'observer l'ambiance qui y règne  à l'occasion de la clôture de la neuvième édition de la CARAVANE CÉLESTE DE LA DELIVRANCE. 
Comme d'habitude, l'église était bondée de fidèles, de femmes surtout. Par manque de place plusieurs personnes ont dû assister debout à la cérémonie. Sur ce point, rien de nouveau puisque, d'ailleurs, il n'y a pas de possibilité d'ajouter d'autres bancs. Donc, à ce niveau, pas d'innovation sensible apportée. Le cérémonial également semble rester inchangé. Le symbolisme de même. Peut être que certains chants sont ajoutés au répertoire. Je ne suis pas en mesure de l'affirmer. Toutefois, d'après ce que j'ai pu constater,  les cantiques exercent les mêmes effets sur la foule électrisée comme par le passė. Les mélodies gardent toujours leur magie d'atteindre  vieux comme jeunes, je dirais, jusqu'à la transe. Les paroles exaltantes d'une profondeur inouïe véhiculées par des chansons accompagnées de commentaires appropriés des animateurs zélés ont été de nature à porter l'assistance à un état d'euphorie indescriptible. Puis-je parler d'hystérie collective? Je ne sais pas franchement. Ce que je puis avancer c'est que les attitudes et les comportements sont pareils en comparaison avec ce qu'ils ont été il y'a de cela  quatre ans. Des gens au coeur endolori qui, à  l'écoute de ces cantiques aux paroles allant, en alternance, du triste au consolateur ne pouvaient  pas contenir leurs larmes  qui coulaient  à flot. Des larmes qui soulagent. Pourquoi avoir peur d'utiliser ce néologisme: une "larmo-thérapie"qui décongestionne, ne serait-ce que momentanément, des cœurs trop chargés de peines, de tristesses et de remords. J'ai vu des grand-mères au regard qui parle. Qui ont envie de revoir des petits enfants en prison trop longtemps. J'ai vu aussi, comme il y'a de cela quatre ans, des photos d'enfants, de mari, de  sœur, d'ami dont la guérison ne veut pas venir. Des jeunes filles qui attendent noce, mais le commerce de la drogue en déconfiture ne permet pas à beaucoup de  jeunes hommes de créer famille. Ce n'est plus comme autrefois. Ces jours-ci les jeunes sans métier sont devenus pauvres. J'ai entendu les même soupirs qui charrient les douleurs d'une femme désolée brandissant encore l'acte de divorce d'avec un mari qui refuse de revenir sous le toit conjugal. Enfin les même visages, les mêmes requêtes ne pouvant rencontrer jusqu' à date l'agrément du Père céleste. Mais la chanson intitulée" BON DIEU KAPAB" est entonnée pour rappeler que le Maître fait comme bon lui plait, comme bon lui semble. A lui de décider. A lui de savoir s'il guérit ou ne guérit pas, s'il résout ou ne résout pas. Tout se passe selon sa sainte volonté. Il y a aussi la chanson "ROULÉ ROCHE". Quant à elle ... Euphorie, folie, démesure, surchauffe, sont les termes à utiliser pour expliquer son action sur les désolés, sur les désespérés. 
         
Un point à signaler: ce n'était pas, cette année, le père CAMPION mais  le Rév. Père SIMOLY. Père SIMOLY, une vraie vedette. Un grand chanteur, un rare orateur, je dirais mieux un excellent acteur. Très habile en français comme en créole, il a su trouver des mots appropriés pour porter les découragés au 7ème ciel. Après un terrible malaise cardiaque, le prélat  a retrouvé ses forces pour pouvoir prêcher avec la même éloquence qu'on lui connaît et faire le parcours de la procession avec exposition du saint sacrément. Autre fait à mentionner:  le maire de North Miami, fils  de Saint Louis du Nord, Dr Smith JOSEPH, était présent, accompagné de sa femme. Il a même porté la parole en la circonstance. 

Quoi d'autres? Rien, sinon qu'à faire remarquer que selon ce qui se dit, le nombre d'adolescents haïtiens en prison et en centres de réinsertion sociale a grossi considérablement. Ce qui semble expliquer que dans l'espace de 4 ans, il y a eu beaucoup plus de fidèles à assister debout à la cérémonie.

Me Maurice CELESTIN-LECHAPEAUTEUR
mauriceuo@yahoo.ca

A suivre ...

Wednesday, December 27, 2017

Les Haïtiens “admirateurs” de Trump se mordent les pouces aujourd’hui

EDITORIAL
Le texte  ci-dessous avait été écrit dans le contexte de la campagne électorale de Trump aux USA en rapport à une rencontre de la communauté haïtienne de Miami  avec le candidat raciste à la tignasse jaune. Ce fut une reproche adressée à ces leaders myopes qui rêvent d’être nommés présidents d’Haïti sans élection. Par miséricorde, nous avions depuis gardé le texte sous la glace. Mais devant les dernières frasques et confidences de Donald Trump révélées par le New York Times le 23 décembre 2017 , et la dernière en date du 11 janvier 2018, rapportée par le Washington Post à propos des Africains, des Latinos, des Haïtiens et des Noirs en général, nous avons jugé opportun de le publier maintenant, en mettant ainsi en exergue  ses soit-disant leaders sans vision, évoluant au sein de la communauté  haïtienne, des  ignorants pourtant décorés juste pour leur rêve de grandeur.
Des leaders de la diaspora roulés dans la farine
Des haitiano-américains de Miami vouant leur support à
Trump durant son passage à Little Haiti en 2016.           

Par Hervé Gilbert

Dans un tableau caricatural, on verrait naturellement ces leaders haïtiens avec une tête enfarinée, tout de blanc coloré, avec les cils badigeonnés comme « Pè Toma », les lèvres blanchies, hébétés, cherchant leur chemin en plein jour à faire rigoler la galerie, au plaisir des badauds.

Des leaders rêveurs en panne d’audience
L'hôte de la séance (à gauche)
La méprise, de ces sympathiques militants lors de l’élection de Trump, n’a laissé personne indifférente. En effet, ils avaient déroulé le tapis rouge pour recevoir le candidat-vedette qui lors de sa campagne se foutait de tout protocole et se payait surtout de la tête des femmes et de la gueule des nègres. Un candidat qui poussait ses fanatiques à « casser la gueule » à ceux qui oseraient le contredire Miami au cours de ses rencontres politiques. La salle louée à était très clairsemée. Cette rencontre nous avait laissé avec l’impression qu’il y avait davantage de leaders que de sympathisants. Ce qui, peut être, n’avait pas échappé à l’œil exercé du candidat narcissique qui adorait voir le monde à ses pieds. À se dire leader communautaire et de ne pas pouvoir réunir cent personnes demeure un échec cuisant pour ces éléments qui se pètent les bretelles, rêvant à longueur de journée du Palais national. Ils se voyaient déjà lors de cette réunion, avec l’aide direct de l’homme à la tignasse jaune, recevoir le « Haut-chant » devant la cathédrale de Port-au-Prince, tout de blanc vêtus, arborant un chapeau haut de forme avec un arrière-fond les vivats de la foule les acclamant comme l’homme de la délivrance, l’homme providentiel, chanté par les poètes d’Haïti.

Vue partielle de l'assistance
Le jour de ce rendez-vous entre Trump et la communauté haïtienne de Miami (Florida), l’hôte haïtien ou le chef de la représentation locale, en panne de sujets, dans un discours ronflant et pathétique, ne manqua pas de souligner, dans une attaque en règle, « la gabegie des Clinton en Haïti », Bill et Hilary. Les organisateurs, pour se montrer bon joueur, s’étaient plaints de la malhonnêteté du couple. Sans preuve aucune pour appuyer leurs assertions, ils s’étaient mis à déblatérer des mensonges auxquels s’ajoutaient des demi-vérités sur le dos du célèbre couple, qui avait par pitié, tendu la main à Haïti après recommandation de Barack Obama, à l’époque, Président des Etats-Unis.

Il n’en fallait pas plus pour le candidat républicain de fulminer à son tour sur le dos de la candidate démocrate, Hillary Clinton. La table était mise et il s’en était servi à souhait, tant l’occasion était belle. Cette dernière a été traitée sans ménagement.

Cela se comprend assez bien. Si vous, prétendument leaders de la communauté, aviez pu exposer les trames d’un scandale ayant pris naissance dans votre pays, en supposant que vos avancées fussent appuyées par des données probantes, le candidat adverse n’allait pas ignorer ce cadeau que vous lui aviez servi sur un plateau d’argent. Et pour cela, avec toute sa conviction, Trump n’avait pas hésité d’enfoncer le clou déjà préparé.

Bernard Sansarick lors de son envolée
Nous n’allons pas absoudre qui que ce soit, les Clinton ou autres. Ce n’est nullement notre but. Toutefois, sans preuve ou en s’appuyant sur les racontars des réseaux sociaux ou le « Teledjòl », comme on dit dans l’île, ces prétendus leaders n’avaient aucune base sur laquelle s’appuyer pour faire de la politique sur la terre américaine. Or, mordre la main secourable qui nous a nourris, après le terrible séisme que nous avions connu. Ceci constitue de l’ingratitude crasse ou de la naïveté disproportionnée. Ce n’est pas comme chez nous où le « voye monte » demeure le refrain des bandes de « raras ». Dans un pays civilisé, même le candidat débonnaire Trump, ne vous le pardonnera. Ok, c’est en campagne électorale. Mais les Trump et les Clinton sont aussi amis et se connaissent assez bien. Ils font partis du même clan. Le clan des hyper puissants.

Quand des politicailleurs incitent le petit peuple à jouer aux fanfarons, il ne faut jamais, au grand jamais, se laisser prendre à leurs jeux.

Trump n’a jamais vu de négros dans sa soupe
Margie Nicholas posant à côté de Trump
Dans cette saga, devinez qui est le perdant ? Nous les négros. D’abord, Trump est un raciste invétéré. Tous ces gestes le prouvent. Tous ces actes en parlent. Nous pouvons affirmer sans crainte d’être démentis, qu’il était peut-être dans ces petits souliers lorsque votre invitation était arrivée sur sa table. Ses conseillers avaient sans doute effectué plusieurs pirouettes pour le convaincre d’accepter l’invitation des petits négros antillais qui ne pèsent pas trop lourds dans la balance électorale américaine. D’ailleurs, la faiblesse de votre audience était pratiquement faible, pour ne pas dire nulle. Est-ce ce constat qui a porté le candidat à annuler d’un trait de plume, la TPS qui protégeait les réfugiés du séisme d’Haïti sous l’administration d’Obama ?

Une race de sidéens selon Trump
Aujourd’hui, nous avons la nette preuve, et non la moindre, que Trump vous avait en horreur, jusqu’au dernier des Haïtiens. Il vient de nous accoler le titre péjoratif de peuple de sidéens. Malgré les démentis de la science, malgré les avancées médicales, du haut de son ignorance crasse, le trublion de Washington ne se gène point, selon le New York Times, pour tancer toute une race avec des sornettes qui n’ont qu’un but : colorer son mépris débilitant pour la race nègre.

Un ambassadeur haïtiano-américain en Haïti !
Vue partielle de l'assistance
Sans doute, le jour du meeting, Trump avait-il hésité de serrer vos mains à titre de représentants ? Aujourd’hui, nous avons la preuve sidérante, par sa déclaration tonitruante, que notre Haïti tant chérie est une «latrine», «un trou de merde», «un trou KK».
Néanmoins,  obnubilés par votre rêve de nomination en Haïti, vous aviez joué à l’autruche pour éluder cette déception et ne rien laisser paraître. Toutefois, certains d'entre vous, se voyaient déjà coiffer du titre envoûtant d'ambassadeurs américains en Haïti. Quelle folie ? Un ancien militaire, dans sa mégalomanie,  avait  même exposé ses photos de futur diplomate, en macaque décoré sur le web comme dans la blague de Languichatte, « le diplomate en redingote sur le bateau de croisière », répétant à tout vent « Suis Ambassadeur ! Suis Ambassadeur !... »  SVP, appelle un Psy!

Menace d’abolition de la TPS des haïtiens
Dans votre prestation de tribuns romains au Colisée de Rome, ce jour-là, vous vous voyez déjà comme un sauveur de nation. Nous n’en disconvenons pas, puisque tous, nous avons le même rêve : sauver cette île en détresse. Mais de grâce, quand vous êtes à cours d’inspiration, veuillez vous entourer de conseillers et réfléchir sur votre plan d’attaque avant de monter sur le dos d’un étranger, sans preuves, sans conviction. Ce n’est pas fairplay, ce n’est pas politiquement correct. Vous n’étiez pas en possession des données de Wikileaks, ni les données des Russes.  Vous n’aviez rien sur quoi vous devriez vous baser pour acculer les Clinton. Ce n’était pas du tout professionnel. Ensuite, vous voilà, aujourd’hui, les queues entre les jambes en train de ronger vos freins quant à la magistrale rebuffade que nos malchanceux compatriotes ont reçu à propos de leur futur avec la TPS. Dans la balance de Trump, vous n’étiez qu’une brindille sans aucune envergure. Et ce ne sont pas vos premiers échecs. Par décence, nous ne pouvons mettre sur votre dos les résultats de cette débandade, mais, de là à vous accuser, il n’y a qu’un tout petit pas.

 DONALD TRUMP rencontre des HAITIENS à « Little Haïti » MIAMI

Pour faire de la politique en pays civilisé, - les États-Unis ne sont pas Haïti -   il faut laisser tomber ces comportements de barbares : le « voye monte », apanage de notre communauté, héritage de notre dépravation débridée, la prolongation de notre dérive identitaire, laissez-le de côté quand on doit fréquenter plus civilisés que nous.  Ainsi, le monde sera plus viable et l’avenir de nos congénères assurés. Vous voilà aujourd’hui sous un flot de mépris dans lequel vous avez entraîné toute une communauté. À l’avenir, ayez la décence d’éclairer votre parcours pour mieux voir venir ces racistes invétérés, ces suprémacistes psychopathes qui nous portent dans leur nez et qui nous associent à la merde.

Ils n' en ont  cure de notre vote.

Hervé Gilbert
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Hervé Gilbert

Sunday, December 24, 2017

Un très Joyeux Noël 2017 et une très Bonne Année 2018.

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C’est le temps de grâce, c’est le temps de l’amour. Oublions toutes les vicissitudes de la vie, embrassons-nous et aimons-nous. Voici venu le moment pour vous souhaiter le meilleur de tout. 
Le temps est irréversible. Sans nous demander notre avis, il ne fait que passer avec son cortège de surprises, de joies, de regrets et parfois de quelques perles de larmes. C’est une vis sans fin. Alors profitons de cet instant de répit pour remercier tous ceux qui animent et décorent notre quotidien en le rendant agréable à vivre. Haïti Connexion Culture profite de l’occasion pour souhaiter à tous ses lecteurs un très Joyeux Noël 2017 et une très Bonne Année 2018.

Herve Gilbert
Pour le comité exécutif de la modération




Saturday, December 16, 2017

Michaëlle Jean a raté son dernier rendez-vous avec l’Histoire

Michaëlle Jean, Secrétaire générale de l'OIF
Par Max Dorismond

Permettez que j’introduise ma réflexion par cette citation du poète grec Sophocle, écrite il y a de cela plus de 2500 ans : « Il est impossible de connaître l’âme, les sentiments et la pensée de quiconque si on ne l’a pas vu à l’œuvre dans l’exercice du pouvoir. Le pouvoir transmue l’homme ».

En effet, quel ne fut mon étonnement, en lisant le journal « Le Monde Afrique », du 8 décembre 2017, de découvrir que l’économiste togolais Kako Nubukpo, directeur de la francophonie économique et numérique au sein de « l’Organisation Internationale de la Francophonie » (OIF), a été officiellement suspendu de ses fonctions par Michaëlle Jean, la Secrétaire générale.

Kako Nubukpo
Pour quel crime ? Il a osé se prononcer sur le franc CFA « Franc de la Communauté Financière Africaine » sur des tribunes, dans des articles et dans un livre éclairant « Sortir l’Afrique de la servilité volontaire : à qui profite le FCFA ? », écrit avec trois autres spécialistes de la question : Martial Ze Belinga, Bruno Tinel et Demba Moussa Dembele.

Dans quelques articles, j’avais traité succinctement le cas de l’Afrique encore sous le contrôle des anciens colonisateurs. Ce fut un regard naturel d’un afro-descendant qui se souvient encore de ces dieux tombés. Dans « La France n'entend pas lâcher l'Afrique face aux assauts des Chinois sur le continent » (Part 1) et (Part 2), j’avais soulevé la question du   Franc CFA, une monnaie de singe, (1 Euro = 656 FCFA), que la France a créée de toutes pièces pour exercer sa tutelle sur les politiques économiques de ses anciens serfs.

L’idée derrière ce contrôle tentaculaire origine de l’indépendance haïtienne. Se souvenant de cet accident de l’histoire, l’Europe, se remémore encore la perte de cette perle au début du XIXe siècle. Face au déficit de sa balance commerciale, de 1800 à 1803, pour se maintenir à flot, la France a été obligée de liquider la Louisiane au profit des Américains pour une bouchée de pain.

Instruite de cette mésaventure, l’Élysée, ne voulant prendre aucune chance lors de l’émancipation de ses anciennes colonies au début des années soixante, exigea à 15 de ses 20 protectorats d’utiliser le FCFA et de déposer leur réserve monétaire à la Banque centrale de France. Ce qui permit à cette dernière de faire une ponction de 500 milliards d’euros chaque année sur le dos de ces malheureuses contrées, qui s’enfoncent de plus en plus dans une misère sans nom. Le contrôle devait être strict dès le début. Sinon, cela aurait été la pauvreté assurée pour l’hexagone. Cette appréhension est si évidente aujourd’hui que les caricaturistes ont placé cette phrase dans la bouche du Président Russe, Vladimir Poutine : « Si l’Afrique avait le contrôle de son économie, ce serait les Européens qui viendraient se réfugier chez elle, et non l’inverse ».

Et l’ironie dans cette cynique décision, tous les anciens protectorats français ne subissent pas cette même cure d’amaigrissement. C’est notamment le cas de certains États nord-africains, tels que l’Algérie, le Maroc et la Tunisie qui, depuis leur indépendance, possèdent leur propre monnaie. Hors d’Afrique, on a le Vietnam et la Syrie qui volent de leurs propres ailes. 

Ceci étant dit, connaissant très bien l’état de la situation pour l’avoir vécue dans sa chair, Madame Jean avait une occasion en or pour manifester son indépendance en résistant aux objurgations pour le congédiement de son économiste Kako Nubukpo. L’Afrique, un continent pauvre avec un sous-sol riche, qui fait vivre des pays riches au sous-sol pauvre, ne verra pas la lumière de sitôt au bout du tunnel, si les gens en position de pouvoir ne manifeste pas plus de courage. Bien sûr, Michaëlle Jean n’a pas l’autorité des grands barons du monde. Elle ne peut changer l’ordre des choses d’un coup de baguette magique, mais de son strapontin, elle pourrait tout de même aider à déconstruire le réalisme merveilleux, si rentable dans la tête de l’ancien colon et de ses descendants. En chevauchant les avantages de la démocratie, elle pourrait inviter le pouvoir en place, les politiciens en réserve de la République, les présidents africains dans la francophonie, à un peu de patience. En s’inspirant des philosophes des siècles passés, les Alexis de Tocqueville, les Jean-Jacques Rousseau, les Montesquieu, les John Locke etc… elle aurait ralenti les ardeurs de ces présidents de doublure, de ces jusqu’au-boutistes en les portant à réfléchir sur les limites du pouvoir d’État et les droits de l’individu dans la société civile. Avec la réceptivité de la jeunesse curieuse d’aujourd’hui, on peut élever très haut le flambeau de la réflexion et réaliser des miracles. Car n’oublions jamais que c’est une goutte de rosée qui crée toujours les ruisseaux, et les ruisseaux…les rivières… et les rivières les fleuves jusqu‘à la mer.

Or, le FCFA est un cancer pour l’Afrique. Toutes les tribunes, depuis des lustres, ne cessent de le dénoncer. En licenciant l’économiste, les intéressés n’ont pas eu la main heureuse pour autant. Ils viennent d’augmenter en visibilité le mouvement des protestataires qui n’en demandaient pas mieux. L’esprit colonial est là pour diviser et régner. C’est un axiome. Se sont-ils servis de Michaëlle à titre d’emblème pour faire la sale besogne ? Inexpérimentée ou aveuglée, elle a mordu à l’hameçon. Toutefois, l’Afrique est au début d’une certaine mutation. Sa population s’accroit à vue d’œil et dépassera la Chine d’ici 2027. Donc, utiliser une étrangère pour museler la dissidence est une nouvelle technique pour ne pas trop effaroucher la jeunesse contestataire.  En claquant les doigts, comme autrefois, ils auraient effacé l’auteur, Nubukpo, de la face de la terre, à l’instar des présidents rébarbatifs dégommés à partir de 1958, pour avoir osé résister. En effet, depuis cette date et jusqu’à nos jours, 89 coups d’état et 22 meurtres de présidents de la francophonie ont jalonné les routes du FCFA. C’est un tableau teinté d’abus et de sang. À leurs yeux, la Secrétaire générale est le symbole le plus propre par excellence pour admonester vertement l’écrivain, puisque son pays d’origine a déjà goûté à cette médecine de cheval en tant qu’ancienne colonie française. En la forçant à avoir la tête de l’écrivain, ils apportent, pour les naïfs, la preuve que les souvenirs du passé n’étaient pas trop désagréables à ses yeux.

Effet collatéral de l’application des FCFA
Fatou Diome
Face au déferlement ahurissant des réfugiés de la mer sur le monde et surtout sur l’Europe, depuis le début du XXIe siècle, les langues se délient. La contestation de la jeunesse africaine ne laisse personne insensible. Les intellectuels, les Panafricanistes ne chôment plus. L’intraitable polémiste Kemi Seba, dans un geste symbolique, brûla un billet  de 5000 FCFA sur la Place des Martyrs à Cotonou, au Bénin. Il a été arrêté et détenu une journée sous l’ordre du Président Macky Sall à Dakar, au Sénégal, pour la même raison. L’increvable Fatou Diome, française par naturalisation, auteure de plusieurs ouvrages, critique sévèrement les frontières de l’espace Schengen de l’Europe qui se protègent contre la horde des réfugiés arabes et africains. Dans une mise en garde cinglante, lors d’une émission télévisée, démontrant la futilité de ces barrières artificielles, quand une vie misérable ne vaut plus la peine d’être vécue, elle prononça ces mots d’une terrible lucidité : «  Arrêtez l'hypocrisie, sinon  on sera riche ensemble ou on va se noyer tous ensemble ».

C’est un mouvement irréversible qui ne s’arrêtera point. La visite du Président Français Emmanuel Macron, fin novembre 2017, à Burkina Faso et dans d’autres capitales africaines, fut particulièrement émouvante. 60% des questions pertinentes de la jeunesse burkinabe au Président Macron tournaient autour des FCFA. Le journal « Le Monde Afrique » soutient que : « Le contexte mondial a vraiment changé. De nos jours, la France n’a plus les moyens de « punir » un pays, comme elle l’a fait avec la Guinée ou le Mali. Les pays africains ont de nouveaux partenaires et des alliés sur lesquels ils peuvent compter ». 

Position de l’ancienne Gouverneure du Canada, aujourd’hui Secrétaire générale de l’OIF.
Il n’est pas difficile de s’imaginer l’inconfort de la situation de Mme Jean dans cet imbroglio. Femme noire, d’origine Haïtienne, bien imbue de la galère des anciennes colonies, qui doivent suer sang et eau pour payer une rançon éternelle à l’ancien maître, elle se trouve cependant obligée de pactiser avec plusieurs des présidents africains qui avaient voté pour elle, même quand elle sait qu’ils ne sont en réalité que des marionnettes manipulées par la France. Oui, elle doit sauvegarder sa réélection et conjurer le mauvais sort quand un Alassane Ouattara, le Président  ivoirien, ou encore un Emmanuel Macron, le Président de la France, brandissent peu diplomatiquement les noms d’éventuels candidats à son poste en 2018.              

La Secrétaire Générale peut-elle se ressaisir et nous éblouir par une action d’éclat, en choisissant la démission de son poste plutôt que de brimer l’Afrique ?  Son économiste peut bien se résigner à son sort en faisant sienne la célèbre citation de Sekou Touré : « Mieux vaut être un nègre pauvre et libre que d’être riche et esclave en même temps ».

En posant ce geste d’éclat, naturellement, elle contribuerait puissamment à l’essor du Panafricanisme 1 et servirait un retentissant camouflet aux puissances maléfiques, dans ce contexte  vicié où l’argent demeure la seule prérogative et l’unique boussole des potentats. La mémoire Nègre, éternellement reconnaissante,  aurait, une fois pour toutes, inscrit son nom en lettres d’airain au frontispice du Musée de l’Histoire des Afro-descendants. Et nous, Haïtiens, avec le souvenir d’avoir déjà façonné la conscience de l’homme occidental, nous aurions ajouté au palmarès celle de l’homme africain.

Albums
Max Dorismond
mx20005@yahoo.ca

Monday, December 11, 2017

Joseph Emmanuel "Manno" Charlemagne, le chanteur folk haïtien est mort

Joseph Emmanuel "Manno" Charlemagne
Par Herve Gilbert

Manno Charlemagne, qui était atteint d'un cancer des poumons, est décédé ce dimanche 10 décembre 2017, en Floride, où il était hospitalisé depuis un certain temps, après son intervention chirurgicale. Il était âgé de 69 ans.

Le 31 juillet dernier, le célèbre musicien et ancien maire de Port-au-Prince, Emmanuel «Manno» Charlemagne, a subi une opération chirurgicale pour enlever une tumeur au cerveau, qui avait affecté son élocution, son équilibre et sa capacité à marcher. L'opération de 10 heures, qui a eu lieu à L'hôpital Mount Sinai de Miami Beach, Floride, a réussi à enlever la majorité de la tumeur, mais le chanteur a dû subir de la  chimiothérapie et de la radiothérapie pour neutraliser la partie restante du cancer qui ne pouvait être enlevée chirurgicalement du fait que la lésion pulmonaire  préexistante avait déjà envoyé des métastases au cerveau de Manno, selon le médecin traitant.

Qui est Manno Charlemagne ?
Manno Charlemagne en 1994
Manno Charlemagne  naît en 1948 à Carrefour, au sud de Port-au-Prince. Il ne connaît pas son père et sa mère résidant  à Miami, il est donc élevé par sa tante.  Selon une de ses déclarations à travers une vidéo sur Youtube, toutes les deux frédonnaient souvent des airs traditionnels du terroir qui l’ influencaient quoique qu’il f֪ût un adolescent à l’époque.Sa passion musicale sera aussi développée par la suite pour  les artistes haïtiens de l’époque comme:(Dodof Legros, Lumane Casimir, Issa El Saieh, Raoul Guillaume, Gérard Dupervil, Pierre Blain, Joe Trouillot, Guy Durosier, Toto Bissainthe, Ansy Derose) sans oublier les musiciens nord-américains comme (Louis Armstrong, Billie Holiday) qu’il écoutait à travers les stations de radio haïtiennes. Il développe aussi un goût en amour pour le rara. A noter aussi qu’il a été un membre de la chorale de son école, dirigée par les Frères de l'instruction chrétienne..

À partir de1968, alors agé de 20 ans, Manno forme Les Remarquables, un  groupe de musique influencé par le rock), puis se tourne davantage vers la musique traditionnelle, avec une nouvelle formation, Les Trouvères. Dans les années 1970, il faisait partie du mouvement de la «kilti libète» ou culture de la liberté qui promouvait la culture populaire, y compris la musique folk acoustique: la musique des campagnes haitiennes est remise à l’honneur. En 1978, avec le musicien Marco Jeanty, il enregistre à Port-au-Prince un premier album, Manno et Marco, qui comprend des chansons engagées “(angaje)” dont la diffusion sur Radio Haïti Inter connaît un grand succès.
L'une des chansons populaires de Manno Charlemagne
  
Comme de nombreux Haïtiens, il subit les exactions des tontons macoutes, miliciens au service des dictateurs Duvalier ; il connaît aussi la prison  et la torture en 1963, à l'âge de 15 ans. Côtoyant des gens de lettres et des artistes (tels que Lyonel Trouillot, Richard Brisson  et Anthony Pascal, dit (Konpè Filo), il se forge une culture politique en lisant des ouvrages de Maxime Gorki et d' Antonio Gramsci.  Ouvertement opposé à la dictature de Jean-Claude Duvalier, Manno Charlemagne s'exile le 4 juillet 1980.



Vivant entre New YorkMontréal, l'Afrique et Paris, il enregistre Konviksyon (1982) et Fini les colonies ! (1984), dont les chansons deviennent des hymnes contestataires en Haïti.

De retour en Haïti le 7 mars  1986, un mois après la chute de Jean-Claude Duvalier, il fonde la “Koral Konbit Kalfou”, groupe de “mizik rasin, un mélange des influences du vaudou haïtien, de la musique traditionnelle et de genres contemporains) avec lequel il parcourt le pays. Il devient bien vite une figure importante de la contestation politique en Haïti. En décembre 1987, alors qu'il sort de chez lui pour interpréter « Nwèl anmè » ("Noël amer", une chanson composée par Beethova  Obas, un membre de la “Koral Konbit Kalfou” pour honorer les manifestants massacrés un mois auparavant par la nouvelle junte au pouvoir), Manno Charlemagne essuie des coups de feu ; il est grièvement blessé. Il sort l'année suivante un nouvel album, Òganizasyon mondyal.
« Si Ayiti pa forè
Ou jwenn tout bèt ladan-l ?  »
« Si Haïti n'est pas une jungle
Que font là toutes ces bêtes ?  »
Son soutien au mouvement populaire de base lui a souvent posé des problèmes avec l'armée haïtienne et, après avoir reçu des menaces de mort, il a passé plusieurs mois dans la semi-clandestinité. Manno Charlemagne était un partisan du mouvement politique Lavalas du président Jean-Bertrand Aristide contre lequel l'armée a lancé un brutal coup d'Etat en septembre 1991. En octobre 1991, après le coup d'État contre le président Aristide, Manno Charlemagne est arrêté violemment à deux reprises puis relâché, grâce à la pression d'organisations de défense des droits de l'homme (Amnesty InternationalMiami's Haitian Refugee Center) et une campagne de presse aux États-Unis demandant sa libération. Craignant une nouvelle arrestation, Manno Charlemagne s'est réfugié à l'ambassade d'Argentine et s'est à nouveau exilé. De 1991 à 1994, c'est le début d'un nouvel exil de trois ans, pendant lequel l'artiste diffuse sa musique engagée, à l'occasion de multiples concerts à Miami, New York et Montréal, où il a rallié les communautés haïtiennes expatriées à l'appui de la démocratie haïtienne. Il a sorti un enregistrement, "La Fimen", Kako Productions, en 1994.
Il s'installe ensuite à Miami, dans une pièce au premier étage du Tap Tap, un restaurant haïtien au sud de la ville ; il donne des concerts réguliers dans ce restaurant et y enregistre en 2004 un album en direct, Manno at Tap Tap.
Suite à l'intervention des Nations Unies pour rétablir le gouvernement constitutionnel en septembre 1994, Manno retourne en Haïti. En juin 1995, il est élu maire de Port-au-Prince, en battant le titulaire d’alors, Evans Paul. il le restera jusqu'en 1999, exerçant son mandat de façon controversée. Sa gestion  comme maire a été marquée  par des difficultés et des gabegies administratives qui ont éclipsé sa carrière musicale. De son propre aveu, accepter de devenir maire a été une grave erreur
En juillet 2005, Manno Charlemagne retrouve Marco Jeanty pour une série de concerts au Tap Tap. Ils décident alors d'enregistrer un nouvel album : en 2006, presque trente ans après leur premier disque, est publié Les inédits de Manno Charlemagne.
Le CD “Les Inedits” de Manno Charlemagne en langue créole est l'un de ses travaux les plus profonds et les plus provocateurs. Ce sont des chansons qui, pendant des années, n'ont été jouées que dans des lieux intimes, entre amis proches, et devant des personnes qui ne craignaient pas d'être incendiaires. Car les avoir joués en public dans les années 1970 ou 1980 aurait été risqué: arrestations, harcèlements, et autres...
« Se touse ponyèt nou pou n lite
Ka lamann pa tonbe ankò
Solèy a klere pou nou tout
E nou tout va jwenn menm chalè  »
« C'est l'heure de nous préparer à la lutte
Car la manne n'est pas encore tombée
Le soleil va briller pour nous tous
Et nous tous recevrons la même chaleur  »


Manno Charlemagne, « Banm yon ti limyè », Òganizasyon mondyal, 1988 et Les inédits de Manno Charlemagne, 2006.
Le 14 janvier 2010, deux jours après le tremblement de terre en Haïti, le chanteur participe au Tap Tap à un concert de soutien aux victimes. En juin de la même année, il se produit à Brooklyn (New York), près de vingt ans après le concert donné au début de son second exil, en 1992. En novembre, il joue au Preservatiom Hall de la Nouvelle-Orléans avec la violoncelliste Helen Gillet.
Manno Charlemagne se produit régulièrement aux États-Unis depuis 2010, aussi bien dans des festivalsf que dans des universités (par exemple, en juillet 2012 à l'université internationale de Floride  et en septembre 2016 à l' université Duke de Caroline du Nord ). Il se produit également en Haïti.
Fin juillet 2017, Manno Charlemagne subit l'ablation d'une tumeur cérébrale dans un hôpital de Miami.
Manno Charlemagne: en concert à l’université Duke

Certes, nos musiciens sont les porteurs, consciemment ou non, de notre histoire, de nos tares, de notre présent et passé culturel comme peuple, comme nation. Et la musique joue un rôle prépondérant dans la vie de chaque  Haïtien.

Habité par une âme de poète et de révolutionnaire, en tant que chanteur, compositeur et activiste politique, Manno Charlemagne fût la conscience vocale d'Haïti depuis plus de 30 ans. Manno Charlemagne s’est formé un esprit d’avant-garde qu’il a immergé  à travers sa guitare acoustique et sa voix de baryton utilisée comme des armes contre les régimes politiques brutaux d’Haïti, l'indifférence  et même la complicité de l’élite haïtienne et l’ingérance des pays étrangers  qu’il qualifiait “d’Impérialistes”.

À sa famille, ses proches et le pays tout entier, Haïti Connexion Network présente ses profondes et sincères condoléances.

Par Herve Gilbert
Source de réference : Wikipedia

Friday, December 8, 2017

Johnny Hallyday: la plus grande rock-star française est morte

Johnny Hallyday
«Johnny Hallyday», alias Jean-Philippe Smet, comme on l'appelle affectueusement dans l'Hexagone, souffrait depuis plusieurs mois d'un cancer des poumons. Il avait été hospitalisé le 13 novembre pour insuffisance respiratoire, mais son état s'était détérioré par la suite. La plus grande rock-star que la France ait jamais connue est morte dans la nuit du mardi 5 décembre au mercredi 6 décembre à 74 ans, a annoncé  son épouse Laeticia Hallyday dans un communiqué transmis à l'AFP.

Né en 1943 à Paris, Johnny a commencé sa carrière au début des années 60. Il a été le premier à rendre populaire le rock en France, notamment en adaptant des chansons du répertoire rock américain. C'est à ce moment là que le chanteur devient "l'idole des jeunes"
Le président français Emmanuel Macron lui a rendu hommage en affirmant qu'on a « tous en nous quelque chose » du chanteur. « De Johnny Hallyday nous n'oublierons ni le nom, ni la gueule, ni la voix, ni surtout les interprétations, qui, avec ce lyrisme brut et sensible, appartiennent aujourd'hui pleinement à l'histoire de la chanson française. Il a fait entrer une part d'Amérique dans notre Panthéon national », ajoute le communiqué de l'Élysée.
Légende du Rock N Roll à  la française , Johnny a conquis des générations de Français avec ses tubes « Les portes du pénitencier », « Que je t’aime »,  « Quelque chose de Tennessee , « J'ai oublié de vivre », « Allumer le feu »…

Ce que l'on ne savait pas à propos de Johnny Hallyday: il a été marié cinq fois. Il y a eu d'abord  Sylvie Vartan, une légende de la chanson française qu'il  rencontre en décembre 1961, à l’Olympia. Babeth Etiennela deuxième épouse souvent oubliée, Adeline Blondieau (deux fois !), et enfin en 1995, alors agé de 52 ans, il rencontre  Laeticia, 20 ans,  la femme de sa vie; Ils  se marient un an plus tard avec qui il est resté jusqu'au bout – il est mort dans ses bras, le 6 décembre. Mais le rockeur a bien failli être six fois marié :  au printemps 1987, il était tombé sous le charme de la journaliste Gisèle Galante lors d'une interview. Las, au dernier moment, Johnny Hallyday met fin à l'idylle. Pas de mariage pour Gisèle Galante. La journaliste retourne alors à sa vie, loin des paillettes et des paparazzis.  Il s'est séparé l'année précédente de Nathalie Baye, avec qui il ne s'est pas marié mais à eu une fille, Laura.  Le rockeur a l'habitude d'annuler ses fiançailles in extremis – il l'avait déjà fait lors d'un potentiel deuxième mariage avec Babeth Etienne,  Nathalie Baye .

L’ÉMOUVANTE DÉCLARATION D’AMOUR DE LAETICIA À JOHNNY HALLYDAY


Johnny Hallyday a enregistré plus de 1000 chansons, vendu 110 millions d'albums dans sa carrière, et laisse derrière lui des millions de fans. Même s'il est  une exception culturelle française, une  grande star dans la francophonie, son succès ne traversera pourtant jamais les frontières de l'Europe. Avec ses tics, son style et ses influences américaines, il reste un incontournable de la culture populaire francophone. Il est le deuxième artiste français après Jean-Louis Aubert à s'être produit au Stade de France. En trois représentations, il attire plus de 200.000 spectateurs.
LES PORTES DU PÉNITENCIER

Outre ses anciennes compagnes, ses amis les plus proches, à l’instar de Line Renaud ou Jean-Claude Camus, les hommages continuent d'affluer, venant de personnalités politiques, de la société civile ou du monde de la culture. Pour l'ancien président Nicolas Sarkozy : "c'est un pan de nos vies qui disparaît comme ça". Ça va au-delà du chanteur, de la musique. C'est un personnage qui comptait dans la vie des Français, ça laisse un grand vide. Pour beaucoup de gens, il représentait l'idée du bonheur" à déclaré Nicolas Sarkozy au funérarium devant sa dépouille.

Un hommage populaire sera rendu au rockeur le plus célèbre de la France   ce week-end  sur les Champs Elysées, à Paris, suivi d’une cérémonie religieuse en l’église de la Madeleine au cours de laquelle le président Emmanuel Macron prendra brièvement la parole. Il sera inhumé à Saint Barth, l’île sur laquelle le clan Hallyday passait toutes ses vacances.

Haïti Connexion Network s'incline devant la dépouille de ce géant de la musique française et présente ses condoléances à sa famille et aux millions de ses fans dans la francophonie.


Par Herve Gilbert

LES LARMES DE MICHEL DRUCKER À LA FIN DE SON  ÉMISSION SUR JOHNNY HALYDAY