Discours d'Etzer Vilaire à la mémoire des héros de l'Indépendance, de Charlemagne Péralte... 

Tuesday, February 18, 2014

Lettre ouverte à Dany Laferrière par Mérès Weche

Nouvel « Immortel » de l’Académie Française

Mon cher Dany,
Mérès Weche
J’ai tenu à laisser passer les vagues d’éloges et de dénigrements, afin de placer calmement mon mot sur ton élection à l’Académie Française. Le débat sur la question soulève de plus en plus des discussions rageuses au Québec, comme en Haïti; une propension á la critique destructive qui arrange certains, mais qui dérange d’autres. L’esprit analytique  exige qu’on suive ce débat avec circonspection, pour bien comprendre ses tenants et aboutissants, et ainsi se faire une idée de ce qu’il charrie comme  schèmes de comportement des uns vis-à-vis des autres.

Je me préoccupe très peu des sentiments exprimés là-dessus au Québec, qu’ils soient d’admiration ou de répulsion; l’essentiel, c’est que les Québécois, toutes tendances confondues, auraient préféré voir « un des leurs » se couvrir de tant de gloire. C’est plus que compréhensible, car le « sentiment d’appartenance » est la chose la mieux partagée dans la Belle Province.

Dany Laferrière reçu par le président  François Hollande
, le 14 février 2014 en présence de la secrétaire perpétuel
 de l’Académie française, Hélène Carrère d’Encausse.
Par contre, qu’en est-il dans ton pays d’origine? Haïti, je ne t’apprends rien, est une espèce de panier à crabes  où s’entredéchirent toutes sortes de phratries sociales, politiques, littéraires et artistiques. Elles ont leurs bonzes qui envahissent les espaces, tonitruent et pontifient à loisir, sans que personne n’ose les contredire. Ils en profitent pour s’ériger en seigneurs de la guerre, de manière souvent très ostentatoire.

Boniface Mongo Mboussa
Sur le plan strictement littéraire, une certaine « Tribu »  fait de toi un « assimilé », vidé de toute sensibilité créatrice haïtienne. C’est malheureusement dans ce prisme également que Boniface Mongo Mboussa, écrivain et critique littéraire congolais, voit tout écrivain antillais, qu’il a traité de « colonisés », dans un entretien avec Romuald Fonkoua, Docteur en littérature contemporaine de l’université de Lille, auteur d’une thèse monumentale sur les Antilles. 

Romuald Fonkoua
Nul d’entre nous n’échappe donc á ce clivage mortifère, qui ne tient nullement compte des analyses sociologiques réelles- par rapport aux différents espaces géographiques-, pour globaliser et statuer sur une « littérature antillaise d’assimilation ». De l’avis de Mongo Mboussa, aux Antilles françaises, l’assimilation n’est pas seulement un phénomène d’ordre politique; « elle relève, affirme t-il, du domaine culturel et s’établit au moyen de nombreuses institutions sociales ».  Il prend pour cible Aimé Césaire qu’il désigne comme « un cas exemplaire », en dépit de sa farouche antillanité dans Cahier d’un retour au pays natal, ainsi que d’autres textes dans lesquels il exprime toute son attache á la Martinique.
 
Etzer Vilaire
Chez nous, il y a plus d’un demi-siècle, Etzer Vilaire  fut considéré comme « un évadé de la littérature haïtienne», alors que Georges Sylvain  voyait dans son œuvre majeure Les Dix Hommes Noirs « le constat d’une génération ». Qu’en est-il donc de ton Énigme du retour, ce « chant général » de très forte inspiration sociale, que j’ai déjà caractérisé de poème-fleuve dans les colonnes du Nouvelliste? Je récidive, persiste et signe pour dire que ce beau morceau de littérature participe de la sensibilité créatrice haïtienne.

Pour revenir á Boniface Mongo-Mboussa dans son texte Les écrivains antillais et leurs Antilles, il dit que nous occupons « une position dedans/dehors » qui nous distingue des écrivains africains d’une part, et européens d’autre part.

Tenant compte du regard de l’Africain sur l’Antillais, la Tribu aurait très peu de chose à te reprocher. Nous serions tous coupables. C’est á peu près dans cette perspective que Manno Ejèn place le présent débat autour de ton élection à l’Académie Française. Ce créoliste soutient un discours identitaire qui ne te voue point aux gémonies, car il salue ton élection comme un couronnement professionnel et un succès personnel. N’empêche qu’il n’y voit pas une planche de salut pour l’Académie créole dont dépend l’épanouissement d’une culture littéraire essentiellement haïtienne.

En ce qui me concerne personnellement, je ne m’érige pas en ton « défenseur »,  car un écart béant s’est bien creusé entre nous depuis que mes propos sur ton premier roman Comment faire l’amour avec un nègre sans se fatiguer ont été entièrement déformés et á toi rapportés par des « pros » devenus aujourd’hui des « antis », et paradoxalement par des « antis » convertis en « pros » pour les besoins de leur cause; question de profiter de ton succès pour se créer des ouvertures. J’en connais également qui n’ont rien á voir avec la littérature et qui se comportent avec toi  en chiens de garde, par opportunisme pur et dur.

Toutefois, j’ai pu constater que la plupart de ceux qui condamnent ton élection à l’Académie Française le font par désespérance de la reconnaissance officielle, car toutes leurs pulsions se fondent sur « le dit français », et rien ne leur est plus propice que la quête des prix littéraires en Métropole. Plus près de nous, le Prix Carbet de la Caraïbe n’échappe pas au constat de Sylvie Ducas, Maitre de conférence en littérature française, qui voit dans les Prix littéraires « une définition normée de la lecture et du goût » et dénonce par-là même ses paradoxes á cause de « la confrérie réunie pour en décider ». Je me garde de rendre publics les noms composant le jury du Prix Carbet, pour ne pas me faire suspecter de dénonciation.
 
 Général Alexandre Dumas
Je suis bien placé pour dire que tu as mené le bon combat pour en arriver là, et j’espère de tous mes vœux que tu poursuivras l’œuvre entreprise par Anatole France, qui fit valoir son point de vue que le général Alexandre Dumas entrât au Panthéon où sont abrités les tombeaux des grands hommes de la France. « Le plus grand des Dumas, écrivit-il, c’est le fils de la négresse. Il a risqué soixante fois sa vie pour la France et est mort pauvre… »

Depuis 2006, l’Association des amis du général Dumas  et l’écrivain Claude Ribbe font campagne pour que la Légion d’honneur lui soit remise à titre posthume, par le président de la République française. Cette demande a été refusée par Jacques Chirac, puis par Nicolas Sarkozy. Aujourd’hui, tu es revêtu de tout le prestige nécessaire pour la réintroduire auprès de François Hollande, afin que justice soit rendue à ce valeureux général français, d’origine haïtienne, dont le  nom n’a pas été cité dans le Mémorial de Sainte-Hélène et qui restera ignoré de la grande majorité des historiens français.

Tout en saluant en toi une « fierté haïtienne », je te prie, mon cher Dany, de croire en mes meilleurs sentiments à ton endroit.

Mérès Weche wechemeres@yahoo.com

Montréal, le 15 février 2014

Wednesday, February 12, 2014

Rendez-vous de Mandela avec l'histoire.

Simple question d’outre-tombe à Mandela
Par Max Dorismond    mx20005@yahoo.ca

Avant-Propos
Max Dorismond
Ce texte a été rédigé le 6 Décembre 2013, au lendemain de l’annonce de la mort de ce héros tant adulé de par le monde. Devant le flot de louanges qui animait déjà les médias, j’avais jugé le moment inopportun pour une telle réflexion. En tant qu’interpellation, je préfère aujourd’hui, voguer par la pensée vers sa tombe pour lui murmurer en dernier recours l’objet de cette obsessionnelle question. Je le partage avec vous.
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Pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, toutes les langues  du monde ont prêté leur vocabulaire et leur émotivité pour décrire la grandeur, la vie et l’histoire de cette unique icône : Nelson Rolihlahla Mandela  ou « Madiba  », 18 juillet 1918 – 5 Décembre 2013.

Nelson Rolihlahla Mandela 
Ce surhomme incarnait la liberté pure et simple. Il ne privilégiait ni religion, ni idéologie. Son absence de rancune et son charisme ont placé la planète sous son charme et on lui a fait entièrement confiance, car, il leur apportait l’ESPOIR. Seul et enfermé dans sa cellule, Mandela était plus fort que nature. Sa vision transcendait les plans de ses ennemis. Les vrais prisonniers étaient le gouvernement et ses afrikaners  fanatiques empêtrés dans une idéologie raciale dénuée de fondement, décriée sur tous les fronts à faire rougir de honte le Comte Joseph Arthur de Gobineau1l’inventeur de l’un des mythes du racisme contemporain : le mythe aryen . En fin de compte, Mandela a libéré le monde entier : les noirs de leur omniprésent complexe d’infériorité, les blancs de leur mauvaise conscience, qu’eux-mêmes  voudraient secrètement s’en défaire. En réalité, il fut le rédempteur de l’humanité outragée, bafouée. Les barreaux de Robben Island avaient empêché son corps de passer,
mais son esprit était libre. Sans compromission, il s’obstina et imposa ses conditions pour rester en cohérence avec ses convictions. Envers et contre tous, « Maître de son destin et Capitaine de son âme2 », il persista et signa en posant ses balises : la fin de l’Apartheid ou rien. Tout un dilemme pour Frederik W. de Klerk3.

Voilà!… Le monde semble aller mieux aujourd’hui. L’Afrique  du Sud a obtenu l’impensable et son premier président noir. Parlant de nègre, l’Amérique a obtenu le sien. Il nous reste à placer au Vatican un pape coloré et le tour est joué. Ce qui conclut un des axiomes fondamentaux de la nature : on peut embobiner et dominer l’homme un jour, mais jamais pour toujours. En dernier lieu, c’est son bourreau qui doit s’auto-écarteler.

Tous les adjectifs circonstanciels ont prêté leur concours à ce jeu de magnificence. Par conséquent, point n’est besoin de prolonger ce concert de louanges avec les mots ressassés en boucle depuis des jours et des jours. Posons simplement un regard interrogateur sur cette fresque et disons-nous secrètement et à voix basse : « Madiba, si tu étais né chez-nous, aurais-tu survécu pour parvenir à une fin aussi heureuse, telle, nous libérer de notre cauchemar en donnant un sens à nos vies »? La réponse est : Non! Non! …Trois fois Non! ». Je comprends. Merci Madiba. Comme Dessalines, Jacques Stéphen Alexis et bien d’autres assassinés sur l’île, on t’aurait crevé les yeux, coupé la langue, l’espace d’une respiration. Ainsi va la vie là-bas. Se pwenn fè pa! Nos dictateurs n’ont pas d’âme, nos frères non plus! Personne n’a de regret.

Juste ce petit ajout de l’actualité, si tu le permets : Icône de la réconciliation et du pardon, tu as donné à tous ces « supposés supérieurs », une leçon d’humanité en les accueillant tous indistinctement à bras ouverts. Dans ton testament, tu as pensé à toute l’Afrique du Sud, en offrant des bourses aux élèves de ton ancienne école, notamment à l'université de Fort Hare et à celle de Witwatersrand à Johannesburg. Tu as récompensé tous vos enfants en leur léguant le "Nelson Rohlilala Mandela Family Trust"…etc. Ce que j’admire dans ce geste magnanime, demeure l’humble servante qui a reçu une somme appréciable (46 000 rands) (4000 dollars US ou 3000 euros). Cette dernière a pleuré toutes ces émotions. Dans tous les sens du terme, ce coin de l’Afrique doit te vénérer.

Madiba, quelle est la couleur des saints et des anges au ciel? Le Vatican  se trouve présentement dans un sacré dilemme! Va-t-il revoir ses théories et te donner un visa de compensation sans retour à destination de la table du Seigneur avec le titre convoité?

Sur ce, nous n’avons rien d’autres à faire que de contempler tes photos dans toute leur splendeur pour, en fin de compte, peindre au tréfonds de notre âme un simple tableau à accrocher dans les nuages avec un soupçon d’éternité.

Par : Max Dorismond mx20005@yahoo.ca

NB:
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Bon visionnement !

Rendez-vous de Mandela avec l'histoire.
 Une compilation de Haïti Connexion Culture


Adaptation : Herve Gilbert

Sunday, February 2, 2014

Fièvre jaune et autres épidémies inavouables - 1ère partie

Autres causes de la défaite française en Haiti
 

Par :Jacques Casimir (Pasteur D'Amoulio) majac14@hotmail.com               
Avant-propos 
St Domingue
Depuis 210 ans on nous a fait comprendre que la fièvre jaune était la cause principale qui a exterminé une grande partie de la population blanche dans la colonie de St Domingue. Ce fut considérée comme parole d'évangile. Nous allons démontrer dans une série de plusieurs chroniques que  d'autres pandémies jamais révélées par les historiens ont fait beaucoup plus de ravage que cette fièvre.
Napoléon
Nous avons répondu aux questions de nos lecteurs malgré leur nombre croissant. Cependant ils devraient considérer notre travail comme une tâche d'historien désireux d'apporter la lumière sur la vraie histoire de nos ancêtres qui avaient vaincu royalement les fières armées envoyées par Napoléon.

Charles Leclerc
Quand tout tombe, il ne reste que la connaissance de l'histoire pour se relever. Celle de la colonisation française en Haïti est devenue la propriété des colonisateurs et non celle des colonisés ou des vainqueurs. Nous apportons un nouvel éclairage avec des preuves et des archives vérifiables sur certains faits non dévoilés par leurs historiens, pour qu'enfin notre mémoire soit rétablie. Nous avons effectué une démarche exhaustive, en consultant des notes, des archives et plusieurs documents écrits par des médecins et d'autres acteurs qui ont servi dans la marine et sur le terrain des opérations à St Domingue. Cette approche a pour objectif de:1- lever le voile sur une  partie de nos origines, 2-  prouver que la fièvre jaune n'était pas le seul fléau qui s'est abattu sur les militaires et les colons français dans l'ile.

« La santé est indispensable à la guerre et ne peut être remplacée par rien.» Citation de Napoléon Bonaparte, 1800. Il sait de quoi il parle ! En effet, les maladies ont anéanti son rêve Moyen-oriental, (Égypte, Syrie, Liban), plus que les cavaliers mamelouks et la marine anglaise. De 1798 à 1801, peste, tétanos, dysenterie, lèpre, paludisme, variole, fièvre jaune décimèrent les militaires comme les civils. Après la campagne d'Égypte, beaucoup de soldats contaminés par ces maladies ont pris le chemin de St-Domingue. REF Auteur Jean François Hutin Titre La Campagne d'Egypte:une affaire de santé (société d'histoire et de Médecine) Voir Ma Chronique (L'Histoire d'Haïti falsifiée),

Louis Nicolas Dubois
État de la situation- En France, une ordonnance de 1718 prescrivant l’arrestation, le recensement des vagabonds (hommes, femmes) précisa que les sujets en bon état physique seraient envoyés aux colonies. En 1775, à St-Domingue, pour 6000 femmes blanches, dont un tiers était  des prostituées et le reste  vivant en concubinage, il y avait aussi  un millier d'aventuriers, des joueurs, des gens sans aveux, dont beaucoup d'entre nous, Haïtiens,  sommes les descendants. Le nombre de prostituées, de profiteurs, des criminels a augmenté dans la colonie. Ce n'est pas la première fois que l'ordonnance de 1718 a  été modifiée, retouchée et remaniée  pour débarrasser la France de ses malades, de ses gueux, de ses voyous, de ses vagabonds, de ses prostitués des deux sexes. En effet, une nouvelle fois, le préfet de police de Paris Louis Nicolas Dubois bois amenda  ce décret en 1800 (ordonnance de 1718) pour inclure les repris de justice et les criminels. Sources : Collection historique de la préfecture de police Collection historique de la préfecture de police 5ième arrondissement  Paris- Après l'arrêté du 28 pluviôse an VIII (17 février 1800) effectif à partir 5 ventôse an VIII ( 8 mars 1800) 
Jean François Hutin
Constatation : Au départ nous avons déjà une preuve historique apportée par l'auteur, Jean François Hutin que les maladies énumérées ci-haut existaient déjà chez une grande partie des soldats français.
Pour bien saisir la situation de l'époque, il faut d'abord analyser et comprendre  la collectivité de St-Domingue et ses particularités. Une des caractéristiques de cette société est  l’hyper masculinité de la population. Le peuplement des Antilles est lui aussi essentiellement masculin et connaît par conséquent  une carence de femmes pour assurer le renouvellement des générations. Pour St Domingue et  les autres colonies françaises des Antilles, on a eu recourt essentiellement à des filles venant des sanatoriums, des prisons et beaucoup de prostituées.
Hôpital de la Salpêtrière
Exemple, de la Prison-Hôpital Général de la Salpêtrière, 128 filles  sont envoyées sur l'île  pour la satisfaction sexuelle des  colons dont certains finissent par les épouser à cause de la rareté de la gente féminine. Ce sont des prostituées, des mendiantes, des vagabondes à qui on croit donner une situation... (Une nouvelle vie). Déjà le tableau des maladies contagieuses commencent à trouver un terrain fertile. Avec l'arrivée des tuberculeux, St Domingue a connu de 1787 à 1789 une grande pandémie de tuberculose qui a fait beaucoup de morts.  REF: Auteur Jérôme Loiseau  Titre: Les colonies françaises sous l'ancien Régime (l'hôpital de la Salpêtrière) était à l’époque un centre de détention pour  indigents dévots et vagabonds) 

Duguay Trouin
Le 3 frimaire  an X  le 23 novembre 1801. A l'arrivée d'une flotte attendue, transportant des soldats, se trouve les navires le Duguay Trouin et le Duquesne. Ces bateaux étaient des foyers de contaminations. Les passagers apportaient le typhus qui s'est vite répandu du Port Margot jusqu'au Môle St Nicolas. Sources : Archives du service historique de la défense division marine côte série BB4 REF: Les archives départementales de la Gironde les cotes 73J Récits des colons survivants réfugiés de St Domingue. 

le Duquesne
Le fléau de la prostitutionIl n’est malheureusement pas rare que les maîtres ou employés blancs des habitations abusent de leur position pour faire des femmes esclaves un objet de plaisir. Comme le disait le Père Antoine Prevost  en 1744 «  Les maîtres vivent dans leurs Plantations comme autant de petits souverains et pire, ils avaient la protection de la loi et celle de ses autres complice de  la société coloniale. » Ils pouvaient donc en toute impunité battre un esclave et le soumettre à toutes les vices».
Les nombreux cabarets de l'île sollicitent  sans cesse de nouveaux clients  qui tombent dans les bras des femmes qui font commerce de leur charme. Les colons courent imprudemment de la blanche, à la négresse et de la négresse à la mulâtresse. Ces femmes ne déclarent pas les maux dont elles sont infectées. Ces pratiques libertines ont causé une hécatombe dans la colonie. REF Auteur S.J Ducoeurjoly Titre Manuel des Habitants de Saint-Domingue 2 tomes (Paris 1802) Sources Lettres et rapports du père Antoine Prévost à l'archevêché de Paris document consulté, microfilm colonie de St Domingue de 1738 à 1802.
J. J .Dessalines
Beaucoup de documents qui relatent ces faits sont cachés volontairement par l'église et par ceux qui veulent discréditer Dessalines et  nous démontrer que la fièvre jaune a décimé les colons sans autres formes de procès. Nous avons trouvé une autre source qui confirme le fait de la prostitution endémique dans l'île. Selon J.B. Leblond qui voyage dans les colonies françaises de 1767 à 1802 «Les noires et les mulâtresses sont des coquines lascives et intéressées qui attirent les blancs par toutes sortes de séduction et qui ruinent leur santé et leur bourse» REF: Auteur J.B. Leblond Titre Voyage aux Antilles Françaises et en Amérique méridionale 1767-1802.    


Histoire de la prostitution en France

Face à cette description douteuse, posons-nous la question: "Et les prostituées blanches : Qui attiraient-elles?" Cette question non évoquée par Leblond démontre comment il voulait colorer ce métier universel au détriment de la mulâtresse et de la noire. Il n'est pas le premier et non le moindre. Le recensement de 1788 comptabilise une grande quantité de femmes blanches célibataires comme travailleuses de cabaret, en un mot des femmes de petites vertus pour l'époque. Mais, nous avons comme impression, que ce fameux J.B Leblond n'avait pas remarqué ces sirènes.
Général Rochambeau
à Saint Domingue.    
Les indésirables - Beaucoup d'aventuriers attirés par le gain facile et obligés de quitter la France arrivent à St Domingue et entretiennent dans l'ile une débauche constante en ouvrant des bordels, des maisons closes. Citons un exemple parmi ces hommes : Antoine Dubois, un indésirable exilé de force à St Domingue. Le 20 pluviôse an II (9 février 1803), le ministère de la justice a ordonné de mettre ce citoyen sous surveillance au-delà des mers. Le 6 ventôse an II( 25 février 1803) Rochambeau reçoit la consigne de surveiller de près l'individu et de prévenir de son retour sur le territoire continental . Cet exemple nous démontre les types de forbans, de bandits, de contrebandiers européens qui sont venus s'installer à St Domingue avec des mœurs les plus viles, les plus dégoutantes pour former la société  future de l'Ile. De là à comprendre aujourd'hui les comportements délinquants de certains de nos contemporains, il n’y a qu’un tout petit pas.

Les épidémies dans les colonies principalement St Domingue en l'an X, XI, XII et XIII  1801, 1802, 1803, 1804). 
 
Présenté conformément à l'article XI de la loi du 19 ventôse an XI et à la décision du ministre de l'intérieur, du 26 brumaire  AN XIII et soutenu à l'école de Médecine de Paris le 10 nivôse an XIII. Après l'échec de la campagne d'Égypte, beaucoup de soldats français ont fait route vers St-Domingue, pour aller soumettre la rébellion des esclaves. Ils ont emmené avec eux une maladie que leurs historiens n'ont jamais répertoriée. Elle a fait des ravages considérables dans la colonie : Ce sont les poux du Pharaon. En latin (Pulex penetrans probocide corporis longitudine). C'est un petit pou venu d'Égypte. Il s'insinue  dans les moindres interstices de la peau. Il prend de l'accroissement et  y fait un nid dont l'extérieur ressemble à l'enchâssement d'une perle. Là, il dépose  ses œufs qui deviennent bientôt autant de chiques. Sa présence occasionne une démangeaison qui croit en raison  de la durée de son séjour. Lorsqu'on ne l'a pas extrait  avant qu'elle se soit multipliée, cette négligence est suivie d'un ulcère  très grave. On confia aux négresses la tâche d'extraire cet insecte dans les premiers temps. Quand les ulcères deviennent trop grands, la solution à l'époque, c'était  l'amputation. Beaucoup de malades ont refusé cette solution et souffrent de gangrène et de plaies souvent infectées qui propagent d’autres maladies et entrainent la mort. Cette pandémie a fait un ravage  parmi les colons à St Domingue entre 1801 et 1803 REF : Auteur J Marbit Titre Les épidémies dans les colonies, principalement Saint-Domingue (imprimerie de Didot Jeune ,imprimeur de l'École de médecine No 406 rue des Maçons-Sorbonne Paris An XIII (1804) J Marbit chirurgien des armées coloniales  
 
Michel Joseph Leremboure premier maire de Port-au-Prince, a écrit dans ses mémoires, la brutalité des maîtres face aux esclaves. Il dénonçait le proxénétisme des colons qui incitaient des esclaves noires, des mulâtresses et des femmes blanches créoles de condition précaire à la prostitution pour augmenter leurs revenus. Leremboure fut fusillé en 1804 à l'âge de 84 ans. Napoléon le reprochait son appui et son soutien en cachette aux esclaves et à l'indépendance d'Haïti. C'est cette partie de l'histoire qu'ils ne nous ont pas révélée Sources Euskosare le réseau mondial des Basques REFLes Mémoires de Michel Joseph Leremboure, des documents ont été détruits en 1804, une partie se trouve aux archives de la haute Garonne (Toulouse, France)

Face à cette promiscuité sexuelle, aux mœurs dépravées que les colons français imposaient dans la colonie, Le général Leclerc a dérogé de sa mission militaire pour intervenir dans le domaine social, pour essayer de rétablir la situation en dictant plusieurs décrets  dont celui-ci: Décret pour règlementer la vente d'alcool 1802. ART:1) interdiction dans toute l’étendue de la colonie de tenir cabaret- ART:2) Dans chaque Ville ou Bourg, il ne pourra y avoir qu'un seul homme par quartier renfermant une population de 1000 personnes ayant le droit de vendre du vin-ART: 3- Le vin ne pourra en outre être bu dans le domicile de celui qui l'a acheté.ART:4) La vente d'eau de vie et de tafia est prohibée au détail. REF: Archives nationales de France. (Indice de référence, les colonies .Cote AF IV-1213). Décret sur l'interdiction de la vente d'alcool dans la colonie promulgué par le général Leclerc 14 ventôse AN X daté du quartier général du Port Républicain Source Archives militaires de Vincennes Cote B7-4 correspondances et lettres de 1802 (voir ma chronique Les pourquoi de la victoire de Dessalines 3ème partie 

Après l'indépendance, pour rompre avec cet héritage malsain légué par la colonisation française, tel la prostitution à outrance, les naissances illégitimes, la débauche, le vagabondage, L'Empereur  Jean Jacques Dessalines enchâssa dans la première constitution d'Haïti de 1805, L'article 9 qui stipule ceci: Nul n'est digne d'être Haïtien, s'il n'est bon père, bon fils, bon époux et surtour bon soldat.

Pensons un instant au moral de ce grand Général que les historiens français ont mal présenté au monde.

En conclusion, permettons-nous d'ajouter que dans toute stratégie guerrière, l'adversaire doit profiter de la moindre faiblesse de son vis-à-vis. Ces Européens, dans leur rêve, voyaient l'esclave comme un animal, un être vivant dénué de raison et d'intelligence. Surpris dans leur croyance imbécile, il se sont réveillés un matin avec une défaite sous leurs yeux. Décus et frustrés, ils n'avaient d'autres raisons à forurnir à leurs mandataires, à leurs familles immédiates,à leurs descendants et principalement à l'histoire que la fièvre jaune et le vaudou demeuraient la cause essentielle de cet échec qui a sonné le début de la fin pour toute l'Amérique esclavagiste.

Par : Jacques Casimir (Pasteur D'Amoulio majac14@hotmail.com
Adaptation : Herve Gilbert
Publication : Haïti Connexion Network



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