Discours d'Etzer Vilaire à la mémoire des héros de l'Indépendance, de Charlemagne Péralte... 

Thursday, December 14, 2023

ISTEAH et les Héritiers de la Grand’Anse

La bâtisse offerte à ISTEAH - Don du Dr Raymond René


NB: En recevant ce texte, vous êtes cordialement invités à la réunion virtuelle (ZOOM) du Dr Samuel Pierre, ce dimanche 17 Décembre 2023 à 14 h sur ISTEAH-GRAND’ANSE. Veuillez cliquer sur le lien suivant pour être des nôtres : https://us02web.zoom.us/j/81054927742

 Tannés de voir Haïti embrayer en marche arrière, nous avons, malgré nous, choisi l’exil, le cœur lourd, les bagages minces, remplis surtout d’un motif indétectable aux yeux des douaniers : le devoir d’aider tous ceux qui n’ont pas pu effectuer ce choix.  

En effet, dans le temps, nous ne nous étions point limités sur les types d’aide. Tout était dans la gamelle. Nous avions tenté le diable et le Bon Dieu, mais rien n’y fît, la glissade entamée ne s’était pas résorbée. En pensant conforter leur savoir et leur profession par une maîtrise ou un doctorat de l’ISTEAH, l’Institut des Sciences, des Technologies et des Études Avancées d’Haïti, l’adhésion fut unanime. Un illustre Jérémien, le Dr Raymond René, s’est empressé de laisser en héritage, pour les besoins de la cause, moyennant quelques arrangements financiers et administratifs, cette bâtisse ci-jointe, presque neuve, pour l’implantation de cette université en ligne. 

Comme l’a suggéré le professeur Roger Edmond, appuyé par le Dr Samuel Pierre, la façon d’enseigner aux nôtres devrait être revue et corrigée, car la connaissance dans la culture moderne demeure une acquisition d’importance. Néanmoins, nous devons changer de paradigme en misant sur le progrès technique et scientifique, sans omettre la dignité humaine et la moralité.           

Disposant des outils opportuns, ISTEAH, avec plus de 200 enseignants chevronnés, ne formera pas simplement des spécialistes pour créer, inventer et assembler des machineries. Il préparera aussi des entrepreneurs capables de les vendre, de les distribuer autour du globe, tout en multipliant les emplois.

Nous ne cesserons jamais de dire mille fois merci au Dr René et aux autres contributeurs de partout. Notre objectif financier de 50000,00 $ est presque atteint. Plus tard, une liste sera gravée sur une plaque, qui sera apposée devant la bâtisse, pour que les Héritiers de la Grand’Anse n’oublient jamais les noms des bienfaiteurs qui s’étaient donné pour mission d’améliorer leur vie et leur situation, depuis leur exil. 

Max Dorismond




HISTORIQUE DE ISTEAH

Pour faire plus ample connaissance avec l’ISTEAH, ses programmes, ses enseignants, ses installations et son rayonnement, veuillez consulter les liens suivants :

http://www.isteah.edu.ht 

https://idrc-crdi.ca/fr/recherche-en-action/batir-un-avenir-pour-haiti-grace-aux-etudes-superieures

https://idrc-crdi.ca/fr/histoires/isteah-soutenir-lenseignement-superieur-et-combler-lecart-entre-les-sexes-dans-les-stim

https://www.polymtl.ca/carrefour-actualite/magazine-poly/reconstruire-un-pays-grace-au-savoir-et-au-developpement-concerte

Nous profitons du même trait pour fournir à tous l’adresse de la destination des dons à venir. Pour tous ceux qui habitent au Canada ou ailleurs, veuillez envoyer votre don à : FONDATION QHASUQ. 10000, Rue Lajeunesse. Bureau 200, Montréal, Qc.  H3L 2E1. Sur votre chèque en bas à gauche, vous inscrirez « Pour ISTEAH-GRAND’ANSE ». La fondation se fera, comme d’habitude, le plaisir de fournir à chaque donateur un reçu d’impôt.  

Pour tous ceux qui préfèrent utiliser l’internet pour leur don, voici le lien sur lequel cliquer pour remplir un formulaire: https://qhasuq.org/contact/ . Allez à Faire un don, après votre inscription. Là aussi, un reçu d’impôt vous sera envoyé automatiquement. N’oubliez pas d’inscrire votre courriel et votre téléphone. 

Pour tous ceux qui demeurent aux USA, veuillez faire le chèque au nom de GRAHN-USA. Sur votre chèque en bas à gauche, vous inscrirez « Pour ISTEAH-GRAND’ANSE ». Vous libellerez l’enveloppe au nom de Judith Levros et à l’adresse ci-dessous : Judith Levros — 750 Laten Knight Road Cranston, RI 02921

J. Levros’Cell 401 401-440-2270

Sunday, November 26, 2023

De l’exclusivisme, du sectarisme, parlons-en!

Ancien local de l'Union Club du Cap-Haïtien

Par Max Dorismond 




Cette semaine, suite à la lecture d’un article sur les anciens clubs sociaux de Port-au-Prince (Cercle Bellevue) et du Cap-Haïtien (l’Union Club), certains commentaires étaient venus nous rappeler l’existence de ces fatals appendices aux flancs d’autres régions d’Haïti, tels ceux de Jacmel (Excelsior et Union), de Jérémie (Nirvana), des Cayes, le pittoresque Printania, tellement malade de son exclusivité que la malice populaire l’avait coiffé du surnom de «TPB» pour «Trè Prè Blan», soulignant au passage le degré de sophistication raciale,  entre frères de sang, pour y être invité… etc. Toutes ces macaqueries cautionnaient au départ le prolongement de la division institutionnelle et sociologique établie dans le passé par le colon pour mieux assujettir ses subordonnés. 

En fait, parlant d’exclusivisme, nous avons signalé par le passé le syndrome de Chicken George, une idée extraite de la série télévisée de Alex Haley : Roots, connu en français sous le titre de Racines. En résumé, Chicken George ou George Poule, un métis, cocher de son état, né des ruts furtifs du propriétaire sur une esclave, ayant bénéficié des fringues rapiécées et usées de son maître, se voyait déjà un Nègre supérieur par rapport à ses frères dans les champs. Pétri d’un complexe de supériorité, son mépris à leur égard se mesurait à l’aune de son nez. L’habit ayant fait le moine! 

Il ne lui était jamais venu à l’esprit qu’il n’était qu’un simple jouet au service direct du patron qui n’hésitait pas, à chaque fois, à perpétuer la division entre ses serfs, pour les empêcher de s’entendre mutuellement au détriment de toute révolte. C’était bien calculé, au point que Chicken Georges s’était mis à rêver qu’il était le fils du maître. Ce qu’il alla se faire infirmer plus tard par ce dernier qui rétorqua en ricanant, dans une dédaigneuse réplique : «J’en ai plus d’une douzaine comme toi dans les champs, là-bas». En un mot, il est un esclave sans statut!

Au moment de l’indépendance d’Haïti, les plus intrigants parmi les mulâtres profitèrent pour voler et s’accaparer du nom du colon ou du domaine. De là à se comporter en grands européens, il n’y avait pas loin de la coupe aux lèvres. Leur désir de remettre le reste de la populace dans les fers n’était point un mirage, mais une réalité. À bien réfléchir, on dirait que la dette de l’indépendance, une incongruité, a été versée dans cette perspective : se faire accepter en tant qu’héritier du blanc. Hélas! 

Devant l’impossibilité de s’imposer, de concrétiser leur rêve d’esclavagistes, leurs descendants utilisaient des subterfuges, tels les clubs sociaux exclusifs, à l’instar du colon, pour créer des strates où la classe dominante régnait avec la nuance épidermique comme passeport. Ils souffraient tous du syndrome de Chicken Georges. Souvenons-nous de la satire de J-J. Accaau!1 

C’est dans cet esprit qu’étaient nées ces boîtes, à l’instar des clubs exclusifs de leurs anciens maîtres. En perpétuant l’image du métis arrogant et pédant, «ces péteurs de tête» avaient maintenu, dans la jeune nation, la flamme de la détestation. 

En effet, c’est rien de moins que de l’ignorance crasse. Ces arrivistes, descendants eux-mêmes des esclaves, devraient penser que le traumatisme causé par l’asservissement radicale se transmettait de génération en génération. Or, ce comportement irrationnel a contribué à entretenir une haine latente chez chaque Haïtien. Le génocide de Jérémie en 64 en fut une des conséquences. 

À bien y voir, toutes les victimes de ces époques, blessées dans leur essence même, avaient besoin d’une forme de cohésion sociale, de solidarité bienveillante, de tolérance et de civilité pour se replacer sur l’échiquier national. Le respect de la dignité humaine devrait être au rendez-vous chez chacune d’elles pour exorciser le mal-être qui les avait accablées. Au contraire, plusieurs se délectent à jouer aux macaques en excluant l’autre sous le prétexte d’une nuance épidermique.         

Même si le temps a fait tomber les masques, jusqu’à aujourd’hui, nous payons encore le prix de cette turpitude. Le résultat est là, le pays est aux abois. C’est la fuite généralisée, le sauve-qui-peut. C’est en terre étrangère qu’ils ont enfin découvert qu’ils n’étaient tous que des Nègres. 

Max Dorismond

 

NOTE 

1 – Jn-Jacques Accaau : « Milat pôv ce nwa, nwa rich ce milat »

Friday, September 29, 2023

Pardonnez-moi, monsieur le président

Suite à l’assassinat crève-cœur du président Jovenel Moïse, le 7 juillet 2021, certains lecteurs m’avaient suggéré de republier la réflexion ci-dessous que j’avais rédigée à l’arrivée de ce dernier au pouvoir en 2017. Me sentant un peu coupable suite à une intime et obsédante interrogation, quant à cette funeste prémonition, j’avais refusé de satisfaire leur demande.

Entretemps, les souvenirs insistent et persistent, d’autres camarades m’annoncent qu’ils continuent à recevoir l’article en question dans leur correspondance. Or, puisque le temps a fait son œuvre, je vous invite à lire à nouveau ce texte prémonitoire annonçant, avant l’heure X, la fin de ce grand amoureux d’Haïti qui a laissé sa peau dans la gueule de ces cannibales aux grandes dents, qui n’hésiteront point à dévorer demain leurs propres enfants…

Bonne lecture. Veuillez cliquer sur le lien ci-bas.

 MaxD.

De Zéro à Héros… Le dilemme d’un Président


Sunday, September 17, 2023

Haïti, un État en déliquescence programmée


Par Max Dorismond 

La nation est exténuée et la Dominicanie la nargue. Qui est surpris de ce scénario? Toi, moi, lui? Non! personne! Nul n’est étonné. C’était écrit dans le ciel. Avec ses exigences tonitruantes, avec le bruit des tambours de guerre, le voisin d’à côté veut nous imposer l’arrosage de nos terres avec nos larmes. Dans cette rivière qui demeure une cicatrice mémorielle, un nouveau chapitre s’écrit. 

Hier, jeune et fougueux, le fier écolier, la tête altière, chantait les louanges des pères fondateurs. Il se voyait déjà et était prêt à défier n’importe qui et à offrir sa vie en holocauste pour sa patrie. Mais les années passent et les ardeurs se froissent. La vocation se fait hésitante, le tableau s’étiole, le voile tombe et la déception s’enracine. Sa terre natale est embrayée en marche arrière. 

Rattrapé par l’obsédante réalité, il découvre l’horreur d’un peuple avec des mœurs d’une autre époque, comme au temps des flibustes où les vagabonds européens, des hommes de sac et de corde, sans aucun sens de la mesure, ne faisaient point de cadeau. 

Luis Abinader 

54è  Président de la Dominicanie

Un gouvernement qui vend ses citoyens, ses forces vives, à Cuba, à la Dominicanie, à titre d’esclaves pour les travaux des champs, ne doit s’attendre à aucun respect de ses vis-à-vis, bénéficiaires de cette aubaine. Pour l’amour de l’argent, tu vends tes propres enfants, de quoi tu t’étonnes? Quand le président Abinader déclare : j’exige le retrait immédiat de ce canal hors de la rivière Massacre, c’est un ordre sec d’un maître à un valet. Voilà le résultat de la gabegie, de la corruption, de la concussion et de la couardise. Ils récoltent les conséquences de leurs inconséquences. 

Comme l’a soutenu le journaliste Lemoine Bonneau, un pays qui partage ta frontière devrait être contrôlé au plus haut point. C’est de la géostratégie élémentaire. Haïti se lave les mains, elle ne connaît rien de ce voisin rancunier qui est loin d’oublier le passé. Or, gouverner, c’est prévoir, selon la logique de la littérature politique. Pour nos dirigeants, administrer c’est voler. Point barre! 

C’est là que le bât blesse. Toujours selon Bonneau, le voisin dominicain sait tout d’Haïti, jusqu’à la pointure des chaussures de chaque dirigeant. L’argent dérobé en Haïti passe en transit d’abord chez lui avant de prendre le large. Par conséquent, il peut faire chanter qui il veut en vociférant des ordres sans enfiler de gant blanc. 

Comment se sentent ces Haïtiens qui ont pillé, ruiné Haïti pour investir en République Dominicaine ? Sincèrement, le sentiment de honte ne gêne pas un poil de leur narine. Ils s’y connaissent en humiliations et sont imperméables à la déception. D’ailleurs, devant l’impudence ou l’insolence des arrogants dominicains, ils n’auraient jamais dû se retrouver sur ce territoire où nos compatriotes croupissent dans les « Bateys ». Même quand ils sont riches à millions et habitent des châteaux, les Dominicains les voient déjà dans leur lorgnette et les déshabillent de l’autre côté de la bouche à propos de leur richesse providentielle. 

Tout va de travers chez nous. La démographie galopante résultant de notre misère proverbiale asphyxie ce cher voisin qui ne se gêne nullement pour faire jouer la caméra en vue d’immortaliser notre humiliation en déportant nos frères exilés sans aucune forme de procès. 

Et pourtant, dans un passé pas trop lointain, durant les années 1940 -1950, les statistiques glorifiaient Haïti comme le pays à imiter. Tout cela, est anecdotique. Personnellement, j’aurais honte de brandir ces chiffres qui soulignent simplement, aujourd’hui, notre incompétence crasse pour corroborer notre dégringolade en enfer. Alors que la connaissance évolue, nous vivons avec la douloureuse impression qu’on a fermé toutes les écoles de ce côté de l’île, tant notre cuisant échec défie l’analyse. 

Au rythme où se déroule la ronde de l’humiliation, certains vont jusqu’à prédire une occupation d’Haïti par ce voisin insolent. Là encore, ces stratèges de salon ignorent la géopolitique et se trompent d’histoire. 

Quelle raison, quel intérêt pousseraient Abinader à commettre un tel impair? Un idiot aurait posé ce geste gratuit, je n’en disconviens pas, mais un minimum d’intelligence suffirait pour démontrer à ce dernier qu’il n’a aucun avantage à doubler sa population, même pour un clin d’œil au passé. Ce serait une perte de temps. Le jeu ne vaut pas la chandelle. Mais la carte cachée de ce personnage semble miser sur la faim généralisée qui s’annoncerait pour ce pays dirigé par des gangs. Une fois la nation figée, il viendrait y recruter des esclaves volontaires pour le bonheur de son agriculture, de ses usines, de ses chantiers de construction. Et la boucle serait bouclée. 

Max Dorismond


                                                           



Note 

1 – Bateys : C’est un campement où vivent des coupeurs de canne. On en trouve à Cuba et en République Dominicaine.

Saturday, September 9, 2023

Secouer « l’inconscient collectif » pour déjouer la fatalité

L'entrevue interpellative du Dr Samuel Pierre 

Dr Samuel Pierre sur le plateau de Radio-Télé Métropole 

Par Max Dorismond 

Il arrive parfois à l’homme de rentrer dans la mémoire du temps pour être en contact avec lui-même aux fins de faire abstraction du présent, d’où le refus de la situation régnante, surtout si elle travaille au détriment de la collectivité. C’est ainsi que je perçois la vision du Dr Samuel Pierre dans l’entrevue qu’il a accordée à Wendell Théodore, de l’émission Le Point, le 7 septembre écoulé, dans laquelle, il brasse la cage pour réveiller une nation endormie, voguant sur des éléments déchaînés. 

Devant les questions en cascade de l’animateur inquiet, comme le pays d’ailleurs, le docteur ne se fait pas prier et fournit ses réponses encapsulées qui font mouche à tout coup. Résumons-en quelques facettes! 

L’excuse du gouvernement : Comme l’État a fait son mea culpa face à son impuissance à redresser la caravelle en appelant l’International à sa rescousse, le Professeur remercie gentiment ce dernier pour sa franchise, tout en évoquant les deux options suivantes: se renforcer  par l'ajout de nouvelles compétences ou passer  le flambeau aux plus capables. 

Le public rêve en couleur : Devant le peuple ostracisé et médusé qui se conforte dans des spéculations farfelues, telles que les mines de cobalt trouvées à Carrefour-Feuille, pour se donner bonne conscience, Samuel reconnaît le droit  du simple citoyen  de s'illusionner, mais pas aux scientifiques, pas aux élites, qui devraient procéder avec méthode à la recherche de la vérité. Sinon, on se ferme la trappe! 

Le crime organisé : Quand est venu le moment de parler de la sécurité, le scientifique ne se fait pas prier. Il maintient qu’elle est un bien collectif. Par négligence et par individualisme, nous avons laissé le terrain aux gangs de tout acabit qui se sont organisés. Pour lui, c’est sans équivoque, il n’existe aucune différence entre gangs à sapate et gangs à cravate. Ils sont tous les mêmes bandits. Les plus cyniques s’occupent de la politique et pillent la caisse pour se remplir les poches. Le pays demeure un terreau fertile pour les fieffés criminels du monde qui font tous voile vers Haïti. Les éléments sérieux, puisqu’il y en a, qui pouvaient modifier l’ordre des choses, se terrent et vivent comme des zombis. 

Qui est Samuel Pierre : C’est un savant qui fuit la politique comme la peste. Très apprécié au niveau international, les universités du monde entier, les conseils d’administration de plusieurs entreprises de haute technologie, ne savent à quels saints s’adresser pour l’attirer. Il répond toujours : niet! Jalousement, les gouvernements canadiens et québécois veillent au grain. Plusieurs médailles d’honneur et des prix méritoires lui ont été décernés en reconnaissance de services rendus. En référence, je vous invite à lire Wikipédia ou cet article publié sur Le Nouvelliste du 14 juillet 2009, ou sur Haïti Connexion Network, intitulé : Dr. Samuel Pierre, un savant canadien venu d'Haïti 

L’interview : C’est un entretien qui met en évidence l’intelligence de notre scientifique. À part quelques rares congénères de l’intérieur qui possèdent le curriculum du pays à son égal, 95 % des candidats à la présidence n’ont pas le dixième de sa connaissance de la situation. Au contraire, tel un refrain de carnaval, plusieurs vont s’approprier sa démonstration pour meubler leur campagne électorale. Préparez vos magnétophones et vous m’en direz tant. 

En fait, c’est une entrevue hors-série que je vous invite à écouter avec attention. Car le professeur cherche à nous extraire de cette torpeur qui ankylose nos méninges et nous porte à accepter sans rechigner ce mal incurable qui semble sans issue. Le pays se meurt à petit feu, mais Samuel demeure confiant et garde l’espoir d’une éventuelle rédemption.

Max Dorismond





Visionner l'entrevue dans toute son intégralité

Wednesday, September 6, 2023

Fenêtre ouverte sur nos artistes haïtiens par Hervé Gilbert


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Sunday, September 3, 2023

Mise au point sur Lumane Casimir (Deuxième partie)

Par Eddy Cavé

Lumane Casimir
l'impératrice du folklore haïtien
Ce témoignage contredit manifestement celui de Renée Mirault dont la version fournit un luxe étonnant de précisions sur les funérailles : Lumane exposée au parloir funèbre d’un nommé Douby, rue de l’Enterrement, dans une robe violine, les cheveux enroulés en choux; une débauche de fleurs et de couronnes; la présence de Ti-Roro et des musiciens du Jazz des Jeunes, en tenue bleu marine et souliers blancs; l’homélie, décrite comme ennuyeuse à mourir, du pasteur Van Putten à l’église Saint-Paul; beau temps jusqu’à 3 heures de l’après-midi, avant qu’une pluie torrentielle entraîne un débordement du "Bwadchèn" et gâche les funérailles.

 Les gens se précipitent alors chez eux, ajoute Renée, mais, à l’invitation du Dr Georges Métellus, qui l’appelle Ti-Atis, elle se rend avec lui au Grand cimetière de Port-au-Prince dans la « décapotable verte » de celui-ci. C’est là que Lumane sera inhumée, juste à côté du grand caveau connu sous le nom de « Tombeau universel ». 

Emerante Morse

Renée Mirault parle ensuite avec enthousiasme de la messe de prise de deuil chantée le lundi suivant au Théâtre de verdure, alors dirigé par Joe Féquière. C’était après le coup d’État contre Fignolé, sous la junte militaire dirigée par le général Kébreau. Parmi les personnalités présentes, il y avait les anciens médecins traitants Augustin Mathurin, Hébert Dallemand, Manès Liautaud, un docteur Élie, ainsi que des chanteuses connues comme Ermite Lamothe, Andrée Contant, Madan Renaud, etc.

Curieusement, Renée ne mentionne jamais le nom d’Émerante dans son témoignage, de sorte qu’il faudra choisir entre ce silence, ou cette omission, et l’émouvant témoignage de l’autre. Il est pour le moins difficile de croire que les deux puissent avoir raison, l’une affirmant avoir assisté aux funérailles, l’autre qu’elles ont été gâchées par une pluie torrentielle et un déferlement des eaux du Bwadchèn.

Le son de cloche de Jean-Claude Martineau

Lumane Casimir sur scène
De la cacophonie des versions divergentes habituellement entendues sur les derniers jours de Lumane Casimir, il se détache la très belle chanson « Hommage à Lumane Casimir » écrite par le documentaliste Jean-Claude Martineau et magistralement interprétée par Carole (Mawoule) Démesmin. Ce texte qui accrédite la thèse du décès dans l’insalubrité d’un taudis de "Fò Senklè" a été commenté avec une dérision mordante par Renée Mirault durant son entrevue.

Que la version véhiculée par cette chanson soit vraie ou fausse, elle a l’avantage d’être crue du public et d’être encore très demandée de nos jours. Invité à réagir aux propos de Renée Mirault, Jean-Claude Martineau a affirmé qu’il n’avait rien inventé et qu’il s’en tenait à sa version originale des faits. Comme par coïncidence, il est, comme on le dit pour Lumane, un natif de Plaisance, tandis que Carole est la nièce du grand tribun Castel Démesmin, qui a été un défenseur farouche de la pensée de Dumarsais Estimé et le dernier ministre de l’Intérieur de ce dernier.  

Lumane Casimir chantant Panama m tonbe 

La deuxième mort de Lumane

Au cours des 65 années écoulés depuis ces funérailles diversement racontées, le silence, la confusion ainsi que l’oubli, volontaire et collectif dans ce cas-ci, se sont associés à divers types de comportements pour effacer des mémoires l’ascension vertigineuse de cette vedette hors normes surgie de l’obscurité la plus dense du pays en dehors. Et, du même coup, sa contribution à la promotion d’un important volet de la culture populaire et de l’identité haïtiennes.

Il est à noter que, du vivant même de Lumane, une chanteuse américaine de race blanche, Diane  Adrian,  qui fit plusieurs séjours en Haïti, avait commencé à se tailler une  réputation de promotrice du  folklore haïtien. Son disque Caribbean Nights, qui ne contient que des chansons folkloriques haïtiennes, et ses apparitions au Casino international de Port-au-Prince contribuèrent à faire oublier Lumane dans certains milieux. La livraison du 14 octobre 1956 de Haiti Sun, sur laquelle nous revenons  plus loin, contient un encart publicitaire annonçant, photo à l’appui, les tours de chant de cette nouvelle venue.

Lina Mathon Blanchet
Parmi les silences relatifs à la contribution de Lumane Casimir à la réussite des soirées culturelles du Bicentenaire, à la promotion du folklore et au boom consécutif du tourisme en Haïti, il y en a un qui est particulièrement curieux, celui de la veuve même du président Estimé. Dans le livre intitulé Dumarsais Estimé — Dialogues avec mes souvenirs, Lucienne H. Estimé a rendu hommage aux organisations et artistes qui ont contribué au succès du Bicentenaire, en reproduisant un compte rendu d’Haïti-Journal. Elle cite à cet effet : le Théâtre de verdure et son influent directeur Charles de Catalogne; la Troupe Folklorique nationale, la Philarmonique Duroseau, ainsi que Wanda Wiener, Lina Mathon Blanchet, Marian Anderson, Languichatte, Marcel Sylvain et Frantz Casséus. Un grand absent, le duo Lumane - Ti Roro qui fit les délices des habitués du Théâtre de verdure et remporta d’éclatants succès à l’étranger. Plutôt bizarre !

Outre le handicap majeur de ses origines paysannes obscures, Lumane Casimir était pénalisée par son faible niveau d’instruction, que Renée Mirault estimait à celui du certificat d’études primaires. Pénalisée aussi par sa situation d’unilingue créolophone projetée sans transition dans un milieu social encore très attaché au français de France et aux règles d’une certaine bienséance européenne. Jusque dans les écrits féministes les plus progressistes de l’époque, les seules femmes retenues pour leur contribution à la promotion du folklore et du vodou haïtiens étaient des étrangères et des bien nanties détentrices de prestigieux titres de compétence.

Ainsi, l’avocate et docteure en sociologie Madeleine Sylvain Bouchereau ne cite, dans son très intéressant livre Haïti et ses femmes : une étude d’évolution culturelle parue en 1957, que des noms de grandes bourgeoises très instruites, à savoir : Jacqueline Wiener, Odette Roy Fombrun, Lina Mathon Blanchet, Jacqueline Scott, Carmen Brouard, Micheline Laudun, Andrée Lescot, Émerante de Pradines. Une fois de plus, Lumane n’aura pas survécu à une prestigieuse sélection des pionnières du folklore haïtien.

En guise d’épilogue

Lumane Casimir,
une icône au destin tragique

Curieusement, le journal local à avoir accordé le plus d’attention au calvaire de Lumane était l’hebdomadaire de langue anglaise Haiti Sun. Dans la seule édition 14 octobre 1956, il a publié, sous la grande rubrique Helping Lumane Casimir, trois articles dont l’un, signé de Félix Morisseau-Leroy, sur la croisade lancée par Antoine Hérard. Cet article est d’autant plus important que son auteur était l’un des militants les plus zélés de la littérature indigène et qu’il appartenait à un courant politique différent de celui d’Antoine Hérard. L’un militait dans le camp de Clément Jumelle, l’autre, dans celui de François Duvalier.

En faisant le grand voyage immédiatement après le 25 mai 1957 et à la veille du coup d’État contre Daniel Fignolé, Lumane Casimir est sortie de l’actualité sur la pointe des pieds. Son décès qui aurait pu être, en dépit de la campagne électorale, l’occasion d’hommages grandioses à sa gloire est passé comme un fait divers. Cette fille authentique du « pays en dehors », cette "moun andeyò" entrée comme par effraction dans l’histoire de la chanson populaire d’Haïti, en est ainsi sortie d’une façon déplorable. Par la petite porte !

Aujourd’hui, les moins de 30 ans ne savent absolument rien d’elle. Les moins de 50 ans ont vaguement entendu le nom et connaissent peu de choses à son sujet. Quant aux octogénaires qui se souviennent d’elle, ils sont divisés en deux camps irréconciliables : celles et ceux qui sont convaincus que les fonds recueillis en son nom ont été détournés et qu’elle est morte dans la pauvreté et les autres qui croient, avec Renée Mirault, qu’elle n’a pas été abandonnée à son sort et qu’elle a été jusqu’au bout entourée de soins et d’amis sincères.

Une autre anomalie à signaler. De même que François Duvalier a traîné dans la boue le nom Marie-Jeanne Lamartinière quand il l’a utilisé pour désigner les femmes du corps des Tonton Makout, le gouvernement Martelly-Lamothe a profané la mémoire de Lumane Casimir en donnant ce nom à un projet bidon de construction de 3 000 maisonnettes au pied du Morne-à-Cabris. Seuls subsistent aujourd’hui le nom et la maquette de ce projet qui a servi à détourner quelque 50 millions de dollars.

Manifestement, cette grande dame sortie des entrailles de l’arrière-pays pour contribuer à l’affirmation et au rayonnement du folklore haïtien ne méritait pas un tel destin. Elle n’a eu droit à aucun souvenir officiel de son passage parmi nous : ni une sépulture honorable coiffée d’un marbre calligraphié, ni un nom de rue ou une petite place publique, ni une fontaine baptisée en son nom où les enfants du quartier pourraient se désaltérer. Rien de tout cela. Il n’est toutefois pas trop tard pour corriger ce manquement.  Lire la première partie...

Illustration : Haïti Connexion Culture

Eddy Cavé
Auteur


Colloque entre écrivains du 3 septembre 2023

Mise au point sur Lumane Casimir (Première partie)

Lumane Casimir
Pionnière de la chanson  folklorique haïtienne


Par Eddy Cavé,





Ottawa, le 26 août 2023

Durant les recherches effectuées en vue de la rédaction du livre Chanson engagée, sexisme et identité haïtienne, j’ai été stupéfait par les omissions, erreurs, incohérences et contradictions relevées au sujet de Lumane Casimir dans les documents consultés. Ne pouvant démêler seul l’imbroglio dans lequel je me trouvais, j’ai fait appel à trois spécialistes amis, l’économiste-historien Leslie Péan, le peintre et historien de l’art Guerdy Préval, l’informaticien converti à la généalogie Jean-Édouard Stam. Leurs lumières m’ont grandement aidé à clarifier les points qui me paraissaient les plus obscurs. Pour l’instant, je me contente de faire le point sur les sujets les plus controversés, réservant les détails pour le livre.

Date et lieu de naissance, état civil et date du décès

N’ayant pas pu trouver jusqu’ici l’acte de naissance ni le certificat de baptême de Lumane, je m’en tiens à deux sources très fiables, même si elles concordent pas tout à fait sur une date : i) un article très documenté publié dans l’édition du dimanche 4 novembre 1956 de l’hebdomadaire de langue anglaise Haiti Sun, de Bernard Diederich, au sujet du défilé d’artistes organisé le dimanche précédent au Théâtre de verdure au profit de Lumane; ii) le certificat de mariage de Lumane avec un membre du corps des Garde-Côtes répondant au nom de Jean Bart. On trouve aussi le nom Léyis Jean-Bart dans divers documents.

L’article donne comme date de naissance de Lumane le 14 octobre 1922, tandis que l’extrait de l’acte de mariage reproduit dans le site informatique FamilySearch donne le 4 octobre de la même année. Bien que cet écart de dix jours ne prête pas à conséquence, il vaut la peine d’être mentionné. Ce document ne mentionne malheureusement pas le lieu de la naissance, qui serait Plaisance pour bien des gens, le Cap-Haïtien ou les Gonaïves pour d’autres. Cependant, il contient deux renseignements peu connus, le vrai nom de la mariée et l’âge du mari, 19 ans.

Au regard du nom de la mariée, il est écrit : « Elirose Casimir, dite Lumane Casimir ». Cela donne à penser que Lumane serait un pseudonyme devenu son prénom usuel, ce qu’on n’a jamais lu ni entendu ailleurs.

Lumane et le Jazz des Jeunes

La date du décès est toutefois l’élément le plus important de la présente mise au point. Selon l’historiographe de Port-au-Prince, Georges Corvington (tome 7 de Port-au-Prince au cours des ans, tome VIII, page 214) Lumane est décédée au Sanatorium de cette ville en 1955, tandis qu’Ed Rainer Sainvil, l’auteur de Tambours frappés, Haïtiens campés (pages 91, 92 et 93), donne comme lieu du décès l’Hôpital Deschapelles, près de Saint-Marc. Le généalogiste a effectué ses recherches à partir de la date de la soirée-bénéfice et il a trouvé que Lumane est décédée le 13 juin 1957. C’était donc en plein dans la fièvre électorale de cette année-là, soit moins de deux semaines après le début de guerre civile du 25 mai précédent et la veille du coup d’État militaire contre Daniel Fignolé. Il n’est donc pas très surprenant que ce décès soit tombé au second plan de l’actualité, mais il est curieux qu’il n’ait pas laissé de traces dans les journaux.

Une misère atroce à Fò Senklè

Les témoignages abondent encore sur les mauvais jours passés par Lumane durant sa traversée du désert dans son quartier d’adoption de Fò Senklè. Le rythme infernal des tournées artistiques, la perte de ses revenus, les privations de nourriture et la consommation d’alcool avaient ruiné sa santé. De surcroît, son mari avait disparu du décor quand il se rendit compte de l’ampleur du drame. Lumane sera d’abord hospitalisée à l’Hôpital Général, puis au Sanatorium de Port-au-Prince, une fois établi un diagnostic de tuberculose. Ne pouvant accepter le rigoureux régime d’isolement de cet établissement, Lumane s’enfuit et se réfugie dans la clandestinité.

Le chroniqueur sportif de Radio Port-au-Prince et futur maire de Port-au-Prince Antoine Rodolphe Hérard a raconté qu’il sirotait un jour un rhum soda au bar du Rara Shop quand la gérante, Mme Bareau, lui parla des déboires de Lumane et de la pauvreté extrême dans laquelle elle croupissait. En fait, l’artiste avait disparu de la circulation depuis un certain temps et personne ne savait où elle se trouvait. Cela se passait au début d’octobre 1956. Le chroniqueur se rend sur les lieux, constate par lui-même la gravité du cas et lance un appel désespéré à la population. Les dons commencent à affluer le même jour.

Les premières contributions vont de 10 centimes à 5 gourdes. En une journée, les petites gens de tous âges apportent à la radio des contributions qui totalisent 305 dollars haïtiens, soit 1525 gourdes. C’est l’équivalent de six mois de salaire d’un professeur débutant et la moitié du prix d’une bonne voiture d’occasion. Les dons continuant d’affluer, Antoine Hérard paie les nombreuses petites dettes de Lumane, lui achète ses médicaments et prend soin d’elle. L’Hôpital Deschapelles accepte de la recevoir en acceptant l’argument des circonstances particulières. On apprend dans un premier temps qu’elle récupère, puis ce sera de nouveau le silence, suivi de la nouvelle du décès.

Les plus récents témoignages écrits disponibles sont ceux du Haiti Sun des 14 octobre et 4 novembre 1956. Le lieu et les circonstances précises du décès ne sont toujours pas connus avec certitude. 

Une chanson de Lumane Casimir 

La gestion des fonds recueillis

Le pays n’ayant jamais pris l’habitude de rendre des comptes par écrit, les organisateurs de la collecte choisirent de ne pas publier de rapports écrits sur les entrées de fonds, préférant faire des comptes rendus journaliers oraux. Ils annoncèrent tous les jours les noms des donateurs et les montants reçus, ce qui est également très acceptable. Ces sommes étaient versées au Fonds Lumane Casimir et étaient gérées par un comité créé à cette fin.

À en juger par le succès présumé de l’opération, les fonds recueillis auraient pu servir à mettre Lumane à l’abri du besoin et à lui garantir une mort digne de son passé de vedette nationale. Surtout après le défilé d’artistes du 28 octobre qui attira un millier de spectateurs au Théâtre de verdure. De toute évidence, il y a eu au moins un déficit d’information, car la lumière n’a jamais été faite sur la vie qu’a menée Lumane entre le moment où les dons ont commencé à affluer et la date du décès. Le bruit courut à un moment donné qu’Antoine Hérard avait démissionné du comité d’organisation en signe de protestation contre de graves irrégularités. Dans la culture de l’oralité qu’est la nôtre, les témoignages écrits sont généralement assez rares de sorte qu’il est souvent très difficile de départager les avis contraires.

La triste vérité est qu’on ne connait avec certitude ni le montant total recueilli, ni l’utilisation qui en a été faite, ni les conditions dans lesquelles Lumane a fini ses jours.

Les funérailles

Un autre point obscur à clarifier est celui des funérailles. Ici encore, il y a deux versions un peu contradictoires : celle d’Émerante de Pradines, octogénaire jouissant d’une excellente réputation dans le domaine artistique, et celle de Renée Mirault, ancienne chanteuse et collègue de Lumane dans la Troupe folklorique nationale. Cette dernière a donné en 2008 à l’ingénieur et animateur de Radio Méga Jacques Borges, de Boston, une intéressante entrevue dans laquelle elle a longuement parlé des funérailles.

De son côté, Émerante de Pradines raconte, les larmes aux yeux, dans un témoignage pathétique qui ferait davantage autorité si les réalisateurs n’avaient pas situé le décès en 1955, au lieu de 1957 :

« Li mouri nan mizè. Li mouri Sou Ray. M al nan antèman l. Mwen pote flè. Mwen fè ti sè m yo abiye yo, ale nan antèman, mache devan Liman. Mwen santi m te dwe l sa… » (Elle est morte dans la misère… Je suis allée à son enterrement, j’ai apporté des fleurs. J’ai demandé à mes sœurs de se rendre aux obsèques et d’être en tête du cortège… Je lui devais cela.)

Deuxième partie...