Donald Trump lors de son discours sur l'immigration le mercredi 31 Août 2016 |
Par: Herve Gilbert herve.gilbert@gmail.com
Une grande méfiance s’installe au sein d’une bonne partie de la société américaine et même dans un secteur républicain avec l’éventualité de l’élection d’un Donald Trump comme président des États-Unis.
Une grande méfiance s’installe au sein d’une bonne partie de la société américaine et même dans un secteur républicain avec l’éventualité de l’élection d’un Donald Trump comme président des États-Unis.
Après sa visite surprise et controversée au Mexique à
l’invitation du président mexicain Enrique Peña Nieto, et moins de trois heures
après que ce dernier lui ait affirmé qu'il ne verserait pas un centime dans
l'érection d’un mur frontalier séparant le Mexique des États-Unis, dans un
discours phare de la soirée sur l’immigration,
il a affirmé à nouveau
vouloir construire "un grand mur" sur la frontière sud
des États-Unis, lequel sera construit
aux frais du Mexique qui, selon Trump, ne le sait pas encore.
Le candidat républicain, lors de son envolée de plus
d’une heure, a aussi révélé, qu'il n'y aurait aucun espoir de régularisation
pour les quelque 11 millions de clandestins présents aux États-Unis. Trump a dévoilé donc un programme politique,
de l’avis de plus d’un, qui va à l’encontre d’un processus d’adoucissement de
l’immigration des mexicains et autres illégaux vivant aux États-Unis.
Trump montre une dizaine de parents américains victimes des immigrants illégaux aux Etat-Unis. |
En effet, dans un programme en 10 points, le candidat à
la présidence Donald Trump a mis l'accent sur l'insécurité et les crimes commis
par des immigrants illégaux en présentant une dizaine de parents victimes de ces
crimes… En outre, Il a promis dans son
discours de mercredi soir de mettre fin au pouvoir des cartels de stupéfiants au
Mexique, et de faire cesser également les trafics d’armes entre le Mexique et
les États-Unis. Il a ensuite élaboré un programme dur contre l'immigration
illégale, affirmant qu’il imposera “des tests de dépistage idéologique” aux
personnes souhaitant émigrer aux États-Unis, sur le modèle de ceux
mis en place pendant la guerre froide. Dans l’esprit du milliardaire, ces
mesures permettraient d’identifier de possibles extrémistes.
Il entend aussi tripler le nombre d'agents du service
fédéral d'immigration (ICE) et créer une force spéciale de déportation de 5000
policiers frontaliers, en plus des quelque 20.000 existant, en justifiant ainsi
une tolérance zéro pour les criminels étrangers. Le candidat républicain veut
aussi renforcer les contrôles sur les visiteurs pour empêcher le dépassement de
visas, réformer le système de visas et donner la priorité à l'immigration
légale "selon le mérite, les compétences", repoussant aussi l’idée
d'une quelconque amnistie… Il promet en fin de compte de fermer l'accès à
toutes les allocations monétaires "qui
ne doivent bénéficier qu'aux citoyens et immigrants légaux", qu'à ceux qui
partagent les valeurs de « l'Amérique » et aiment ce pays.
L'incroyable Donald Trump... |
La question des visas a occupé une grande partie du discours
du candidat qui a expliqué la nécessité du renforcement de leur contrôle, du
développement d'un fichier biométrique et des poursuites contre ceux qui
restent avec un visa périmé. S'en prenant toujours aux sans-papiers, Donald
Trump a promis d'être impitoyable “dès la première heure” de son mandat au
cours de laquelle il commencera par expulser au moins deux millions de
clandestins "criminels". Une fois au bureau ‘oval’ de la Maison
blanche, Il annulera immédiatement les décrets de régularisation temporaire
signés par Barack Obama, et ordonnera l'expulsion immédiate de tout
sans-papiers appréhendé pour des délits.
Selon lui, la politique d'Obama sur l'immigration a été
faible et insensée et les immigrants illégaux reçoivent plus que ce qu'ils
rendent à la société. D’après lui, Obama et Clinton ont affaibli la sécurité
des États-Unis au moyen de frontières poreuses et l’admission de réfugiés qui représentent,
toujours selon Trump, un danger potentiel.
Comment les clandestins installés ici depuis des années
et sans casier judiciaire pourront-ils obtenir des papiers? "Ils n’auront qu’un
moyen et un seul : retourner chez eux et faire une demande de ré-entrée, selon
les règles du nouveau système d'immigration que je viens de décrire", a
expliqué Donald Trump.
Trump veut un filtrage extrême |
Cependant un tel discours a peu de chance de séduire les
classes des immigrés et les classes intellectuelles et moyennes qui
représentent une partie importante de l’électorat. Le plan de Trump au sujet de l’immigration est
un véritable arsenal répressif susceptible de satisfaire seulement la base conservatrice de l'électorat républicain,
toujours frustrée et en colère du fait qu’elle n’avait pas pu empêcher Obama
d’accéder à la présidence des États-Unis. Donc, Trump exploite la colère de ce
secteur aux États-Unis qui voit d’un mauvais œil la montée d'une classe moyenne
diversifiée lui faisant concurrence avec intelligence, savoir-faire et vision.
Nous immigrants de partout dans le monde ne pouvons donc faire
la politique de l’autruche en pensant que Trump ne sera pas élu… Dans une campagne électorale américaine de dénigrement tous azimuts, le
vainqueur du 8 novembre sera le candidat qui attaquera
le plus fort son adversaire, indépendamment de son argumentation et
de son intégrité.
Si Donald Trump devenait le prochain président des États-Unis le 8 novembre prochain, ce serait comme l’effet d’un ouragan
déferlant aux États-Unis - où l’on verrait une vague de départs volontaires et forcés
d’immigrants dits illégaux. Autrement
dit, « la vie de millions de familles
d’immigrés et de leurs proches serait définitivement changée, en particulier
celle des « rêveurs ainsi nommés » ou DREAMERS qui, depuis l’enfance,
ont été élevés aux États-Unis de parents arrivés illégalement aux
États-Unis. »
Hervé
Gilbert
Herve Gilbert |
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