Discours d'Etzer Vilaire à la mémoire des héros de l'Indépendance, de Charlemagne Péralte... 

Sunday, September 29, 2019

Résumé en vidéo sur les dernières manifestations en Haïti

Nous vous présentons un résumé en vidéo de la manifestation populaire du 27 septembre 2019, sur tout le territoire d'Haïti, réclamant la démission de Jovenel Moïse à la tête de l’exécutif.
Selon des sources proches des milieux diplomatiques à New York, le Conseil de Sécurité des Nations-Unies s’est réuni en urgence  ce samedi afin de plancher sur les derniers développements de la  situation politique en Haïti.
Haïti 27 & 28 septembre 2019

Tuesday, September 24, 2019

Les démocrates annoncent une enquête en vue d'une destitution de Trump

La cheffe des démocrates au Congrès américain Nancy Pelosi a annoncé ce mardi 24 septembre l'ouverture d'une mise en accusation solennelle de Donald Trump. Le président américain est soupçonné d'avoir demandé à son homologue ukrainien d'enquêter sur son rival politique Joe Biden.

« Les actes du président jusqu'à ce jour ont violé la Constitution, a accusé la présidente démocrate de la Chambre des représentants. Aujourd'hui, j'annonce que la Chambre des représentants ouvre une enquête officielle en vue d'une procédure de destitution. »

Il s'agit de la première étape d'une procédure d'impeachment contre le président des États-Unis, que la Chambre des représentants accuse d'abus de pouvoir.  La cheffe de la majorité démocrate à la Chambre, qui pendant des mois a refusé de s’engager sur cette voie, a finalement cédé.

L'affaire ukrainienne en question

C’est l’affaire du coup de fil entre Donald Trump et son homologue ukrainien, dont on connaitra la teneur exacte mercredi, qui a achevé de la convaincre. Elle exige aussi de connaitre le contenu de la plainte déposée par un lanceur d’alerte inquiet des agissements du président.

La Chambre va examiner si Donald Trump a cherché à obtenir l'aide de l'Ukraine pour acquérir des informations susceptibles de nuire à Joe Biden, favori dans la course à l'investiture démocrate pour l'élection présidentielle de 2020. « Le président doit rendre des comptes. Personne n'est au-dessus de la loi », a souligné Nancy Pelosi.

Quelques heures avant, Joe Biden avait pris soin de se positionner sur une destitution du président. « Il est temps que l’administration cesse de faire blocage et procure au Congrès tous les faits nécessaires, y compris la copie de la plainte du lanceur d’alerte, a ainsi déclaré le candidat favori de la primaire démocrate. Et il est temps que le Congrès enquête de manière exhaustive sur la conduite de ce président. Le président devrait cesser de faire obstruction à cette enquête et à toutes les autres enquêtes sur ses supposés dysfonctionnements. »

Une « chasse aux sorcières » pour Trump

Le pari est risqué pour les démocrates qui n’ont pas la majorité au Sénat. La procédure n’a qu’une chance infime d’aller à son terme. Et elle risque de galvaniser les électeurs de Donald Trump qui s’estime victime d’une nouvelle « chasse aux sorcières de caniveau ».

Peu après l’annonce de Nancy Pelosi, l’équipe du président a envoyé une rafale de messages appelant à verser des dons pour financer la défense de Donald Trump, rapporte notre correspondante à Wahsington, Anne Corpet.

Friday, September 20, 2019

Le "brownface" de Justin Trudeau fait le tour du monde

Le ''brownface'' de Justin Trudeau (photo prise en 2001)

TRIBUNE DE LIBRE OPINION
Dans l'espace de 24 heures, il s'est passé dans le climat électoral du Canada un événement qui a l'effet d'une bombe retentissante.Le ''brownface'' du premier ministre Trudeau a fait rapidement le tour de la terre.

Quelle que soit la façon dont l'analyse,la critique politique traite cette situation, il est très éloquent de constater, combien de nos jours la question de racisme a fait son chemin dans le monde.Car, Il fut un temps que parler de racisme était tellement banal qu'on ne prenait pas même la peine d'en parler.Mais aujourd'hui,il intéresse autant les ''racisés,'' que le reste de la population mondiale. Ainsi va le monde,un monde qui évolue vers une grande harmonie des relations humaines.

C'est dommage que Monsieur Trudeau, malgré tous les efforts de son gouvernement pour améliorer le sort des communautés minoritaires de son pays soit pris dans ce tourbillonnement sans lendemain de sa  réélection.

Mais,quoiqu'il en soit de l'issu des résultats de la prochaine élection,les communautés noires,latino,asiatiques et autochtones du Canada sont les grands bénéficiaires de cet événement. JM

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Une photo de Justin Trudeau prise en 2001 vient hanter le chef multiculturaliste

Le visage noirci de Justin Trudeau était bien évidence sur site de la BBC ce matin. « L’image est gênante d’un point de vue politique pour le premier ministre, car il a fait des politiques progressistes sa signature »,  peut-on lire sur leur site internet, en une.

Le New York Times n’était pas en reste. Le quotidien américain a publié en première page une photo du premier ministre, accompagné d’un titre mettant en évidence les excuses présentées hier soir par M. Trudeau.
Le journal Le Monde a aussi fait état de la situation entourant la photo du premier ministre vêtu d’un déguisement inspiré par Aladdin, en annonçant ses excuses, accompagné d’un résumé des diverses réactions des adversaires de Justin Trudeau.

Le réseau de nouvelles CNN fait également mention des excuses du chef libéral, en campagne électorale depuis déjà une semaine. 

PHOTO TIRÉE DU MAGAZINE TIME
La polémique entourant une photo publiée dans le magazine américain Time a poussé le chef libéral à exprimer son regret pour la chose. « Je n’aurais pas dû faire cela. J’aurais dû savoir que je n’aurais pas dû le faire, et je le regrette profondément », a-t-il dit.  

L’image date de 2001 et on y voit Justin Trudeau, alors âgé de 29 ans, le visage, le cou et les mains peints en brun et coiffé d’un turban. Elle est tirée d’un album de l’Académie West Point Grey, en Colombie-Britannique, où l’homme politique a enseigné.

Tuesday, September 17, 2019

Il y a là, matière à procès

Eric Jean Baptiste
Secrétaire Général du RDNP

Les faits, entourant la séance ratée de ratification de la politique générale du nouveau Premier ministre, au Sénat de la République, ont jeté, les citoyennes et citoyens sensés, dans l’épouvante la plus terrible de l’imminence d’un effondrement total de la société haïtienne. De l’immixtion profanatoire de prétendus militants politiques, flanqués de Sénateurs, au sein de l’hémicycle du Grand Corps, en passant par la destruction du local et du matériel de cette institution, jusqu’à la dénonciation, ouverte et publique, d’un Sénateur concernant des pots de vin octroyés, par le Premier ministre, à d’autres pairs pour soutirer leur vote… Si tous ces faits peuvent être rocambolesques, ubuesques pour ceux qui, détachés, s’attendent à la déchéance du pays, ils sont, par contre, troublants, les indécents, froissants, ahurissants pour ceux qui, encore, s’accrochent à la nationalité ou à la citoyenneté haïtienne.

Dans tous ces cas, il y a matière à procès. Au nom de la santé et de la morale publiques. Au nom de l’éthique politique et de la justice sociale. Pour le respect des Aïeux. Pour l’équilibre mental et la dignité des générations montantes.

Au Sénat de la République, comme d’ailleurs dans les Tribunaux de droit commun, les séances sont publiques, au nom du respect d’un principe démocratique et selon une procédure de communication, lesquels résument le souci de ce régime d’être transparent et de pourvoir à l’information des citoyens et citoyennes. La seule diffusion, en direct, à la radio et à la télévision, des séances au Parlement et des procès au Tribunal, répond à leur caractère largement public. Que des individus pénètrent dans ce haut lieu d’un des pouvoirs de l’État - au nom de on ne sait quel principe et encouragés par on ne sait quel élu – c’est le comble du ridicule, de l’absence d’autorité, c’est la faillite de l’État ou l’image effarante d’une République bananière ou chaotique.
Il y a là, matière à procès. Par respect pour l’héritage des Aïeux. Pour l’équilibre mental, psychique et pour la dignité des générations montantes.

Il n’y a pas lieu de reprocher, outre mesure, que de prétendus militants politiques, incultes pour la plupart, certainement manipulés, investissent le Parlement et mettent, sens dessus dessous, ses locaux, étant donné qu’ils suivent l’exemple « d’honorables parlementaires », que le poisson pourrit par la tête et que ces actions ne sont jamais sanctionnées. N’y a-t-il aucune peine prévue pour ceux, quels qu’ils soient, qui s’arrogent le droit de détruire volontairement des biens publics ?

Il y a là aussi, matière à procès. Au nom de l’éthique politique et de la justice sociale. Dans ce pays qui manque de tout, qui fait face à toutes les calamites et privations…

Le fait le plus déprimant, le plus honteux, le plus scandaleux, reste ce feuilleton de dénonciation de corruption faite par un Sénateur à l’encontre de cinq de ses collègues de cette fameuse 50e Législature. En fait, elle nous a bien habitués à des scandales du genre, sous forme de rumeurs persistantes, d’allusions subtiles, d’allégations maladroites, mais, jamais, tous les éléments n’ont été indiqué, en termes si clairs : l’objet du crime, le lieu du crime, le jour et la date, les acteurs (corrupteur et corrompus), le pourquoi, et le comment, jusqu’aux détails les plus croustillants. Serait-ce l’immunité parlementaire qui freine l’action publique pour que, jusqu’ici, elle soit - bizarrement, paradoxalement - statique, passive, sans effet… pour que la Justice, cette femme aux yeux bandés, reste de marbre face à un tel scandale ?
Il y a là matière à procès. Par respect pour l’honneur et la respectabilité de cette grande institution de l’État, si les responsables de la Justice, eux-mêmes, ne travaillent pas activement à l’effondrement total de la société haïtienne. Il y a lieu de tenir un procès pour calmer la montée des ardeurs belliqueuses d’une population qui doit affronter quotidiennement les exactions des bandits légaux, des gangs armés, et qui, ces dernières semaines, connaissent la dure réalité d’une panne sèche de carburant sur toute l’étendue du territoire national.
  
Qu’un Sénateur ose dénoncer nommément cinq autres collègues pour avoir reçu un demi-million de dollars américains, il y a bien là matière à poursuivre corrupteurs et corrompus. Au cas il s’avérerait impossible, après instruction célère du dossier, de tenir le procès, pour insuffisance de preuves, il y aurait toujours lieu de réaliser un autre procès pour diffamation. Au nom de la santé et de la morale publiques.. Au nom de la Justice, tout court.

C’est notre conviction, nous au Rassemblement des démocrates, nationaux, progressistes RDNP. C’est notre vision de l’organisation politique globale du pays, conforme à notre projet politique : Changer la vie en Haïti.

Citoyens et citoyennes, de bonne volonté et de bon commerce, l’appel est urgent !
Ensemble, ensemble, ensemble, jusqu’à la victoire finale. 

Met men pran desten nou an men.

Eric Jean Baptiste
Secrétaire Général du RDNP

Une substance cancérigène du Pont Estimé empoisonne la rivière Grand’Anse

Le pont de Dumarsais Estimé sur la grand'anse a été inauguré
le 22 avril 1950.                                                                        

Le délabrement du pont fait planer le risque d’infiltration d’amiante, un produit cancérigène, dans la rivière et constitue un danger pour la santé des populations avoisinantes. C’est pourtant un édifice historique et une œuvre d’art incontestée

Rouille, trous béants dans le tablier en béton, boulons manquants, barres de fers cassés… le pont jeté sur la rivière Grand’Anse porte mal ses 69 ans. Il craque au passage des camions. Se cabre. Et cache mal sa mine affreuse des passants.

L’édifice dont la plus récente réparation remonte à deux décennies inquiète la ville de Jérémie. « Il n’est pas [physiquement] dans un état critique », tempère le Délegué Départmental, Lhen Schiller Torchon.

L’urgence se trouve donc ailleurs. Et elle est bien plus menaçante que les marques du temps qui transpercent le fer du pont.

« Lors des dernières interventions, on avait posé de l’amiante pour protéger le métal contre la rouille » révèle Claude Harry Milord, maire de la ville de Jérémie.

Il s’agit d’un produit hautement toxique. L’inhalation de fibres ou de la poussière d’amiante peut provoquer des maladies graves telles que le cancer du poumon, le cancer du larynx, l’asbestose (qui entraîne une diminution de la capacité respiratoire) ou le mésothéliome couramment dénommé cancer de la plèvre.

Dès le début du siècle dernier, la dangerosité de la matière était connue. La France en a interdit l’usage en 1997 alors que la Suisse l’a banni sept ans avant. Nonobstant cette mesure, l’amiante tue plus de 120 personnes chaque année en Suisse.

Rien n’indique comment les autorités haïtiennes ont accepté l’application du produit dangereux ni combien d’autres bâtiments publics sont concernés en Haïti.

Raison pour laquelle la municipalité se démène sur deux fronts. D’abord elle souhaite rénover le pont, le désamianter pour le conserver comme monument architectural. Selon Claude Harry Milord, huit millions de dollars américains seraient déjà disponibles.

Les responsables veulent également construire un nouveau pont, juste à côté, capable de supporter les poids lourds alors que les motocyclettes et petites voitures emprunteraient l’ancienne construction. Le nouveau pont coûtera dix millions de dollars américains.

Lire aussi : Les oubliés de La Pointe

Sans l’expertise nécessaire, le Ministère des Travaux publics, Transports et Communications (MTPTC) se cantonne au colmatage des trous dans le tablier en béton, renseigne Vince Frémont, responsable régional du MTPTC. Cependant, l’Unité centrale d’Execution (UCE) de l’institution a déjà lancé un appel d’offres pour les deux projets depuis 2016.

L’inadéquation entre le fonds disponible et l’argent exigé par les firmes spécialisées serait la cause du long retard dans le démarrage des travaux.

Un monument historique
Le treillis en fers qui supporte l’Alexandrin métallique, nom donné au pont par le poète local Jean F. Brière, soutient l’économie de la Grand’Anse et demeure une porte d’accès pour sept communes du département, jadis isolé. L’histoire de la structure coïncide avec celle de ce coin de terre du sud d’Haïti, connu pour sa verdure.

Il faut remonter au 4 novembre 1744, soixante ans avant l’indépendance,  pour trouver l’ordonnance établissant un « Bac » sur « la rivière du Bourg du Trou Jérémie, au Quartier de la Grand’Anse. » Le bac est une sorte de canot large en bois tiré par corde depuis la rive. Il restera la principale façon de traverser la profonde rivière jusqu’à l’aube du Xxe siècle.

La construction d’un premier ouvrage est entamée à la fin du XIXe siècle, sous le mandat du président Florvil Hyppolite. Le Pont du Bac qui porte la signature de l’ingénieur Doret sera inauguré le 11 août 1903.

La suite relève de la tragédie.
21 octobre 1935. Un ouragan puissant frappa la région. Une très forte crue de la rivière emporta le premier pont en fer et beaucoup de personnes qui contemplaient la montée des eaux depuis la structure perdront la vie. Aujourd’hui, un mémorial est installé au « Carrefour bac », porte d’entrée de la ville de Jérémie, en mémoire des victimes.

Après le cataclysme, le bac reprendra service pendant quinze ans.

Puis vient Léon Dumarsais Estimé. Ce président nourrissait la volonté de réduire l’isolement de la Grand’Anse du reste du pays. En 1949, il lança la construction du pont qui aujourd’hui encore porte son nom. « En plus d’être un signal majeur, il matérialise un grand projet symbolique qui doit relier les différentes parties du pays », explique Olsen Jean Julien, ancien ministre de la Culture.

Le pont, construit par la United States Steel Export Company, sera inauguré en 1950. Un 22 avril précise madame Yves Lombard, une habitante de Jérémie.

Bac de la Grand'Anse en 1949
(photo historique de Paul Couba)
« Je m’en souviens très bien, poursuit l’octogénaire. Avant la construction, je traversais la rivière sur le bac chaque samedi pour aller acheter sur l’autre rive. Les gens venaient vendre du mirliton, de l’igname, produits de leurs jardins. Ils venaient de Guinaudée, fond Cochon, Léon, Roseau, Lamandier… »

À l’époque de la fin des travaux, Madame Yves Lombard avait 13 ans. « On a emmené presque toutes les écoles de la ville à l’inauguration. Le président Dumarsais Estimé avait fait le déplacement. Les gens ont traversé le pont dans l’euphorie. »

Une passerelle tendue vers l’avenir 

« Il est impossible d’imaginer la Grand’Anse d’aujourd’hui sans ce pont », estime l’écrivain jérémien Martin Guiton Dorimain.

Selon l’auteur de « Jérémie d’antan, 1673-1789 », toute l’économie Grand'anslaise est passée par ce pont.

À partir de son érection, le mode de vie a changé, les gens ne prennent plus le bac. « Il faut comprendre que le département, particulièrement la ville de Jérémie, vivait de trafic maritime, continue-t-il. Maintenant il y a très peu de marchandises qui vont à Jérémie par bateau. La tendance s’est inversée. »

« Il est impossible d’imaginer la Grand’Anse d’aujourd’hui sans ce pont », estime l’écrivain jérémien Martin Guiton Dorimain.

Une vue du bateau Trois Rivières sur le wraff de Jérémie vers
les années 80 où le cabotage maritime était le plus emprunté.

Madame Yves Lombart est plus prosaïque. « Ce pont nous a sauvés », s’exclame celle qui se rappelle des naufrages spectaculaires de bateaux assurant le trajet Jérémie Port-au-Prince. « Il n’y avait pas beaucoup de voitures ou de motocyclettes dans la ville. Je peux compter sur mes doigts combien il y en avait. À l’époque, les gens qui en avaient les moyens prenaient l’avion. C’est après la construction du pont qu’on aura autant de véhicules. »

Il convient de dire que le « Pont Estimé » symbolise l’ambition de toute une présidence. L’administration édifiera plusieurs grands projets dans le pays, en marge de sa construction, rapporte Olsen Jean Julien. Entre autres, la construction du barrage hydroélectrique de Péligre, la reconstruction du village frontalier de Belladère…

« Il y avait une vision et une ambition qu’on ne ressent plus aujourd’hui », observe l’ingénieur architecte. « Les fonds publics servaient à la production de biens publics. La corruption existait, mais les fonds ont été utilisés majoritairement pour la réalisation des projets. C’est un contraste saisissant par rapport au scandale Petrocaribe. »

Mémoire d’une époque
Dans les années à venir, la municipalité de Jérémie ambitionne d’offrir la vue du pont comme monument historique et architectural. « C’est un très bel ouvrage d’art », écrit l’architecte française du patrimoine, Patricia Balandier dans un livre consacré au département. La structure est « représentatif de son époque, car les années 1950 marquent l’essor industriel des ponts préfabriqués suspendus ou haubanés. »

Et de continuer : « Ses pylônes sont à doubles mâts entretoisés par des poutres à croix de Saint-André et un arc. Des nappes de sept câbles en éventail ancrées dans les massifs de culées équilibrent les efforts des câbles de retenue des suspentes. La raideur longitudinale est améliorée par deux poutres latérales en treillis, de type Waren. »

Dans l’attente des touristes, le maire de Jérémie continue les démarches et dit avoir entamé il y a six mois, un travail de sensibilisation auprès de la population. « Les gens doivent prendre beaucoup de précautions, surtout ceux qui utilisent la rivière », avertit-il. « L’amiante est un produit cancérigène. Ils ne verront pas son effet dans trois ou quatre mois, mais dans cinq, dix ans. »

Source:ayibopost.com

Friday, September 13, 2019

« Je n’ai jamais donné de l’argent aux sénateurs… », répond Fritz William Michel

Fritz William Michel

 « Oui j’avais rencontré les sénateurs membres du bloc GPRD dans la résidence privée du sénateur Wilfrid Gélin. Mais il n’a jamais été question de distribution de 500 000 dollars américains », a réagi le Premier ministre nommé pour répondre aux accusations du sénateur Sorel Jacinthe. Fritz William Michel dans une interview exclusive accordée vendredi au Nouvelliste a affirmé qu’il reste à la disposition du Sénat pour la présentation de sa politique générale.

« Les discussions se portaient sur des projets de développement et autres. Je me garde de dire tous les détails dans les discussions avec les parlementaires, mais il n’a jamais été question de monnayer… », a affirmé Fritz William Michel.

Il a souligné que cette rencontre avec les sénateurs du bloc GPRD entre dans le cadre des discussions qu’il a avec tous les blocs au parlement pendant les consultations sur sa politique générale. « Nous avons parlé de pays, de gouvernance, de projets de développement », a-t-il avancé avant de souligner que lors de la rencontre il avait abordé avec les sénateurs la possibilité de débloquer des fonds dans le budget alloués aux départements. « Comme j’ai aussi le portefeuille du ministère de la Planification je leur ai promis que les fonds destinés aux communes seront débloqués. Il s’agit des fonds qui sont dans le budget… », a précisé le Premier ministre nommé.

Selon Fritz William Michel, les accusations du sénateur Sorel Jacinthe faisant croire qu’il avait soudoyé des parlementaires pour obtenir d’eux un vote favorable est « totalement faux et je déments  formellement tout ça… », a-t-il fulminé.

« Le Premier ministre a versé 100 000 dollars américains au sénateur Wilfrid Gélin, lors d’une rencontre tenue chez ce dernier. La sénatrice Dieudonne Numa Étienne a signé pour 100 000 dollars. Le sénateur Kédlaire Augustin avait, dans un premier moment, refusé ses 100 000 dollars. Il a finalement accepté de prendre l’argent ce matin (mercredi). Le Premier ministre a versé 100 000 dollars à Jackito qui n’était pas présent à la rencontre. Il lui a remis l’argent ce matin (mercredi) », avait déclaré Sorel Jacinthe mentionnant aussi le nom du sénateur Willot Joseph.

Même s’il soutient que le sénateur Sorel Jacinthe ment, Fritz William Michel ne compte pas l’attaquer en justice pour diffamation pour autant question de ne pas « créer de tension entre les pouvoirs…Je ne vais pas parler de diffamation, mais il n’y a jamais eu de distribution d’argent aux sénateurs », a-t-il dit.

Interrogé sur les récentes déclarations du sénateur Willot Joseph jeudi soir sur les ondes de la Radio RCH 2000 disant qu’il ne reculera pas devant l’argent, le Premier ministre nommé a souligné qu’à aucun moment le parlementaire n’avait affirmé avoir reçu de l’argent de sa part. « Li di sil ta jwenn yon kòb l ap pran l, c’est ce que j’ai compris. Mais moi je ne lui ai pas donné d’argent », a soutenu Fritz William Michel.

Contacté ce vendredi 13 septembre par Le Nouvelliste, le sénateur Willot Joseph nie avoir reçu de l’argent du Premier ministre pour voter en faveur de sa politique générale. Selon le parlementaire, il n’a jamais dit recevoir de l’argent de la part de Fritz William Michel. « J’ai rencontré le Premier ministre trois ou quatre fois, j’ai posé les problèmes de mon département et du pays avec lui », a-t-il affirmé.

Toutefois, Willot Joseph a déclaré qu’il n’aurait pas refusé les 100 000 dollars si Fritz William Michel les lui avait donnés. « On ne m’a pas donné de l’argent, mais le gouvernement m’a promis qu’une fois entrée en fonction, il commencera à exécuter les projets dans mon département », a avancé le parlementaire proche du pouvoir en place.  

Fritz William Michel dit rester à la disposition du Sénat pour la présentation de sa politique générale. Il a reconnu qu’il y a eu une situation de tension au Parlement mercredi dernier. Pour empêcher la tenue de la séance, des partisans des sénateurs de l’opposition ont pénétré dans l’enceinte du parlement et vandalisé les salles de séance alors que le Premier ministre nommé et les membres de son cabinet se trouvaient au salon diplomatique du Sénat.

Source: Le Nouvelliste

Wednesday, September 11, 2019

RÉGINALD BOULOS, L’IGNORANT DE NOTRE HISTOIRE

Réginald Boulos


Par: Ernest Léon

Monsieur Réginald Boulos, dans une récente entrevue accordée à une station de télévision dans la capitale haïtienne, déclarait sans ambages, et avec un rictus méprisant qu’il n’y avait jamais eu une révolution haïtienne mais bien une simple révolte. Le journaliste n’a pas bronché. Puisqu’il s’agit de Réginald Boulos, l’homme le plus intelligent du pays, le génie, le penseur, en un mot le patron d’Haïti, l’homme qui fait et défait, qui contrôle tout, du ciel et de la terre.

Personne dans le pays n’ose répondre à cette ignoble insulte proférée à la nation victorieuse et à l’intelligence haïtienne. Le racisme et les préjugés sont des facteurs qui tuent le génie de l’être humain.

Mon patriotisme ardent et éclairé me traine au créneau pour défendre l’honneur de mes ancêtres. Dans un premier temps, j’invite poliment monsieur Boulos à consulter son dictionnaire. Dans un deuxième temps je me permets de lui recracher orageusement son insulte.

Dans le langage politique : Une révolution est un changement, un bouleversement important dans la vie d’une nation. Le terme révolution s’applique à de nombreux domaines : social, politique, économique, culturel, morale, sciences, technique.

Sur le plan politique une révolution est la suppression d’une manière brutale et parfois sanglante de l’ordre établi et du régime politique en place ainsi que son remplacement par une autre forme de gouvernement. Le propre de la révolution, par rapport à une révolte, une insurrection, une réforme ou un coup d’état est l’instauration de manière irréversible d’un ordre nouveau.

La révolte est une action spontanée violente par laquelle un groupe se révolte contre l’autorité politique, la règle sociale établie.

Toute révolte qui n’est pas tuée dans l’œuf produira une révolution.

L’homme, disait un sociologue américain, quelle que soit sa classe sociale, la couleur de sa peau ne reste jamais indifférent au sort inhumain qui lui est fait, mais à partir d’une prise de conscience logique et rationnelle, il essaiera par tous les moyens de briser les entraves qui l’entravent.

Et Jean Jaurès, homme politique français né le 3 septembre 1859 disait : « Il ne peut y avoir de révolution que là où il y a conscience. »

Après plus de deux siècles d’esclavage de 1501 à 1789, la conscience de la valeur, de la force, de la dignité et de l’intelligence de l’esclave africain s’éveille et se révolte. Et c’est ce réveil de conscience qui va enfanter la Convention du Bois-Caïman le 14 août 1791.
La Convention du Bois-Caïman soude et unit les esclaves vers deux objectifs : acquérir leur liberté et redevenir des êtres humains. Cette convention qui fut ratifiée par une cérémonie vodou contraignit chaque esclave à respecter son engagement, lequel engagement obéit à un slogan célèbre et magique : « Liberté ou la mort » Et ce fut le signal d’une grande révolution.

« Ceux qui font des révolutions à moitié n’ont fait que se creuser un tombeau », déclare Louis Antoine Léon Saint Just. Nos ancêtres armés de piques, de coutelas, de machettes et de bâtons n’étaient pas partis pour aller creuser leurs tombeaux mais bien pour vaincre ou mourir en hommes et en femmes héroïques sur les champs de bataille.

« La révolution haïtienne de 1804 est sans aucun doute l’une des plus grandes révolutions de l’histoire de l’humanité », déclare monsieur Wisnique Panier, docteur en communication publique à l’université de Laval, détenteur d’un master en sciences de l’information et j’en passe. Elle est à la fois anticolonialiste, antiségrégationniste et antiesclavagiste, ce qui fait d’elle une révolution unique au monde. La révolution américaine était une révolution tout simplement politique.

Boukman était un penseur de l’époque très avisé. La Convention du Bois-Caïman était une stratégie gagnante pour réussir, fraterniser tous ces africains venus de différents pays, de différentes tribus avec des mentalités, des mœurs, des règles de vie, des rituels, des réactions, des façons de penser, et des langues dissemblables. Il fallait réunir tous ces peuples, pour en faire un seul peuple dans cette partie du monde, car les circonstances l’exigent. Ce 23 août 1791 la Convention du Bois-Caïman donne le signal de la révolution. Et dans l’espace d’un cillement, les plaines du Nord du pays étaient à feu et à sang. Des milliers de blancs furent égorgés, des plantations et des industries incendiées. La nouvelle vitement répandue, provoque un tremblement de terre presqu’à l’échelle planétaire. La France, l’Espagne, les États-Unis, l’Angleterre, le Portugal, la Hollande sont aux abois. Ces pays ont vite établi des stratégies de sécurité dans leurs colonies, car la révolution est contagieuse. Pour insensibiliser les esclaves sur les nouvelles qui arrivent de partout, les colons des plantations ont inventé de nouvelles formes de maltraitance, et de tortures. On fouettait les esclaves avec des fouets de cuir munis de billes de plomb. On appelle cette torture « tailler le nègre », une autre forme de torture consistait à insérer dans l’anus de l’esclave de la poudre à canon qu’on faisait sauter à l’aide du feu. On appelle cette torture « sauter le cul d’un nègre ». Les femmes esclaves n’étaient pas épargnées, et pour les terroriser, on jetait leurs bébés dans des chaudières de sirop bouillant.

Rochambeau, venu de la Martinique avec mille huit cents soldats et ses hordes de chiens pour mater la révolution. Des chefs tombaient, d’autres prenaient la relève. Boukman, Biassou et autres. Les espagnols qui voulaient la ruine de la colonie française fournissaient des fusils, des munitions et des provisions aux révoltés dans un premier temps, dans un deuxième temps l’Espagne va les enrôler dans son armée. Biassou, Jean-François, Toussaint-Louverture et bon nombre de révoltés ont reçu une formation militaire dans l’armée espagnole. Cette révolution-mère va engendrer des sous-révolutions dans la colonie. Les blancs en profitaient pour réclamer plus de pouvoir de la Métropole. Les mulâtres eux se battaient pour leurs droits civiques et politiques. Les petits blancs ou blancs manants s’enrageaient contre les grands blancs et contre les mulâtres.

Sans le vouloir, les esclaves ont provoqué une révolution à plusieurs têtes. Elle devient un dragon à sept têtes crachant le feu aux quatre coins cardinaux. Ce fut une lutte d’extermination entre les esclaves et les colons. Les révoltés répondent coup pour coup aux atrocités des colons. Les cadavres des prisonniers noirs étaient pendus aux arbres des routes qui menaient aux portes des blancs, les têtes des prisonniers blancs placées sur des pieux, entouraient le camp des noirs. Déjà le système est ébranlé et vacille sur son socle. Dans l’enceinte de l’Assemblée Nationale de la Métropole, les débats parlementaires sur la situation de la colonie provoquent des discussions houleuses. Danton, Robespierre, Murat, Buzot et autres orateurs s’illuminent. La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen fut votée. Mais les esclaves n’ont rien à bénéficier dans la pratique.

Le sol est chaud. Le soleil de la révolution est brulant. Les révoltés se battent pour leur liberté et pour un changement de système. Dans la Métropole on ne parle pas de révolte mais bien d’une révolution. Car toute révolte qui n’est pas brisée dans l’œuf et qui perdure devient une révolution. Et c’est là que monsieur Boulos a erré. Je ne crois pas qu’il se soit trompé. Son mépris, son aversion, sa répulsion envers le peuple haïtien lui montent à la tête et lui font perdre la raison.

Sachez monsieur Boulos que le racisme et les préjugés tuent le génie de l’homme.

Le 4 avril 1792 un décret fut voté à l’Assemblée Nationale pour mettre un terme aux troubles de la colonie. Sonthonax, Polvérel et Ailhaud reçurent mission d’aller pacifier la grande possession française avec le titre de commissaires civils et avec pleins pouvoirs. Ils débarquent avec 6.000 soldats. Sonthonax proclame l’abolition de l’esclavage. Entre temps les colons irrités, insatisfaits de la politique de la métropole, se révoltaient à leur tour et sollicitaient le concours des anglais, ennemis de la France. Pris entre l’enclume et le marteau, les commissaires font appel à Toussaint Louverture qui était longtemps déjà à la tête des révoltés. Toussaint accepte. Il bat les espagnols, il bat les anglais et pacifie l’île. Il est élu général en chef de l’armée de St-Domingue. Les mulâtres du Sud jaloux de cette promotion se rebellent, rejettent l’autorité de Toussaint et ce fut la guerre du sud. Guerre entre les Noirs et les mulâtres. Vaincus et humiliés par l’invincible Dessalines, huit cent officiers mulâtres s’enfuient vers la Jamaïque. Toussaint Louverture, en se débarrassant des commissaires et députés venus de France, devient le chef incontesté de l’île. Il va rédiger et publier la première constitution de la colonie, la Constitution de 1801 qui lui donne le plein pouvoir. L’article 3 de la Constitution abolit à jamais l’esclavage à Saint-Domingue.

Mesdames et Messieurs, observez, de 1789 à 1801, tous les bouleversements socio-politiques, économiques, structurels, géopolitiques, démographiques qui ont secoué la colonie. Sommes-nous dans un temps d’une simple révolte ou d’une véritable révolution?

Toussaint va prendre possession de Santo Domingo. Le coup d’état du 18 brumaire a fait de Napoléon Bonaparte le nouveau maitre de la France. Dieu n’a pas créé les Nègres pour porter des épaulettes a-t-il dit. Il a juré de mettre les Nègres à leur place, dans les plantations.

Une flotte de cinquante-quatre vaisseaux de guerre, portant vingt-trois mille hommes, presque tous tirés de l’armée de Rhin, quitta Brest le 11 décembre 1801, sous le commandement de Leclerc, beau-frère de Bonaparte. Il a pour mission secrète :

1: de mettre fin aux prétentions d’autonomie de Toussaint Louverture
2: d’éliminer tous les chefs des révoltés
3: de remettre tous les nègres dans l’esclavage
4: de déporter tous les mulâtres vers l’île de Madagascar

La nouvelle de l’expédition fut vite répandue dans la colonie. Et Toussaint de répondre : « Je m’armerai pour la liberté de ma couleur. La France n’a pas le droit de nous rendre esclaves, notre liberté ne lui appartient plus. Ce bien est à nous, nous saurons le défendre ou périr. » La flotte expéditionnaire parut devant le cap le 1er février 1802. On connait la suite : des villes et des plantations incendiées, c’est la politique de la terre brulée, des batailles comme celles de la ravine à couleuvres, de la Crête-à-Pierrot où les armées s’affrontent férocement. Et enfin la capitulation de Toussaint Louverture. Aucun historien n’a jamais donné les causes de cette capitulation. On dit souvent qu’on ne peut pas réécrire l’histoire. Moi je dis qu’on peut réécrire l’histoire en questionnant l’histoire.

D’après mes réflexions et en questionnant ce chapitre d’histoire, Toussaint capitula par pénurie d’effectif. J’explique :

1er : quand la flotte toucha les mers de la colonie, les 800 officiers mulâtres qui avaient pris l’exil à la Jamaïque revenaient s’enrôler volontairement dans l’armée expéditionnaire parmi lesquels Pétion, Rigaud etc.

2: Dans le département de l’ouest et du Sud Toussaint avait confié tous les postes de commandement aux officiers mulâtres. Tous ont fait défection pour aller grossir la force expéditionnaire avec aussi leurs régiments. La défaite de Toussaint est le résultat de cette manœuvre déloyale, machiavélique et vengeresse. Toussaint par la suite fut capturé et déporté à Fort de Joux en France où il mourut des suites de mauvais traitements. Dessalines a repris le flambeau de la lutte jusqu’à la victoire finale qui a donné naissance à une nouvelle nation, la nation d’hommes et de femmes libres. Monsieur Boulos, une simple révolte ne peut pas catalyser, déchainer tous ces bouleversements, tous ces changements dans le monde. La France, l’Angleterre, l’Espagne, le Portugal, les États-Unis, la Hollande étaient tourmentés et vivaient dans la crainte. Quatorze ans de luttes acharnées, quatorze ans où le tonnerre des canons assourdissait le monde, quatorze ans où des hommes tombaient comme des pans de mur sur les champs de bataille, quatorze ans de tuerie, de crimes, quatorze ans où des rivières de sang fertilisaient les plaines, quatorze ans de guerre où des cadavres humains servaient d’engrais, de fumier aux champs, quatorze ans de résonnance d’un seul cri : liberté ou la mort. Monsieur Boulos, une simple révolte ne peut pas engendrer toutes ces alarmes, tous ces tremblements, mais plutôt une grande révolution. Une grande révolution qui a ébranlé le Temple de l’histoire de l’humanité, qui a mis un terme à un système barbare et inhumain, une grande révolution qui a libéré non seulement l’homme noir de l’esclavage mais l’humanité toute entière. Une grande révolution qui a mis fin au plus grand génocide du monde. La plus grande révolution qui a réduit en débris la plus grande armée de l’époque, l’armée de Napoléon Bonaparte, l’invincible.

Le 18 novembre 1803 sonne le glas de l’armée de Napoléon Bonaparte. En face du Fort Vertières où se repliait le reste de l’expédition française qui était sous les ordres de Rochambeau, l’impétueux Dessalines aligna ses troupes. Il fit appel à François Cappouet, le plus jeune officier de l’armée indigène. Il n’avait que 37 ans. Dessalines lui ordonna de s’emparer de Vertières. Surpris, François Cappouet jeta un coup d’œil autour de lui et dit : « Général vous me faites l’honneur étant le plus jeune de vos officiers. Je vous promets général de vous livrer Vertières avant le coucher du soleil », puis il se dirigea d’un pas ferme à la tête de son régiment et monta à l’assaut de Vertières. Les mitrailleuses chantaient, les canons crachaient le feu et avant le coucher du soleil, Vertières tomba. Rochambeau capitula.

Gloire et honneur à nos ancêtres, les vainqueurs de l’esclavage, les libérateurs de l’humanité.

Monsieur Boulos, ressaisissez-vous. Vos grands parents sont arrivés dans notre pays, pauvres et galeux comme Job de la bible avec pour seuls biens leurs baluchons. Le peuple haïtien les a accueillis à bras ouverts et leur a donné l’hospitalité, car, Dessalines le père de la Nation l’avait bien dit : « Tout homme qui touche le sol de ce pays, quelque soit sa condition, devient un homme libre. » Aujourd’hui vous êtes peut-être l’homme le plus riche du pays, loin d’honorer la mémoire de ces vaillants libérateurs, qui vous ont laissé un si beau pays dont vous jouissez pleinement, cupidement et voracement, san kè sote. Vous prenez de préférence l’exaltation à souiller leurs souvenirs.

Monsieur Boulos, si vous étiez en Inde, au Pakistan, en Arabie Saoudite, en Iran, en Syrie votre pays d’origine et que vous aviez prononcé un tel blasphème, même en aparté, on vous aurait tout simplement lapidé ou décapité. Mais comme vous jugez que l’haïtien ne vaut pas une mouche sur un crottin de « chwal », vous osez dire n’importe quoi de lui. Monsieur Boulos, retournez dans vos livres d’histoire, homme malhonnête, raciste, ingrat, oublieux, ignoble, malgracieux, apatride.

Tous les écrivains et historiens du monde ne jouent qu’une seule note, la note de la révolution.

La révolution haïtienne, la plus grande guerre de libération des africains (Cheihk Anta Diop).

Victor Schœlcher qui a écrit la vie de Toussaint Louverture dans l’introduction de son livre il commença :La révolution qui débute en 1789…
Victor Hugo dans Bug Jargal exalte les premiers moments de cette révolution.

Il y eut une révolution de St-Domingue, fruit dans une large mesure de la révolution française, mais originale par ses composantes sociales et ethniques par ses modalités et par ses objectifs. (Victor Schoelsher)

« Toute révolution qui n’est pas accomplie dans les mœurs et dans les idées échoue » Châteaubriand

La révolution haïtienne les a tous accomplis.

La révolution leur criait : Volontaires, mourez pour délivrer tous les peuples vos frères. Victor Hugo

La révolution haïtienne a délivré tous les peuples de la terre.

Dire qu’il n’y a jamais eu de révolution en Haïti mais bien une simple révolte, c’est cracher votre ignorance et votre racisme sur la face du pays, monsieur Boulos. J’ose dire que c’est un crime de lèse-majesté à nos héros, qui ont fièrement combattu pour nous léguer ce fier héritage de première nation nègre, dont vous êtes l’un des voraces bénéficiaires, en tant que syrien.

Un premier janvier 1804, des anciens esclaves devenus des titans libérateurs étaient debout fièrement à côté du général Jean-Jacques Dessalines, proclamant la naissance d’une nouvelle nation, la première nation nègre du monde, la patrie des hommes et des femmes libres. Aucun peuple n’a jamais réalisé cet exploit. Nos ancêtres ont réussi là où Spartacus avait échoué.
On entend très souvent sur les ondes de certaines stations radiophoniques de la capitale haïtienne l’expression suivante, qui dénote que malgré les 215 ans d’indépendance, bon nombre d’haïtiens n’arrivent pas à libérer leurs méninges de la chaine de la servitude. «  Ah! blan an pale. »

« Blan an pale papa se fini »

Quand l’homme blanc intime son ordre, il faut l’exécuter, le maintenir jusqu’à nouvel ordre. Malheur à l’haïtien qui porte atteinte aux dictats de l’homme blanc.

Sommes-nous, les haïtiens, des bêtes à manger du foin, des bozos, des codindes, des déficients mentaux?

Réginald Boulos, le blanc du pays, peut tout improviser, c’est le génie, il croit avoir la science infuse et pense pouvoir planer allègrement au-dessus des lois. Il est médecin, homme d’affaires, certes, il se croit être tout, laborantin, pharmacien, chimiste, et c’est sans nulle doute dans ce contexte qu’il aurait fabriqué le médicament qui a couté la vie à des centaines d’enfants du pays et handicapé plusieurs autres. Suite à cette tuerie, Jean Dominique ne s’était pas laissé acheter comme journaliste d’enquête et s’était révolté sur les ondes de sa radio, en dénonçant l’auteur de ce crime odieux; ce qui faisait la manchette à l’époque, et la une dans les journaux. Semblerait-il que Réginald Boulos s’est inspiré de la même formule chimique qu’Adolphe Hitler avait utilisée pour exterminer les Juifs.

Tuer des enfants haïtiens, c’est exterminer des rats dans des champs d’oliviers. Ce n’est pas un crime pour Boulos, il faut protéger et sauver les récoltes. Il n’a jamais été condamné, il s’active librement dans le pays, sans crainte (san kè sote).Voilà, aujourd’hui un criminel qui rêve de devenir président d’Haïti.

L’homme haïtien a t-il une mémoire?

Dois-je vous rappeler Monsieur Boulos que vous n’êtes pas un haïtien mais bien un faux, un judas. Notez bien que la nation a l’œil sur vous. 

Montréal le 10 septembre 2019,

Ernest Léon, natif, natal

Monday, September 9, 2019

28 août 1994 - 28 août 2019 : 25 ans déjà depuis l'exécution du militant politique et prêtre engagé Jean Marie Vincent

Père Jean Marie Vincent
21 oct 1945 - 28 août 1994

25 ans déjà depuis l'exécution du militant politique et prêtre engagé Jean Marie VINCENT dit "Jan Boul" pour les intimes à, l'entrée de la Maison des Pères Montfortains (à la rue Baussan / Port-au-Prince), il etait 8h15 pm.

25 ans déjà et ce Sang La n'a toujours pas séché ... il Coule encore et partout dans cette Haïti en lente agonie.

Que dire de cet Être de Lumière si jovial et Bouillonnant d'Énergie qui avait toujours une Idée, un projet pour faire reculer l'extrême pauvreté, pour combattre l'infra humaine misère dans laquelle le système d'exploitation et de domination en place maintenait [et maintient toujours] des millions d'haïtiens et d'haïtiennes appauvris et en particulier les petits paysans ... en attendant d'être prêts a Renverser ce système si Injuste et Inégalitaire ?!!!

Le départ forcé de Jean - Marie, le Rassembleur progressiste, qui est l'oeuvre de bras Armés en Kaki et en civil sous la commandite de la Compagnie Étoilée laisse certainement un VIDE, un incommensurable VIDE ... surtout aux niveaux organisationnel et politique !!!
Rappelons qu'interrogé autour du meurtre sous référence, le capitaine Jackson Joanis avait indiqué qu'il n'allait pas supporter un tel fardeau et que c'est le capitaine Youri Latortue qui pouvait donner toutes les explications ! Certes avec la pseudo "Justice" que nous avons,  l'éponge a été par la suite passée sur les déclarations contradictoires et ambiguë du capitaine Latortue via un arrêt ordonnance de la honte émis par la Cour d'Appel alors qu'il était le chef de sécurité de son oncle, le Premier ministre Gérard Latortue. C'est ainsi que les dossiers Criminels sont evacués en Haïti !

En fait qui était (en quelques mots) Jean-Marie Vincent ?

Sa préadolescence a été plutôt difficile ayant perdu a l'âge d'à peine 13 ans son père (en 1958) qui était des Barradères. C'est que son père qui avait fait campagne pour Louis Dejoie  a été par la suite empoisonné par les partisans de François Duvalier.

Jean-Marie est né aux Cayes le 21 octobre 1945 mais suit ses cours primaires aux Barradères puis suit les cours secondaires au Petit séminaire du collège St-Martial à Port-au-Prince.

Après des études philosophiques au Canada et des études théologiques au grand séminaire Notre-Dame de Turgeau (1965-1967 et 1967-1970), Jean -Marie est ordonné prêtre le 7 janvier 1971 à Pétionville.

Après de courtes études supplémentaires en France, il consacrera en continu plus de 15 ans de sa vie de prêtre, adepte de la théologie de la Libération, aux jeunes et aux paysans pauvres du Nord -Ouest d'Haïti (1972-1987) en s'attachant plus particulièrement à la commune de Jean Rabel.

En 1975, il intègre l'équipe Missionnaire Montfortaine de la paroisse de Jean Rabel puis devient en 1977 et jusqu'en 1983 : administrateur de la paroisse de Jean Rabel. Mais Jean Marie a surtout laissé son empreinte en tant que Responsable de l'Équipe Missionnaire de Jean Rabel de 1977 à 1987.

Cette équipe, composée de religieux, de laïcs engagés et de techniciens, accompagnait, sous la supervision du prêtre militant, les petits paysans regroupés en Groupements "Tèt Ansanm" qui rejoindront plus tard (après 1986) le grand mouvement paysan national : "Tèt Kole Ti Peyizan Ayisyen". Evidemment, Jean-Marie a été l'un des co-initiateurs de ce mouvement paysan.

À l'intérieur de l'Église, en dépit du fait qu'il savait que la hiérarchie ne partageait pas son engagement social et politique envers les plus pauvres, Jean -Marie par son dynamisme avait su s'imposer au plus haut niveau et a beaucoup contribué à donner à cette institution des outils pouvant lui permettre de mieux accompagner la population en participant à la mise sur pied de radio Soleil, en aidant à renforcer les diverses Caritas dioscésaines, en mettant sur pied avec le père Miot la Mission Alpha qui devait alphabétiser des millions d'haïtiens avec la méthode " Goute Sèl" et il a même beaucoup négocié pour l'instauration de la future Université Notre-Dame d'Haïti dont il ne verra pas la naissance.

Malgré tout cela, il a été trahi par certains des siens et c'est ainsi, qu'alors qu'il occupait la fonction de directeur de la Caritas du Cap-Haïtien (1983-1991), il a été contraint par Mgr. Gayot de démissionner après le coup d'État de septembre 1991 et depuis, il y a eu au niveau de ces diverses institutions une réorientation plus conservatrice et c'était aussi fini pour la " Mission Alpha"!!!

Le Massacre des paysans de Jean Rabel et de Mahotière, du 23 au 28 juillet 1987 a été un coup terrible porté au Mouvement Populaire et la situation était devenue si difficile que l'Équipe Missionnaire de Jean Rabel a dû faire retrait, ne pouvant plus éffectuer un accompagnement direct sur le terrain.

Un tel Massacre a bien évidemment beaucoup affecté Jean-Marie, mais il a continué à créer, à fonder avec d'autres collaborateurs plusieurs institutions et/ou organisations aptes à apporter un appui aux organisations paysannes mais aussi à d'autres secteurs en lutte pour la construction d'une société nouvelle, plus juste et plus égalitaire.

Citons pêle-mêle pour raccourcir au possible cette présentation : le GATAP (Groupe d'appui Technique et Pédagogique), le FIDES (Fonds International de Développement économique et Social), le FONHADES (Fonds haïtien de Développement économique et Social) la CCG ( Coopérative de cautionnement et de gestion), sans compter la Fondation Edmond Paul... la liste est si longue ! Dommage que beaucoup de ces institutions n'aient pas pu continuer à fonctionner très longtemps après la mort de Jean-Marie.

Et à coté de tout cela Jean-Marie trouvait du  temps pour accompagner, à travers des conférences, des jeunes de divers groupes (KIRO, JOC, SAJ, ...) et collectait des fonds après le coup d'État sanglant de septembre 1991 afin de soutenir de nombreux citoyens et citoyennes persécutés par le régime féroce des militaires putschistes. Et je m'arrête là, sachant que plus d'un me reprocheront de n'avoir pas mentionné telle ou telle autre institution que Jean-Marie avait contribué à fonder et telle association ou organisation que Jean-Marie soutenait mais bon, on ne peut pas tout citer, Jean-Marie étant d'un dynamisme hors du commun...

Citons tout de même en finale, son dernier dada qui était la création d'un Centre Nature dans la zone de Lafitteau / Ti Tanyen que Jean - Marie avait déjà commencé à reboiser (en citronniers ....) sur plus de 22 hectares de terres semi-arides. Et puisque l'on dit que quand un Mapou tombe, les cabris mangent ses feuilles, certains oligarques ont accaparé tous les terrains destinés a l'implantation de ce Centre Nature dont Jean-Marie avait pourtant fait l'acquisition de manière tout à fait régulière et légale.

C'est cet Homme Dynamique et Progressiste, Cet Haitien Politiquement Lucide et engagé , que des Assassins qui sont encore dans la Ville (pour paraphraser Jean Léopold Dominique défunt) ont abbatu à coup de Ghalil selon les rapports de police et de justice à 8h15 pm le 28 août 1994 . Certains disent que c'était, entre autres , pour justifier la deuxième occupation militaire d'Haïti par les USA et de permettre aussi l'application de la politique ultra neo-libérale convenu lors des accords de Paris ; de mon côté, j'en ai la ferme conviction !

31 ans, jour pour jour, après le célèbre discours de Martin Luther King (Washington, D.C. / 1963) ... en Haïti, un 28 août 1994, avec l'assassinat du père Jean-Marie VINCENT, les forces des ténèbres ont donc Tué un REVE : un rêve d'intégration visant à démanteler la Société d'exclusion en place en vue de Construire une Société Haïtienne plus Juste et plus égalitaire, plus Humaine et Fraternelle donc.

Les funérailles du père Jean-Marie Vincent ont été chantées dans la cour des Pères Montfortains à la rue Baussan à Port-Au-Prince, le 2 septembre 1994. Pour beaucoup c'est un cauchemar en continu depuis ...

25 ans après, les crimes continuent car l'impunité règne en Maître tout comme les Assassins qui circulent en toute liberté avec armes, argent et Pouvoir !!!

Notons pour conclure que la vie du militant et prêtre Jean-Marie Vincent a été une Vie de lutte intense avec une période très active de 17 ans, à savoir entre 1977 et 1994 . En 1977 il devient le curé de la paroisse de Jean Rabel àl'âge de 32 ans à peine et le 28 aout 1994, il est assassiné par des militaires de l'Armée d'Haïti au service des ennemis nationaux et internationaux traditionnels du peuple souffrant d'Haïti en lutte, à l'âge de 49 ans.

Doit-on dire que la LUTTE continue ? Certains ont certes abandonné mais le peuple souffrant d'Haïti n'a pas d'autre choix que de Continuer à Lutter pour l'avènement d'une Société où régnera le bien-être, la Justice et la Liberté pour Tous les Citoyens et Toutes les Citoyennes. Le devoir des militants intègres et progressistes est d'accompagner le peuple organisé dans sa lutte.

Et pour ton inestimable et généreuse contribution à l'avancement de la lutte du peuple souffrant d'Haïti : Merci Jan Boul !!!

Stephen William PHELPS, Port-au-Prince le 28 août 2019.


[Notices biographiques du père Jean-Marie Vincent tirées de l'Ouvrage :" Ochan pou Jean-Marie VINCENT" / Edité par la Fondation Jean-Marie Vincent , aout 1995. Photo : Jacques Deschênes / Le Soleil].

Tuesday, September 3, 2019

En lisant le roman, « Est-ce cela le destin ɂ », de Badiona Bazin

Par Mérès Weche

Badiona Bazin
J’ai lu, avec un intérêt sans cesse accru, le roman biographique de Badiona Bazin, « Est-ce cela le destin ɂ ». J’y ai découvert, dès le premier chapitre, jusqu’à la fin, que nous avons des points communs d’ordre existentiel qui ont facilité mon appréhension de la trame intimiste qui caractérise, presque sans répit, l’évolution de ce texte, dont le style coule de source.

D’entrée de jeu, ce magnétisme d’ordre esthétique et intellectuel, est dû à notre commune origine paysanne, quasi similaire, aux prises, constamment, à cet écart béant entre l’arrière-pays et les milieux urbains. Dans un tel cas d’espèce, le destin semble jouer un rôle prépondérant, compte tenu des criantes inégalités sociales, qui rétrécissent, inexorablement les chances de réussite en milieu paysan, si ce n’est par miracle ou tout court par prédestination.

La preuve en est bien grande, c’est que, dans une même famille, certains peuvent réussir brillamment, et d’autres échouer lamentablement, en dépit des mêmes restrictions à leur encontre.

Il est indéniable que ma dernière rencontre avec Badiona Bazin, sur le terrain de la culture à Montréal, pour une action concertée, dans le montage d’un documentaire sur la vie et l’œuvre d’Émile Roumer, ne soit pas l’effet du hasard. Il existe un magnétisme à la base d’un tel rapprochement, et il ne peut se comprendre qu’en fonction d’une approche causale.

S’agissant de son prénom Badiona, qui renvoie à l’imaginaire haïtien, par rapport au sens que prend l’expression « un seul badio », dans notre inconscient collectif, mon appellation, Mérès, en appelle, pour sa part, à un sens de « dernier né», alors que je suis le troisième enfant de ma famille, et que ce prénom vient de la Bible, dans le livre d’Esther, porté par un conseiller du roi Assuérus, l’un des sept princes de la Médie, qui voyaient sa face.

De plus, Badiona et moi portons tous deux, enfouies, au plus profond de notre âme, les empreintes du cyclone Hazel, dont les vents violents ont fracassé notre enfance, ainsi que la maladie en bas âge qu’on dit être la marque d’un destin particulier. Le Père Le Breton dont il parle dans son récit, quittait Jérémie pour se rendre à Belladère, et le président Dumarsais Estimé, qu’il porte dans son cœur, fut l’idole de mon père, qui affichait, en grand, son portrait au foyer, et dont la mémoire a marqué mon enfance.

Quand Badiona parle du « grand rêveur » que fut son ami Jean Roche, assassiné sous la dictature duvaliériste, je ne peux m’empêcher de faire la relation avec cet autre « habitant du rêve » qu’était mon grand ami, Jacques Roche, qui a connu le même sort, dans des conditions identiques.

Nous avons tous deux fait du théâtre, dans notre jeunesse, lui jouant le rôle de Curiace, et moi, celui du jeune Horace, dans la même pièce de Pierre Corneille.

Ce survol qu’il a fait des dix premières années de sa vie, suivi de son itinéraire au Canada, me rappellent ma propre trajectoire, allant d’Haïti au pays d’accueil, où lui, à Revenu Québec, et moi, à la Combined Insurance Co. of America, avons eu l’occasion de parcourir la Belle Province, d’un bout à l’autre. Nous avons vécu les mêmes expériences amoureuses en milieu de travail, connu les mêmes spasmes, face aux rigueurs de l’hiver, qui ont fait déparler Gilles Vigneault et Jean-Pierre Ferland, en des accents qui faisaient se lever le soleil dans leur cœur.

Au gré de la lecture de ce livre très prenant, « Est-ce cela le destin », de Badiona Bazin, je me suis retrouvé et remis à croire, comme lui, que « le destin n’existe qu’à condition de prendre les voies et moyens pour le contrôler du mieux qu’on peut, grâce au libre arbitre ».