Discours d'Etzer Vilaire à la mémoire des héros de l'Indépendance, de Charlemagne Péralte... 

Wednesday, December 27, 2017

Les Haïtiens “admirateurs” de Trump se mordent les pouces aujourd’hui

EDITORIAL
Le texte  ci-dessous avait été écrit dans le contexte de la campagne électorale de Trump aux USA en rapport à une rencontre de la communauté haïtienne de Miami  avec le candidat raciste à la tignasse jaune. Ce fut une reproche adressée à ces leaders myopes qui rêvent d’être nommés présidents d’Haïti sans élection. Par miséricorde, nous avions depuis gardé le texte sous la glace. Mais devant les dernières frasques et confidences de Donald Trump révélées par le New York Times le 23 décembre 2017 , et la dernière en date du 11 janvier 2018, rapportée par le Washington Post à propos des Africains, des Latinos, des Haïtiens et des Noirs en général, nous avons jugé opportun de le publier maintenant, en mettant ainsi en exergue  ses soit-disant leaders sans vision, évoluant au sein de la communauté  haïtienne, des  ignorants pourtant décorés juste pour leur rêve de grandeur.
Des leaders de la diaspora roulés dans la farine
Des haitiano-américains de Miami vouant leur support à
Trump durant son passage à Little Haiti en 2016.           

Par Hervé Gilbert

Dans un tableau caricatural, on verrait naturellement ces leaders haïtiens avec une tête enfarinée, tout de blanc coloré, avec les cils badigeonnés comme « Pè Toma », les lèvres blanchies, hébétés, cherchant leur chemin en plein jour à faire rigoler la galerie, au plaisir des badauds.

Des leaders rêveurs en panne d’audience
L'hôte de la séance (à gauche)
La méprise, de ces sympathiques militants lors de l’élection de Trump, n’a laissé personne indifférente. En effet, ils avaient déroulé le tapis rouge pour recevoir le candidat-vedette qui lors de sa campagne se foutait de tout protocole et se payait surtout de la tête des femmes et de la gueule des nègres. Un candidat qui poussait ses fanatiques à « casser la gueule » à ceux qui oseraient le contredire Miami au cours de ses rencontres politiques. La salle louée à était très clairsemée. Cette rencontre nous avait laissé avec l’impression qu’il y avait davantage de leaders que de sympathisants. Ce qui, peut être, n’avait pas échappé à l’œil exercé du candidat narcissique qui adorait voir le monde à ses pieds. À se dire leader communautaire et de ne pas pouvoir réunir cent personnes demeure un échec cuisant pour ces éléments qui se pètent les bretelles, rêvant à longueur de journée du Palais national. Ils se voyaient déjà lors de cette réunion, avec l’aide direct de l’homme à la tignasse jaune, recevoir le « Haut-chant » devant la cathédrale de Port-au-Prince, tout de blanc vêtus, arborant un chapeau haut de forme avec un arrière-fond les vivats de la foule les acclamant comme l’homme de la délivrance, l’homme providentiel, chanté par les poètes d’Haïti.

Vue partielle de l'assistance
Le jour de ce rendez-vous entre Trump et la communauté haïtienne de Miami (Florida), l’hôte haïtien ou le chef de la représentation locale, en panne de sujets, dans un discours ronflant et pathétique, ne manqua pas de souligner, dans une attaque en règle, « la gabegie des Clinton en Haïti », Bill et Hilary. Les organisateurs, pour se montrer bon joueur, s’étaient plaints de la malhonnêteté du couple. Sans preuve aucune pour appuyer leurs assertions, ils s’étaient mis à déblatérer des mensonges auxquels s’ajoutaient des demi-vérités sur le dos du célèbre couple, qui avait par pitié, tendu la main à Haïti après recommandation de Barack Obama, à l’époque, Président des Etats-Unis.

Il n’en fallait pas plus pour le candidat républicain de fulminer à son tour sur le dos de la candidate démocrate, Hillary Clinton. La table était mise et il s’en était servi à souhait, tant l’occasion était belle. Cette dernière a été traitée sans ménagement.

Cela se comprend assez bien. Si vous, prétendument leaders de la communauté, aviez pu exposer les trames d’un scandale ayant pris naissance dans votre pays, en supposant que vos avancées fussent appuyées par des données probantes, le candidat adverse n’allait pas ignorer ce cadeau que vous lui aviez servi sur un plateau d’argent. Et pour cela, avec toute sa conviction, Trump n’avait pas hésité d’enfoncer le clou déjà préparé.

Bernard Sansarick lors de son envolée
Nous n’allons pas absoudre qui que ce soit, les Clinton ou autres. Ce n’est nullement notre but. Toutefois, sans preuve ou en s’appuyant sur les racontars des réseaux sociaux ou le « Teledjòl », comme on dit dans l’île, ces prétendus leaders n’avaient aucune base sur laquelle s’appuyer pour faire de la politique sur la terre américaine. Or, mordre la main secourable qui nous a nourris, après le terrible séisme que nous avions connu. Ceci constitue de l’ingratitude crasse ou de la naïveté disproportionnée. Ce n’est pas comme chez nous où le « voye monte » demeure le refrain des bandes de « raras ». Dans un pays civilisé, même le candidat débonnaire Trump, ne vous le pardonnera. Ok, c’est en campagne électorale. Mais les Trump et les Clinton sont aussi amis et se connaissent assez bien. Ils font partis du même clan. Le clan des hyper puissants.

Quand des politicailleurs incitent le petit peuple à jouer aux fanfarons, il ne faut jamais, au grand jamais, se laisser prendre à leurs jeux.

Trump n’a jamais vu de négros dans sa soupe
Margie Nicholas posant à côté de Trump
Dans cette saga, devinez qui est le perdant ? Nous les négros. D’abord, Trump est un raciste invétéré. Tous ces gestes le prouvent. Tous ces actes en parlent. Nous pouvons affirmer sans crainte d’être démentis, qu’il était peut-être dans ces petits souliers lorsque votre invitation était arrivée sur sa table. Ses conseillers avaient sans doute effectué plusieurs pirouettes pour le convaincre d’accepter l’invitation des petits négros antillais qui ne pèsent pas trop lourds dans la balance électorale américaine. D’ailleurs, la faiblesse de votre audience était pratiquement faible, pour ne pas dire nulle. Est-ce ce constat qui a porté le candidat à annuler d’un trait de plume, la TPS qui protégeait les réfugiés du séisme d’Haïti sous l’administration d’Obama ?

Une race de sidéens selon Trump
Aujourd’hui, nous avons la nette preuve, et non la moindre, que Trump vous avait en horreur, jusqu’au dernier des Haïtiens. Il vient de nous accoler le titre péjoratif de peuple de sidéens. Malgré les démentis de la science, malgré les avancées médicales, du haut de son ignorance crasse, le trublion de Washington ne se gène point, selon le New York Times, pour tancer toute une race avec des sornettes qui n’ont qu’un but : colorer son mépris débilitant pour la race nègre.

Un ambassadeur haïtiano-américain en Haïti !
Vue partielle de l'assistance
Sans doute, le jour du meeting, Trump avait-il hésité de serrer vos mains à titre de représentants ? Aujourd’hui, nous avons la preuve sidérante, par sa déclaration tonitruante, que notre Haïti tant chérie est une «latrine», «un trou de merde», «un trou KK».
Néanmoins,  obnubilés par votre rêve de nomination en Haïti, vous aviez joué à l’autruche pour éluder cette déception et ne rien laisser paraître. Toutefois, certains d'entre vous, se voyaient déjà coiffer du titre envoûtant d'ambassadeurs américains en Haïti. Quelle folie ? Un ancien militaire, dans sa mégalomanie,  avait  même exposé ses photos de futur diplomate, en macaque décoré sur le web comme dans la blague de Languichatte, « le diplomate en redingote sur le bateau de croisière », répétant à tout vent « Suis Ambassadeur ! Suis Ambassadeur !... »  SVP, appelle un Psy!

Menace d’abolition de la TPS des haïtiens
Dans votre prestation de tribuns romains au Colisée de Rome, ce jour-là, vous vous voyez déjà comme un sauveur de nation. Nous n’en disconvenons pas, puisque tous, nous avons le même rêve : sauver cette île en détresse. Mais de grâce, quand vous êtes à cours d’inspiration, veuillez vous entourer de conseillers et réfléchir sur votre plan d’attaque avant de monter sur le dos d’un étranger, sans preuves, sans conviction. Ce n’est pas fairplay, ce n’est pas politiquement correct. Vous n’étiez pas en possession des données de Wikileaks, ni les données des Russes.  Vous n’aviez rien sur quoi vous devriez vous baser pour acculer les Clinton. Ce n’était pas du tout professionnel. Ensuite, vous voilà, aujourd’hui, les queues entre les jambes en train de ronger vos freins quant à la magistrale rebuffade que nos malchanceux compatriotes ont reçu à propos de leur futur avec la TPS. Dans la balance de Trump, vous n’étiez qu’une brindille sans aucune envergure. Et ce ne sont pas vos premiers échecs. Par décence, nous ne pouvons mettre sur votre dos les résultats de cette débandade, mais, de là à vous accuser, il n’y a qu’un tout petit pas.

 DONALD TRUMP rencontre des HAITIENS à « Little Haïti » MIAMI

Pour faire de la politique en pays civilisé, - les États-Unis ne sont pas Haïti -   il faut laisser tomber ces comportements de barbares : le « voye monte », apanage de notre communauté, héritage de notre dépravation débridée, la prolongation de notre dérive identitaire, laissez-le de côté quand on doit fréquenter plus civilisés que nous.  Ainsi, le monde sera plus viable et l’avenir de nos congénères assurés. Vous voilà aujourd’hui sous un flot de mépris dans lequel vous avez entraîné toute une communauté. À l’avenir, ayez la décence d’éclairer votre parcours pour mieux voir venir ces racistes invétérés, ces suprémacistes psychopathes qui nous portent dans leur nez et qui nous associent à la merde.

Ils n' en ont  cure de notre vote.

Hervé Gilbert
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Hervé Gilbert

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