EDITORIAL
Le texte
ci-dessous avait été écrit dans le contexte de la campagne électorale de
Trump aux USA en rapport à une rencontre de la communauté haïtienne de
Miami avec le candidat raciste à la tignasse jaune. Ce fut une reproche
adressée à ces leaders myopes qui rêvent d’être nommés présidents d’Haïti sans
élection. Par miséricorde, nous avions depuis gardé le texte sous la glace.
Mais devant les dernières frasques et confidences de Donald
Trump révélées par le New
York Times le 23 décembre 2017 , et la dernière en date du 11 janvier
2018, rapportée par le Washington
Post à propos des Africains, des Latinos, des Haïtiens et des Noirs en
général, nous avons jugé opportun de le publier maintenant, en mettant ainsi en
exergue ses soit-disant leaders sans vision, évoluant au sein de la
communauté haïtienne, des ignorants pourtant décorés juste pour
leur rêve de grandeur.
Des leaders de la diaspora
roulés dans la farine
Des haitiano-américains de Miami vouant leur support à Trump durant son passage à Little Haiti en 2016. |
Par Hervé Gilbert
Dans
un tableau caricatural, on verrait naturellement ces leaders haïtiens avec une
tête enfarinée, tout de blanc coloré, avec les cils badigeonnés comme « Pè Toma »,
les lèvres blanchies, hébétés, cherchant leur chemin en plein jour à faire
rigoler la galerie, au plaisir des badauds.
Des
leaders rêveurs en panne d’audience
L'hôte de la séance (à gauche) |
Vue partielle de l'assistance |
Il n’en fallait pas plus pour le candidat
républicain de fulminer à son tour sur le dos de la candidate démocrate,
Hillary Clinton. La table était mise et il s’en était servi à souhait, tant
l’occasion était belle. Cette dernière a été traitée sans ménagement.
Cela se comprend assez bien. Si vous,
prétendument leaders de la communauté, aviez pu exposer les trames d’un
scandale ayant pris naissance dans votre pays, en supposant que vos avancées
fussent appuyées par des données probantes, le candidat adverse n’allait pas
ignorer ce cadeau que vous lui aviez servi sur un plateau d’argent. Et pour cela,
avec toute sa conviction, Trump n’avait pas hésité d’enfoncer le clou déjà
préparé.
Bernard Sansarick lors de son envolée |
Nous n’allons pas absoudre qui que ce soit,
les Clinton ou autres. Ce n’est nullement notre but. Toutefois, sans preuve ou
en s’appuyant sur les racontars des réseaux sociaux ou le « Teledjòl », comme on dit dans l’île,
ces prétendus leaders n’avaient aucune base sur laquelle s’appuyer pour faire
de la politique sur la terre américaine. Or, mordre la main secourable qui nous
a nourris, après le terrible séisme que nous avions connu. Ceci constitue de
l’ingratitude crasse ou de la naïveté disproportionnée. Ce n’est pas comme chez
nous où le « voye monte »
demeure le refrain des bandes de « raras ». Dans un pays civilisé,
même le candidat débonnaire Trump, ne vous le pardonnera. Ok, c’est en campagne
électorale. Mais les Trump et les Clinton sont aussi amis et se connaissent
assez bien. Ils font partis du même clan. Le clan des hyper puissants.
Quand des politicailleurs incitent le petit
peuple à jouer aux fanfarons, il ne faut jamais, au grand jamais, se laisser
prendre à leurs jeux.
Trump
n’a jamais vu de négros dans sa soupe
Margie Nicholas posant à côté de Trump
|
Une
race de sidéens selon Trump
Aujourd’hui, nous avons la nette preuve, et non
la moindre, que Trump vous avait en horreur, jusqu’au dernier des Haïtiens. Il
vient de nous accoler le titre péjoratif de peuple de sidéens. Malgré les
démentis de la science, malgré les avancées médicales, du haut de son ignorance
crasse, le trublion de Washington ne se gène point, selon le New York
Times, pour tancer
toute une race avec des sornettes qui n’ont qu’un but : colorer son mépris
débilitant pour la race nègre.
Un
ambassadeur haïtiano-américain en Haïti !
Vue partielle de l'assistance |
Sans doute, le jour du meeting, Trump avait-il hésité de serrer vos mains à titre de représentants ? Aujourd’hui, nous
avons la preuve sidérante, par sa déclaration tonitruante, que notre Haïti tant
chérie est une «latrine», «un trou de merde», «un trou KK».
Néanmoins, obnubilés par votre rêve de nomination en Haïti, vous aviez joué à l’autruche pour éluder cette déception et ne rien laisser paraître. Toutefois, certains d'entre vous, se voyaient déjà coiffer du titre envoûtant d'ambassadeurs américains en Haïti. Quelle folie ? Un ancien militaire, dans sa mégalomanie, avait même exposé ses photos de futur diplomate, en macaque décoré sur le web comme dans la blague de Languichatte, « le diplomate en redingote sur le bateau de croisière », répétant à tout vent « Suis Ambassadeur ! Suis Ambassadeur !... » SVP, appelle un Psy!
Néanmoins, obnubilés par votre rêve de nomination en Haïti, vous aviez joué à l’autruche pour éluder cette déception et ne rien laisser paraître. Toutefois, certains d'entre vous, se voyaient déjà coiffer du titre envoûtant d'ambassadeurs américains en Haïti. Quelle folie ? Un ancien militaire, dans sa mégalomanie, avait même exposé ses photos de futur diplomate, en macaque décoré sur le web comme dans la blague de Languichatte, « le diplomate en redingote sur le bateau de croisière », répétant à tout vent « Suis Ambassadeur ! Suis Ambassadeur !... » SVP, appelle un Psy!
Menace
d’abolition de la TPS des haïtiens
Dans votre prestation de tribuns romains au
Colisée de Rome, ce jour-là, vous vous voyez déjà comme un sauveur de nation. Nous
n’en disconvenons pas, puisque tous, nous avons le même rêve : sauver
cette île en détresse. Mais de grâce, quand vous êtes à cours d’inspiration,
veuillez vous entourer de conseillers et réfléchir sur votre plan d’attaque
avant de monter sur le dos d’un étranger, sans preuves, sans conviction. Ce
n’est pas fairplay, ce n’est pas
politiquement correct. Vous n’étiez pas en possession des données de Wikileaks,
ni les données des Russes. Vous n’aviez
rien sur quoi vous devriez vous baser pour acculer les Clinton. Ce n’était pas
du tout professionnel. Ensuite, vous voilà, aujourd’hui, les queues entre les
jambes en train de ronger vos freins quant à la magistrale rebuffade que nos
malchanceux compatriotes ont reçu à propos de leur futur avec la TPS. Dans la
balance de Trump, vous n’étiez
qu’une brindille sans aucune envergure. Et ce ne sont pas vos premiers échecs.
Par décence, nous ne pouvons mettre sur votre dos les résultats de cette
débandade, mais, de là à vous accuser, il n’y a qu’un tout petit pas.
DONALD
TRUMP rencontre des HAITIENS à « Little Haïti » MIAMI
Pour faire de la politique en pays civilisé, -
les États-Unis ne sont pas Haïti - il faut laisser tomber ces comportements
de barbares : le « voye monte »,
apanage de notre communauté, héritage de notre dépravation débridée, la
prolongation de notre dérive identitaire, laissez-le de côté quand on doit
fréquenter plus civilisés que nous. Ainsi,
le monde sera plus viable et l’avenir de nos congénères assurés. Vous voilà
aujourd’hui sous un flot de mépris dans lequel vous avez entraîné toute une
communauté. À l’avenir, ayez la décence d’éclairer votre parcours pour mieux
voir venir ces racistes invétérés, ces suprémacistes psychopathes qui nous portent dans leur nez et qui nous associent à la merde.
Ils n' en ont cure de notre vote.
Hervé Gilbert
Hervé Gilbert |
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