Une adaptation de Haïti Connexion Culture
Jérémie! ville coquette qui fascine par son rayonnement. |
La pèche est l'une des
principales activités économiques du département. L'étang de Miragoâne est
connu pour la richesse de sa flore et de sa faune. On y trouve treize variétés
de poissons et toutes sortes d'oiseaux aquatiques comme la poule d'eau, le
héron et la bécassine. Les montagnes de ce département sont connues pour avoir
servi de refuge aux esclaves marrons durant l'époque coloniale.
JEREMIE
Chef-lieu du département de la
Grand’Anse.
La cartographie de Jérémie |
Jérémie et ses contrastes
Vue aérienne de la ville de Jérémie |
Jérémie,
qu’on atteint plus commodément par avion que par la voie maritime ou la voie
terrestre, est bâtie en demi-cercle aux pieds des hautes collines verdoyantes
du Bas Fond Rouge, dernières rampes orientales de la chaine des Castaches. Les
maisons s’étagent en gradins, sur le flanc des collines.
La ville est formée de deux zones bien
distinctes : la Basse Ville et la Haute Ville et, les jouxtant, le Vallon
du Fond Augustin. La partie basse est peu étendue et ne comporte que quelques
rues. Elle est le siège d’un trafic commercial intense et varié. La Haute Ville
est un plateau de forme rectangulaire, allonge du nord au sud. S’y sont
établis, les bureaux administratifs, les tribunaux, la police, la prison,
l’hôpital. Contrairement aux rues de la Basse Ville, longues et étroites,
celles de la Haute Ville sont larges et praticables en toutes saisons.
Cité administrative de Jérémie à Bordes |
Au-delà de la Haute Ville,
s’étendent deux grands quartiers résidentiels : Bordes et Rochasse. De
spacieuses et confortables villas agrémentées d’admirables jardins et ombragées
d’arbres aux riches frondaisons s’y succèdent. Parmi elles, l’Evêché, d’une
architecture simple et fonctionnelle. De là, on contemple, sur fond bleuâtre de
l’immense océan, le panorama de la blanche cité piquetée du teint rouge de
quelques toitures. Dans la banlieue, Sainte-Hélène offre le spectacle de ses
maisonnettes sordides ou vit une population laborieuse mais démunie.
Les maisons de la basse ville |
Sauf à la Grand’ Rue ou s’alignent des édifices à arcades d’une
belle prestance, la plupart des immeubles de la Basse et de la Haute Ville sont
du style classique des anciennes maisons coloniales. Ils sont de plus en plus
remplacés par des immeubles en béton, pas du meilleur goût. A la rue
Saint-Léger subsistent encore quelques maisons de style gingerbread relevées de
touches créoles.
Vue partielle de la place Dumas |
L’autre place, jadis très affectionnée des Jérémie, la place de La Pointe, sur la langue de terre qui s’avance sur la mer, a
aujourd’hui perdu tout le charme qui avait fait sa célébrité.
L'éblouissement baie de Jérémie, objet de tant d'attention |
Le
port est peu protégé et seul le côté nord offre un mouillage plus ou moins sûr
en raison de la profondeur de ses eaux. Dans la baie, aucun abri contre les
vents capricieux. Les récifs qui affleurent au nord-est rendent périlleux ce
secteur de la baie. Pendant l’hivernage, les raz de marée qui se forment ne
constituent un danger que pour les embarcations qui se sont laissé surprendre.
En revanche, comme tout le sud d’Haïti, le département de la Grand’ Anse est
très vulnérable aux ouragans, dont la saison s’étend de mai à novembre.
Jérémie et sa
région ne comptent pas beaucoup de plages, mais, celles qui existent sont un
attrait pour les yeux … et les baigneurs : plages de Gommier, de la Guinaudée
est sur la Grande Cayemitte, l’île la plus importante de l’archipel des
Cayemittes aux 59 îlots, émergeant du canal de la Gonâve, face à Jérémie, la
superbe plage d’Anse Blanche.
L'Anse d'Azur au rivage doré et aux eaux turquoises |
L’Anse d’Azur, à quelques kilomètres de la ville, est la plus réputée des
stations balnéaires de la région jérémienne. Le rivage de sable doré que
surplombent des rochers abrupts ou de petites falaises tapissées de lichen ou
de lierre, côtoie une mer toujours bleue.
La
rivière de la Grand’ Anse qui prend sa source dans la chaîne de la
Hotte, occupe, grâce à l’apport de nombreux affluents, au volume de son débit
et à la longueur de son cours, la troisième place en importance après
l’Artibonite et les Trois-Rivières de Port-de-Paix. A son embouchure, à l’est
de la Basse Ville, une profusion d’oiseaux aquatiques prend leurs ébats.
Jérémie s’enorgueillit du beau pont suspendu érigé en 1949 à l’entrée de la
ville et qui relie les deux rives de la Grand’ Anse. Les rivières de la région
sont réputées pour leur limpidité et font les délices des excursionnistes.
Ce
qui capte l’attention quand on parcourt la campagne jérémienne, c’est la
luxuriance de la végétation et la verdure qui s’étale partout : verdure
des plantations, des paysages. Au nombre des campagnes les plus visitées et les
plus prisées, Buvette, la Passe, la Digue, Kanon, la Source, Testas-sur-Mer, tiennent la première
place.
L’habitation Madère, une des plus pittoresques d’Haïti, située dans la
section communale de la Basse Guinaudée, est le lieu où naquit, le 25 mars
1762, Thomas Alexandre Dumas,
père de la lignée des Dumas. Les sites de la Guinaudée sont prodigues en
panoramas merveilleux et grandioses.
Thomas Alexandre Dumas |
L’environnement
de la ville est pauvre en cavernes dignes d’intérêt. La grotte la plus importante,
la Voûte Laforest, du nom de
l’habitation où elle se trouve, s’élève en arcades à 45 pieds de haut. De
bizarres stalactites et stalagmites s’y profilent. L’accès est difficile et
l’humidité incommodante.
Des fortifications de l’époque coloniale, il ne reste que des ruines. Au morne Bergenier, qui domine la rade, s’élevait la Batterie d’Estaing. Sous l’administration haïtienne, elle devient le Fort Télémaque. Plus près de la ville, dans le voisinage des anciennes casernes de l’armée, la Batterie de l’Anse avait pour mission de surveiller l’entrée du port. Sur le promontoire de la Pointe, se dressait le Fort La Pointe qui croisait ses feux avec ceux de la Batterie d’Estaing. De sa nombreuse artillerie, seuls ont survécu quelques canons presque enfouis dans le sol et qui servent aujourd’hui de sièges aux promeneurs et le « Madan Brise », grosse pièce de 90, installée dans le fort en 1869, par Brice Ainé, chef du 1er corps d’armée du Sud en guerre contre Salnave.
Anaise Chavenet et Ketly Mars posant sur le canon du fort de Marfranc lors de leur tournée au festival national de la poésie |
La pêche est l'une des activi tés économiques de Jérémie |
Sur ce territoire fertilisé par l’abondance des pluies, s’épanouit une grande variété d’arbres fruitiers. En ce qui concerne la mangue, on n’en compte pas moins de 22 espèces différentes, et parmi les plus renommées, la saraphine, le zabricot, la cannelle et le camphre. L’igname de France, le couche-couche, le beurre frais, le fromage à la crème, le sirop miel sont excellents. Le « konparet », la friandise spécifique de la Grand’ Anse, est apprécié de tous.
La fontaine de Ti-Amélie s'est asséchée, mais ses lar mes ne cesseront de couler. |
La vie religieuse est animée par l’Eglise Catholique et de nombreuses confessions protestantes, dont la plus ancienne est l’Eglise Wesleyenne. Sur la place Dumas, se dresse l’église paroissiale qui, avec l’érection de la Grand’ Anse en diocèse, en 1972, est devenue cathédrale. L’actuel édifice remplace l’ancien temple incendié en 1874. En 1879, un crédit de 30.000 gourdes voté par les Chambres permit de mettre en train sa reconstruction. Les travaux ne prirent fin qu’en 1901. Dédiée à Saint Louis, roi de France, l’église de Jérémie est remarquable par ses robustes contreforts et par la superbe rosace qui rayonne sur sa façade. Depuis quelques années a été entamée, proche de l'Evêché, la construction d’une nouvelle cathédrale de forme circulaire qui promet d’être imposante.
Alix Félix, fondateur de Radio Grand'Anse |
La Cabane offre une vue panoramique sur l'océan ou sur le jardin . |
Trois faits majeurs ont marqué l’histoire de Jérémie : le siège de la ville par les Piquets en 1869 et par l’armée gouvernementale en 1883, et les Vêpres jérémienne de 1963 qui sonnèrent le massacre de familles bourgeoises, par représailles pour la participation de certains des leurs à l’insurrection anti-duvaliéristes du groupe Jeune Haïti.
Malgré ses malheurs, la capitale de la Grand’ Anse est
restée une ville cordiale et hospitalière, d’un charme captivant.
Redeviendra-t-elle cette « cité des Poètes » ou
cette « Athènes d’Haïti », titres dont elle s’était
réclamée dans le passé, pour avoir donné naissance à d’illustres fils, tels que
Linstant de Pradine, Edmond Paul, Edmond Laforest, Etzer Vilaire ?... La renaissance qui s’est amorcée ravive les
espoirs.
La distance de Jérémie à Port-au-Prince est de 224
kilomètres.
Édition et adaptation: Herve Gilbert
Source de référence :Georges Corvington
Jérémie entre la beauté et la poésie HAITI
Édition et adaptation: Herve Gilbert
Source de référence :Georges Corvington
Georges Corvington |
Jérémie entre la beauté et la poésie HAITI
Un
film de Yves Edouard SEVERE
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