Par Max Dorismond
Autant en emportent
l’ignorance et l’idiotie! À seulement y penser, on se désole à l’idée qu’un
cancre puisse se permettre de divaguer comme le cœur lui en dit. L’incompétence
et la crétinerie résultent de la nuit de l’esprit. Si on ne s’entoure de chandelles
pour éclairer nos pensées, on risque d’accoucher sans ambages, de surprenantes
idées saugrenues. Point n’est besoin de répéter à satiété les mêmes rengaines
que nos émotions mises à fleur de peau nous ont inspirées et dictées au gré du
scandale. Transcendons la médiocrité pour chevaucher à contre courant dans une démarche
réflexive à l’envers du décor pour mieux appréhender, en répétant Edouardo
Galeano, « cette insolence nègre qui continue de contrarier les âmes
blanches ».
Les Haïtiens crachaient leur colère, tout le long du pont lors du passage du cortège de Trump. |
Le monde
s’est révolté. Tout a été dit. Aucun qualificatif injurieux n’a été exempté
pour décrire cet hurluberlu
de président. Pour ne pas entonner les mêmes refrains, je me cantonne dans un autre
volet pour signifier cette idée qui me taraude l’esprit depuis la crise de la merde,
mieux connue sous le célèbre « Shithole
countries » de l’éléphant à la crinière jaune.
En effet, je me
suis surpris à deviser sur le sort qu’aurait connu le monde, si, par hasard, Donald
Trump était président des États-Unis dans les années 40, durant la deuxième
guerre mondiale. Sans surprise, Hitler aurait gagné cette
dernière haut la main. Jamais, au grand jamais, Trump
n’aurait bougé le petit doigt pour sauver l’Europe de la géhenne. C’est dans sa
nature, il brûle d’un désir insatiable de se lier à des puissants de ce monde
qui n’en ont cure des droits de l’homme, tels, les Poutine, Xi Jinping,
Duterte, Erdogan, Al-Sissi,
etc… Naturellement, il se serait plutôt associé, comme Mussolini de l’Italie,
et Hiro Hito du Japon, à
l’ogre allemand et attaquerait l’Amérique du sud, les Antilles, Haïti en
premier.
La grande communauté haitienne de la Floride y était cette fois-ci. (Cliquer sur les photos pour les agrandir) |
Ainsi, il aurait
érigé des millions de chambres à gaz, à l’instar du mur mexicain, son éternelle obsession, pour griller tout ce
qui n’était pas de la race aryenne et caucasienne. Même les Juifs, auxquels il
s’attache aujourd’hui, en feraient les frais à cause de leur origine et de leur
faciès. Je les vois déjà, ces fours crématoires aux longues cheminées fumant du
Noir, du Latino, du bronzé, dans l’atmosphère du Nouveau monde. Les deux Néron, celui de l’Amérique, et celui
de l’Europe, heureux de leur plan de décoloration épidermique historique, pour
le bonheur de l’humanité aryenne, « la race des races », se congratuleraient
en jouant du violon, ou au golf, au son
des crépitements des corps démembrés de tous ceux qui n’ont commis qu’un unique
crime, celui de ne pas naître blancs. Autant en emporte la bêtise humaine. Nous
l’avons vraiment échappé belle.
Ah! La nature fait
si bien les choses et ne laisse rien au hasard du chemin.
Un état de fait et
l’inquiétude des riches.
Des centaines de manifestants haïtiens marchant vers le pont de Mar-A-Lago le lundi 15 janvier pour montrer leur désapprobation à Trump à l'encontre de ses propos |
Quand la merde enrichit
les nations et conduit à notre déchéance, quand, au fond du baril, il ne reste
que des déchets, il est facile, très facile, pour les prédateurs de nous
traiter de haut. Par rapacité et concupiscence, ils ont dévié, bousillé l’avenir
de tous les nègres de la terre. Par égocentrisme, ils nous ont dépouillés
jusqu’à l’os. À la naissance de notre jeune nation, par mesquinerie, ils nous ont
égorgés, volés, ruinés jusqu’au dernier centime. Par un racisme crasseux, ils
nous vouent à la géhenne. Du haut de leur mépris, ils nous dévisagent à l'aune
de leur nez.
Non, non, et non
encore, aujourd’hui surtout, je ne vais condamner aucun de mes frères nègres,
qu’ils soient d’Afrique
ou d’Haïti.
Suis aveugle pour cette fois. Ce n’est plus le temps de l’autoflagellation. Je
ne veux point jouer à ce jeu là. Les plus stupides des deux camps ne sont pas
de notre côté. Les nouveaux maîtres du monde parlent à dessein pour nous
inviter à prendre notre trou, pour nous culpabiliser et continuer sans vergogne
leur escroquerie éhontée. Jamais, je ne lancerai la première pierre à mes
frères. Ils sont tous l’objet de cette exploitation innommable depuis bien
avant la naissance du monde moderne. Certains actes de leur couardise, telle la
corruption
débridée, s’ils en sont, résultent des conséquences de cet atavisme grégaire
découlant de leur pressurage à outrance. Ce sont des effets collatéraux.
D’ailleurs, c’est sur leur dos, leurs larmes et leur sang que la richesse du
monde a pris son envol. Aujourd’hui, ils sont de la merde! Soit! Ce sont les
conséquences du pillage effréné, du génocide abject. La nature a horreur du
vide. Il a été rempli.
Le cortège présidentiel, en route vers l'aéroport de Palm Beach, a traversé des centaines de manifestants haïtiens qui criaient leur indignation contre ses propos. |
Trump
s’est trompé d’Histoire en maquillant les mots. Les créateurs de merdiers
devraient être ces psychopathes qui ne jurent que par le dieu dollar. Ces
assoiffés d'espèces sonnantes et trébuchantes, qui foutent le bordel partout de
par le monde, pillent les continents, créent la désolation, la misère, la mort,
la division et la haine partout où leurs intérêts le commandent. Je connais trop
bien l’histoire de ces hypocrites à sourire de serpent à sonnette pour me
laisser ravaler au rang de merde. Ils ont juré de nous abêtir, pour mieux nous
complexer, nous affaiblir à dessein; pour mieux nous sucer, nous désubstantialiser
jusqu’à assécher nos âmes.
Les manifestants brandissaient des drapeaux haïtiens et chahutaient le cortège de Trump lors de son passage. |
De toute façon, même
s’ils nous traitent de moins que rien, au tréfonds de leur âme et
conscience, ils savent pertinemment qu’ils nous doivent tous une chandelle. Et
ils sont condamnés, coûte que coûte, à payer
leur dette le jour venu, malgré leur intimidation. C’est le moins qu’on puisse
dire.
Comme des mort
vivants, les surexploités déferlent par vagues successives sur leur territoire.
Surpris, ils s’énervent et deviennent schizophrènes. Ils n’ont encore rien vu. Les
pauvres réclament leur dû et veulent partager l’usufruit. L’Histoire a une
mémoire. N’essayez pas de la détourner. N’essayez pas de nous endormir. Nous
n’avons pas encore sommeil. Et nous n’aurons jamais sommeil tant que ce
contentieux demeure latent. On les emmerde!
Toutefois, la transhumance
des peuples sur-rançonnés de par le monde est irréversible. Nul ne peut
l’arrêter. Néanmoins, considérons la mauvaise note de Trump
comme un bourdonnement de mouches effarouchées dans une bouche puante, un
chatouillement accidentel qui amuse nos aisselles sans jamais flétrir nos cerveaux. Gardons
l’espoir!
Max Dorismond
Mx20005@yahoo.ca
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