Par:Me Maurice CELESTIN-NOEL
Donald TRUMP s'est grandement trompé et sur Haïti et sur l'Afrique.Son manque de culture ou pour mieux dire son ignorance ne lui a pas permis d'avoir accès à des faits historiques qui lui imposeraient un langage tout autre à parler d'Haïti et de l'Afrique. En tant que Président, au lieu de s'enfoncer dans des niaisages, dans des enfantillages, dans de la "M" dans laquelle il se retrouve jusqu'au cou par sa déclaration idiote et insolante, s'il prenait le temps de faire des lectures sérieuses et enrichissantes, il aurait su que Haïti est la première République noire du nouveau Monde. Qu'Haïti, ce peuple singulier, par la détermination et l'imprévisibilité de ses enfants dans l'action a mis en déroute les troupes de Napoléon BONAPARTE tant redoutées à l'époque.
Donald Trump à la Maison Blanche le 11 janvier 2018
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Donald TRUMP s'est grandement trompé en se mettant en tête
qu'à la place des vaillants bras haïtiens, salvadoriens et africains, il recevra
des norvégiens, des suédois, de niveau universitaire. À vouloir le croire, il
s'enfonce le doigt dans l'œil jusqu'aux orteils. Ces civilisés ne viendront
certainement pas aux États-Unis exposer leur esprit d'élite qui pourrait s'effriter au contact de cet énergumène qui
confond NORWAY et NO WAY, qui n'est même pas capable de réciter une phrase de
l'hymne national de son pays, véritable "master gaffe" qu'il est.
Donald TRUMP s'est profondément trompé... MAIS... À
QUELQUE CHOSE MALEUR EST BON. Donald TRUMP traite Haïti, le Salvador et les
pays africains de "pays-latrines", de pays "fosses d'aisancef". Ses balivernes, ses propos absurdes, son pauvre vocabulaire
ordurier ont fait que son crachât lui est retourné sur le nez. Les critiques pleuvent
et viennent de toutes les directions. Même des membres de son parti. Tous les
secteurs condamnent ses propos irréfléchis et racistes. Il est considéré comme
un homme de bas niveau, inapte, incapable de diriger un pays de l'envergure des
États-Unis. Une honte nationale, un amuseur publique qui alimente le ridicule américain. Son fort est d'opposer la colère, les crises de nerfs à son incapacité à résoudre
les problèmes même les plus simples.
Donald TRUMP a traité Haïti, de "pays-latrines",
de pays "fosses d'aisance". C'est choquant, c'est insultant et cela
fait vraiment mal. Ces mots sortis de sa bouche infecte et insolante sont de
nature à créer un grave conflit diplomatique. Mais venant de lui je recommanderais à ce qu'Haiti lui exprime son mépris. Un mépris souverain. TRUMP
est un cas perdu. Tout le monde le sait. Mais en toute chose, bonne ou
mauvaise, il y a toujours un petit côté positif. Le côté positif dans ce qui
est arrivé est en supplément à ce que disent d'autres voix. Tout le monde est
choqué, blancs comme noirs. Les biens pensants sont secoués et expriment
ouvertement et vertement leur colère, leur indignation. Ils sont nombreux , les
haïtiens à rechercher les responsables de cet affront, de ce camouflet reçu en
pleine face par le peuple haïtien. Tous ils s'accordent à reconnaître que les vrais et premiers responsables sont nos dirigeants qui
excellent dans l'art de mal gouverner et surtout dans l'art de voler en
compromission avec leurs acolytes corrupteurs et corrompus du secteur des
affaires sans oublier les représentants arrivistes de la classe moyenne vivant
dans l'indignité. J'en conviens, et je partage leur idée, leur point de
vue. Cependant, ils sont tellement nombreux à abonder dans ce sens que je
voudrais éviter d'aller sur ce sentier battu en reprenant les mêmes arguments.
D'ailleurs ce n'est pas le moment de s'attarder sur les causes. Elles sont
connues de tous. Je viendrai de préférence, aux fins de surenchérir, avec
l'aspect MENTALITÉ. Une mentalité à changer.
Beaucoup d'haïtiens se croient
différents des autres. Et les critères de différenciation sont nombreux. Le pouvoir économique
en est un. Les qualités intellectuelles ou mieux la scolarisation en est une autre. Mais l'appartenance sociale et les teintes épidermiques sont les
principaux. Plus on a la couleur de la peau qui rappelle celle des blancs, plus
on se croit supérieur. Plus on se croit autoriser à mépriser les déshérités du sort que l'on appelle
péjorativement " zoulous, " "nèg nwa" "nèg bwa"
" nèg santi fò " etc...
À côté de la question de mentalité qui est un réel frein à l'union de la
population, union indispensable à une concentration de forces au sein du corps
social, il y a surtout l'absence d'une volonté à saisir les opportunités. Du
moins de bien les utiliser. Que d'opportunités avons nous ratées? N'allons pas
trop loin. Bornons nous sur la lisière de la fin de l'occupation américaine. Nous sommes sortis d'une occupation
féroce et dégradante. Cette fin de férule nous a t-elle unis? NON. Elle nous a
conduit de préférence vers une pseudo-apartheid. L'élan anti LESCOT a renversé
cet ordre inacceptable et le soleil a brillé des rayons de l'estimisme. Le peuple
haïtien avait repris goût à la vie et s'illusionnait même. Les bottes de Paul Eugène
MAGLOIRE rapidement ont piétiné cet espoir de quelques mois et c'était l'ère du
militarisme qui nous a conduit vers le duvalierisme infernal. Le peuple haïtien
a subi dans le silence et la résignation ces années amères et finalement la
conscience nationale s'est réveillée d'un sursaut surprenant. La lutte pour le départ de Jean Claude
DUVALIER était générale. Nombreux des partisans du régime rentraient dans la bataille. Au COURRIER, l'hebdomadaire de Jean L. THEAGENE, je
me souviens, puisque je faisais partie de l'équipe, on recrutait des
"plumes" tenues par des mains qui pourtant travaillaient dans la
cuisine de Jean Claude DUVALIER. Tout pour dire que le gouvernement était
moribond au point qu'on avait l'impression que même Jean Claude DUVALIER ne
voulait plus de son pouvoir. Le pays debout comme un seul homme a forcé Le
Président à vie, disons de préférence, le Président "mort vivant" à décamper et à
prendre le chemin de l'exil.
Nous avons fait 86. Une belle opportunité. Mais
grosse tempête dans un petit verre d'eau. Feu de paille. Bamboche démocratique
qui a abouti à la catastrophe lavalassienne. Le pédant Jean Bertrand ARISTIDE a
utilisé le pouvoir pour construire sa richesse et enfoncer le peuple dans la
misère et la division. Nouvelle opportunité manquée. Opportunité perdue.
Débâcle. Incertitude. Ingouvernabilité. Descente aux enfers. Égarement. Entre
temps, vint le terrible tremblement de terre de 2010. Une excellente occasion
pour l'haïtien de solidariser dans le malheur. La cloche de l'union nationale
avait sonné. On croyait dur comme fer qu'enfin les fils du pays saccagé qui
avaient essuyé leurs larmes chacun sur l'épaule de l'autre allaient trouver un
terrain de fraternité mais il n'en fut rien. Comme il n'en fut rien suite à la
grande marche anti sida qui avait fait trembler le BROOKLYN BRIGDE DE NEW YORK CITY.
N'en sera-t-il encore rien de ce crachât lancé sur le
visage de tous les haïtiens indistinctement, sans considération de couleur, de
classe sociale, de richesse, par Donald TRUMP? Je suis impatient de voir l'union
indéfectible que va créer le propos injurieux, vexatoire, blessant, humiliant,
raciste, négrophobe sorti de la bouche infecte du Président américain et
adressé au peuple haïtien. Administré avec rage par le KU KLUX KLAN Donald TRUMP. Verra-t-on nos blancophiles reprendre leurs mêmes vielles habitudes, de
rabaisser les pauvres gens qu'ils considèrent comme leurs esclaves? ou donneront-ils
enfin une chance à ces frères et sœurs laborieux ayant le sens de la solidarité
familiale. Ces pauvres frères et sœurs obligés d'aller dans tous les coins de la terre chercher paisiblement du travail afin de nourrir leurs
enfants, leurs parents, leurs parentés laissés en Haïti, terre de misère et de
"grands écarts sociaux". Auront-ils un jour un point d'appui chez eux
? Ils ont tout chez eux pour se créer un havre de paix, de joie et de vivre
heureux. Mais malheureusement les gloutons nantis s'accaparent de toutes les richesses qu'ils partagent avec l'étranger et
refusent tout aux enfants de leur grand-mère qui croupissent dans la misère
noire.
Pauvre peuple malchanceux! Pourtant quand l'opportunité lui
est offerte, il fait des miracles. Aux États Unis, il excelle dans le travail
bien fait. Il se distingue par sa force de travailler. Il a le sens de la
propriété. Il a appris à la classe moyenne américaine à devenir propriétaire et ne pas demeurer locataire toute sa vie. Je suis
persuadé que si on offre un point d'appui à ce vaillant peuple, comme disait
ARCHIMEDE, il soulèvera le monde, il fera des miracles.
Que cette nouvelle opportunité offerte par Donald Trump soit exploitée à fond. Qu'elle soit un bon motif de réconciliation et d'union
pour notre peuple vivant trop longtemps dans la division. En frères ennemis.
Me Maurice CELESTIN-NOEL - LECHAPEAUTEUR
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