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Sunday, April 23, 2017

Guy Philippe veut plaider coupable devant un tribunal de Miami

Guy Philippe veut plaider coupable devant un tribunal de Miami
Vu que l’affaire Guy Philippe avait suscité beaucoup de passion en Haïti et ailleurs, nous avons jugé bon de traduire cet article de Miami Herald qui donnera peut- être une nouvelle perspective au sujet de ce personnage.- (HCN)
Après s’être dérobé à la poursuite des feds [américains]  tout au cours d’une décennie en Haïti, Guy Philippe veut plaider coupable devant un tribunal de Miami…
Guy Philippe a apparemment  épuisé toutes ses manoeuvres  dans sa guerre d’usure qu’il  livrait au gouvernement américain.

Guy Philippe (2004)
L'ancien commandant de la police nationale haïtienne qui avait mené une révolte contre le président de son pays en 2004 et qui a été élu au Sénat l'année dernière a accepté ce lundi de plaider coupable  suite à une accusation liée à la drogue, selon une note  déposée vendredi dernier devant la Cour fédérale de Miami.

Il ne ressort pas clairement  de cette  note si Philippe, agé de 49 ans, plaiderait coupable  de l’accusation principale de contrebande de cocaïne en provenance de Colombie via Haïti-États-Unis ou bien de l’infraction secondaire de blanchiment d'argent.  Ces deux actes d’accusation peuvent être lus dans le dossier d'inculpation pris contre lui  en 2005.
L’accusation   de trafic de drogue est passible d’une peine de prison à perpétuité tandis que le crime de blanchiment d’argent peut entraîner une sentence  de 20 ans de réclusion criminelle.
Dans le but d’éviter le risque d'un procès au début de mai et d’une éventuelle condamnation en rapport avec  la principale accusation de contrebande  de drogue, il se pourrait que Guy Philippe  ait accepté  les offres des procureurs fédéraux en plaidant coupable. Vu qu’en échange il recevrait une sentence de plusieurs années au lieu de la prison à vie.  
Zeljka Bozanic, l'avocate de défense de Philippe, a confirmé samedi qu’ « un arrangement favorable est en place» lui permettant d'éviter une condamnation à perpétuité. Elle a refusé cependant  de fournir des détails y relatifs. Le bureau des procureurs fédéraux des États-Unis n'a pas pu être contacté pour des commentaires.

Philippe a toutefois insisté  qu’en tant que sénateur élu , il ne pouvait être poursuivi  par les autorités américaines et que son arrestation le 5 janvier par les agents de l'administration des stupéfiants des États-Unis était un enlèvement. Mais un juge fédéral à Miami a statué contre lui le mois dernier, affirmant qu'il n'était pas encore protégé par l'immunité souveraine  du fait qu’il n’avait pas encore été assermenté lors de  son arrestation à l'extérieur d'une station de radio de Port-au-Prince.

Après ce revers majeur, Philippe, qui avait  au préalable plaidé non coupable,  s’est vu  apparemment contraint de trouver un arrangement avec le bureau des procureurs des États-Unis.

La décision de Philippe de plaider coupable va sûrement décevoir certains législateurs haïtiens, ainsi que des partisans qui  voulaient faire passer son arrestation et son extradition pour une “cause célèbre”. Des partisans avaient protesté contre son arrestation dans sa ville natale de Pestel, dans la Grand’Anse,  devant l'ambassade américaine à Port-au-Prince et devant le palais de justice fédéral de Miami lors de sa comparution en janvier devant le tribunal .

Jovenel Moïse (à gauche) en compa
gnie de Guy Philippe à Jérémie.lors
de sa campagne présidentielle.         
Même le président haïtien Jovenel Moïse avait donné du poids à cette affaire . Bien qu'il n' eût rien dit publiquement au sujet de l'arrestation de Philippe, Moïse, qui avait ouvertement fait sa campagne présidentielle avec ce dernier à ses côtés malgré son statut de fugitif, a récemment nommé un certain nombre de partisans proches de Philippe à des postes clés du gouvernement. Parmi eux: le chef du parti politique de Philippe, Jeantel Joseph, qui avait  instigué  les manifestations devant  l'ambassade des États-Unis et a  reçu par la suite un poste important de sécurité au sein du gouvernement haïtien.

Le mois dernier, le Sénat d'Haïti a passé deux jours à débattre l'affaire de Philippe avant d'approuver avec une majorité écrasante  une résolution "condamnant énergiquement" l’arrestation et la déportation de celui-ci aux États-Unis. Des membres du sénat ont même avancé que son arrestation était une attaque contre la démocratie et la souveraineté d'Haïti, et ont réclamé des excuses publiques du chef de la police Michel-Ange Gédéon et du chef de son unité de police judiciaire, Normil Rameau, que certains partisans de Philippe ont tenté de faire révoquer ce mois-ci en représailles contre l'arrestation.

"Le Sénat a été discrédité", a déclaré le sénateur Joseph Lambert, ancien président de la chambre, le seul à voter contre la résolution de Philippe alors que quatre autres s’étaient abstenus.

Au sujet du changement de plaidoyer de Philippe, Lambert a déclaré que le [grand] corps a commis une erreur en venant à la défense "d'une personne sur qui il  n'avait pas toutes les informations  [et] ... il est allé jusqu'à diminuer l'image de la seule force de sécurité que nous avons dans le pays en demandant au chef de la police de faire des excuses publiques ".

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Guy Philippe ( photo archive 2004)
Philippe est le dernier accusé d’importance dans la lutte  des États-Unis contre la contrebande de cocaïne en Haïti.  Une lutte qui a conduit à l'inculpation de plus d'une douzaine de trafiquants de drogue dont des hauts gradés de la police et  un ancien sénateur haïtien. Parmi eux: on peut citer  Beaudouin "Jacques " Ketant, un narco-trafiquant haïtien qui avait  accusé l'ancien président Jean-Bertrand Aristide d'avoir fermé les yeux sur le commerce de la cocaïne. Ketant initialement avait  été condamné  à 27 ans de prison  aux États-Unis. Il  a été expulsé vers Haïti en 2015, lorsque sa sentence a été réduite de moitié  pour avoir aidé les enquêteurs fédéraux.

Depuis plus d'une décennie, des agents fédéraux, en collaboration avec la Police nationale d'Haïti, avaient  fait au moins 10 tentatives d'arrestation de Philippe: la mise en place de points de contrôle, l’usage des informateurs payants, le lancement d'une opération militaire américaine et une  poursuite à pied au milieu d’une végétation dense pour le perdre par la suite et rentrer bredouille (...)

Une traduction de HCN

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