C’est un
pays de Nègres, il est pauvre et sans voix. C’est un moins que rien. Nous n’en
avons que foutre! Plions bagages et puis bye-bye! C’est l’impression qui nous
reste du jugement et de la pensée à l'intérieure de l’ONU face à Haïti.
Un soldat népalais de la Minustha déverse son choléra endémique dans l'une de nos rivières... |
Treize
années de bêtises, treize années d’échec sur tous les plans. L’île était
naturellement protégée contre le choléra depuis des temps immémoriaux. La
Minustha a violé cette virginité et un cortège de morts est venu hanter sa
mémoire. Les pédophiles, les pédés de la cohorte s'en sont donnés à coeur joie
sur les enfants de la nation. Plusieurs petits sont laissés à des mères
monoparentales souvent très jeunes, à peine sorties de l’adolescence. Sans
coeur, sans souci, sans fard, la MINUSTAH retourne
toute voile déployée vers leur pays respectif avec le sentiment d’avoir, non
pas rempli leur devoir de soldats, mais leur devoir d’hommes en augmentant la
population de l’île. Aucune responsabilité, aucun dédommagement pour ce
mal incurable laissé en partage à ce pays meurtri. Étant les puissants de la
terre, étant la force triomphante, nul Haïtien n’oserait réclamer quoique
ce soit à la Mission. C’est vrai. Et c’était bien leur rêve, sauf que, cinq
âmes charitables se sont mises debout pour dire: « Basta! ». Ce
sont les cinq Prix Nobel qui réclament réparation pour Haïti en déclarant
ceci: « La MINUSTAH est plutôt une continuité de l'occupation
centenaire américaine. « Avec l'échec de la MINUSTAH, […], nous dénonçons que
fermer la Mission sans réparer les dommages provoqués en Haïti n'est qu'une
annonce de pires désastres » Même au sein de l’enfer, il y a parfois un
démon qui pleure pour le bonheur d’un plus mal pris.
Max
Dorismond.
Cinq
prix Nobel exigent de l’ONU le paiement de ses dettes envers Haïti
Adolfo Pérez Esquivel,
prix Nobel de la paix en 1980, Jody Williams, prix Nobel de la
paix en 1997, Betty Williams,
prix Nobel de la paix en 1976, Shirin Ebadi, prix Nobel de la
paix en 2003, et Rigoberta Menchû Tum,
prix Nobel de la paix en 1992, ont tenu à exprimer leur « profonde
préoccupation devant le manque total de justice et d'une réponse réparatrice
contondante et intégrale pour les personnes, les familles et les communautés en
Haïti ». Selon ces militants de la paix dans le monde, « ces Haïtiens ont été
les victimes directes du bilan catastrophique de la MINUSTAH dans le domaine
des droits de l'homme ».
Ce sont des milliers de femmes, des enfants et des
petites filles violées ou exploitées sexuellement, plusieurs d'entre elles
abandonnées avec des enfants sur les bras sans que les soldats de la Mission
reconnaissent leur responsabilité, écrivent les cinq anciens prix Nobel de la
paix dans cette correspondance qui date du 11 avril dernier. « Même le rapport
de l'ONU sur « le nouveau point de vue en face du choléra » reconnaît que le
nombre de personnes mortes, après l'introduction de cette maladie par les
troupes de la MINUSTAH, est très probablement trois fois plus grand que le
chiffre officiel de 9 483, jusqu'à janvier 2017 », poursuivent-ils, fustigeant
au passage l'impunité de ces violations des droits de l'homme, ainsi que la
négation de la responsabilité de l'ONU pendant six longues années qui, selon
eux, continuent de provoquer des ravages au sein du peuple haïtien.
« Avant de
partir, votre prédécesseur [Ban Ki-moon, ndlr] a fait une reconnaissance
publique importante, bien que tardive et partielle, de la responsabilité de
l'ONU », rappellent-ils, soulignant le programme ambitieux lancé par le
Sud-Coréen pour indemniser les victimes, pour éradiquer le choléra et pour
obtenir de l'eau potable et l'assainissement pour 80 % de la population d'Haïti
qui manque aujourd'hui d'accès à ces droits fondamentaux.
«Vous-même avez
dénoncé, cependant, dans le récent rapport sur la MINUSTAH, le manque d'engagement
sur le financement requis », font remarquer les signataires de cette lettre,
estimant qu’il « est urgent donc de changer cette situation où conformément à
leurs propres intérêts, une poignée de pays puissants poussent à la création de
missions dénommées de paix, ils couvrent les frais de la même mission avec des
quotas obligatoires mais ils laissent que la réparation de ces dommages soit
prise en compte par des apports volontaires éventuels.
» S’ils applaudissent la
recommandation formulée par Antonio Guterres pour mettre fin à la MINUSTAH,
arguant ce dont Haïti a besoin, c'est d'une coopération et non d'une tutelle ni
encore moins d'une occupation, par contre, ils dénoncent « ce que l'on
affirmait moqueusement qu'Haïti constituait une menace pour la sécurité
hémisphérique, pour justifier le déploiement d'une mission qui se montrait
plutôt comme un vrai danger pour la sécurité du peuple haïtien».
Selon ces cinq
prix Nobel, la MINUSTAH est plutôt une continuité de l'occupation centenaire
américaine. « Avec l'échec de la MINUSTAH, […], nous dénonçons que fermer la
Mission sans réparer les dommages provoqués n'est qu'une annonce de pires
désastres », soutiennent-ils dans leur correspondance.
« Nous repoussons la
proposition qui s'applique au budget rémanent de la mission pour prolonger
durant six mois la période de fermeture, au lieu de couvrir l'obligation
prioritaire de réparer les violations massives des droits de l'homme par elle
commises. Monsieur le Secrétaire général, il est urgent et indispensable que
l'ONU solde cette dette envers le peuple haïtien, surtout dans un contexte
d'aggravation de la crise systémique que ce pays vit », écrivent les prix Nobel
de la paix.
En s'acquittant du vrai devoir de l'organisation et en résolvant
une partie importante du tort causé en Haïti, spécialement à sa population la
plus vulnérable, concluent-ils, il sera possible de récupérer les principes et
les valeurs qui donnent une raison d'être à l'ONU et d'ouvrir des chemins de
justice et de paix.
Source: Le Nouvelliste
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