Le lauréat du prix Mohamed El Fasi a été annoncé le 26 avril
dernier. Il s'agit d'un Canadien d'origine haïtienne, Samuel Pierre, ingénieur
en technologies de l’information et de la communication.
L’ingénieur en technologies de l’information et de la
communication, Samuel Pierre, est le nouveau lauréat du prix Mohamed El Fasi.
L’annonce en a été faite ce 26 avril 2017 par l’Agence universitaire de la
Francophonie, qui délivre le prix tous les quatre ans.
Samuel Pierre, expert canadien d’origine haïtienne, est professeur titulaire au département de génie informatique et génie logiciel de l’Ecole polytechnique de Montréal. Il est également expert pour l’Organisation internationale de la Francophonie depuis cinq ans.
Samuel Pierre, expert canadien d’origine haïtienne, est professeur titulaire au département de génie informatique et génie logiciel de l’Ecole polytechnique de Montréal. Il est également expert pour l’Organisation internationale de la Francophonie depuis cinq ans.
Avant cela, il a suivi à Montréal des études en
mathématiques-informatique, en sciences économiques, en génie civil et en génie
électrique. Il a déjà été distingué à plusieurs reprises, notamment par
l’Institut canadien des ingénieurs. Il est également membre de l’Ordre du
Canada.
Par ailleurs, Samuel Pierre est l’un des fondateurs et président
du Groupe de réflexion et d'action pour une Haïti
nouvelle, dont l’objectif est « de formuler des propositions
concrètes aux instances concernées par la reconstruction d'Haïti, en se basant
sur des réflexions menées selon une approche participative, en mettant à
contribution les expertises et sensibilités disponibles tant à l'intérieur qu'à
l'extérieur d'Haïti. »
Le prix Mohamed El Fasi a été créé il y trente ans, en 1987, en
hommage à l’un des membres fondateurs de l’Agence universitaire de la
Francophonie. Il récompense le travail d’une personnalité marquante des réseaux
de la Francophonie, indique l’agence.
Samuel Pierre : s'intéresser aux retombées de la science sur la
vie concrète des gens
TV5Monde
: Quel est l'objet de vos recherches ?
Le point central de mon travail, dans lequel je suis spécialisé,
est la gestion de la mobilité dans les réseaux mobiles. En termes simples, cela
signifie que lorsque nous appelons quelqu'un avec un cellulaire, il faut le
retrouver là où il se trouve sur la planète, pour pouvoir établir la
communication téléphonique. Mon travail de recherche consiste à mettre en place
des algorithmes et des protocoles de communication qui permettent de retrouver
cette personne-là et d'établir le contact.
A coté de cela, je travaille sur le développement d'applications
et de méthodes pour exploiter des infrastructures mobiles, et sur le
télé-apprentissage, e-learning en anglais, pour permettre aux gens d'apprendre
à distance sur les infrastructures technologiques.
TV5Monde
: Que doit vous apporter ce prix ? Il est doté de 15000 euros.
Pensez-vous les utiliser pour vos recherches ?
Ce prix souligne mon travail de chercheur, mais couronne l'ensemble
de ma carrière et comporte plusieurs aspects. Il y a la recherche, qui est
l'aspect le plus important, mais il y en a d'autres comme l'implication, le
travail de coopération et de développement... Et je suis très impliqué dans le
développement. Je suis le scientifique qui s'intéresse aux retombées de la
science sur la vie concrète des gens.
A ce titre, j'ai plusieurs projets, dont l'un qui me tient
particulièrement à cœur en Haïti, mon pays
d'origine. Il s'agit d'une cité du savoir.
C'est un projet très ambitieux où nous voulons, sur un même espace, regrouper
un centre d'excellence universitaire et un complexe scolaire avec un centre de
la petite enfance ainsi que des écoles primaire, secondaire et d'enseignement
professionnel, un secteur de service comprenant un incubateur d'entreprises,
une résidence pour les étudiants et pour les professeurs, du service à des
entreprises, un centre sportif. Plus un quatrième secteur, agricole.
Ce projet va s'échelonner sur
plusieurs années. Il a d'ailleurs déjà démarré et il occupe une
bonne partie de mon énergie à la fois physique et mentale.
TV5Monde
: Existe-t-il une réalité de la science francophone ?
Pour moi, il n'y a pas une science francophone. Il y a une science tout court, portée par des personnes qui ont des langues d'appartenance très diverses. Si des fois, nous choisissons de publier des articles en anglais, c'est peut-être pour des exigences d'exposition des travaux et d'une meilleure circulation des idées. Mais celles-ci sont portées par des personnes qui sont elles-mêmes porteuses d'une langue.
Pour moi, il n'y a pas une science francophone. Il y a une science tout court, portée par des personnes qui ont des langues d'appartenance très diverses. Si des fois, nous choisissons de publier des articles en anglais, c'est peut-être pour des exigences d'exposition des travaux et d'une meilleure circulation des idées. Mais celles-ci sont portées par des personnes qui sont elles-mêmes porteuses d'une langue.
Dans mon cas c'est le
français. Je vais très régulièrement
à des conférences où c'est l'anglais qui est la langue d'usage, mais à part les
moments de présentation, les échanges se font dans les langues qui conviennent
aux personnes. Dans mon cas, c'est le français. C'est donc une combinaison. Il
y a des langues d'origine que nous sommes a priori portés à utiliser dans la
vie quotidienne. Mais quand vient le moment d'étendre le champ de partage à
l'échelle de la planète, nous convenons qu'il y a des langues qui s'y prêtent
mieux et nous les utilisons. Elles deviennent des langues d'usage pratique.
C'est une commodité pour faciliter la parole à plus d'un nombre.
Source : tv5monde
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