L’inauguration
de l’installation du site de l’ISTEAH (L’Université en ligne), dans la
Grand’Anse, se tiendra à Jérémie le vendredi 22 août 2025, de 16h à 18h.
Voilà le lien
ZOOM : https://us02web.zoom.us/s/82206915609
Il y a 50 ans de cela, certains compatriotes et moi avions traversé les frontières de l’Amérique avec les bagages minces et des rêves pleins la tête. La modernité de l’époque s’offrait à nous, et nous étions plus ou moins satisfaits. Cependant, l’absence de comparaison avec notre chez-nous venait, dans notre réflexion, endiguer cette jubilation primaire au point de troubler notre sommeil.
Le temps s’est écoulé. Nous étions juges et gérants d’estrade à la fois pour dénoncer les lacunes de notre sous-développement en maudissant tous ceux qui étaient aux commandes, là-bas. En faisant le tour de la basse-cour, mille projets sans lendemain étaient demeurés lettre morte, et le pays s’étiolait à petit feu, faute d’acteurs sérieux et honnêtes pour se mettre au gouvernail.
Violence, corruption, crimes, une trilogie de maux et leurs charges émotives venaient chambouler notre méditation au quotidien à la recherche de la cause à éplucher, à extirper, pour trouver un semblant de civilisation dans ce marché de dupes. Hélas, les raisons étaient légion et titanesques à défigurer le diable.
En dépit de tout, nous avions pointé la méconnaissance, l’analphabétisme et l’ignorance comme les principaux facteurs de l’empoisonnement du corps social. Entre autres solutions, avons-nous choisi de mettre l’accent sur l’aide à l’apprentissage de tous ceux qui veulent terminer des études avancées sans laisser leur patelin. Une nouvelle façon de joindre l’utile à l’agréable. Haïti a souffert cruellement de cette carence. Et les mécréants qui restent à demeure occupent entretemps le haut du pavé par la force du nombre, obligeant les natifs à marcher pieds nus sur les braises de l’enfer.
Trouvant dans le projet du
GRAHN et de l’ISTEAH l’instrument idéal de développement humain, nous avons
invité nos compatriotes malchanceux à s’accrocher à cette bouée de sauvetage
avec l’assurance, qu’à long terme, nous pourrons souligner à l’encre rouge que
nous avions fait notre devoir filial pour cette terre qui nous avait tant donné
malgré tout.
En effet, point n’est besoin de déblatérer sur ces sœurs et frères oubliés dans le pays désappointé, avec une éducation moyenne et sans avenir. Allons à l’envers du décor. Avec le téléapprentissage, le cellulaire, l’Internet, l’énergie solaire, l’Université sera amovible pour tout un chacun et facilitera le dialogue entre tous aux fins d’extraire certaines communautés trop engluées dans les oripeaux d’un passé d’inégalité et de résignation.
Une fois le secondaire terminé, juste à titre d’exemple, l’intéressé pourra opter pour une future profession débutant avec un diplôme universitaire en technologie (DUT), une licence en sciences ou un diplôme d’ingénieur, avec l’opportunité de s’offrir une maîtrise ou un doctorat sans laisser sa région limitrophe, comme autrefois. En fidélisant l’individu formé et instruit à son milieu, on fera œuvre qui vaille pour la zone, pour tout le territoire. Ce sera un plus à ajouter au cadran de la résurrection de notre nation dénaturée.
Le confrère négatif va spéculer sur la carence d’emploi pour le diplômé. Ne l’écoutez pas. L’individu cultivé a plusieurs cordes à son arc. Il peut devenir entrepreneur et sera préparé en conséquence. Avec l’Internet, il peut commencer par opérer à distance et offrir sa prédisposition à toute entité intéressée. Le monde est à ses pieds, il n’est pas analphabète. Et c’est là le moindre mal!
Aujourd’hui, par le télétravail, on peut habiter au nord du globe et bosser pour le sud. L’essentiel, c’est de maîtriser une profession. Juste en pensant à ce dénouement proactif, on peut discerner tout le tort que les imbéciles patentés d’hier avaient causé à Haïti en fermant toutes les écoles en 1825, pour ankyloser la mémoire du peuple et l’empêcher de s’organiser. On peut voguer plus loin encore dans ce raisonnement. Si le diplômé désirait émigrer vers un ailleurs plus prometteur, ce serait son droit inaliénable. Néanmoins, il n’arrivera pas les mains vides dans son pays d’adoption. On ne l’accusera pas non plus de mangeur de chiens des voisins.
Toujours à titre d’exemple, aujourd’hui ou dans 4 ans, à l’heure de l’Intelligence Artificielle (IA), un ingénieur en robotique ou un ingénieur roboticien1 frappe à la porte de Trump, on devra lui dérouler le tapis rouge. Ce sera ainsi dans le monde à venir. Ces derniers seront la perle rare recherchée du futur. Le système en aura besoin en masse. Il revient à l’ISTEAH, à titre de catalyseur, de les éduquer par grappes. Le racisme, l’outil des hypocrites, n’existera point pour cette catégorie de professionnels.
Et là encore, si le pays,
un de ces quatre, pouvait bénéficier de l’aide ou d’un coup de pouce d’un gouvernement
haïtien, nationaliste, patriote, compétent, instruit et nullement corrompu, qui
accorderait des milliers et des milliers de bourses d’études pour « former nos jeunes concitoyens » dans la
science de l’avenir, nous finirions par produire un Alain Peyrefitte pour
écrire « Quand Quisqueya se réveillera… 3 ».
En attendant, plaçons toute notre confiance dans le dessein du GRAHN2 et de
l’ISTEAH4 pour nous conduire vers la terre promise. C’était notre rêve à tous, bien avant de traverser les frontières de l’exil : trouver le chaînon manquant à Haïti après plus de 200 ans d’histoire. Bienvenue ISTEAH! La Grand’Anse te salue.
Max
Dorismond.
– NOTE
–
1 - Un ingénieur en robotique peut être désigné par plusieurs titres, les plus courants étant ingénieur(e) roboticien(ne) ou ingénieur(e) en robotique. On peut aussi retrouver les termes "ingénieur en automatisation" ou "ingénieur mécatronicien" si son travail est plus axé sur l'intégration de plusieurs disciplines.
2 – GRAHN : « Groupe de Réflexion et d’Action pour une Haïti
Nouvelle »
3 – Alain Peyreffite –
Membre de l’Académie Française avait écrit en 70 un livre prémonitoire
annonçant le développement fulgurant de la Chine : « Quand la Chine
se réveillera, le monde tremblera » Voir mon texte : « STEAH-GRAND’ANSE dans la
correction d’une insoutenable bévue »
4 – ISTEAH : « Institut des Sciences des Technologies et des
Études avancées d’Haïti »
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