Par Max Dorismond
L’inauguration
de l’installation du site de l’ISTEAH (L’Université en ligne), dans la
Grand’Anse, se tiendra à Jérémie le vendredi 22 août 2025, de 16h à 18h.
Voilà le lien
ZOOM : https://us02web.zoom.us/s/82206915609
Le temps s’est écoulé. Nous étions juges et gérants d’estrade à la fois pour dénoncer les lacunes de notre sous-développement en maudissant tous ceux qui étaient aux commandes, là-bas. En faisant le tour de la basse-cour, mille projets sans lendemain étaient demeurés lettre morte, et le pays s’étiolait à petit feu, faute d’acteurs sérieux et honnêtes pour se mettre au gouvernail.
Violence, corruption, crimes, une trilogie de maux et leurs charges émotives venaient chambouler notre méditation au quotidien à la recherche de la cause à éplucher, à extirper, pour trouver un semblant de civilisation dans ce marché de dupes. Hélas, les raisons étaient légion et titanesques à défigurer le diable.
En dépit de tout, nous avions pointé la méconnaissance, l’analphabétisme et l’ignorance comme les principaux facteurs de l’empoisonnement du corps social. Entre autres solutions, avons-nous choisi de mettre l’accent sur l’aide à l’apprentissage de tous ceux qui veulent terminer des études avancées sans laisser leur patelin. Une nouvelle façon de joindre l’utile à l’agréable. Haïti a souffert cruellement de cette carence. Et les mécréants qui restent à demeure occupent entretemps le haut du pavé par la force du nombre, obligeant les natifs à marcher pieds nus sur les braises de l’enfer.
Trouvant dans le projet du GRAHN et de l’ISTEAH l’instrument idéal de développement humain, nous avons invité nos compatriotes malchanceux à s’accrocher à cette bouée de sauvetage avec l’assurance, qu’à long terme, nous pourrons souligner à l’encre rouge que nous avions fait notre devoir filial pour cette terre qui nous avait tant donné malgré tout.
En effet, point n’est besoin de déblatérer sur ces sœurs et frères oubliés dans le pays désappointé, avec une éducation moyenne et sans avenir. Allons à l’envers du décor. Avec le téléapprentissage, le cellulaire, l’Internet, l’énergie solaire, l’Université sera amovible pour tout un chacun et facilitera le dialogue entre tous aux fins d’extraire certaines communautés trop engluées dans les oripeaux d’un passé d’inégalité et de résignation.
Une fois le secondaire terminé, juste à titre d’exemple, l’intéressé pourra opter pour une future profession débutant avec un diplôme universitaire en technologie (DUT), une licence en sciences ou un diplôme d’ingénieur, avec l’opportunité de s’offrir une maîtrise ou un doctorat sans laisser sa région limitrophe, comme autrefois. En fidélisant l’individu formé et instruit à son milieu, on fera œuvre qui vaille pour la zone, pour tout le territoire. Ce sera un plus à ajouter au cadran de la résurrection de notre nation dénaturée.
Le confrère négatif va spéculer sur la carence d’emploi pour le diplômé. Ne l’écoutez pas. L’individu cultivé a plusieurs cordes à son arc. Il peut devenir entrepreneur et sera préparé en conséquence. Avec l’Internet, il peut commencer par opérer à distance et offrir sa prédisposition à toute entité intéressée. Le monde est à ses pieds, il n’est pas analphabète. Et c’est là le moindre mal!
Aujourd’hui, par le télétravail, on peut habiter au nord du globe et bosser pour le sud. L’essentiel, c’est de maîtriser une profession. Juste en pensant à ce dénouement proactif, on peut discerner tout le tort que les imbéciles patentés d’hier avaient causé à Haïti en fermant toutes les écoles en 1825, pour ankyloser la mémoire du peuple et l’empêcher de s’organiser. On peut voguer plus loin encore dans ce raisonnement. Si le diplômé désirait émigrer vers un ailleurs plus prometteur, ce serait son droit inaliénable. Néanmoins, il n’arrivera pas les mains vides dans son pays d’adoption. On ne l’accusera pas non plus de mangeur de chiens des voisins.
Toujours à titre d’exemple, aujourd’hui ou dans 4 ans, à l’heure de l’Intelligence Artificielle (IA), un ingénieur en robotique ou un ingénieur roboticien1 frappe à la porte de Trump, on devra lui dérouler le tapis rouge. Ce sera ainsi dans le monde à venir. Ces derniers seront la perle rare recherchée du futur. Le système en aura besoin en masse. Il revient à l’ISTEAH, à titre de catalyseur, de les éduquer par grappes. Le racisme, l’outil des hypocrites, n’existera point pour cette catégorie de professionnels.
Et là encore, si le pays, un de ces quatre, pouvait bénéficier de l’aide ou d’un coup de pouce d’un gouvernement haïtien, nationaliste, patriote, compétent, instruit et nullement corrompu, qui accorderait des milliers et des milliers de bourses d’études pour « former nos jeunes concitoyens » dans la science de l’avenir, nous finirions par produire un Alain Peyrefitte pour écrire « Quand Quisqueya se réveillera… 3 ».
En attendant, plaçons
toute notre confiance dans le dessein du GRAHN2
et de l’ISTEAH4 pour nous
conduire vers la terre promise. C’était notre rêve à tous, bien avant de
traverser les frontières de l’exil :
trouver le chaînon manquant à Haïti après plus de 200 ans
d’histoire. Bienvenue ISTEAH! La Grand’Anse te salue.
Max
Dorismond.
–
NOTE –
1 - Un ingénieur en robotique peut être désigné par plusieurs titres, les plus courants étant ingénieur(e) roboticien(ne) ou ingénieur(e) en robotique. On peut aussi retrouver les termes "ingénieur en automatisation" ou "ingénieur mécatronicien" si son travail est plus axé sur l'intégration de plusieurs disciplines.
2 – GRAHN : « Groupe de Réflexion et d’Action pour une Haïti
Nouvelle »
3 – Alain Peyreffite –
Membre de l’Académie Française avait écrit en 70 un livre prémonitoire
annonçant le développement fulgurant de la Chine : « Quand la Chine
se réveillera, le monde tremblera » Voir mon texte : « STEAH-GRAND’ANSE dans la
correction d’une insoutenable bévue »
4 – ISTEAH : « Institut des Sciences des Technologies et des
Études avancées d’Haïti »
Je retrouve avec un immense plaisir et une joie débordante l'écriture de mon ami Max.
ReplyDeleteVoilà ! Dans son article il décrit avec conviction et enthousiasme la nécessité du savoir et sa profonde utilité. C'est réconfortant que monsieur Mandela nous souligne ce que nous devons savoir. Si nos dirigeants au lendemain de notre Indépendance si chèrement acquise par nos ancêtres, avaient compris l'importance de l'instruction générale obligatoire pour ces nouveaux libres, imaginez quel peuple aurait été celui que nous sommes aujourd'hui sous le bicolore Bleu et rouge dont nous sommes si fiers.
Vous savez, quand j'ai lu cette nouvelle disant que T. et sa clique pourraient décider de recoloniser tous les pays incapables de se gouverner tout seul, même l'Amérique Latine et l'Afrique; sous le choc, j'ai pleuré, trouvant cela triste au-delà de toute limite.
Aujourd'hui il n'y a ni sagesse, ni même un semblant de loi pour régir la société. Les pays se disputent à savoir qui sera le plus fort.
Des gens comme mon ami Max, le professeur Samuel Pierre et les autres, nous tiendront toujours éveillés aux problèmes qui secouent la planète. Cheminons derrière eux en essayant de déboucher sur les sentiers de la paix et du progrès.
Un jour Quisqueya se réveillera… j'y crois moi aussi.
Merci Max et félicitations.
JRM.
Ce texte de Max Dorismond est une véritable déclaration d’espoir et de détermination pour l’avenir d’Haïti. En retraçant avec émotion et lucidité le parcours de ses compatriotes, il met en lumière les défis chroniques du pays, tels que la corruption, l’analphabétisme, et l’instabilité. Mais surtout, il insiste sur la force de la jeunesse et des initiatives éducatives, notamment à travers des projets innovants comme le GRAHN et l’ISTEAH, tout en soulignant leur rôle crucial dans la reconstruction du tissu social haïtien. La vision d’un téléapprentissage accessible à tous, utilisant les nouvelles technologies, témoigne d’une approche moderne et pragmatique face aux obstacles. La perspective d’une éducation décentralisée, permettant aux jeunes de se former et de s’épanouir dans leur région, est particulièrement inspirante. Dorismond ne se contente pas de dénoncer, il propose des solutions concrètes et porteuses d’espoir, telles que l’émigration des talents sans leur faire perdre leur identité, ou encore la valorisation des compétences dans un monde en mutation rapide grâce à l’Intelligence Artificielle. Son appel à une gouvernance intègre, patriotique et visionnaire est puissant et mobilisateur. En somme, ce texte est un hymne à la résilience, à la jeunesse et à la foi en un avenir meilleur pour Haïti, et mérite d’être salué pour sa clarté, sa passion et son optimisme lucide.
ReplyDeleteC est ma reflexion Dr Blondel Auguste
ReplyDeleteEn saluant le discernement dans cette analyse édifiante, l'éloquence des propos, et la passion de Max Dorismond pour son pays, j'y vois aussi un appel à contribution des expertises disponibles pour la formation universitaite offerte à l' ISTEAH de GRAHN.
ReplyDeleteEt, pourquoi pas? Cette Haiti nouvelle ne peut se construire qu'avec une contribution véritable, un engagement solidaire de toute la collective. Tout comme la santé, l'éducation et le developpement, c'est l'affaire de tous.
Et, en diaspora tout comme au pays les experts et professionnels de toutes dimensions peuvent apporter main forte et leur juste contribution. Les ouvriers sont peu nombreux, les rangs sont vides, de grâce, ensemble, remplissons-les.
Quisqueya n'est pas un mythe, oui elle peut renaitre avec ses fils et filles s'y on s'y met.
Félicitations Max!
Ton discours est empreint de bon sens, de clarté et d'éclairage. Et, comme toujours
Merci aussi de continuer à nous boulerser et nous entrainer dans ta mouvance salvatrice.
Texte précédent, d'Edith C. Georges.
ReplyDeleteL'ISTEAH fait un excellent travail en essayant de fédérer les cerveaux haitiens à travers le monde et en favorisant l'accès de nos jeunes au savoir.
ReplyDeleteOui,nous y croyons!
ReplyDeleteCe discours du président du comité consultatif ISTEAH, est notre crédo intellectuel pour réveiller les dormeuses et les dormeurs du berceau de la poésie de la Grand'Anse par cette cité du savoir.
Il faut le relire avec une conscience
révisée et étoffée pour attirer les intellectuels en exil vers l’ISTEAH. Oui,
l'ignorance et la paresse intellectuelle sont des vices et non des vertus à contempler.La pensée ouvre des portes au développement multidimensionnel pour fermer les prisons ,effacer la honte de l'analphabétisation et promouvoir une société de relève plus responsable , plus juste et libérée de toutes formes de marginalisation et d'asservissement.
« L’éducation est l’arme la plus puissante que vous puissiez utiliser pour changer le monde. » Nelson Mandela.
Je crois sincèrement que cette vérité peut transformer notre destin collectif. Et aujourd’hui, une étape décisive est franchie : l’inauguration du site de l’ISTEAH à Jérémie, dans la Grand’Anse, marque bien plus qu’une expansion géographique , c’est un appel au retour, à l’engagement, à la renaissance intellectuelle d’Haïti.
Aux Haïtiens de la diaspora et aux intellectuels en exode :
Ce message s’adresse à vous chercheurs, enseignants, professionnels, étudiants ambitieux qui avez quitté le pays avec le cœur lourd, mais le rêve intact. Voici une opportunité réelle, concrète, sérieuse de vous reconnecter à Haïti non pas par la nostalgie, mais par l’action.
L’ISTEAH, en dix ans, a prouvé qu’il est possible de faire de la science, de la recherche et de l’enseignement supérieur de qualité en Haïti, avec rigueur et ambition.
Son modèle unique, décentralisé, appuyé sur la technologie et les partenariats internationaux, est accessible à ceux qui vivent hors du pays mais souhaitent contribuer depuis là où ils sont.
Le nouveau site à Jérémie renforce cette vision : former localement des élites capables de rester, de servir, et d’innover ici.
Pourquoi rejoindre ou soutenir l’ISTEAH ?
Parce que c’est une institution créée par des Haïtiens pour des Haïtiens, sans compromis sur l’excellence.
Parce qu’elle offre des programmes de maîtrise et de doctorat, dans des disciplines où Haïti a besoin de cerveaux solides : sciences, ingénierie, éducation, gouvernance, etc.
Parce qu’elle incarne l’espoir d’un renversement pacifique du destin haïtien par la connaissance.
Un appel à l’action :
À tous ceux qui croient que "partir" ne signifie pas "abandonner", je vous invite à envisager une inscription, une collaboration ou un mentorat via l’ISTEAH.
Étudiants en quête de sens et d’ancrage : osez bâtir votre avenir ici.
Enseignants, chercheurs, experts dans la diaspora : vos compétences ont une place ici.
Entrepreneurs, mécènes, décideurs : investissez dans la seule révolution qui ne détruit pas — celle de l’intelligence.
Conclusion:
L’ISTEAH Grand’Anse est plus qu’un site académique : c’est le chaînon manquant entre l’exil et le retour, entre la parole et l’action, entre le rêve et la réalité. C’est l’appel de la mère-patrie, non pas pour pleurer sur ses ruines, mais pour bâtir ses fondations.
Jérémiennes et jéré
émiens,rejoignez-nous. Contribuez. Étudiez. Enseignez. Inspirez.
Parce qu’Haïti ne renaîtra pas sans ses enfants les plus brillants.
Rév.jhon Steeker Saint-Clair
🇨🇦
Ça
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