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Large mobilisation citoyenne contre la corruption et le pouvoir en place. |
Par
Max Dorismond
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Max Dorismond |
À fréquenter
les arrogants, les voyous, les voleurs, les « aganman », Jovenel avait changé de couleur. Il s’était
métamorphosé en vigie fidèle et obéissante, oubliant son origine pour ne pas
détecter la pelure de banane qu’on avait glissée sous ses pieds. Fragile, il l’était,
fragile, il a vécu en équilibre sur le fil d’un pouvoir « tout neuf » qui l’a ensorcelé et
l’a empêché de voir le désespoir et la tourmente d’une nation aux abois
derrière les arbres cachés par la forêt. Souffrant du « syndrome du cerveau-lent » pour emprunter l’expression d’un compatriote,
il n’a pas su saisir au bond, le beau conseil que je lui avais donné dans un
article, titré : « De zéro à Héros - le dilemme d'un Président ».
Sous la
pression énorme d’une masse humaine debout comme un seul homme, il vient de se
découvrir pour la première fois à l’envers du miroir. Il est descendu de son
piédestal pour comprendre enfin les désidératas de ce peuple bafoué, pour enfin
déclarer qu’il va plonger dans la mare aux crabes pour mettre « sous corde » tous ceux qui
ont trempé leurs doigts croches dans le sirop de Petro Caribe.
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Des milliers de manifestants ont répondu à l'appel de la marche contre la corruption ce 17 octobre. |
Ouf! Il était
temps. Haïti l’a échappé belle. Devant cette masse déferlante qui coule dans
toutes les rues, de partout, comme un fleuve multicolore, rugissant par vagues
successives, Jovenel s’est enfin décidé. Il ne viendra plus nous bercer de ses
stupides poèmes sur la corruption, sur les chèques zombis, sur des contrats en
double…etc, à endormir les bébés. Il n’ira plus à New-York, Miami, expliquer en
pleurnichant à la diaspora compatissante, que le pays croûle sous cinq
maux : corruption, 5 fois corruption! Et voir cette pauvre diaspora crédule
pleurer dans son mouchoir. Oh! Quelle tristesse!
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Président Jovenel Moïse lors de son adresse à la nation le 17 octobre 2018 à Marchand Dessalines. |
Jovenel vient
justement de saisir le mandat qu’il a reçu de ses électeurs : soit de
nettoyer les écuries d’Augias. Les citoyens en avaient marre de ses litanies. Finies
les promesses : « eau-terre-ciel et bras ».
Ils veulent de l’action : « Corde-Remboursement-Jugement-Prison ».
Et, c’est leur unique refrain. Il n’y en aura pas deux.
Face à la
déferlante, une fois réveillé, Jovenel a fulminé : « Tout moun ki itilize kòb Petro Karibe ya, dwe ran Kont ».
« Moun ki pran lajan Petro Karibe yo, dwe remèt li avan yal nan prizon »
Comme une
symphonie, douce à nos oreilles, cette gamme musicale vient adoucir notre
journée et notre appréhension s’est convertie en une valse à quatre temps.
Dansons mes amis, mais pas trop-trop. Les « Bandits légaux » sont
tous de fieffés menteurs. Sous la pression, pour « échapper leur poule », ils peuvent nous endormir une nouvelle
fois avec des sornettes et faire durer la cadence jusqu’en l’an 3000.
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Le peuple demande des explications sur l'utilisation des fonds de PetroCaribe durant les manifestations du 17 octobre 2018. |
Non! La
pression doit continuer et doit être de tous les instants. Allez! Faîtes rouler
les tambours! Nous n’allons pas reculer d’une virgule. Dans les jours à venir,
regardons quels seront les premiers gestes de Jovenel à propos de sa promesse « TOUTE NEUVE ». Les
Petro-tentes sont toujours au Champs-de-Mars. Ne les enlevez pas tant que les
trompettes de la satisfaction ne retentissent sous les murs de Jéricho. Nous
sommes présentement à l’orée du bois. Nous avons entendu des mots. Nous
attendons les actes. Par conséquent, nous n’avons rien à fêter pour l’instant.
Le seul petit
problème des revendicateurs, ils ne savent à qui faire confiance pour contrôler
les gestes de Jovenel à propos de son auto-mandat. Qui va l’entourer? Ils sont
tous en majorité des Petro-voleurs, prêts à couler une nouvelle fois le navire
pour qu’il n’arrive pas à bon port.
L’environnement
de Jovenel est malsain. Ces prédateurs, ces malandrins ne reculeront devant
rien pour saboter la barque. Même la vie de ce dernier est hypothéquée.
Toutefois, ils
trouveront à qui parler: un peuple déterminé, décidé, rêvant d’un leader fort et sans tâche
capable de ranimer ce pays en lambeaux sur toute la ligne; une nation qui ne supporte plus de voir ses enfants humiliés dans tous les ports du monde; une île dont le nom
est synonyme de misérabilisme, de mendicité, qu’un certain président, pour ne
pas le nommer, avait traité de nation de merde.
Oui!
Le temps de l’action a sonné!
Max
Dorismond
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