Femme,
noire, avec des origines asiatiques », a-t-on retenu aux États-Unis à
l’annonce de sa candidature à la vice-présidence aux côtés de Joe Biden. Le
Canada insiste plutôt sur le temps passé par la sénatrice au Québec.
L’expérience
montréalaise de Kamala Harris n’occupe que deux petites pages sur les près de
340 que compte son livre de mémoires publié en 2019, «The Truths we
hold ». Mais à l’annonce mardi 11 août du ticket que Joe Biden entendait
former avec elle pour l’élection présidentielle de novembre, le Québec n’a pas
manqué de s’enorgueillir d’avoir accueilli pendant quelques années celle qui
pourrait bien prendre le chemin de la Maison Blanche.
« Nous
ne pourrions être plus fiers de la diplômée de la WHS Kamala Harris, future
vice-présidente des États-Unis ! », s’est empressée de
tweeter la Westmount High School, une école secondaire sise sur l’île de
Montréal, dans laquelle Kamala Harris étudia de 1976 à 1981.
Après son
divorce d’avec Donald Harris, professeur d’économie à l’université Stanford, la
mère de Kamala Harris, Shyamala Gopalan, une chercheuse spécialisée dans la
lutte contre le cancer du sein, obtient un poste à l’Hôpital général juif de
Montréal, assorti d’une place d’enseignante à la prestigieuse université
McGill. Au milieu des années 1970, Kamala et sa jeune sœur Maya atterrissent
donc au Québec. La future sénatrice raconte, dans «The Truths we hold »,
le choc qu’a représenté ce déracinement pour la fillette de 12 ans qu’elle
était alors :
« L’idée
de déménager de la Californie ensoleillée, en milieu d’année scolaire, pour
aller dans un pays francophone, recouvert de douze centimètres de neige m’était
pénible, c’est le moins que l’on puisse dire. »
Le
changement de climat s’accompagne d’une immersion dans un univers linguistique
quasi inconnu pour la jeune Kamala, sa mère ayant décidé de l’inscrire dans une
école primaire de langue française, à Notre-Dame de grâce, à Montréal. Elle
avoue que les seuls mots de français qu’elle connaissait à l’époque lui venaient
de sa professeur de danse, « demi-plié and up », avait-elle
retenu. « Je me faisais l’impression d’être un canard, écrit-elle
dans ses mémoires, toute la journée dans cette nouvelle école, je
répétais, quoi ? quoi ? quoi ? ».
Une femme
« chaleureuse et charismatique »
Elle dut
néanmoins finir par apprendre quelques rudiments de la langue de Molière et de
Michel Tremblay : l’ancien ambassadeur de France aux États-Unis Gérard
Arraud a confié sur son compte Twitter qu’à l’occasion d’une réception à
l’ambassade, « la sénatrice (m’)avait prouvé qu’elle parlait un
peu le français ». Ce qui participa sans doute au souvenir qu’il en
garde d’une femme « chaleureuse et charismatique ».
Source: Le
Monde
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