Madame Ludovic (Dodo) Chérubin née Clorisse François |
Quand vient le temps de dire adieu à ceux qui nous
sont chers, les mots nous manquent tant la douleur nous laisse sans voix. En
fait, l’être cher qui s’en va, est une partie de nous-mêmes, voire une partie
intégrante de notre être, une partie de nos rêves. Mille questions, à ce
moment-là, nous traversent l’esprit à savoir: pourquoi, lui, pourquoi elle ?
C’est comme si nous devenions très égoïstes.Toutefois,
nous devons nous faire à l’idée que nous tous ne faisons que passer, et
qu’aujourd’hui, c’est la fin du voyage de « Mam Dodo ». Nous n’avons pas deux
choix, nous devons obéir à la loi du destin et accepter le fait accompli,
quelles que soient les circonstances. Prenons nos courages à deux mains pour
cet adieu tant mérité à son égard.
En effet, je laisserai à ses enfants Paula, Jeanine,
Carole , Carl et Yanique, le soin de parler de la mère prévenante, de la mère
dévouée qu’elle fut, mais il revient à moi, comme à d’autres amis qui avaient
fréquenté sa maison, de parler de la tendre et chaleureuse « Tico »
qui nous avait accompagnés tout au long de notre vie d’adolescents et
d’étudiants à Port-au-Prince, dans toutes nos démarches; cette vigilante mère
qui, hier encore, nous gratifiait de ses précieux conseils. Tante Ti Co aimait
la vie et ses enfants pour lesquels elle a sué sang et eau pour faire d’eux ce
qu’ils sont devenus aujourd’hui … et en plus, elle était aussi une vie au
service des autres.
Quand on arrivait chez elle à l’Avenue Magny à
Port-au-Prince, l’accueil chaleureux et l’hospitalité qu’elle offrait étaient
toujours impeccables et cela vous donnait toujours envie d’y retourner.
Je ne puis m'empêcher de songer à nos groupes d'amis
réunis de manière régulière, presque chaque samedi avec son fils Carl, un ami,
pour jouer soit au bésigue, soit au lido ou à l’échec, etc… J’y revois encore
en mémoire le père de « Tico » affectueusement nommé « Père Tirésias » avec sa
cravate au cou, quelle que soit l’heure… toujours prêt à vous remettre à
l’ordre.
Accueillante, disponible et hospitalière, elle se
préoccupait non seulement de nous et de ses propres enfants, Tante Tico
ou « Manm Dodo» se souciait aussi de l’autre humain et pensait que tout un
chacun méritait de vivre à l’image de notre Seigneur.
Sa maison à Port-au-Prince n’était pas une pension,
mais n’était pas non plus trop petite pour héberger ses proches ou ceux ayant
des difficultés de logement en provenance de Jérémie. Voilà, en vérité, des
exemples vivants qui ne se retrouvent pas chez tout le monde, des exemples qui
nous montrent du coup, sa personnalité, son état d’âme et son coeur.
« Man n Dodo » , tu vas nous manquer au point de
vouloir te faire sortir de nos rêves pour t’embrasser très fort. On ne
t’oubliera pas dans nos prières. Nous savons que tu auras une pensée pour nous
lorsque tu seras à la droite de Dieu.
Aujourd’hui, ce n'est qu’un au revoir. Alors, je fais
appel à tout ce qui me reste de courage pour demander à la famille de ne pas
faillir au moment de cette perte.
En guise de consolation et d’apaisement, nous disons,
en ces moments d’indicible douleur, que « Tico
» suit la route que le grand Architecte lui a tracée.
Les yeux levés vers le ciel, nous garderons toujours l’espoir de vivre pas trop
loin de toi, car tes conseils seront toujours présents dans nos pensées. Les
belles choses que tu nous avais apprises pour faire face aux difficultés de la
vie seront toujours à notre portée.
Donc, va en paix, Tico, nous t’aimons et t’admirons
pour ce que tu as été pour nous, ta famille, tes enfants, tes parents et tes
amis.
Herve Gilbert
Orlando, FL. le 26 Juin 2020
No comments:
Post a Comment