Tidjane Thiam, ancien PDG
du Credit-Suisse |
Mon vieux, à l’ère du
coronavirus, comme tu as du temps à perdre et à réfléchir, changeons-nous un
peu les idées, surfons sur un autre registre, qui, j’espère, sera assez
pertinent pour toi ou ta progéniture. Je t’invite à voir le monde et la vie
avec des yeux plus complaisants.
Si tu viens d’un petit
pays comme le mien, en un rapide coup d’œil autour, tu noteras la distanciation
sociale, mesurée sans humanité, à l’aune du nez de quelques détenteurs d’une
dizaine de dollars de plus que le voisin. Cette tendance a pour corollaire,
surtout dans les pays pauvres de langue et de culture coloniales françaises, la
destruction de la motivation dans la psyché de la victime; au point de
l’ankyloser et de détruire, chez elle et ses proches, tout espoir d’une
rédemption, tant elle persiste à penser qu’elle est née pour un petit pain.
Perclus de complexes dans
son pays d’origine, l’homme humilié demeure avec la nette impression que le
monde entier partage les mêmes préjugés de son patelin, et pense que son chien
est déjà mort. Il ne rêve plus à atteindre le nirvana, d’où la perte du goût de
l’effort, du goût de la compétition. Car, si dans son pays d’origine, il était
un minus, allez voir chez l’étranger. C’est une fatale erreur!
Non, mon ami, ces
mesquineries ne se trouvent que dans les petits patelins où le marché de la
chance est mince et réduit à une peau de chagrin. Pour ce, tous les gestes de
mépris autour, qui empestent l’atmosphère, s’appellent de l’intimidation. Ils sont
destinés à casser tes ailes pour t’empêcher de foncer dans le tas, et laisser
la place au premier crétin venu, au premier con pétant venu, qui te
mettra devant le fait accompli, et t’ostracisera ta vie durant.
Si tu évolues à l’étranger,
mon frérot, la compétence sera toujours payante. Ce n’est un problème, ni
d’argent, ni de fortune, ni de nom, ni de couleur, ni de race. C’est une
question de système. En Occident, c’est le capitalisme triomphant qui galope
après le profit. Il ne jure que par le meilleur QI (Quotient intellectuel) trouvé
sur place pour pérenniser la machine et assurer le traditionnel rendement.
Tu es le meilleur parmi
les meilleurs de ton Université! Bien avant que tu termines ton cycle, ton nom
se trouve déjà sur l’agenda de l’entreprise cible. Les professeurs, ou l’institution
en son entier, ont déjà reçu un super chèque pour refiler à ces zélés bienfaiteurs,
connus sous le beau sigle de commanditaires, le nom de cette perle rare,
de ce premier des premiers de classe, que tout le monde s’arrache.
Mon ami, ta chance est là.
Noir, Jaune ou Beige, te voilà super champion de ta classe avec des notes
extra-extraordinaires des meilleures universités. C’est ton intelligence qui
compte, et non ton lieu de naissance et d’origine. Tu es leur étoile de
Bethléem, destinée à emmener tout le troupeau en Judée. En plus de ton grade,
arrange-toi pour maîtriser deux ou trois langues étrangères. L’affaire est dans
le sac. En lisant dans mon livre, « Des mots pour
conjurer nox maux », le
texte : « Trois doctorats à la source d’une réflexion », tu auras
une idée de cet état de fait.
Tidjane Thiam, un Noir PDG dans une Suisse qui n'offre qu'au compte-goutte la résidence ou la citoyenneté aux étrangers. |
Pour corroborer ce que je
viens d’avancer, je t’invite à lire le texte ci-dessous. C’est la réussite d’un
Franco-Ivoirien, Tidjane Thiam, en Suisse. Il a été coiffé du titre de PDG du
plus célèbre temple de la finance helvétique, la banque des riches parmi les
plus riches de la terre : Le Crédit Suisse. Son salaire en
2016 était fixé à 10,2 millions de franc suisse (CHF) par année ou 10,4
millions USD, en plus des frais et des primes de rendement. Un Noir, PDG dans
une Suisse qui n’offre qu’au compte-goutte la résidence ou la citoyenneté aux
étrangers, il faut le faire.
Avec une mère analphabète,
qui a poussé ses 7 enfants à obtenir un PhD (Doctorat) en fin de parcours, voilà
le pouvoir de l’effort et de la persévérance récompensée. Thiam avait fréquenté
« Polytechnique » en France.
Après cette lecture électrisante,
mon frérot, tu reprendras confiance en l’avenir, en visant la lune car, même
en cas d’échec, on atterrit dans les étoiles (Oscar Wilde). Une bourse
d’études tombée du ciel peut faire toute la différence d’une vie, entre la
réussite et la procrastination. Oublie les péteurs de tête à la petite
semaine de chez toi. Devant l’effort savamment orchestré, ils ne feront jamais
le poids. Ce ne serait qu’un mauvais rêve.
Max
Dorismond.
Des messages aussi edifiants que celui-la, c'est bien reconfortant. Que nos jeunes de partout en profitent a la faveur d'une meditation bien soignee.
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