Samuel Pierre |
En
Haïti, il n’y a pas suffisamment de ressources professionnelles et une
connexion Internet haut débit, pour offrir véritablement des sessions de
formation à distance, a réagi l’expert en télécommunications, Samuel Pierre,
également président du conseil d’administration de l’Institut des sciences, des
technologies et des études avancées (ISTEAH), dans un entretien accordé à
l’agence en ligne AlterPresse.
En
cette période de crise sanitaire mondiale, liée à la pandémie de Covid-19 (le
nouveau coronavirus), des dirigeants politiques en Haïti pensent pouvoir
utiliser le télétravail, pour des fonctionnaires, et dispenser des cours à
distance pour étudiantes et étudiantes, écolières et écoliers, dont les classes
sont suspendues depuis le vendredi 20 mars 2020 (après la confirmation, le 19
mars 2020, des 2 premiers cas d’infection au Covid-19).
Or,
la majorité des étudiantes et étudiants, des écolières et écoliers, non
seulement n’ont pas d’accès à Interrnet, mais encore et surtout à
l’électricité, sur le territoire national, en Haïti.
Que
dire des autres éléments d’appoint, comme la disponibilité d’ordinateurs et
autres ?
« La
seule façon réaliste pour y parvenir, c’est d’avoir recours à des professeurs,
hautement qualifiés dans différents autres pays, pour nous aider à réaliser ce
projet et de nous constituer une masse critique bien formée », souligne Samuel Pierre, évoquant les difficultés, auxquelles fait face l’Isteah, pour
offrir des programmes de haut niveau à ses étudiantes et étudiants.
L’autre
contrainte concerne la disponibilité des infrastructures technologiques.
La
qualité de connexion en Haïti n’est pas ce qu’il y a de plus fiable, regrette
le professeur d’université, Samuel Pierre.
Les
étudiantes et étudiants ont certaines difficultés à suivre les cours à
distance, en raison de discontinuité de connexion, si bien qu’ils sont,
parfois, obligés de se contenter d’écouter les cours, en se privant de l’image,
pour améliorer la qualité de la connexion, confie-t-il.
De
plus, les services d’Internet coûtent assez cher en Haïti.
La
connexion Internet, que l’Isteah utilise, pour l’enseignement à distance de ses
étudiantes et étudiants, coûte 1,000.00 dollars américains par mois
(Ndlr : US $ 1.00 = 100.00 gourdes ; 1 euro = 115.00 gourdes ; 1
peso dominicain = 2.00 gourdes aujourd’hui), avec, tout de même, discontinuité
dans le service, relate-t-il.
En
revanche, ce même service d’Internet coute 35.00 dollars au Canada, soit 25.00
dollars américains, poursuit l’expert en télécommunications.
Samuel Pierre combien,
contrairement à l’enseignement traditionnel, la formation à distance exige une
planification beaucoup plus rigoureuse, comme la quantité de devoirs à donner
aux étudiantes et étudiants, les dates des examens, la programmation des cours
à dispenser et un document d’exposé magistral pour chaque séance de cours.
Source :AP
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