Le Haut état-major de
l’armée d’Haïti
1) Général de
brigade Sadrac Saintil, chef d’Etat-major général.
2) Colonel Jonas jean, Inspecteur
général.
3) Colonel Jean-Robert Gabriel,
Assistant Chef d’Etat-major G1/G3.
4) Colonel Derby Guerrier,
Assistant Chef d’Etat-major G2/G4.
5) Colonel Joseph Jacques Thomas,
Secrétaire de l’Etat-major général.
6) Colonel Fontane Beaubien, membre de l’Etat-major personnel du commandant en Chef. |
Le 14 mars 2018, je lisais un document du
gouvernement du Québec sur le « Fonds
des générations ». Il s’agit d’une sorte de réserve monétaire, une
caisse d’épargne gouvernementale
destinée à réduire plus tard la dette de la province aux fins de protéger, ou
mieux, de réduire la charge incombant à la génération à venir, les Québécois de
demain, condamnés à rembourser un passif qu’ils n’avaient pas contracté.
Entretemps, je recevais la liste des officiers commissionnés pour les Forces Armées d'Haïti,
extraite du journal « Le Moniteur »,
confirmant la résurgence réelle et définitive d’un appendice, autrefois très
préjudiciable au flanc du pays.
Automatiquement, un sombre rictus se figea
sur mes lèvres au constat de ce brutal paradoxe. L’un protège et laisse une
chance à sa progéniture, l’autre déploie tout son pouvoir pernicieux pour
affaiblir la sienne. Heureusement, la terre est bien ronde. Si elle était
plate, un côté se serait facilement effondré sous le poids de l’incongruité et
de l’aveuglement volontaire de certains de nos compatriotes.
Malgré les mises en garde, malgré les
solutions existantes et proposées par certains, (lire : « Armée d'Haïti si votre seul
outil... »),
les têtus à idée fixe, n’écoutant que
les « trompettes de Jéricho »,
foncent tête baissée dans le piège tendu pour, finalement, concrétiser, dans du
granit ciselé, le résultat de la fatale équation, à savoir qu’Armée d’Haïti plus
Assassins financiers ne reflètent que la somme d’un endettement illimité de la
nation. Rationnellement, ce corps n’est nullement un générateur de richesse. La
preuve est palpable.
Cérémonie d'installation du Haut état-major des Forces armées d'Haïti
Pour colorer la pilule en rose, toute la
partition des prétextes a été jouée pour endormir le peuple et flatter les plus
naïfs dans le sens du poil : la nouvelle armée fera office de remplacement
de la MINUSTHA, de brigade d’intervention en cas de catastrophes naturelles, de
corps de surveillance de la frontière2, de pôle d’endiguement du chômage…etc.
Foutaises! Un groupe de volontaires rémunérés, et un corps de police renforcé,
sans la logistique de guerre, rempliraient les mêmes tâches et plus, comme
ailleurs dans les autres Antilles. Dans
un contexte de crêve-la-faim, où une masse hideuse ne sait à quel saint se
vouer pour voir se lever le prochain jour, nos gouvernants ont armé leurs
congénères pour lutter contre des moulins à vent.
L’Assassin
financier1 devant la porte de l’ascenseur
Quand un pays, producteur d’armes, vous
conseille et vous convainc de mettre sur pied votre propre armée avec la
garantie qu’il vous supportera économiquement, en payant, de prime abord, les
armes légères, les uniformes, les bottes, les véhicules, les composantes
d’équipements militaires et même le salaire des soldats durant les trois ou
quatre premières années, ce n’est qu’un leurre. L’appétit vient en mangeant.
Plus tard, en dilettante, il vous parlera de ses blindés, ses hélicoptères, ses
frégates, dans le seul but de vous endetter encore plus, pour l’éternité. Il ne
le fait pas pour les beaux yeux de votre peuple. Ce qu’il ne faut pas ignorer, c’est que ce
producteur d’armements a été abordé aussi, en coulisse, par certains groupes
d’intérêts. Donc, il est en service commandé. On le verra ci-dessous. Celui qui
choisit les musiciens peut faire danser qui il veut.
La guerre n’est plus à la mode. Certaines
nations commencent, peu-à-peu, à penser
à se débarrasser de leurs futiles et encombrantes armées. D’autres, plus près
de nous, fusionnent leurs forces. Dans les
siècles antérieurs, le monde en a soupé de la guerre traditionnelle et de ses
souffrances innommables. Les temps ont changé. Malgré certains soubresauts
« commandés » au
Moyen-Orient, Le monde est devenu un village global, et tous aspirent à la
paix. Voilà pourquoi « l’Assassin
financier » vous offrira le Pérou pour vous abonner à la violence.
En vous procurant votre milice tant rêvée,
le « vendeur-prêteur » vous
attend à l’autre carrefour, avec des offres à tiroir. Vous n’avez pas de
casernes ou d’infrastructures militaires pour héberger cette entité, il va vous
les construire à votre guise et à crédit. Viva la vida! Une armée rutilante et
pimpante, des casernes neuves! Haïti ne produit presque rien, n’exporte presque
rien. Avec sa monnaie en déliquescence, sa dette colossale et un chômage
endémique, la pente n’est pas seulement raide, elle est abrupte. Trouvez
l’erreur!
Entretemps, le pays s’enfonce dans une
spirale insondable de dénuement. De nouvelles armes du futur, de plus en plus
sophistiquées se développent, tels les drones, les robots-tueurs... etc. Et vos
généraux, des
anciens tortionnaires expérimentés, remobilisés, en redemandent. Leur force
persuasive sera proportionnelle aux quantités impressionnantes d’armes létales
entre leurs mains. Vous êtes donc condamné à réaliser leurs fictifs besoins,
car ils sont déjà soudoyés par « l’Assassin
financier ».
Le pays aura de la
difficulté à rembourser même les intérêts. Cinquante années plus tard, les
héritiers vont découvrir que la dette de l’indépendance était moins barbare,
moins contraignante que celle d’aujourd’hui. Plus tard, ce sera l’île entière
qu’il faudra vendre pour rembourser, comme Napoléon avait vendu la Louisiane
aux Américains. Les Dominicains en seront preneurs au pied levé et nos frères
seront métamorphosés pour de bon en de véritables esclaves. Mes mânes me le
confirmeront.
Note 1 - : « Les Assassins Financiers sont des professionnels grassement payés qui escroquent des milliards de dollars à divers pays du globe. Ils dirigent l’argent de la banque Mondiale, de l’Agence américaine du développement international (U.S. Agency for International Development – USAID) et d’autres organisations « humanitaires » vers les coffres des grandes compagnies et vers les poches de quelques familles richissimes qui contrôlent les ressources naturelles de la planète. Leurs armes principales :… les élections truquées, les pots-de-vin, l’extorsion, le sexe, le meurtre. Ils jouent un jeu vieux comme le monde, mais qui a atteint des proportions terrifiantes en cette époque de mondialisation ». « Je sais de quoi je parle… car j’ai été moi-même un assassin financier » (John Perkins – Auteur de : Les Confessions d’un Assassin Financier)
Note 2 - :C’est
une frontière poreuse incontrôlable. Chaque jeudi, jour de marché à Dajabon, le
pont entre les deux nations est toujours noir de monde. C’est un va et vient
continuel. La contrebande est florissante. Dans les deux sens, on y traverse
comme une lettre à la poste. Les gendarmes le disent, c’est incontrôlable. Avec
ses 170 000 soldats, La Dominicanie laisse faire. D’ailleurs, elle y trouve son
beurre.
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