Trump et Trudeau affichent leurs différences sur l'immigration |
Le premier ministre canadien
Justin Trudeau a rencontré ce lundi 13 février Donald Trump pour
notamment esquisser un compromis sur le libre-échange mais aussi faire
entendre sa différence, immigration en
tête. C’est le troisième dirigeant étranger reçu par le nouveau président
américain, après la Britannique Theresa
May et le Japonais Shinzo
Abe.
Le
président américain et le premier ministre canadien, qui se sont rencontrés à La Maison Blanche, ont adopté un ton plus conciliant sur la question des échanges
commerciaux entre les deux pays frontaliers. La négociation sur l’Aléna
s’annonce délicate.
C'était le 10 mars 2016. Justin
Trudeau
rencontrait Barack Obama, tout juste
après son élection comme 23e premier ministre canadien . Les
deux hommes avaient ainsi célébré les valeurs communes entre Etats-Unis et Canada , «allié,
partenaire, voisin et ami», selon l'ex-président démocrate. Ce lundi, c'était
au tour de Donald Trump de faire la connaissance du jeune chef du gouvernement
canadien, lors d'une conférence de presse commune à la Maison-Blanche. Et les
deux hommes n'ont exprimé aucune complicité, n'hésitant pas à affirmer leurs
divergences, notamment sur l'immigration et les réfugiés.
«La dernière chose que les Canadiens attendent de moi est que je vienne donner des leçons à un autre pays», a lancé Justin Trudeau, avant d'assurer avec force que son pays entendait poursuivre sa politique d'ouverture sur les réfugiés et être «un exemple positif pour le monde». Rappelant que la Canada avait accueilli près de 40.000 réfugiés syriens sur l'année écoulée, le premier ministre a jugé que cette approche était absolument compatible avec sa volonté de ne faire aucun compromis sur la sécurité. Ce à quoi le président américain, dont le décret migratoire très controversé a été bloqué par la justice et qui a régulièrement pointé du doigt les réfugiés syriens au nom de la lutte contre le terrorisme, a une nouvelle fois revendiqué son approche. «Nous ne pouvons pas laisser les mauvaises personnes entrer. Les citoyens de notre pays veulent cela», a-t-il ajouté, défendant une politique «de bon sens».
«Des millions d'emplois»
Pour
autant, Trudeau et Trump ont adopté un ton conciliant sur la question des
échanges commerciaux entre les deux immenses pays frontaliers. Sur le
libre-échange, le président américain s'est d'abord efforcé de rassurer son
voisin du nord sur la renégociation à venir de l'Accord de libre-échange
nord-américain (Aléna), assurant que sa principale source de préoccupation
était le Mexique. «Nous entretenons des relations commerciales exceptionnelles
avec le Canada», a-t-il affirmé, évoquant la nécessité de simples
«ajustements». La situation avec le Canada «est beaucoup moins grave que ce qui
se passe à la frontière sud», a-t-il ajouté, évoquant des échanges «extrêmement
injustes» avec le Mexique.
Les
liens économiques entre les deux immenses pays, qui partagent la plus longue
frontière au monde entre deux États, sont extrêmement denses: trois quarts des
exportations canadiennes sont destinées au voisin du sud et le Canada est la
première destination à l'export de 35 États américains. Fervent partisan du
libre-échange, Justin Trudeau a lui inlassablement souligné la nécessité de
garder une circulation sans accrocs des biens et des personnes entre les deux
pays car «des millions d'emplois» en dépendent, des deux côtés de la frontière.
Ivanka Trump à côté de Trudeau |
Ivanka Trump a participé ce lundi, en compagnie de son père Donald Trump, à
une table ronde à la Maison-Blanche en présence du premier ministre Justin
Trudeau, centrée sur la place des femmes en entreprise.
«C'est un honneur d'être ici», a déclaré la femme d'affaires de 35
ans, assise à la gauche du dirigeant canadien et en face de son père, sur une
vaste table rassemblant des femmes dirigeantes d'entreprise.
Mère de trois jeunes enfants, Ivanka Trump, qui a créé une
ligne de vêtements et d'accessoires, est très proche de son père qui ne tarit
pas d'éloges à son égard. Elle est mariée à Jared Kushner, ex-promoteur
immobilier de 36 ans, qui est aujourd'hui un proche conseiller de Donald Trump.
L'arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche a soulevé de
très nombreuses questions sur l'absence de frontière claire entre ses affaires
- et celles de sa fille - et ses fonctions politiques. Les interrogations ont
été encore renforcées par son refus obstiné de publier sa déclaration d'impôts.
«Nous devons faciliter l'accès au capital pour les femmes
entrepreneuses», a souligné le président des Etast-Unis, assurant qu'il avait
embauché de nombreuses femmes à des postes de responsabilité lorsqu'il
dirigeait son groupe immobilier et qu'elles étaient «phénoménales».
M. Trump a par ailleurs souligné à l'adresse de Justin Trudeau qu'il avait
«beaucoup de respect» pour son père, Pierre Elliott Trudeau, qui fut également
premier ministre du Canada.
Malgré
les divergences, Justin Trudeau a offert à Donald Turmp une photo en noir blanc
où on le voit avec son père, Pierre Elliott Trudeau, à New York, en 1981. «Je
suis très heureux d'être ici aujourd'hui avec le premier ministre Trudeau dont
je connaissais le père pour lequel j'avais beaucoup de respect», a néanmoins
déclaré le magnat de l'immobilier, au début d'une table ronde centrée sur la
place des femmes en entreprise.
Sources : Etienne Jacob, AFP agence
Ivanka
Trump présente pour une réunion de femmes d'affaires
Une courtoisie de France Info
Trump et Trudeau durant leur
conférence de presse conjointe
Une courtoisie de PBS
Une courtoisie de PBS
Une courtoisie de France Info
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