Barack Obama a appelé vendredi l'Amérique à la lucidité, sur le racisme comme sur les armes à feu, dans un discours au rythme enlevé qu'il a conclu en entonnant le chant chrétien "Amazing Grace", repris avec ferveur par des milliers de personnes.
Président Obama a invité ses concitoyens à ne pas éluder les vérités qui dérangent et chante "Amazing Grace" à la fin de la cérémonie. |
Au coeur de la ville meurtrie de
Charleston (Caroline du Sud), le "pasteur président", comme l'a
surnommé l'un des intervenants, a rendu hommage au pasteur Clementa Pinckney,
figure de la communauté locale, "un homme de Dieu, un homme qui croyait à
des jours meilleurs".
Cette terrible tragédie "nous a
permis de voir là où nous étions aveuglés", a lancé M. Obama évoquant à de
très nombreuses reprises la grâce de Dieu.
Président Obama saluant la famille du Pasteur Clementa |
- "Douleur trop longtemps
ignorée" -
Evoquant les poches de pauvreté dans
certains quartiers noirs, les inégalités devant la justice ou encore les
restrictions au droit de vote dans certains Etats, M. Obama a appelé à ne pas
s'en tenir seulement à quelques "gestes symboliques".
Très attendu sur ce sujet, il a aussi
évoqué "la douleur trop longtemps ignorée" provoqué par la drapeau
confédéré chez tant de nos concitoyens.
Avec ses treize étoiles rouges, blanches et bleues, ce drapeau est le symbole de l'héritage du Sud pour ses partisans, et celui du racisme, de l'esclavage et de la théorie de la suprématie blanche pour ses détracteurs.
Avec ses treize étoiles rouges, blanches et bleues, ce drapeau est le symbole de l'héritage du Sud pour ses partisans, et celui du racisme, de l'esclavage et de la théorie de la suprématie blanche pour ses détracteurs.
Le gouverneur de l'Alabama a ordonné le retrait du drapeau
confédéré
controversé qui flottait devant le parlement de cet
Etat.
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"Ce qui est vrai pour le Sud est
vrai pour toute l'Amérique", a conclu le président américain, très
longuement applaudi. Il devait rencontrer dans l'après-midi les familles des
neuf victimes de Dylann Roof, jeune homme de 21 ans arrêté peu après la
fusillade.
"Quelqu'un aurait du prévenir ce
jeune homme: il voulait déclencher une guerre raciale, mais il a choisi le
mauvais endroit le début de la cérémonie John Bryant, évêque de l'African
Methodist Episcopal Church. !", avait lancé dès
-"Tué à l'église"-
De nombreux élus du Congrès,
démocrates comme républicains, mais aussi l'ancienne secrétaire d'Etat Hillary
Clinton, candidate à l'élection présidentielle de 2016, étaient présents lors
de cette cérémonie à l'université de Charleston. Cette dernière est située à
quelques dizaines de mètres de l'église Emanuel où, depuis le drame du 17 juin,
des inconnus continuent à déposer fleurs, bougies et ballons.
"Cher papa, je sais que tu as
été tué à l'église et que tu es parti au paradis. Je t'aime !", avait
écrit Malana, la plus petite des deux filles du pasteur, dans le programme de
la cérémonie.
Dès l'aube, de longues files
d'attentes s'étaient rapidement formées.
"Je voulais absolument être
là", expliquait, très émue, Rose Marie Manigault, 66 ans, arrivée sur
place peu après 5H00. "Nous avons besoin d'être ensemble".
Vue générale de la salle de l'université de Charleston où le président Obama a tenu son discours, le 26 Juin 2015. |
Dès jeudi, nombre d'anonymes avaient
commencé à converger vers Charleston pour les premières obsèques, d'autres
étant prévues tout au long du weekend.
Il y a deux ans et demi, après la
tuerie de l'école primaire de Sandy Hook, dans laquelle 20 enfants avaient
trouvé la mort, M. Obama avait déjà été amené à prononcer un discours dans un
pays sous le choc d'une fusillade sanglante.
Egrenant, la voix brisée, les noms
des 20 enfants tués dans leur école, il avait appelé l'Amérique à changer, pour
que "ces tragédies prennent fin".
Quatre mois plus tard, le Sénat
enterrait une réforme qu'il appelait de ses voeux pour renforcer les
vérifications d'antécédents judiciaires et psychiatriques pour les achats
d'armes à feu.
Le président
américain semble désormais sans illusions sur la possibilité d'une avancée
législative sur ce thème avant son départ de la Maison Blanche, en janvier
2017.Source: AFP
Vidéo du Président Obama pronconçant son eulogie aux
funérailles de Clementa Pinckney
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