Par : Jean Erich René
Valentins, Valentines
Le couple parfait idéal que l’on
projette dans les films et les romans est plutôt mythique. Roméo et Juliette
sont des personnages légendaires. La vraie vie conjugale est souvent
entrecoupée de malentendus. Après quelques années de vie commune, les attentes
sont le plus souvent déçues et les relations peuvent se détériorer. Parfois la
bagarre éclate au cours de la lune de miel quand le mari fait le triste constat
de l’absence de l’hymen. Pour bon nombre de nos compatriotes la virginité d’une
femme est un gage de fidélité, un
témoignage de confiance
et un motif de fierté.
Quand les masques tombent, sexe, argent,
projets s’envolent en fumée. Des propos malodorants empoisonnent l’atmosphère
du foyer. Les différences commencent à s’affirmer. Les contradictions surgissent
: un homme sage, une femme turbulente, un époux inculte, une femme instruite,
un mari économe, une épouse dépensière, classe bourgeoise, classe moyenne,
prolétariat, homosexuel, lesbienne, catholique, protestant, noir, mulâtresse,
blanc etc. Autant de points chauds qui n’ont pas été soulevés lors des
épousailles.
Le bonheur conjugal est un produit
rare et qui n’a pas de prix. Il n’est pas en vente dans les rayons de nos
supermarchés. Les apothicaires ne connaissent même pas sa formule chimique. Ils
l’auraient mis en bouteille ou en capsule comme le viagra et gagner des
millions tellement il fait défaut parmi les couples. Son secret c’est la volonté
de s’adapter de manière continue aux données de l’existence. Pour goûter le
bonheur conjugal il faut avoir le courage de réviser de temps à autre son
comportement afin de s’ajuster au vécu quotidien. CONCESSION ! Voici la formule gagnante.
Lorsqu’on change de pays on acquiert
d’autres mœurs. En Haïti, il est un fait certain que le Chef de famille est
traité comme un Roi surtout lorsqu’il pourvoit aux dépenses de la maison. Ce ne
sont pas les domestiques qui manquent pour blanchir ses vêtements, lui dresser
le couvert et lui dire la table est servie. L’immigration au Canada et aux USA
abolit toute forme d’esclavage. L’égalité des droits de l’homme et de la femme
est reconnue par la loi. N’essayez surtout pas de faire le gros dos. Autre
milieu, autres coutumes !
Même si l’argent ne fait pas le
bonheur mais le bonheur n’arrive jamais sans l’argent. Il devient presqu’un
axiome de dire qu’en Amérique du Nord l’équilibre conjugal est surtout
tributaire de l’argent. Les données statistiques révèlent que la plupart des
conflits éclatent surtout au moment où il y a un problème d’argent au foyer. Il
est définitivement admis que celui ou celle qui gagne le salaire le plus élevé,
le plus souvent domine. Même les décisions les plus importantes sont marquées
du sceau de la plus pure discrimination salariale. Les Haïtiens machos et
orgueilleux de nature, clament toujours : « chez nous les femmes ne commandent
pas » Pourtant au Canada et aux USA, elles ont plus facilement accès au marché
du travail et sont mieux rémunérées que les hommes contrairement aux pratiques
haïtiennes. De telles contradictions risquent de dégénérer en conflit et vouer
à l’échec la vie des couples.
La paye représente un instrument de
pouvoir. Au Canada et aux USA et partout ailleurs on n’est pas casé avec les
titres ou les professions déjà acquis en Haïti. Il faut reprendre votre
abécédaire. Une telle gymnastique rend nos compatriotes de la diaspora moroses,
frustes, amers, aigris. La plupart de nos Cadres qui n’ont pas embrassé
d’autres professions sur leur terre d’accueil sombrent dans le chômage ou
vivent dans une situation économique précaire et même l’assistance sociale.
Avec le changement des conditions économiques, le cercle des relations sociales
n’est plus le même. Les goûts et les préférences qu’on a hérités de son train
de vie en Haïti persistent sans avoir les moyens économiques pour y faire face.
Or ce ne sont pas les magasins ni les occasions de sortie qui manquent. Madame
ne peut plus continuer à vivre comme autrefois en Haïti. Elle ne peut plus
garnir son cou, ses doigts ni ses poignets de bijoux de prix. De telles
frustrations causent de violentes perturbations au foyer jusqu’à son
effondrement.
Souvent la vie conjugale est troublée
par des interférences familiales. Le père, la mère se prononcent par des
remarques désobligeantes. Le frère, la sœur s’immiscent dans la vie du couple.
Des sentiments négatifs se développent vis-à-vis du gendre ou de la
belle-fille, du beau-frère ou de la belle-sœur. La présence d’un tel virus ne
manquera pas d’empoisonner la vie au foyer en opposant les conjoints par des
prises de gueules larvées. Parfois quand éclate la bagarre, les amis, les
voisins se mêlent de la partie pour la brouiller davantage. Comme au théâtre
tout le monde suit le film des événements avec un intérêt passionné mais mêlé
de malice. Des sentiments de répulsion sont émoussés davantage par les
insinuations malveillantes des tiers.
La vie conjugale est semée
d’embûches. L’environnement social joue un rôle capital pour l’harmonie au
foyer. La chaleur caractéristique de certains couples d’immigrants se refroidit
sous d’autres climats. Tous les ménages connaissent des hauts et des bas,
surtout lorsque la situation économique tourne au rouge. Pour avoir une
relation stable, il faut tenir compte des nombreux pièges que vous
Quand l’amour a déjà volé en éclats
sous le choc des vicissitudes de l’existence, il devient impossible de
retrouver l’harmonie d’antan. On ne peut plus coller les morceaux épars comme
le miroir brisé.
Par :Jean Erich René
02-14-13
02-14-13
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