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Saturday, April 26, 2025

Funérailles du pape François : l'Église catholique au cœur de l'histoire universelle

Le cardinal Pietro Parolin se tient debout devant le cercueil du pape


Par Hervé Gilbert

Samedi 26 avril 2025, la basilique Saint-Pierre de Rome a été le théâtre d’un événement d’ampleur mondiale : les obsèques du pape François. Plus de 200 000 fidèles, 130 délégations officielles et 80 chefs d’État et de gouvernement se sont réunis pour saluer la mémoire d’un pontife qui, durant plus d’une décennie, a marqué l’histoire contemporaine par son plaidoyer en faveur de la justice sociale, du dialogue interreligieux et de la dignité humaine.

À travers cette cérémonie empreinte de solennité, l’Église catholique a démontré, une fois de plus, sa capacité unique à rassembler au-delà des frontières politiques, culturelles et confessionnelles. Symbole vivant d’une tradition millénaire, elle s’est affirmée comme un pilier incontournable de la civilisation occidentale, tout en portant la voix des peuples du Sud.

Les figures majeures de notre époque étaient présentes

Sous les voûtes séculaires de la basilique Saint-Pierre, le monde entier retenait son souffle pour l’ultime adieu rendu à François. Dans cette solennité vibrante d’émotion, défilaient les figures majeures de notre époque : le président des États-Unis, la chancelière allemande, le président français, le roi d’Espagne, l'ancien président Joe Biden, ainsi que de nombreux représentants venus d’Afrique, d’Amérique latine et d’Asie, porteurs de l’hommage universel.

Cependant, l'absence, lourde de sens, de Vladimir Poutine, du président chinois, du dirigeant nord-coréen et du Premier ministre israélien rappelait, en filigrane, les fractures géopolitiques d’un monde en quête d’équilibre, même en ses instants de recueillement.

Parmi la foule compacte, une silhouette attira tout particulièrement les regards : celle de Volodymyr Zelensky. Ovationné à son arrivée, le président ukrainien, visage fermé, portait en lui la détresse silencieuse de son peuple meurtri. À travers sa présence, c’était toute la tragédie d’une guerre toujours en cours qui s'invite, pudique mais poignante, au cœur d'une messe pour la paix.

Un bref échange entre Zelensky et Trump

Et lorsque les caméras capturèrent cet instant suspendu — un bref échange entre Zelensky et le  président Donald Trump —, la mosaïque d’écrans du monde entier fit ressurgir les échos d’un passé orageux. Mais dans la lumière tamisée de Saint-Pierre, cet aparté furtif semblait effacer, l’espace d’un souffle, l’âpreté des divisions.

Ainsi, au pied de l’autel où reposait François, le combat pour la paix, l’unité et la dignité humaine trouvait une résonance poignante. À travers le deuil du monde, c’est aussi une fragile espérance qui levait la tête, témoin discret mais tenace d’une humanité aspirant à des jours meilleurs.

Le cercueil  du pape quittant la Basilique Saint-Pierre

Les funérailles du pape François n'ont pas seulement été un moment de recueillement religieux : elles ont incarné un rare instant d’unité mondiale, où les clivages habituels semblaient suspendus au profit d'une mémoire collective partagée. Premier pontife issu du continent américain, François avait su, tout au long de son pontificat, replacer les périphéries au cœur du message catholique, prônant une Église "pauvre pour les pauvres", ouverte au monde et attentive aux défis de son temps, de l’écologie intégrale aux migrations humaines.

Cardinal Giovanni Battista

La liturgie, à la fois simple et solennelle, fut ponctuée de lectures en plusieurs langues, illustrant la diversité de l’Église universelle. Dans son homélie, le cardinal Giovanni Battista  Re, doyen du Collège des cardinaux , a rendu  hommage au pontife défunt en évoquant sa dernière bénédiction « Urbi et Orbi », soulignant qu'il fût un homme de paix, un artisan d’espérance et un bâtisseur de ponts entre les peuples. Sous un ciel printanier, la foule massée sur la place Saint-Pierre pria et chanta dans une émotion partagée, marquant la fin d’une époque et l’entrée dans une nouvelle ère pour l’Église.

Au-delà du religieux, ces funérailles rappelèrent la centralité persistante du Vatican dans l’imaginaire mondial : un lieu où, face aux tumultes de l’histoire, palpite encore le cœur fragile mais indomptable du destin spirituel de l’humanité.


Les moments clés des funérailles du pape François 

Une courtoisie de CNN

3 comments:

  1. Un grand merci et tous mes compliments pour ce très bel hommage au Pape qui a donné un souffle nouveau au catholicisme après Rerum Novarum et Vatican 2.

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  2. Herve, ton texte offre une synthèse remarquable des funérailles du pape François, alliant précision historique et profondeur d’analyse. Tu parviens à restituer avec justesse la dimension spirituelle, diplomatique et symbolique de l’événement, tout en proposant une réflexion nuancée sur les enjeux contemporains. L’écriture, élégante sans excès, confère à l’ensemble une grande clarté ainsi qu’une réelle portée journalistique. Tous mes compliments Hervé ! 👏👏👏

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  3. Un héritage à méditer ... Merci pour ce partage poignant sur les funérailles du Pape François. Son legs, marqué par l'humilité, la défense des marginaux et l'appel à la justice sociale, restera une boussole morale pour l'Église et l'humanité. Son encyclique Laudato Si’ et ses prises de position courageuses sur les inégalités globales illustrent un engagement sans faille envers une société plus inclusive. Qu'il repose en paix, et que ses idéaux continuent d'inspirer des actions concrètes .

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