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Tuesday, April 22, 2025

François s'en est allé, l'Église cherche son nouveau pasteur

Pape François est parti: Rome entre deuil et décision


Par Hervé Gilbert

C'est une scène immuable, presque sacrée, qui traverse les siècles: un ciel romain scruté par des milliers de regards, une cheminée d’où s’élève une fumée. Noire ou blanche. Espoir ou attente. Mort ou renaissance.

Pape François
À chaque vacance du siège apostolique, le monde retient son souffle. Au cœur du Vatican, entre pierres millénaires et traditions séculaires, se déroule un rituel codifié, empreint d’une intensité spirituelle unique: le conclave.

Mais avant que la blancheur ne scelle le nom d’un nouveau pape, la fumée noire règne. Elle charrie l’écho du doute, des négociations, des prières. Voile discret, elle dissimule les débats d’une Église enfermée dans le silence de la chapelle Sixtine, en quête de son avenir.

Ce documentaire propose une plongée dans l’histoire méconnue de ce signal sombre, à la fois signe d’attente et miroir des époques. De l’obscurité du Moyen Âge aux remous du XXe siècle, les traditions du Vatican ont évolué, se sont transformées, parfois au prix de controverses.

À travers les images, les récits et les symboles, redécouvrons ensemble ce que la fumée noire a toujours su dire… sans jamais parler.

Nul ne peut changer le cours de l’Histoire. À l’annonce du décès du pape François, tous les regards se tournent de nouveau vers le Vatican, redevenu pour quelques jours le centre de toutes les attentions. C’est là, entre silence et recueillement, que la célèbre cheminée de la chapelle Sixtine diffusera la fumée révélatrice : noire pour l’attente, blanche pour l’élu.

Défunt François repose dans son cercueil
Jorge Mario Bergoglio, devenu pape François en 2013, fut le premier pontife issu du continent américain et le premier jésuite à accéder au trône de Pierre. Né à Buenos Aires en 1936, fils d’un cheminot d’origine italienne, il s’est imposé par son humilité, sa simplicité de vie et sa parole directe, souvent dérangeante pour les cercles traditionnels de l’Église. Marqué par les réalités sociales de l’Amérique latine, il fit de son pontificat un combat pour les pauvres, les migrants, la justice climatique et la réforme ecclésiale. Sa mort, au-delà du deuil, ouvre un nouveau chapitre dans l’histoire de l’Église : celui de la succession, dans un monde profondément bouleversé. Dans la basilique Saint-Pierre, baignée d'une lumière pâle, le corps du pape François repose dans son cercueil, revêtu des ornement liturgiques, les mains sur un crucifix. Le silence de Rome pèse lourd, seulement troublé par les prières discrètes des fidèles venus lui rendre un dernier hommage. Étendu dans son dernier lit, il semble déjà tourné vers l'éternité, offrant à l'histoire l'image d'un pontife demeuré humble jusqu'au seuil de la mort.

Vue de la Basilique Saint-Pierre

Chapitre I – Le théâtre du silence

Le Vatican. Moins d’un demi-kilomètre carré, mais un empire de signes et de silences. Au lendemain de la mort d’un pape, ses murs retiennent leur souffle. L’agitation du monde s’arrête à ses portes. Le protocole s’enclenche : la chambre papale est scellée, l’anneau du pêcheur brisé, et les cloches sonnent en deuil.

Mais derrière les cérémonies, un autre théâtre se prépare — celui de la succession. Depuis des siècles, les murs de la chapelle Sixtine enferment une scène invisible où s’écrit le futur spirituel de l’Église. Là commence le règne du silence et de la fumée.

Dans ce micro-État bardé de mystère, chaque geste est symbole, chaque silence, un message. Les cardinaux arrivent de tous les continents, porteurs de langues, d’expériences, de sensibilités différentes. Et pourtant, une seule tâche les unit : discerner la voix de l’Esprit. Le monde extérieur ne pénètre plus ces murs. Seul un petit conduit de pierre reliera encore le Vatican au reste de l’humanité : celui d’où montera la fumée.


Chapitre II – La fumée noire : un symbole d’attente 

La fumée noire
La fumée noire… elle s’élève sans dire un mot, mais tout le monde comprend. Elle annonce que l’heure n’est pas encore venue. Que l’Esprit Saint n’a pas encore soufflé son nom.

Depuis le XIIIe siècle, les papes sont choisis à huis clos. Le conclave — du latin cum clave, « à clé » — est une pratique née de l’urgence, lorsque les décisions se faisaient attendre. Mais c’est au XXe siècle que cette fumée est devenue un langage universel. Noire : il faut patienter. Blanche : habemus papam.

La fumée blanche s'échappant de la chapelle 
Sixtine en 2013 annonçait l'élection du pape François
Pendant longtemps, le signal fut artisanal, parfois maladroit. On ajoutait du goudron, du foin humide, des substances diverses pour noircir la fumée. Les fidèles, eux, levaient les yeux vers le ciel, entre espoir et interprétation. Aujourd’hui, des composés chimiques garantissent la clarté du message. Et pourtant, la symbolique reste intacte : dans le secret des scrutins, l’humanité cherche à entendre Dieu.

Ce nuage sombre, éphémère et solennel, devient alors le souffle d’un monde suspendu. Il ne révèle rien, mais dit tout.


Chapitre III – Les conclaves d’hier : pouvoir, intrigues et révélations

Des cardinaux à la Basilique Saint-Pierre (2022)

Si le conclave est aujourd’hui un rituel sobre, il fut autrefois le théâtre d’intrigues, d’influences politiques et d’alliances inattendues. L’histoire des papes est aussi celle des puissances terrestres.

Certains conclaves ont duré des mois, voire des années. Celui de 1268 à Viterbe mit trois ans à désigner un successeur. Le peuple, excédé, enferma les cardinaux, réduisit leurs rations alimentaires et fit démonter le toit du palais pour hâter leur décision.

Aux XVIIe et XVIIIe siècles, les grandes monarchies européennes — France, Espagne, Autriche — imposaient leur veto sur certains candidats. L’Esprit Saint devait parfois composer avec les jeux des cours royales.

Et pourtant, malgré les tensions, c’est dans ces instants suspendus que l’Église s’est choisi un visage. La fumée noire, dans ce contexte, n’était pas tant un signe divin qu’un symptôme humain : celui des compromis, des doutes, des calculs… et parfois des trahisons.


Chapitre IV – Du secret à la transparence : le Vatican à l’épreuve du siècle

Aujourd’hui, le Vatican ne peut plus vivre en vase clos. La pression médiatique, l’attente des fidèles, le poids des scandales ont transformé le regard porté sur le conclave. Le secret demeure, mais il est scruté. Le silence persiste, mais il résonne au-dehors.

Les papes modernes, de Jean-Paul II à François, ont été élus sous l’œil du monde entier. Une foule immense, place Saint-Pierre. Des millions de téléspectateurs. Des réseaux sociaux en alerte. Jamais l’attente n’a été aussi collective, ni aussi impatiente.

Le pontificat de François, avec ses appels à la réforme, à la justice sociale, à une Église « pauvre pour les pauvres », a creusé des fractures tout en suscitant de vastes espérances. Sa disparition pose une question essentielle : quelle Église pour demain ?

La fumée noire n’est plus seulement un signe d’attente : elle est devenue une épreuve. Celle d’une institution millénaire confrontée à un siècle où la foi, la vérité et la transparence ne peuvent plus se dissocier.


Conclusion – Le souffle des siècles

Elle s’élève une dernière fois, la fumée noire. Fugace, silencieuse, elle emporte avec elle les doutes, les prières, l’attente.

Puis vient le silence… avant la lumière.

Dans cette parenthèse suspendue, l’Église cherche son souffle.
 Entre héritage et renouveau, entre rites anciens et appels du présent, le conclave s’achève — la mission commence.

La fumée noire disparaît. Mais son message demeure :
 le chemin vers la clarté passe toujours par l’ombre.

La cheminée de la chapelle Sixtine, immobile sous un ciel romain, puis fondu au noir.

« La foi, c’est marcher dans l’obscurité, une main tendue vers la lumière. »
 — Cardinal John Henry Newman


Lire dans la même rubrique:

A travers la fumée noire sur le Vatican (Part 1)

A travers la fumée noire sur Vatican (Part 2)


1 comment:



  1. 🕊 𝗝𝗲 𝘁𝗲 𝗱𝗲́𝘃𝗼𝗶𝗹𝗲 𝗹𝗮 𝗳𝗼𝗿𝘁𝘂𝗻𝗲 𝗾𝘂𝗲 𝗹𝗲 𝗽𝗮𝗽𝗲 𝗙𝗿𝗮𝗻𝗰̧𝗼𝗶𝘀 𝗮 𝗹𝗮𝗶𝘀𝘀𝗲́𝗲 𝗮𝗽𝗿𝗲̀𝘀 𝘀𝗮 𝗺𝗼𝗿𝘁, 𝘁𝗼𝘂𝘁 𝗰𝗲 𝗾𝘂𝗲 𝗹'𝗼𝗻 𝗻𝗲 𝘁’𝗮 𝗽𝗮𝘀 𝗲𝗻𝗰𝗼𝗿𝗲 𝗿𝗲́𝘃𝗲́𝗹𝗲́ !

    Tu ne vas pas y croire…

    Le pape François est mort en laissant seulement 100 dollars.

    Oui, cent dollars. Moins de 90 euros.
    Pas de maison.
    Pas de compte bancaire.
    Aucun investissement à son nom.

    Et pourtant, il était le chef de l’Église catholique.
    Un poste qui aurait pu lui rapporter environ 340 000 euros par an.

    Mais il a refusé cet argent.
    Tous les ans.
    Depuis 2013.

    Pourquoi ?

    Parce qu’il était jésuite, et les jésuites font vœu de pauvreté.

    Plutôt que de vivre dans les appartements luxueux du Vatican comme ses prédécesseurs, il a choisi de s’installer dans la Casa Santa Marta, une résidence simple, modeste.

    Pas de dorures.
    Pas de domestiques personnels.
    Juste un lit, un bureau, et sa foi.

    Il portait ses vieilles chaussures noires usées, refusant les mocassins rouges traditionnels.
    Il se déplaçait dans une petite Ford Focus, pendant que d’autres chefs religieux roulent en limousines.
    Il mangeait avec les employés du Vatican, pas dans une salle à manger privée.
    Il s’habillait simplement, sans parure spéciale, juste sa tenue blanche et une croix de fer.

    Une richesse invisible…

    Pendant que certains s’accrochent à leurs biens, leurs propriétés, leur image…
    Le pape François a choisi de ne rien posséder pour tout offrir.

    Pas de millions.

    Pas de testaments complexes.

    Juste 100 dollars… et un message puissant : “Ce n’est pas ce que tu possèdes qui compte. C’est ce que tu es. Ce que tu fais pour les autres.”

    Le monde est choqué… mais inspiré.

    Dans une époque où la richesse devient souvent un objectif ultime, le Pape François laisse une trace éternelle sans jamais avoir cherché à s’enrichir.
    Il n’a pas légué de fortune matérielle.
    Il a laissé une fortune morale. Une leçon d’humilité. Une vision du service.

    Ce n’était pas un pape de luxe.

    C’était un pape de cœur.
    Un homme qui a prouvé que vivre simplement, c’est régner autrement.

    Et toi ? Qu’est-ce que tu laisseras derrière toi ?
    De l’argent ?
    Des choses ? Ou une vraie inspiration ?

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