Par: Pierre Martin
Depuis son entrée en politique, Donald Trump a carburé aux mensonges, aux illusions et au déni, mais la réalité est en train de le rattraper et elle finira bien par avoir le dernier mot.
Donald Trump a toujours eu un rapport difficile avec la réalité.
Après une campagne tissée de faussetés, de mensonges et d’exagérations, les «
faits alternatifs » sont devenus la marque de commerce de sa présidence.
Il n’a que faire de l’avis des experts, car ses tripes et son «
gros bon sens » lui dictent invariablement les bonnes décisions.
Pourtant, la réalité finit toujours par prévaloir sur la fiction
et la connaissance réelle finira aussi par l’emporter sur les tripes du
Fabulateur en Chef.
Victoires
et succès imaginaires
Depuis le 6 novembre, Trump insiste pour se
déclarer vainqueur des élections de mi-mandat. Pourtant, ses gains au Sénat ne
changent strictement rien et il a subi une véritable raclée à la Chambre des
représentants. Cette réalité va le rattraper dès janvier, quand la majorité
démocrate l’obligera à rendre des comptes.
Du
côté de l’économie, il a de quoi se féliciter d’une croissance élevée.
Pourtant, cette
performance a été artificiellement dopée par un déficit inutilement gonflé, qui
avoisinera les mille milliards de dollars en 2019. Le caractère insoutenable de
ce déséquilibre le rattrapera dans quelques semaines alors que l’État fédéral
sera menacé de fermeture.
L’apprenti
sorcier
En politique commerciale, le
protectionnisme de Trump n’a pas eu immédiatement les effets négatifs
anticipés, entre autres parce que plusieurs acteurs économiques y voyaient une
tactique de négociations temporaire.
Pourtant, les tarifs de Trump sont un réel
fardeau pour l’économie américaine. Cette réalité a rattrapé Trump cette
semaine quand General Motors a annoncé des mises à pied massives (qui ont
frappé jusqu’en Ontario), en bonne partie à cause de ces tarifs.
En politique étrangère, Trump croyait qu’il
suffirait de marteler « America First » et de bousculer tout le monde pour
accumuler les victoires. Pourtant, Trump n’a jusqu’ici réussi qu’à s’aliéner
ses alliés, sans faire de gains durables, ses promesses de sortir les
États-Unis de conflits armés n’ont eu aucune suite et son accord nucléaire «
historique » avec la Corée du Nord ressemble de plus en plus à un mirage.
Au G20 à Buenos Aires, Trump sera rattrapé
par la réalité du recul du leadership international des États-Unis et tous s’en
rendront compte, sauf lui, évidemment.
Refus de voir la réalité
Lundi, un rapport des scientifiques de
l’administration Trump a prédit que les changements climatiques auront des
conséquences économiques désastreuses. Trump refuse de les croire. Pourtant,
ces conséquences sont déjà là, qu’il s’agisse d’inondations, d’ouragans ou de
feux de forêt meurtriers.
Trump refuse aussi, évidemment, d’admettre
la corruption de son administration et les faits déjà avérés de l’affaire
russe. Pourtant, d’autres faits s’accumulent dans les dossiers du procureur
Mueller et ils finiront aussi par sortir.
Depuis son entrée en politique, Donald
Trump mène une lutte contre la réalité. C’est elle qui aura le dernier mot.
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