Plus de deux millions de personnes ont participé à la Marche des Femmes aux Etat-Unis |
Plus d'un
million de manifestants, surtout des femmes, ont défilé aux quatre coins des
Etats-Unis ce 21 janvier, au lendemain de l’investiture de Donald Trump comme
45e président. Au-delà des frontières américaines et ailleurs, dans plusieurs
grandes villes de la planète des dizaines de milliers de femmes se sont aussi rassemblées.
Jamais depuis 40 ans un président des États-Unis n’a suscité une telle défiance
à sa prise de fonctions. Cette Marche des femmes, depuis le National Mall de la
capitale fédérale comme partout ailleurs entend contrer les propos machistes
que Trump a tenus avant ou durant sa campagne électorale.
Whoopi Goldberg portant son bonnet rose |
Bonnets
roses sur la tête, en réponse à la
casquette rouge flanquée du slogan « Make
America Great Again » arborée par les pro-Trump durant l’inauguration , ces manifestantes revendiquent tous azimuts, témoignant de
l’ampleur de l’inquiétude de la population américaine. Ces opposantes au
nouveau président ne manquent pas d'humour. Ces bonnets roses s'appellent le « Pussy Hat »,
« le chapeau chat ». Un jeu de mot sur les propos très vulgaires sur
les parties génitales tenus par Donald Trump en 2005 qui s'était vanté "d'attraper" les femmes "par la chatte".
Des vedettes
étaient présentes, comme le cinéaste Michael Moore, la militante
des droits civiques Angela Davis, les chanteuses Alicia Keys, Madonna, Anne-Marie Capomacico, Katy Perry. L'actrice
Scarlett Johansson a lancé lors de ce
rassemblement : « Président Trump,
je n'ai pas voté pour vous, mais je respecte votre élection, et je voudrais
avoir le coeur de vous soutenir, mais tout d'abord, je souhaite que vous nous
souteniez. » Scarlett Johansson promet d'être vigilante, d'autres
intervenantes étaient plus agressives, comme l'actrice Ashley Judd. Je suis une
« sale bonne femme. » La comédienne reprend l'insulte adressée à
Hillary Clinton par Donald Trump lors d'un débat et la chanteuse Madonna engage
à la résistance. « La révolution commence ici. Et nous n'avons pas peur. »
Près d'un demi-million à Los Angéles.. |
Outre
Washington, sur la vaste esplanade en
face de laquelle le milliardaire a justement été intronisé 45e président
des Etats-Unis la veille, plus de 650 rassemblements se sont déroulés dans des dizaines de grandes
villes américaines. Des manifestations record, comme à Chicago, Seattle,
Boston, Austin ou Los Angeles où plus d'un demi-million de personnes ont
manifesté.
Cette Marche
de femmes contre l'arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche ont eu lieu à travers le
monde, notamment à Paris, Sydney,
Londres, à Berlin ou encore à Rome et à Genève mais aussi à Nairobi ou Tokyo. A
Tel Aviv, près d'un millier d'Israéliens, en grande majorité des femmes, ont
manifesté près de l'ambassade des Etats-Unis
Donald Trump
et Mike Pence, deux noms omniprésents sur les affiches, à l’exemple de celle
disant « Trump et Pence, deux petits
hommes faibles qui utilisent la haine et la peur pour diviser ce pays ».
Depuis le
Lincoln Memorial, l'endroit même où Martin Luther King
(qui aurait fêté son 88ème anniversaire le 15 janvier 2017 s'il n'avait été
assassiné en avril 1968) a tenu son fameux discours « I have a dream » en 1963,
jusqu’à la Maison Blanche. Leur rêve à elles : que leurs droits ne soient pas
bafoués. Et que le harcèlement sexuel ne devienne pas une norme, qui permette
d’être élu à la tête des Etats-Unis.
Marcher pour
les Américaines est une vieille habitude : au début du 20ème siècle, elles
battaient le pavé pour obtenir le droit de vote. Le premier défilé du genre
rassembla 8000 pionnières. Ce qui allait déjà bien au delà des espérances de
ces manifestantes. Une vraie gageure à une époque où ne sévissaient pas les
réseaux sociaux. Elles obtiendront satisfaction sur ce point, sept ans plus
tard, par le 19ème amendement le 18 août 1920...
Comment le président Trump ressent-il cette défiance au premier jour de
son mandat ? On peut donc s'attendre à des comparaisons en termes de
mobilisation, d'autant plus que Donald Trump n'a réussi à rassembler qu'environ
un tiers de la foule qui avait acclamé Barack
Obama en 2009, selon une estimation d’un expert cité par le New York Times. C’est
une mobilisation record à l’échelle mondiale, un message clair adressé au
président Trump. Cette « Marche des
femmes », témoigne à elle seule de la fracture de la société américaine.
Par Herve Gilbert
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