Discours d'Etzer Vilaire à la mémoire des héros de l'Indépendance, de Charlemagne Péralte... 

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Tuesday, April 3, 2018

Winnie Mandela, l'égérie controversée de la lutte contre l'apartheid est morte

Winnie Mandela lors d'une rencontre avec la presse le 28 juin 2013
                            
L’égérie populaire controversée de la lutte anti-apartheid et  la deuxième épouse de Nelson Mandela, le  premier président noir d’Afrique du Sud, est morte à l’âge de 81 ans ce   lundi 2 avril à l’hôpital Milpark de Johannesburg des suites « d’une longue maladie » , a annoncé son porte-parole. Elle s'appelait Nomzamo Zaniewe Winnifred Madikizela Mandela

« Elle est décédée des suites d’une longue maladie, pour laquelle elle a été hospitalisée à plusieurs reprises depuis le début de l’année. Elle est partie en paix en tout début d’après-midi lundi, entourée de sa famille », a déclaré Victor Dlamini dans un communiqué

Winnie Madikizela Mandela, qui « était l’une des plus grandes icônes de la lutte contre l’apartheid », a « sacrifié sa vie pour la liberté de l’Afrique du Sud », a-t-il souligné.

L’archevêque anglican sud-africain et Prix Nobel de la paix Desmond Tutu a salué la disparition d’« un symbole majeur » de la lutte contre le régime de l’apartheid.

« Elle a refusé de céder face à l’incarcération de son mari, le harcèlement perpétuel de sa famille par les forces de sécurité, les détentions, les interdictions et son bannissement. Son attitude de défi m’a profondément inspiré, ainsi que des générations de militants. »

« Nous avons perdu une mère, une grand-mère, une amie, une camarade, une meneuse et une icône », a, pour sa part, déclaré le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, dans une brève allocution télévisée. Le Congrès national africain (ANC, au pouvoir) avait rendu hommage peu avant, par la voix de l’un de ses responsables, Mbalula Fikile, à une femme qui « symbolisait la force, la résistance et une âme éternelle de la liberté » : « Elle s’est battue sans relâche pour que nous ayons une société juste et égalitaire. Elle a consacré sa vie au service du peuple africain. »

Figure controversée
Née le 26 septembre 1936 dans la province du Cap oriental (sud), dont est également originaire Nelson Mandela, elle décroche un diplôme universitaire de travailleur social, une exception pour une femme noire à l’époque.

Son mariage en juin 1958 avec Nelson Mandela – elle a alors 21 ans, et lui, divorcé et père de famille, presque 40 – est vite contrarié par l’engagement politique de son mari. Pendant son séjour en prison, elle devient l’une des figures de proue du Congrès national africain, fer de lance de la lutte anti-apartheid.

Cependant, la radicalité de son engagement fait d’elle une figure controversée. En 1976, elle appelle les lycéens de Soweto révoltés à « se battre jusqu’au bout ». Dans un discours critiqué, elle déclare que les Sud-Africains doivent se libérer avec des « boîtes d’allumettes » alors que les traîtres présumés à la cause anti-apartheid sont brûlés vifs, avec un pneu passé autour du cou. Des propos considérés comme un véritable appel au meurtre.

Winnie s’entoure d’un groupe de jeunes hommes formant sa garde rapprochée, le Mandela United Football Club (MUFC), aux méthodes particulièrement brutales.

En 1991, elle est reconnue coupable de complicité dans l’enlèvement d’un jeune militant, Stompie Seipei. Elle est condamnée à six ans de prison, une peine ultérieurement commuée en simple amende.

Divorce en 1996

« Elle était une formidable égérie de la lutte, une icône de la libération », a dit d’elle Desmond Tutu, président de la Commission vérité et réconciliation (TRC) et ami de Nelson Mandela. « Et puis, quelque chose a terriblement mal tourné. »

Nommée vice-ministre de la culture après les premières élections multiraciales de 1994, Winnie est renvoyée pour insubordination par le gouvernement de son époux, un an plus tard.

En 1998, la Commission vérité et réconciliation, chargée de juger les crimes politiques de l’apartheid, déclare Winnie « coupable politiquement et moralement des énormes violations des droits de l’homme » commises par le MUFC. « Grotesque », réplique celle que l’on surnomme la « Mère de la nation », même si des témoins l’accusent de torture.

Mise au ban de la direction de l’ANC, condamnée une nouvelle fois en 2003 pour fraude, Winnie fait tout de même son retour en politique quatre ans plus tard en intégrant le comité exécutif du parti, l’instance dirigeante de l’ANC.
SUR LE MÊME SUJETTV – Les vérités de Winnie Mandela

L’image du couple Mandela, marchant main dans la main à la libération du héros anti-apartheid en 1990, a fait le tour du monde. Mais les époux ne se sont jamais retrouvés. Ils ont fini par divorcer en 1996, deux ans après l’accession à la fonction suprême de Nelson Mandela, le premier président noir de l’Afrique du Sud.

Mort de Winnie Mandela: « nous avons perdu un pillier »

Les grandes dates de la vie de Winnie Mandela
26 septembre 1936 : naissance de Nomzamo Winifred Zanyiwe Madikizela, dite Winnie, dans la province du Cap oriental (sud).
1955 : elle devient la première assistante sociale noire du pays dans un hôpital de Soweto, le township noir de Johannesburg.
1958 : Winnie épouse Nelson Mandela.
1962 : elle reste seule avec ses fillettes après l’arrestation de son mari. Malgré les intimidations et des séjours en prison, elle devient l’une des figures du Congrès national africain (ANC).
1969 - 1970 : elle est arrêtée en tant qu’activiste anti-apartheid et détenue à l’isolement à Pretoria.
1986 : dans son discours le plus controversé, elle appelle à libérer le pays avec des allumettes, référence au supplice du « collier » (pneu enflammé autour du cou).
1990 : libération de Nelson Mandela après vingt-sept ans de prison.
1991 : elle est reconnue coupable de complicité dans l’enlèvement de quatre jeunes, dont un est mort, par sa garde rapprochée, le Mandela United Football Club (MUFC).
1992 : accusée de corruption et mauvaise gestion, elle est démise de ses fonctions dirigeantes à l’ANC.
1994 : elle devient vice-ministre de la culture dans le premier gouvernement post-apartheid. Renvoyée l’année suivante pour insubordination, elle reste députée et présidente de la Ligue des femmes.
1996 : après quatre ans de séparation, elle divorce de Nelson Mandela.
1998 : la Commission vérité et réconciliation (TRC) la déclare « coupable politiquement et moralement des énormes violations des droits de l’homme » commises par le MUFC.
2003 : elle est condamnée pour fraude.

2 avril 2018 : elle meurt à 81 ans à Johannesburg « des suites d’une longue maladie ».

Sources: AFP, Le Monde, France 24, Wikipedia


Wednesday, February 12, 2014

Rendez-vous de Mandela avec l'histoire.

Simple question d’outre-tombe à Mandela
Par Max Dorismond    mx20005@yahoo.ca

Avant-Propos
Max Dorismond
Ce texte a été rédigé le 6 Décembre 2013, au lendemain de l’annonce de la mort de ce héros tant adulé de par le monde. Devant le flot de louanges qui animait déjà les médias, j’avais jugé le moment inopportun pour une telle réflexion. En tant qu’interpellation, je préfère aujourd’hui, voguer par la pensée vers sa tombe pour lui murmurer en dernier recours l’objet de cette obsessionnelle question. Je le partage avec vous.
                      …………………………………………………………………….
Pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, toutes les langues  du monde ont prêté leur vocabulaire et leur émotivité pour décrire la grandeur, la vie et l’histoire de cette unique icône : Nelson Rolihlahla Mandela  ou « Madiba  », 18 juillet 1918 – 5 Décembre 2013.

Nelson Rolihlahla Mandela 
Ce surhomme incarnait la liberté pure et simple. Il ne privilégiait ni religion, ni idéologie. Son absence de rancune et son charisme ont placé la planète sous son charme et on lui a fait entièrement confiance, car, il leur apportait l’ESPOIR. Seul et enfermé dans sa cellule, Mandela était plus fort que nature. Sa vision transcendait les plans de ses ennemis. Les vrais prisonniers étaient le gouvernement et ses afrikaners  fanatiques empêtrés dans une idéologie raciale dénuée de fondement, décriée sur tous les fronts à faire rougir de honte le Comte Joseph Arthur de Gobineau1l’inventeur de l’un des mythes du racisme contemporain : le mythe aryen . En fin de compte, Mandela a libéré le monde entier : les noirs de leur omniprésent complexe d’infériorité, les blancs de leur mauvaise conscience, qu’eux-mêmes  voudraient secrètement s’en défaire. En réalité, il fut le rédempteur de l’humanité outragée, bafouée. Les barreaux de Robben Island avaient empêché son corps de passer,
mais son esprit était libre. Sans compromission, il s’obstina et imposa ses conditions pour rester en cohérence avec ses convictions. Envers et contre tous, « Maître de son destin et Capitaine de son âme2 », il persista et signa en posant ses balises : la fin de l’Apartheid ou rien. Tout un dilemme pour Frederik W. de Klerk3.

Voilà!… Le monde semble aller mieux aujourd’hui. L’Afrique  du Sud a obtenu l’impensable et son premier président noir. Parlant de nègre, l’Amérique a obtenu le sien. Il nous reste à placer au Vatican un pape coloré et le tour est joué. Ce qui conclut un des axiomes fondamentaux de la nature : on peut embobiner et dominer l’homme un jour, mais jamais pour toujours. En dernier lieu, c’est son bourreau qui doit s’auto-écarteler.

Tous les adjectifs circonstanciels ont prêté leur concours à ce jeu de magnificence. Par conséquent, point n’est besoin de prolonger ce concert de louanges avec les mots ressassés en boucle depuis des jours et des jours. Posons simplement un regard interrogateur sur cette fresque et disons-nous secrètement et à voix basse : « Madiba, si tu étais né chez-nous, aurais-tu survécu pour parvenir à une fin aussi heureuse, telle, nous libérer de notre cauchemar en donnant un sens à nos vies »? La réponse est : Non! Non! …Trois fois Non! ». Je comprends. Merci Madiba. Comme Dessalines, Jacques Stéphen Alexis et bien d’autres assassinés sur l’île, on t’aurait crevé les yeux, coupé la langue, l’espace d’une respiration. Ainsi va la vie là-bas. Se pwenn fè pa! Nos dictateurs n’ont pas d’âme, nos frères non plus! Personne n’a de regret.

Juste ce petit ajout de l’actualité, si tu le permets : Icône de la réconciliation et du pardon, tu as donné à tous ces « supposés supérieurs », une leçon d’humanité en les accueillant tous indistinctement à bras ouverts. Dans ton testament, tu as pensé à toute l’Afrique du Sud, en offrant des bourses aux élèves de ton ancienne école, notamment à l'université de Fort Hare et à celle de Witwatersrand à Johannesburg. Tu as récompensé tous vos enfants en leur léguant le "Nelson Rohlilala Mandela Family Trust"…etc. Ce que j’admire dans ce geste magnanime, demeure l’humble servante qui a reçu une somme appréciable (46 000 rands) (4000 dollars US ou 3000 euros). Cette dernière a pleuré toutes ces émotions. Dans tous les sens du terme, ce coin de l’Afrique doit te vénérer.

Madiba, quelle est la couleur des saints et des anges au ciel? Le Vatican  se trouve présentement dans un sacré dilemme! Va-t-il revoir ses théories et te donner un visa de compensation sans retour à destination de la table du Seigneur avec le titre convoité?

Sur ce, nous n’avons rien d’autres à faire que de contempler tes photos dans toute leur splendeur pour, en fin de compte, peindre au tréfonds de notre âme un simple tableau à accrocher dans les nuages avec un soupçon d’éternité.

Par : Max Dorismond mx20005@yahoo.ca

NB:
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Bon visionnement !

Rendez-vous de Mandela avec l'histoire.
 Une compilation de Haïti Connexion Culture


Adaptation : Herve Gilbert

Wednesday, December 11, 2013

L'hommage du monde et le discours d'Obama aux funérailles de Nelson Mandela !


Par : Hervé Gilbert herve.gilbert@gmail.com
 Version Anglaise  Version créole disponible




Stade Soccer de la cite de Soweto
Mardi 10 Décembre 2013, au stade Soccer de la cité de Soweto, des dizaines de milliers de Sud-Africains et des centaines étrangers ont afflué en masse pour  dire adieu à Nelson Mandela. Une centaine chefs d'Etat et de gouvernement y ont assisté, avec des dizaines de personnalité du monde de la culture et des arts, tous unis par l'admiration et le respect pour saluer la mémoire du père de la «Nation arc-en-ciel».
Président Barack Obama
Cette cérémonie historique, retransmise en direct par plusieurs grandes chaines de Télévisions au monde entier, a commencé peu après 11 heures (heure locale), légèrement retardée à cause de la pluie. Elle a duré plus de 3 heures d’horloge.


La poignée de main historique entre
Barack Obama et Raul Castro.        
Des moments forts que le président Barack Obama a marqués d’un discours qu’il convient d’appeler le discours de Soweto. A la tribune d’honneur, le président américain a prononcé un vibrant hommage, après avoir salué son homologue cubain Raul Castro. Ce discours et cette poignée de main, une première depuis 1959, resteront sans aucun doute comme les moments forts de cette émouvante cérémonie.
La foule était parfois joyeuse et parfois triste durant
cette cérémonie en mémoire de Nelson Mandela.      
Des paroles et des actes. Grâce à un discours et à une poignée de main historique, le président Barack Obama s'est érigé en superstar de l'hommage planétaire rendu ce mardi à Nelson Mandela, décédé le 5 décembre 2013 à l'âge de 95 ans,  au stade Soccer de la cité de Soweto (Afrique du Sud).Devant une foule de dizaine de milliers de personne et un parterre sans précédent de grands dignitaires de ce monde, le président américain a salué un "géant de l'histoire" et en a profité pour fustiger les trop nombreux dirigeants qui se disent solidaires du combat de Mandela pour la liberté mais ne tolèrent pas l'opposition de leur peuple".

Graça Machel, la veuve de Mandela
Autant dire que Robert Mugabe, le président du Zimbabwe peu connu pour sa philanthropie, ou les représentants du régime chinois, régulièrement dénoncé par les défenseurs des droits de l'homme, ont dû sentir leurs oreilles siffler. Raul Castro, le président cubain, se trouvait également dans la ligne de mire. Sauf que le frère de Fidel a eu le droit à une poignée de main d'Obama avant son discours. Une première entre les deux pays depuis 1959 .


Winnie Mandela, la seconde épouse
de Nelson Mandela.                          
Longuement acclamé par la foule, 

Obama a comparé Mandela à Gandhi 
et à Martin Luther King, ces «grands
libérateurs du XXe siècle» qui ont
 donné une «voix aux sans-voix». 
Madiba m'a rendu meilleur, il fait ressortir ce qu'il y a de meilleur en  nous», a avoué celui qui préside aux destinées des Etats- Unis depuis 2008. Il a achevé son discours d'un peu moins de vingt minutes en citant Invictus, le poème favori de l'ancien chef d'Etat sud-africain :  «Je suis maître de mon destin, je suis capitaine de mon âme, a-il dit.Et quelle belle âme ! Que dieu bénisse l'âme de Mandela et que dieu bénisse le peuple d'Afrique du Sud 
 l'intégralité du discours vibrant  de Barack Obama !
"C'est un extrême honneur d'être présent aujourd'hui pour célébrer une vie sans pareil !" Il est difficile de faire l'éloge de toute personne, de trouver les bons mots pour exprimer les événements et les dates qui font une vie. Mais l'essence, les joies, les moments privés, les qualités uniques qui illuminent une âme sont inexprimables. Il est encore plus difficile de le faire pour un géant, pour une personnalité historique qui a motivé des millions de gens.

C'est un garçon qui a connu la Seconde Guerre Mondiale, qui a grandi loin des couloirs politiques et qui est pourtant devenu l'un des plus grands libérateurs du XXème siècle. À l'instar de Gandhi, il a créé un mouvement de résistance et donné une voix à ceux qui étaient opprimés. Il a souffert d'un emprisonnement brutal, il a été en prison pendant les années de Guerre froide et en sortant de prison, pareil à Abraham Lincoln il a su réunir son pays au risque de le diviser, il a préservé la liberté pour les générations à venir.

Et cela ne s'est pas simplement manifesté par son élection mais également par sa volonté d'abandonner le pouvoir lorsque son mandat s'est achevé. Le diapason de sa vie et ses réussites sont immenses et l'on se souviendra de lui comme d'une icône. Sereine, souriante et détachée des choses quotidiennes. Mais Madiba n'aurait pas aimé que l'on fasse de lui un portrait aussi factice...

Madiba au contraire aurait insisté pour que l'on partage ses peurs, ses doutes, ses erreurs au même titre que ses victoires. "Je ne suis pas un Saint, à moins qu'un Saint soit quelqu'un qui persévère" avait-il dit. L'imperfection est humaine, c'est exactement ce qu'il avait voulu dire.

C'était un fils, un père, un mari, un ami. C'est pour cela que nous avons pu apprendre tellement de lui et que nous continuons, car rien de ce qu'il a réussi à faire n'était écrit. Il laisse une trace dans l'histoire car il a lutté, car il était persévérant, car il avait la foi. Il nous a laissé un héritage qui ne s'inscrit pas seulement dans les livres d'histoires mais aussi dans nos vies.
Il avait hérité de son père un entêtement de bon aloi et une persévérance qui a été importante. C'est un combat puissant qui a rallié des indignations et les rages de millions de personnes.
Madiba a su dompter sa colère et il a partagé son désir de lutte, ses stratégies d'action, a permis à des hommes et des femmes de s'élever au nom de la dignité et de la liberté. Il a accepté les conséquences de ses actions, il savait qu'en s'opposant à la justice il aurait un prix à payer.

"J'ai chéri l'idéal d'une société libre et démocratique dans laquelle tout le monde vivrait ensemble en harmonie et avec des chances égales. C'est un idéal pour lequel j'espère vivre et que j'espère accomplir. Mais si nécessaire, c'est un idéal pour lequel je suis prêt à mourir", avait-il dit.

Il savait rendre sa soif de connaissance contagieuse. Au sein de son mouvement et même parmi les personnages qui s'opposaient à lui. Mandela a montré que l'action et les idées pourtant ne suffisent pas. Si justes que ses idées soient il faut qu'elles soit inscrites dans la loi. Il savait adapter ses idées aux circonstances pratiques. En toutes circonstances, il était pugnace, inflexible et c'est pour ça qu'il a su négocier une libération face à l'Apartheid.

Il n'était pas seulement le chef d'un mouvement, c'était un homme politique adroit. Fidèle à sa vision de lois qui protègent les minorités ainsi que les sud-Africains. Enfin, il a su comprendre ce qui unissait les hommes. Il y a un nom à cela : Ubuntu.

C'est un nom qui résume ce que l'on avait de meilleur. C'est la reconnaissance de liens qui unissent les hommes, qui créent une intégrité humaine. C'est en partageant et en s'adonnant aux autres que l'on devient soi-même.

On ne sait pas si c'était une notion qu'il avait depuis toujours ou une notion à laquelle il est parvenu après des années de détention, mais c'est quelque chose qu'il a su mettre en pratique en invitant à sa table ses geôliers. Il a su faire d'une tragédie de famille une arme contre le Sida, il était l'incarnation de cet Ubuntu. C'est Madiba et cette notion qui ont permis de libérer les opprimés et les oppresseurs. La réconciliation n'est pas l'ignorance d'un passé mais l'inclusion, la compréhension du passé, de la vérité.

Il a changé les faits, il a également changé les cœurs. Pour le peuple de l'Afrique du sud, pour ceux qu'il a inspirés, pour tous ceux là, c'est un moment de deuil mais également un moment où l'on célèbre une vie héroïque. C'est aussi un temps d'introspection : il faut que nous nous posions ces questions ! Comment vais-je appliquer ces préceptes dans ma vie ? C'est une question que je me pose moi aussi, en tant qu'homme et en tant que président.
En Afrique du sud comme dans tous les pays du monde, nous ne pouvons pas nous reposer sur nos lauriers. Ses victoires doivent être suivies d'un travail, qui doit tout être aussi important.
Aujourd'hui dans le monde entier, il y a encore des gens qui sont persécutés, pour leur affection, pour leur apparence, pour leurs croyances. Cela se passe encore aujourd'hui. Nous aussi devons agir au nom de la justice, pour la paix. Beaucoup ont assumé cet héritage de Madiba, beaucoup prétendent être solidaires de sa lutte mais ne tolèrent pourtant pas le changement.

Trop d'entre nous se réfugient encore dans l'indifférence. Aujourd'hui, nous devons nous poser la question : comment promouvoir la liberté, la justice, les droits humains, comment faire cesser les guerres, les conflits ? Il n'y a pas de réponses à ces questions. Mais pour cet enfant qui est né à l'époque de la Première Guerre Mondiale, il n'y avait pas non plus de réponse.

Mandela nous a montré que l'on pouvait choisir un monde qui était fondé sur l'espoir et les opportunités. Nous ne reverrons plus cette lumière qu'il était. Mais je veux dire à tous les jeunes d'Afrique du sud et aux jeunes du monde entier : vous aussi pouvez vous inspirer de sa vie pour construire la votre !

J'ai appris de Nelson Mandela, j'ai appris des conflits qui ont agité ce beau pays. Cela m'a éveillé pour faire face à mes responsabilités, envers moi-même et les autres, cela m'a mené jusqu'ici.

Madiba m'a rendu meilleur, il fait ressortir ce qu'il y a de meilleur en nous. Maintenant que ce grand libérateur nous a quitté, maintenant que nous revenons vers les nôtres et que la vie reprend son cours, inspirons-nous de sa force, cherchons à avoir la même largesse d'esprit que lui. Et lorsque les ténèbres descendent sur nous, lorsque l'avenir brillant semble s'éloigner à grands pas, il faut se souvenir de lui, de ses années passées dans sa cellule. Se souvenir de Madiba qui a toujours gardé sa foi, son endurance."
Le président américain achève son discours vibrant citant Invictus, le poème favori de Nelson Mandela : "Je suis maitre de mon destin, je suis capitaine de mon âme", avait-t'il dit. Et quelle belle âme ! Que Dieu bénisse l'âme de Mandela et que Dieu bénisse le peuple d'Afrique du sud !"

Vidéo du discours de Barack Obama au stade de Soweto
 
Version Anglaise
Sources :CNN, Le Parisien 
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Friday, December 6, 2013

Nelson Mandela, héros de la lutte contre le régime raciste d'apartheid est mort.


Carl Gilbert cggilb@yahoo.com

Nelson Mandela
Nelson Mandela, cette icône de liberté  à travers le monde, est passé de vie à trépas ce jeudi 5 décembre 2013 en Afrique du Sud à l'âge de 95 ans. 


C'est le président sud-africain Jacob Zuma qui a annoncé ce décès survenu vers 20:50 ( heure locale).  La télévision aux Etats-Unis a vite fait d'honorer la vie de Mandela qui était devenu le premier président noir de l'Afrique du sud après qu'il eût passé 27 ans en prison pour avoir combattu l'apartheid, ce système politique de domination et de ségrégation de la minorité blanche  en ce même pays.


Haiti Connexion Network prend plaisir à publier l'article ci-dessous en guise d'hommage à un homme qui appartient maintenant à l'histoire mais qui restera pour toujours un symbole d'abnégation, d'amour, de pardon pour son pays et le monde entier.

Le parcours en bref de ce homme qui a voué son existence à la lutte contre le régime raciste de l'apartheid...
Nous sommes au début de la deuxième moitié du 20e siècle. Un vent révolutionnaire souffle sur l’Afrique…1960, l’année des grands bouleversements. L’Afrique est en ébullition. Le courant indépendantiste traverse le continent et le mouvement prend de l’ampleur de jour en jour. Particulièrement les pays du Sud de l’Afrique, où l’apartheid fait des ravages, sont chauffés au blanc! Depuis quelques temps de jeunes leaders noirs sont projetés au-devant de la scène, à la faveur des événements.
Kwame N'Krumah
Parmi eux, Kwame N’Krumah au Ghana (indépendant en 1957), Se kou Toure en Guinée (indépendant en 1958), les hommes du Groupe « Conscience Africaine » et de l’ABAKO (l’association des Bakongo). D’un côté, l’Afrique du Sud est en première ligne, avec Walter Sisulu, Oliver Tambo et Nelson Mandela et de l’autre la colonie belge se fait entendre…
Patrice Lumumba
Au Congo, la bataille entamée depuis 1958 se poursuit avec acharnement. Les hommes du MNC (Mouvement National Congolais) sont en première loge. Nous citons : Joseph Kasavubu, le fameux Patrice Lumumba auxquels se joindra Joseph Mobutu Sese Seko. Ils sont en plein dans cette bataille qui va les immortaliser, particulièrement Lumumba, avec beaucoup d’autres qui vont défier les belges qui n’entendent pas perdre leur pouvoir et surtout leurs privilèges et leurs intérêts. Le pays est transformé en un véritable champ de bataille où les indépendantistes affrontent les conservateurs belges  et leurs suppôts. Bientôt ça va commencer par mal tourner avec les Kantagais (Moïse Tschombé et Godefroid Mamongo). Et comme l’a dit Frantz Fanon : « En 1960, l’Afrique a la forme d’un pistolet dont le Congo est la gâchette ».
Nelson Mandela ou Madila de son
nom de lutte dans l'ANC.                
En Afrique du Sud, les hommes de l’ANC (le Congrès National Africain) mènent la danse. Créé en 1912 pour combattre l’apartheid l’ANC est entré fort dans la lutte. Nelson Mandela est avec eux. Il s’active à combattre la ségrégation raciale sur tous les fronts. À l’instar de Toussaint Louverture qui était en guerre tantôt contre la France, tantôt contre l’Espagne, tantôt contre l’Angleterre, tantôt en accord avec eux pour obtenir la liberté des noirs, Nelson Mandela, tantôt s’approprie les revendications de la masse noire exploitée et humiliée (91 à 93% de la population). – Il incarne même la révolution puisqu’on le trouve à la tête de la lutte armée après l’interdiction de son mouvement en 1960, – tantôt il collabore avec les blancs selon les circonstances, toujours pour défendre les noirs. Mais il est d’abord un activiste. Arrêté en 1962 puis libéré, il est de nouveau arrêté puis condamné à perpétuité en 1964. De sa prison, il a continué à mener la lutte contre les Afrikaners, aves les hommes de l’ANC. 
Si l’Afrique du Sud s’est retirée de l’Union Sud Africaine, en 1961, et s’est transformée, par un référendum, en république indépendante, cela n’a pas mis fin pour autant à l’apartheid. Aussi la lutte s’est amplifiée avec l’arrestation et la condamnation de Mandela.
Sekou Toure
Nous devons vous rappeler que les hommes de l’Afrique du Sud ont toujours été un peuple très combatif. Leurs ancêtres sont sans doute le seul peuple noir le plus cité dans les manuels d’histoire de l’Afrique, à cause du préjugé des blancs. Mais force était de reconnaitre l’ardeur guerrière  des Zoulous parce qu’ils imposèrent de dures combats à l’armé britannique lorsqu’elle était à la conquête de l’Afrique du Sud. Originaires du Congo, les Zoulous s’implantèrent en Afrique du Sud où ils régnaient en maitre. Ces combattants étaient menés, à l’apogée de leur puissance, par un véritable génie militaire appelé le Shaka Zoulou. On rapporte qu’il pouvait aligner jusqu’à cent mille hommes de troupe. Avec son ardeur guerrière, il devait s’imposer comme une force incontournable et indomptable. 
Il ne se fait pas de doute que Mandela est de la race des Zoulous. Il n’a jamais lâché prise même quand il a été laissé tomber par des partisans et même par sa femme. Quand, après 1966, Balthazar Johannes Vorster et Peter Botha poursuivent la politique d’apartheid, Nelson Mandela, qui est toujours en contact avec les militants de l’ANC, donne ses instructions et communique sa nouvelle stratégie pour des attaques en bonne et due forme. Ainsi, en 1976 de graves émeutes secouent SOWETO et vont se reproduire jusqu’en 1985-1986 quand les émeutes antiapartheid font de nombreuses victimes. Le gouvernement déclare alors l’État d’urgence et fait déchainer la violence de la répression. Ce qui est condamné par plusieurs pays du globe.

Winnie Mandela
 En 1988, l’Afrique du Sud conclut un accord avec l’Angola et Cuba qui entraîne un cessez-le-feu en Namibie. En 1989, Frédérick De Klerk succède à Peter Botha à la tête du pays. Il est plutôt un modéré. En 1990, il met en œuvre une politique d’ouverture vers la majorité noire : Il légalise les organisations antiapartheid, il libère enfin (après 27 ans de réclusion) Nelson Mandela, qui est accueilli comme un héros national. 

Peter Botha
Peter Botha entame alors des négociations directes avec l’ANC et abolit la ségrégation raciale dans les lieux publics. Une victoire totale pour les combattants de la liberté et de l’égalité. En 1991, les trois dernières lois régissant l’apartheid sont abolies. 

Nelson Mandela, devenu, à sa sortie de prison Vice-président de l’ANC, est élu Président de l’ANC (1991-1997). Il change de stratégie. Au terme des négociations difficiles engagées en 1990, une constitution intérimaire est adoptée en novembre 1993 sous l’impulsion conjointe de Frédérick De Klerk et de Nelson Mandela.      
10 Décembre 1993: Nelson Mandela (G) et F. de Klerk (D)
posent avec leur médaille du prix Nobel de la Paix et leur
        diplôme à Oslo.                                                                      
La même année ils reçoivent, ex aequo, le prix Nobel de la paix, pour saluer leur courage et leur engagement en faveur de la paix.  
En 1994, la première élection multiraciale est organisée à l’issue de laquelle Nelson Mandela est élu Président de la République (1994-1999) et choisit De Klerk comme son vice-président. Un gouvernement d’Unité nationale est formé, ce qui a permis à l’Afrique du Sud de retrouver sa place dans  le concert des nations. Deux années après une nouvelle constitution est votée (1996). Alors, De Klerk et le parti National quittent le gouvernement.
F. De Klerk
Le processus de démocratisation entamée avec De Klerk s’est approfondi avec le gouvernement de Mandela et continue encore son chemin en Afrique du Sud avec les gouvernements successifs…  Si la vision de Toussaint Louverture était d’obtenir  la liberté des Noirs, Nelson Mandela, lui, sa vision  était d’abolir la ségrégation raciale et de conduire aussi son peuple à la liberté et à l’égalité. Deux hommes d’Afrique traversés par les mêmes sentiments et hantés par un même rêve, une même vision. Même s’ils ont empruntés des chemins différents : Toussaint, la diplomatie surtout – Mandela la lutte armée d’abord. Mais tous les deux connaissaient le maniement des armes. En demandant à De Klerk de rejoindre son gouvernement, Mandela s’est révélé aussi un fin stratège et un grand diplomate.
Mandela s’est même converti plus tard en supporteur de l’équipe de rugby des blancs, le « Springbok » dont il portait le maillot le 24 juin 1995 lors de la finale de la Coupe du Monde avec la Nouvelle Zélande. Il voulait ainsi montrer aux noirs comme aux blancs que la réconciliation est obligatoire. C’était un coup de maitre, à la surprise générale, d’un dirigeant de consensus qui a su gagner le cœur de la minorité blanche tout en étant adulé par la masse noire. Donc, que ce soit l’arme de la dialectique, de la stratégie ou de la diplomatie, que ce soit, la dialectique des armes, ils étaient bien armés.
Tous les deux, ils ont mené le même combat, avec les mêmes armes, pour atteindre le même but. Cependant si Toussaint a connu la prison, comme Mandela, il n’a pas eu sa chance d’en sortir vivant pour terminer son œuvre. Heureusement, Dessalines, Christophe, Capois et les autres étaient là pour le faire à sa place.
Président Barack Obama et Président Jacob Zuma lors
d'une rencontre officielle en 2013.                                     
Aujourd’hui, l’Afrique du Sud est devenue une synthèse de mondes en partage. La nation devient un lien de rencontre pour l’intelligentsia, nous dit l’historien camerounais Achille Mbembe. « Et l’Afrique du Sud est comme un lieu ou s’invente un futur pour le continent, un futur « afropolitain ». Tout cela grâce à Nelson Mandela du haut de ses 95 ans, même si le pays souffre, comme Haïti, d’une panne de l’imagination. 
Tout compte fait, Nelson Mandela  l’icône mondiale de la réconciliation raciale, le Madiba du clan royal des Thembus, de la tribu des Xhosas, et le Premier des Africains -, s’est révélé le Toussaint Louverture des temps modernes. Raison de plus pour avoir une pensée spéciale pour lui dans nos prières. Que son âme repose en paix !

Article soumis par Le Novateur.
Une adaptation de Hervé Gilbert, pour Haiti Connexion Network. Cet article peut-être reproduit  mais crédit doit être donné en plein comme indiqué ici.
 

L'Histoire de Nelson Mandela en 57 minutes
 
Le cauchemar de Mandela 
 
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