Vous pensez que les Français ne connaissaient
pas l'histoire d'Haïti. Détrompez-vous. Par hypocrisie, oui. Mais quand
vient le temps de mijoter la sauce, Haïti devient l'ingrédient indispensable,
"le dumbrey nan pwa". Écoutez le candidat Mélenchon parler de notre
lutte avec véhémence et grandiloquence. C'est surprenant ! Max Dorismond
Quand Jean-Luc MELENCHON et la France nous rappellent notre
humanité pour avoir été des esclaves insoumis : Souhaitons que les Haïtiens
d’aujourd’hui s'indignent et se rappellent que l’avenir dépend de leur
conscience agissante face à l’oppression d’ici et d’ailleurs…… Ghemps
Desauguste
Nous vous proposons un transcript
complet des propos tenus par le candidat aux présidentielles françaises, Jean-Luc Mélenchon lors d’un meeting de campagne.Le
candidat de la France insoumise…
].....« Une
chose criminelle ne doit pas être nécessaire. Pensez à votre plus grande
chose criminelle que vous avez sous les yeux. Alors, d’où tout cela est-il venu
? Jamais de rien d’autre que deux de nos plus grandes révolutions.
Et jamais de rien d’autres sans que les intéressés se soient insoumis. Car, si
la convention doit connaitre de la question de l’esclavage c’est parce que les
esclaves se sont eux-mêmes libérés à Haïti et Saint-Domingue, c’est parce
qu’ils ont fait la pression qu’il fallait pour qu’alors la question soit posée
parce qu’ils s’étaient emparés de leur liberté de vivre force.
Eh bien, qu’on en tire
la leçon pour nous-mêmes. Rien n’est jamais acquis contre les privilèges que
par la lutte. La seule limite dans l’oppression est la résistance à
l’oppression. Les esclaves n’ont jamais accepté leur condition abominable. A
chaque occasion, ils se sont révoltés. Et la brutalité, le sadisme, des
châtiments qu’ils subissaient étaient destinés à inspirer une
terreur constante dans la servitude. Et malgré cela, sans cesse ils reprenaient
leur insoumission, leur insurrection. Village de noir dit Marron parce qu’ils
échappaient à la servitude dans combien d’endroits en Martinique, en
Guadeloupe, en Guyane, à la Réunion, partout où l’on pensait que les esclaves
pourraient finir par accepter leur sort. Jamais, ils ne l’acceptèrent. Et nous
tous, quand nous y pensons, nous ne le devons jamais l’oublier. Ce qui se
faisait alors, mesdames et messieurs, et même si nous savons tous que
comparaison n’est pas raison, c’était une mondialisation. Le pétrole de
l’époque c’était le sucre et un commerce était organisé sur trois continents où
l’on distribua à un bout de l’indigoterie pour récupérer à l’autre,
dehors. Et entre les deux, il y avait cette masse de souffrance et de
servitude. C’était la mondialisation esclavagiste. Et ces principes, même s’ils
ne peuvent être assimilés à ce que nous avons sous les yeux, néanmoins
comportent autant de points communs qu’ils valent la peine d’être
mentionnés.
Je ne peux passer à
ma conclusion sans évoquer le visage du vainqueur de la lutte contre
l’esclavage en Haïti, Toussaint Louverture. Toussaint Louverture, capturé et
vaincu, est mort au Fort de Joux. Le hasard de la vie. Enfin, étant adjoint de
la culture de la commune de Massy, il y a déjà quelques années, j’ai eu à
choisir de l’installation d’une œuvre d’art et j’ai participé à l’érection d’un
statut en bronze sur la place du marché à même le sol représentant Toussaint
Louverture. Et nous Français, peu importe dans cette affaire la
nationalité, nous sommes autant de Toussaint Louverture que nous sommes
peut-être ici. Cet homme périt mais ne céda jamais. Sur place, quand on va leur
faire la guerre et chaque fois qu’ils se sentirent à deux doigts d’être
vaincus, les Haïtiens d’alors, résistèrent de toutes les façons possibles. Et
on se souvient de cette scène extraordinaire "de Dessalines":
préférant faire sauter le fort, lui et ses hommes, il était noir et officier
français plutôt que de se rendre.
Vous voyez ! Evidemment
c’est une histoire résumée, mais j’ai voulu puisque me voici le candidat des
insoumis, célébrer les insoumis les plus courageux qu’ils soient. C'est-à-dire
ceux qui avaient le moins les moyens de leur insoumission. J’ai voulu célébrer
avec vous, l’amour de l’esprit humain et de la liberté qui nous mènent tout
droit à l’amour de l’égalité. Fanon dit quelque chose qui renvoie au mot le
plus magnifique du texte que je vous ai lu tout à l’heure que vous pouvez voir
dans le musée. Ce mot c’est semblable. Car voyez-vous y compris dans la
religion dominante de l’époque, on parle souvent d’autrui vis-à-vis desquels on
a du devoir. Mais le mot semblable est beaucoup plus fort. Il établit que
nous ne sommes pas identiques, cela va de soi. De toutes les façons
possibles, nous ne le sommes pas ni physiquement, ni intellectuellement. Mais
nous sommes tous unis par le fait que nous sommes semblables et mêmes
identiques quant à nos besoins. C’est cette identité des besoins qui nous rend
semblables dans la condition humaine. Et, si nous sommes semblables et que nous
avons des besoins identiques, alors nous avons des droits en commun et en
particulier, celui d’accéder librement aux moyens de notre subsistance et de la
reproduction de notre existence et de celle de nos enfants. La similitude des
êtres humains, l’identité de leurs besoins établit la nature de biens communs,
de biens essentiels à leur survie tels que l’énergie, l’eau, la lumière, le
logement et toutes ces choses sans lesquelles il n’y a pas de vie humaine
possible. C’est la similitude qui nous appelle au combat pour la liberté. C’est
la similitude qui fonde le devoir du combat pour l’égalité. Et Frantz Fanon,
Peaux noires et masques blancs, dit : « Que cesse à jamais l’asservissement de
l’homme par l’homme ». Il veut dire l’être humain. Qu’il me soit permis de
découvrir et de vouloir l’homme, où qu’il se trouve, le nègre n’est pas, le
blanc n’est pas. Nous sommes juste tous des êtres humains ».
La vidéo viendra sous peu...
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