La Jérémienne exaspérée |
Dans notre société machiste, nous avons naturellement tendance à
minimiser la valeur ou le rôle de la femme. Cette citation populaire, « derrière chaque grand homme, se cache une
femme », n’est pas une trouvaille de poètes. C’est une réalité
indéniable. Étant l’émotion personnifiée, la tendance protectrice de la femme,
la place toujours en position de prévoir, de deviner l’avenir avant les hommes,
d’où sa propension à souffrir deux fois. Par conséquent, son petit côté
d’aiguillon se révèle être le catalyseur de bien des évènements. Elle est la
dernière ligne de la cohésion sociale. C’est par elle que commencent les
révolutions. Souvenons-nous de Rosa Park en Alabama aux États-Unis, et de bien
d’autres. Son geste symbolique contre la ségrégation a contribué à changer pour
toujours la face de l’Amérique.
Nous voilà dans cette vidéo ici présente, à écouter une égérie, qui
ne se cache pas derrière le masculin pour rabrouer un con ou une connasse de la
diaspora qui a perdu son étoile en se prenant pour le roi ou la reine du monde
par ses avis non sollicités, reprochant
aux souffreteux d’Haïti d’avoir exagérément souligné leur ras-le-bol par des
manifestations sauvages et trop outrageantes pour la société. Ses conseils mal
avisés ont profondément blessé notre interlocutrice, qui s’est extraite de sa
léthargie, du fond de sa misérable vie, pour réanimer la mémoire déficiente de
l’intruse, lorsqu’elle pataugeait, hier encore, dans son extrême misère. Elle a
réprimandé l’ingrate, la malotrue, des deux revers de sa bouche.
Dans une démonstration digne des grands tribuns, elle a émaillé son
diatribe de souvenirs épicés de la vie antérieure de cette diaspora, jadis,
dans la fange du diable, entre les griffes de la déchéance, avant d’opter pour
la fuite, sans dignité aucune, pour des cieux plus cléments, faute de ne
pouvoir endurer les affres de la faim, de la crasse, de la malpropreté, au
fonds de l’abîme où les insignifiants de sa terre natale l’avaient abandonnée.
Ce soulèvement, encore sans lendemain, qui souligne l’insoutenable pauvreté
dans laquelle est plongée toute une nation, n’est qu’un premier signe avant
coureur d’un peuple résigné, acculé au bout du rouleau. Quand les femmes se
mettent de la partie pour crier leur désarroi, c’est que le mal ressenti est
insupportable et devient un catalyseur, un déclencheur d’évènements, que rien
ne saurait arrêter, le jour venu.
Cri du coeur d'une Haïtienne
Dans une litanie bien dosée, la belle inconnue a décrit sa vie,
celle des autres et les conditions inhumaines qui demeurent le quotidien, le
lot de tout un peuple qui préfère braver
la bête au lieu de fuir. Et elle l’a bien résumée avec ostentation : la
rédemption n’est pas dans la fuite. L’exil n’est qu’une illusion qui nous porte
à penser que notre situation s’est améliorée. Mais au prix de quelle indignité?
Pa pete tèt nou! L’expatriation est un confort éphémère et risqué. Les
juifs nés en Allemagne ont été gazés. La terre de l’autre ne sera jamais tienne.
Même si tu y es né. Donc, le devoir t’incombe de lutter pour améliorer ton
chez-toi, quoiqu’il advienne, même si les effets collatéraux laissent à désirer.
Aucune révolution ne se fait avec des
roses.
Bonne écoute!
Max Dorismond. Mx20005@yahoo.ca
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