Discours d'Etzer Vilaire à la mémoire des héros de l'Indépendance, de Charlemagne Péralte... 

Sunday, January 31, 2016

« JE NE SUIS PLUS CHARLIE »

Par Jacques Saint-Surin

C’est ce que je conseille à tous les Noirs du monde et à tous ceux-là qui combattent le racisme. Nous, les Noirs de partout, nous étions solidarisés avec Charlie Hebdo, lors du massacre de ses journalistes. 12 personnes ont été tuées ce mercredi 7 janvier 2015, lors de cet attentat : huit journalistes, un employé du journal qui était à l'accueil, un "invité", un policier affecté à la protection des personnalités et un policier qui patrouillait à l'extérieur.

Le monde noir, presqu’en son entier, a montré sa chaude solidarité envers Charlie Hebdo, en déclarant : « Je suis Charlie ». Mais, aujourd’hui, les racistes de cet hebdo ont montré leurs vrais couleurs racistes en caricaturant cette Négresse Française de haute stature sociale et intellectuelle comme un singe. Le singe est un attrait que le monde blanc a toujours attribué à la race noire. Une façon pour NOUS classer dans la catégorie des « sub-humains génétiquement et intellectuellement, sous-développés ». Pour ne pas dire « inférieurs à la race blanche ».
Nous reproduisons ci-après un article de Halalbook dans « BUZZ » qui rapporte le dénigrement de cette régresse française pas Charlie Hebdo :
TAUBIRA CARICATURÉE EN SINGE PAR CHARLIE HEBDO AU NOM DE LA LIBERTE D'EXPRESSION

POSTÉ LE 19 NOVEMBRE 2013 par Halalbook dans BUZZ >
Taubira caricaturée en singe par Charlie Hebdo
« Charlie Hebdo ne rate jamais une occasion de faire preuve de racisme profond et de choquer pour vendre son torchon. Au nom de la liberté d’expression, la ministre Christiane Taubira a été caricaturé en singe, après avoir été prise pour cible il y a quelques jours par une conseillère municipale UMP.

Le dessin sur la garde des Sceaux parle de lui-même et que dire d’une telle attaque dans une république comme la France ! C’est une honte de laisser de tels individus agir de la sorte pendant qu’un humoriste enchaîne les procès pour justifier ses différents sketchs.
Charlie Hebdo s’attaque sans vergogne à l’Islam et au Christianisme depuis des années en caricaturant les personnalités les plus chères aux yeux des fidèles de ces religions. Aujourd’hui c’est la communauté noire qui se fait rabaisser à un état animal en public et sans mesures prises pour arrêter tout ça.
La France ne tourne plus rond, elle a perdu son identité et sa personnalité qui l’ont rendu si forte et si appréciée à travers le monde. La honte d’être français se mélange à la colère, mais leur répondre par la violence serait synonyme de victoire pour ces individus dénués de principes et de respect. » (Fin de l’article)
Qui est Christiane Taubira ?
Selon Wikipedia, Christiane Taubira, née le 2 février 1952 à Cayenne (Guyane), est une femme politique française.
Elle commence sa carrière politique comme militante indépendantiste, puis participe à la création du parti politique guyanais Walwari. Députée de la première circonscription de la Guyane de 1993 à 2012, elle est à l'origine de la loi tendant à la reconnaissance de la traite et de l'esclavage en tant que crime contre l'humanité.
Candidate du Parti radical de gauche (PRG) à l'élection présidentielle de 2002, elle arrive en 13e position du premier tour de scrutin, avec 2,32 % des voix.
Elle est garde des Sceaux, ministre de la Justice du 16 mai 2012 au 27 janvier 2016 (3 ans 8 mois et 11 jours), dans les gouvernements Jean-Marc Ayrault I et II, puis Manuel Valls I et II. À ce titre, elle défend au Parlement le projet de loi ouvrant le mariage aux couples de personnes de même sexe. Son travail à la tête du ministère de la Justice est salué par la gauche alors que l'opposition juge sa politique pénale laxiste.

Charlie, tu es allé trop loin, cette fois-ci. Nous souhaitons recevoir les commentaires des AMIS DES NOIRS.

CHRISTIANE TAUBIRA, NOTRE SŒUR HAÏTIENNE D'ADOPTION...
ELLE A EU UNE PENSEE SUBLIME A L’OCCASION DU 200e ANNIVERSAIRE DE NOTRE INDEPENDANCE, LE 1er JANVIER 2004. POUR CES RAISONS, ELLE EST, DESORMAIS, UN JOYAU DANS LE PATRIMOINE CULTUREL ET PATRIOTIQUE D’HAITI.
S’ATTAQUER A CHRISTIANE TAUBIRA, C’EST INDIGNER 15 MILLIONS D’HAITIENS VIVANT EN HAITI ET EN DIASPORA. C’EST AUSSI REVEILLER CETTE MEME CONSCIENCE COLLECTIVE QUI A CHASSE LES ESCLAVAGISTES DE SAINT-DOMINGUE, (AUJOURD’HUI HAITI), ABOLI L’ESCLAVAGE DANS LE NOUVEAU-MONDE ET PROCLAME L’INDEPENDANCE DE LA PREMIERE ET SEULE REPUBLIQUE NOIRE, AYANT CONQUIS SON AUTO-DETERMINATION, PAR LA FORCE DES ARMES.
NOUS DEMANDONS A TOUTE LA RACE NOIRE ET A NOS AMIS D’AFFICHER CE SLOGAN : « JE NE SUIS PLUS CHARLIE » SUR VOS PAGES ET PHOTOS DE PROFIL, EN REVULSION A CETTE CARICATURE DENIGRANT LA PERSONNALITE DE CETTE ILLUSTRE FEMME.
NOUS, POETES ENGAGES, AVONS ELEVE VOS VERVES POETIQUES CONTRE LES TUERIES D’ENFANTS ET DE FEMMES INNOCENTS DE GAZA. NOUS NOUS SOMMES REVOLTES CONTRE LES TERRORISTES QUI ONT MASSACRE LES 12 FRANÇAIS DE CHARLIE HEBDO. CE MEME CHARLIE HEBDO, MAINTENANT, TRAITE NOTRE CHRISTIANE TAUBARI DE SINGE.
ALORS, OÙ EST VOTRE SOLIDARITE A NOTRE CAUSE… ?
« C’EST DANS LE MALHEUR ET L’ADVERSITE QUE L’ON DISTINGUE LES VRAIS AMIS DES HYPOCRITES ».
LA LETTRE DE CHRISTIANE TAUBARI AU PEUPLE HAITIEN, EN 2014, A L’OCCASION DU 200e ANNIVERSAIRE DE L’INDEPENDANCE D’HAITI
Cayenne ce 1er janvier 2004
Salutations de Christiane TAUBIRA, Députée de Guyane
Peuple d’Ayiti,
Chers Amis, frères et sœurs en lutte et en espérance
Nous sommes des millions, dans le monde, à éprouver aujourd’hui, à la fois une fierté infinie et une souffrance immense, âcre, taraudante. Cette fierté, je la tire, personnellement, de ma rencontre, il y a près de trente ans avec l’histoire sublime et déjà douloureuse d’Ayti. Cette Histoire m’a construite dans mon intimité, elle a commencé à me rétablir dans mon identité ébranlée par l’aliénation dominante en mon pays de Guyane, elle a contribué à inspirer mon éthique de vie. Je lui dois plus que je ne pourrai jamais rendre.
Mais cette Histoire ne cesse de me troubler et de me tourmenter. Elle m’étourdit par les chemins sinueux, rocailleux, parois infernaux qu’elle emprunte. Elle m’éblouit toujours autant par la générosité de sa première Constitution. Elle me fascine toujours par la démesure et le génie de ceux de ses fils et de ses filles qui, de la bataille de Vertières à aujourd’hui, ont empoigné son destin et l’ont étreint au point de s’y confondre et parfois de s’y perdre, ceux et celles qui ont bravé la violence d’Etat pour donner corps à leurs rêves d’une terre redevenue libre de toute oppression, ceux et celles qui ont offert et offrent encore au monde les plus belles histoires, les plus beaux tableaux, les plus belles romances, les plus beaux contes où la joie de vivre dévisage la misère sans détourner le regard, où le désespoir côtoie une folle persévérance à croire en demain, où les gens ordinaires deviennent héros par le simple miracle de la part indestructible de l’âme humaine.
Ce n’est pas à moi seule que le peuple d’Ayiti a ouvert les avenues d’un monde de justice et de fraternité. Ce fut aussi au monde noir, dans son entier, qui y reconnaît la première République Indépendante, arrachée puis codifiée par d’anciens esclaves, édifiée à la morgue de l’empire colonial. Ce fut aussi cadeau pour le monde opprimé dans sa quête de référence et de modèle dans un univers non seulement hostile, mais qui, comme l’assénait Frantz Fanon, déjà s’emparait de son passé pour le défigurer, le distordre. Les opprimés, les évadés de toute servitude, trouvèrent, dans la première Constitution d’Ayti cette perle de fraternité qui offrait liberté et nationalité à tous ceux qui foulaient ce sol encore fumant. Mais ce fut aussi leçon pour le monde entier. Car cette lutte de libération qui commença par l’insurrection libératrice de l’esclavage, était un combat pour les droits de l’homme. Elle sauva la face et donna consistance à la première Déclaration Universelle des droits de l’homme. De ses principes magnifiques étaient exclus les femmes d’Europe et les hommes et les femmes du monde que l’Europe traitait de meubles dans ses Codes Noirs et de cheptel dans la comptabilité de ses plantations. Ce monde de justice et de fraternité accoucha dans une incommensurable douleur et une effroyable violence. Nous ne pouvons recevoir le fruit sans les épines. Un proverbe africain dit que le crayon du Bon Dieu n’a pas de gomme. Je crois aussi que la gomme est une invention humaine. Aucun dieu, d’aucune culture, d’aucune époque n’a su effacer les pâtés d’encre, les bavures, les ratures, les trous de ses écritures brutales. Seuls les hommes réécrivent l’Histoire. Ils peuvent le faire dans les livres. Il arrive qu’ils soient impuissants à en supprimer les effets ataviques dans la conscience commune et les comportements. Et la spirale des violences y trouve un vivier de prétextes.
Aujourd’hui, ce devait être jour de fête dans le monde entier. C’est liesse amère.
Honneur et respect au peuple paysan d’Ayti qui, en dignité et en courage, a sué sang et vaillance pour honorer la rançon d’Indépendance. Hommage aux femmes qui, par leur travail invisible et gratuit, ont apporté leur part à ce tribut inqualifiable. Honneur aux enfants d’Ayti qui affrontèrent un destin rétréci, privés d’éducation et de tous les bienfaits qu’aurait offert le travail de leurs parents s’il n’avait été confisqué.
Nul n’est fondé, quel que soit son titre, quelles que soient ses ruses, et même s’il vous ressemble, nul n’est fondé à vous détrousser de ce glorieux passé qui fut un douloureux quotidien.
Honneur et respect aux jeunes d’Ayti, conscients qu’ils peuvent être un phare pour l’avenir du monde si leur courage et leur audace enfantent victoire.
Honneur et respect pour les femmes d’Ayti qui toisent le danger, apprivoisent la peur et relèvent leurs hommes lorsqu’ils vacillent.
Les fils et les filles d’Ayti qui ont essaimé dans le monde tissent la toile robuste et ductile qui répandra les nouvelles conquêtes humanistes forgées sur cette terre caraïbe, s’ils savent les éclairer de la lumière des lieux où ils demeurent.
Je m’incline devant la bravoure avec laquelle, jour après jour, obstinément, vous arrosez la certitude hardie que la liberté, la justice, la solidarité, la vie dans son cœur de cristal, refleuriront tantôt. Tous ceux qui tournent le regard vers cette moitié d’île avec respect et bienveillance, retrouvent en vous les dignes descendants de ces géants de tous les talents qui, à chaque génération, ont sculpté dans le granit de la mémoire du monde les contours d’Ayti, terre de liberté et de fraternité.
Que cette année resplendisse de nos espoirs et de notre force pour que reviennent des jours ensoleillés de joie et de bonheur. Pour chacun et pour tous.
Christiane
NOUS SOMMES CHRISTIANE
Jacques Lesly SAINT-SURIN
Chicago, le 29 janvier 2016

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Bat Kohva Bina m’ecrit : “Qu'est-ce que la liberté d'expression? Sans la liberté d'offenser elle cesse d'exister.” Salman Rushdie
Jacques réplique : La liberté d'expression offense, souvent, une réalité criante, puisqu'elle libère l’individu en le mettant au pied du mur de la réalité. Par contre, la différence entre la liberté d’expression pour asseoir ses vues racistes ne sied point dans la même lignée de pensée d’affirmer une opinion honnête et dénuée de méchanceté et de racisme, ne contribuant, nullement, à l’harmonie de la société.
Mais offenser pour dénigrer est une insulte à la liberté d'expression et aux droits fondamentaux de l'individu prescrits par la charte la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme et du Citoyen. La France, --n'en déplaise à mes amis de France que j'aime bien--, s'est toujours avérée la belle hypocrite de sa propre déclaration lorsqu'elle viole ces principes, tout comme elle l'a fait, tout au cours de son histoire esclavagiste. Ce qui a valu la "Prise de la Bastille" et l'échéance des Robespierre... qui ont aussi subi le même supplice de la guillotine.
Quelque chose cloche ici, Bat Khova ! Ne penses-tu pas ? N’est-il pas le temps que les Français modernes corrigent les mentalités horribles de leurs ancêtres ? … dont les actes répréhensibles ont fait des malheureux d’Haïti à l’Algérie.
Alors me direz-vous d’accepter ces paroles d’Hitler, au nom de la liberté d’expression : « Le "Juif" est "l'élément étranger introduit dans le corps du peuple", l' "hydre" ou la "sangsue" "qui se fixe sur lui". C'est "la maladie du peuple allemand", "la peste morale qui l'infecte", "le poison", "les ferments de décomposition" qui l'investissent. Le "Juif" est le diable, le diabolos, celui qui se jette à travers, qui désunit, qui "détruit le peuple", détruit ce qui constitue les bases de son existence". » (Fin de citation)
Hum ! Forgive my French !



La liberté, de manière honnête et juste, c’est le droit de faire ce qui ne nuit pas aux autres.

Par Jacques Saint Surin

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