L’omerta religieuse
Nous devons avoir à l’esprit qu’à l’époque, ces vauriens étaient rois et maîtres. Sous peine d’excommunication de toute la famille, personne n’oserait médire contre eux. Il fallait marcher les fesses serrées. Ils représentent la puissance personnifiée, matérialisée, de la Sacro-sainte Église. « ….. Et les portes de l’enfer ne prévaudront point contre elle5 ». C’était écrit dans le ciel à l’époque. Mais, jamais plus aujourd’hui. Les portes de l’enfer sont plus résistantes, les crimes, de ces hommes en robes, de ces malfrats travestis, viennent s’y briser en cascades et en scandales à faire pâlir Saint-Pierre. Les portes des prisons se sont refermées sur eux avec fracas et cette symphonie tardive résonnent dans leur tympan comme un rappel des trompettes de Sodome et Gomorrhe6.
Qu’arriverait-il, si la mère de Franckétienne avait dénoncé ces fripouilles. Ce serait toute une histoire. En vous décrivant succinctement cet état de fait ci-dessous, vous découvrirez l’origine de la culture du laxisme et une des sources de la corruption chez nous. Vous devinerez aussi, de par vous-même, la justice pour les laissés pour compte. Ces incidents, n’importe quel lecteur pourrait les multiplier par un million. Porter plainte serait préjudiciable pour les plaignantes sur toute la ligne. Tirez vos propres conclusions.
Situation historique et origine de ce laxisme.
Première occupation américaineEn Haïti, avant l’occupation américaine, les étrangers, pour un rien, poursuivait le gouvernement haïtien aux fins de lui soutirer des milliers de gourdes, sous peine de faire intervenir leur propre gouvernement, sous la forme d’un bateau de guerre dans la rade de Port-au-Prince. Du XIXe au début du XXe siècle, la honteuse et lucrative industrie des réclamations fleurissaient à merveille. La politique de la canonnière encourageait ce marché. Des commerçants étrangers ou des individus, nés dans le pays de parents, l’un étranger et l’autre haïtien, réclament la nationalité étrangère pour mieux étrangler la jeune nation. Le cas le plus célèbre et le plus rocambolesque fut l’affaire des frères Peters7. Nés de mère haïtienne, les deux vauriens obtinrent deux nationalités différentes, l’une anglaise, l’autre allemande. Profitant de l’insurrection des Cacos, avant la chute d’Antoine Simon en 1911, ils mirent volontairement le feu à leur scierie, valant à peu près 150 000,00gdes ou 30 000,00$ US et poursuivent le gouvernement pour 1 500 000,00gdes ou 300 000,00$ en plus d’une astreinte de 10,00gdes ou 2,00$ par jour pour perte de jouissance du bien. (Ordre de grandeur : à cette époque, un dîner valait 10 centimes). Malgré les preuves accablantes démontrant la ruse des coquins et le résultat du procès en faveur du gouvernement, les consuls autrichiens et anglais tenaient mordicus au morceau. L’affaire fit grand bruit et les pressions énormes. Elle traîna en longueur qu’en 1915. A l’arrivée des Américains, lors de l’occupation 75 000 cas de griefs d’étrangers contre le gouvernement pour un total de 182 000 000,00gds étaient sur la table. Fort de la présence yankee, la justice expédia à la poubelle les farfelues et les fantaisistes pour payer seulement 17 000 000 de gourdes8, soit, 9,44%. Les frères Peters n’ont pas reçu un clou. Depuis lors, on cessa de presser le petit citron, mais le venin de la corruption avait fait son chemin et elle continue aujourd’hui sous d’autres formes. Mais les étrangers avaient bien tracé la voie. C’est ainsi que se déroulait la justice. Comme je l’ai dit à l’introduction, en Haïti, on interprète la loi….etc. Voilà pour l’histoire.
Nous avons connu aussi quelques bons prêtres et des crapules aussi.
Soyons moins parano. C’est une évidence de la Palice, quand la chance n’est plus là, les malheurs arrivent en cascade. Haïti est fragile, tous les mécréants de la terre auront tendance à y converger pour assouvir leur bas instinct. Toutefois, nous devons reconnaître, qu’une partie des religieux qui ont vécu chez nous, sont à l’abri de cette déviation. Pour paraphraser Jean de la Fontaine : "Ils n'en mouraient pas tous, mais tous étaient atteints!" Certains étaient des hommes d’honneur, qui ont su maîtriser leur pulsion pour faire honneur au devoir de leur charge, mais les faibles, les malades n’ont pas su tenir le gouvernail. Rarement, avons-nous entendu des ragots sur ces gens qui furent nos professeurs, nos confesseurs…etc; à part quelques énergumènes, à l’exemple d’un certain «Frè Ti zoizo», un surnom à faire rougir une none, que certains jeunes de chez les Frères de l’Instruction Chrétienne semblaient connaître dans la capitale. La rumeur soutient que ce bon Frère a la manie d’offrir des bonbons aux garçons à travers une poche trouée de sa soutane. Si leur main visite la mauvaise poche, le curieux Frère se confond en excuse et leur présente l’autre. En attendant, au premier essai, le jeune roule par mégarde le p’tit oiseau du saint-homme. Il y a toujours une brebis égarée quelque part. D’autres histoires salaces contées entre adultes, sont chantées parfois dans certaines régions outragées à l’époque du carnaval. Des refrains scabreux sont repris en chœur dans l’arrière-pays pour dénoncer ces travers et la dépravation de ces hurluberlus. La chanson populaire, « Pê Baron nan Torbec » (Cliquer pour l’écouter), ou «Pê Hilê, monté sous l’autel, sa ou kwè’l di/ Dominus vobiscum tout fanm dous...»,bien interprétée par Joe Jacq, notre troubadour national, représente le journal oral où l’histoire de ses hommes à robe, est racontée dans l’arrière-pays où ils sont rois et maîtres, comme le faisaient les trouvères en Europe. C’est l’âme haïtienne que vous écoutez, dans ses chansons, qu’en petits perroquets savants et idiots qui ne réfléchissaient plus, on nous apprenait à haïr pour écouter les chansons classiques de Paris : Les Symphonies de Beethoven…etc, dans les salons de la haute. Des idiots et ignorants qui jouent aux macaques en laissant crever tous ceux qui les avaient libérés du joug de l’esclave. Des idiots qui oublient que leur mère fut enculée par ces vauriens venus d’outre-mer et faire fortune sur leur dos. Des idiots qui cachent ou brûlent dans leur cour tout ce qui est nègre pour embrasser le curé qui enculent leurs femme, leur enfants, garçons et filles, et parfois, eux aussi y goutent. C’est ça la familia. Par leur intermédiaire, la France avait reconquis Haïti. L’esprit de 1804 a été trahi par ses propres élites qui se sont alliées au vaincu.
Toutefois, parmi nos bourreaux, nous pourrons admirer le plus haï de tous, le père d’Alexandre Dumas, Antoine de La Pailleterie. Il était rongé par le remords de sacrifier des humains pour gagner quelques sous. Il a vécu à l’envers du décor. Il n’était pas riche. N’en pouvant plus, en proie à la dépression, il retourna en France en extrayant un de ces fils de la géhenne pour l’amener en France. Ce fut Thomas ou Alexandre Dumas père. Les autres colons de l’époque le traitaient de voyous…etc. Même chez le diable, sévit parfois une âme charitable. Lors de l’Expédition9, Dumas pensait revoir, sa mère et ses sœurs restées, à Guinaudé, aux environs de Jérémie. Comme Napoléon lui avait interdit le retour, car de par sa relation avec Pauline, la sœur de l’Empereur, Dumas était dans le secret des dieux. Il savait que ses sœurs et sa mère seront remises dans les fers. Il en souffrait énormement10. Pour répéter Jacques Casimir dans ses recherches exhaustives, dans le texte «Il nous faut la peau d’un blanc», certains soldats allemands et polonais avaient bien compris l’enjeu et se révoltèrent, une fois l’escadre arrivé en Haïti. Car eux aussi, étaient des misérables trompés par la France. Une lettre de leur commandant Ignacy Jasinsky à son adjudant Général Ph. Fressinet, commandant de l’arrondissement militaire de P-au-P, le 18 avril 1803, le confirme : «…Mais ici, face à la lutte contre une nation meurtrie par la souffrance et le désespoir, nos soldats se sont montrés ingrats de s'acquitter de leurs obligations. Voyant ce peuple dit sauvage luttant pour sa propre liberté, nous sommes déchirés» -Ignacy Jasinski, commandant du IIe bataillon, 114ème Demi-brigade.Soyons moins parano. C’est une évidence de la Palice, quand la chance n’est plus là, les malheurs arrivent en cascade. Haïti est fragile, tous les mécréants de la terre auront tendance à y converger pour assouvir leur bas instinct. Toutefois, nous devons reconnaître, qu’une partie des religieux qui ont vécu chez nous, sont à l’abri de cette déviation. Pour paraphraser Jean de la Fontaine : "Ils n'en mouraient pas tous, mais tous étaient atteints!" Certains étaient des hommes d’honneur, qui ont su maîtriser leur pulsion pour faire honneur au devoir de leur charge, mais les faibles, les malades n’ont pas su tenir le gouvernail. Rarement, avons-nous entendu des ragots sur ces gens qui furent nos professeurs, nos confesseurs…etc; à part quelques énergumènes, à l’exemple d’un certain «Frè Ti zoizo», un surnom à faire rougir une none, que certains jeunes de chez les Frères de l’Instruction Chrétienne semblaient connaître dans la capitale. La rumeur soutient que ce bon Frère a la manie d’offrir des bonbons aux garçons à travers une poche trouée de sa soutane. Si leur main visite la mauvaise poche, le curieux Frère se confond en excuse et leur présente l’autre. En attendant, au premier essai, le jeune roule par mégarde le p’tit oiseau du saint-homme. Il y a toujours une brebis égarée quelque part. D’autres histoires salaces contées entre adultes, sont chantées parfois dans certaines régions outragées à l’époque du carnaval. Des refrains scabreux sont repris en chœur dans l’arrière-pays pour dénoncer ces travers et la dépravation de ces hurluberlus. La chanson populaire, « Pê Baron nan Torbec » (Cliquer pour l’écouter), ou «Pê Hilê, monté sous l’autel, sa ou kwè’l di/ Dominus vobiscum tout fanm dous...»,bien interprétée par Joe Jacq, notre troubadour national, représente le journal oral où l’histoire de ses hommes à robe, est racontée dans l’arrière-pays où ils sont rois et maîtres, comme le faisaient les trouvères en Europe. C’est l’âme haïtienne que vous écoutez, dans ses chansons, qu’en petits perroquets savants et idiots qui ne réfléchissaient plus, on nous apprenait à haïr pour écouter les chansons classiques de Paris : Les Symphonies de Beethoven…etc, dans les salons de la haute. Des idiots et ignorants qui jouent aux macaques en laissant crever tous ceux qui les avaient libérés du joug de l’esclave. Des idiots qui oublient que leur mère fut enculée par ces vauriens venus d’outre-mer et faire fortune sur leur dos. Des idiots qui cachent ou brûlent dans leur cour tout ce qui est nègre pour embrasser le curé qui enculent leurs femme, leur enfants, garçons et filles, et parfois, eux aussi y goutent. C’est ça la familia. Par leur intermédiaire, la France avait reconquis Haïti. L’esprit de 1804 a été trahi par ses propres élites qui se sont alliées au vaincu.
Conclusion
Prise de la Bastille 14 Juillet 1789Un peuple qui n’a pas de langue écrite ou codifiée est prisonnier de ses mentors. La rue demeure le seul endroit pour lui d’exposer ses griefs dans l’oralité, lorsqu’il n’en peut plus, contre ces racailles qui les humiliaient tout en métissant le pays, sous de fausses représentations, à l’ombre de la Bible. La noblesse exploiteuse française l’avait appris à ces dépens en 1789, quand le peuple a réussi l’impensable en prenant la Bastille. Elle a payé très chère sa turpitude. Elle ne l’avait pas vu venir. Ce fut pour notre bien et celui du monde entier. Les idées mènent le monde et les philosophes le savaient. Ils ont été avertis. Mais ces hommes à robe pensaient, du haut de leur tribune avoir lavé plus blanc que blanc, en lessivant les cerveaux des sous instruits. En 89, ils ont frappé un mur. Victor Hugo, Chateaubriand, les esprits évolués de l’époque les voyaient venir; mais pas la noblesse, si bien que le premier avait mis ces paroles célèbres dans la bouche de Gavroche11 : «Je suis tombé par terre / C’est la faute à Voltaire/ Le nez dans le ruisseau / C’est la faute à Rousseau » Et Châteaubriand de conclure « Ils (les nobles) virent une révolte là où ils auraient dû voir le changement des nations». Après avoir lu ces lignes, je pense que le lecteur comprendra pourquoi Haïti n’a pas sa langue propre. Pourquoi, nous sommes un peuple de «Bêbê». Tous les exploités de la terre se ressemblent; les exploiteurs aussi. Cependant, avec la crise de la pédophilie dénoncée de partout, un pays laxiste comme Haïti, n’y échappera point; et ces malades le savent. Elle sera le refuge de ces impénitents. Pour eux, aimer son prochain comme soi-même, n’est qu’un vain prétexte pour faire du tort aux plus mal pris dans leur environnement. Ite missa est!
Prise de la Bastille 14 Juillet 1789Un peuple qui n’a pas de langue écrite ou codifiée est prisonnier de ses mentors. La rue demeure le seul endroit pour lui d’exposer ses griefs dans l’oralité, lorsqu’il n’en peut plus, contre ces racailles qui les humiliaient tout en métissant le pays, sous de fausses représentations, à l’ombre de la Bible. La noblesse exploiteuse française l’avait appris à ces dépens en 1789, quand le peuple a réussi l’impensable en prenant la Bastille. Elle a payé très chère sa turpitude. Elle ne l’avait pas vu venir. Ce fut pour notre bien et celui du monde entier. Les idées mènent le monde et les philosophes le savaient. Ils ont été avertis. Mais ces hommes à robe pensaient, du haut de leur tribune avoir lavé plus blanc que blanc, en lessivant les cerveaux des sous instruits. En 89, ils ont frappé un mur. Victor Hugo, Chateaubriand, les esprits évolués de l’époque les voyaient venir; mais pas la noblesse, si bien que le premier avait mis ces paroles célèbres dans la bouche de Gavroche11 : «Je suis tombé par terre / C’est la faute à Voltaire/ Le nez dans le ruisseau / C’est la faute à Rousseau » Et Châteaubriand de conclure « Ils (les nobles) virent une révolte là où ils auraient dû voir le changement des nations». Après avoir lu ces lignes, je pense que le lecteur comprendra pourquoi Haïti n’a pas sa langue propre. Pourquoi, nous sommes un peuple de «Bêbê». Tous les exploités de la terre se ressemblent; les exploiteurs aussi. Cependant, avec la crise de la pédophilie dénoncée de partout, un pays laxiste comme Haïti, n’y échappera point; et ces malades le savent. Elle sera le refuge de ces impénitents. Pour eux, aimer son prochain comme soi-même, n’est qu’un vain prétexte pour faire du tort aux plus mal pris dans leur environnement. Ite missa est!
Notes Bibliographiques
(1) : Saint Exupéry, (Citadelle….1944, p.601)
(2) : Extrait d’une lettre de Ferney – 1764. – Lettre XIII, (T. IV, p.289)
(3) : Mission des Nations-Unies pour la Stabilisation en Haïti.
(4) : Frankétienne: "Je suis un survivant de la misère…." (L’Express. Fr. - Delphine Peras. Juillet 2010)
(5) : Saint Mathieu. Chap. XVI, 18
(6) : La Bible rapporte l’histoire légendaire de la destruction de Sodome et Gomorrhe. (Genèse, XIX), dont elle fait une punition de Dieu à l’encontre des habitants de ces villes, infidèles et immoraux. Ces villes mystérieusement détruites sont restées dans la mémoire des hommes comme symboles de vice et de dépravation ?
(7) : Le coin de l’histoire – Charles Dupuis –2003. Page 201
(8) : La société des baïonnettes – Alain Turnier – 1985. Page 190
(9) : Alexandre Dumas, le Dragon de la reine: de Claude Ribbe – Édition du Rocher –Sept. 2002.
(10) : L’expédition : de Claude Ribbe – Édition du Rocher – juillet 2003. (L’escadre commandé par le Général Leclerc, le beau- frère de l’autre).
(11) : Les Misérables : "Gavroche est un personnage du roman de Victor Hugo. Il prend les traits d’un gamin de Paris.
(12) : Le Vatican mis à nu - Groupe les Millénaires - Chap. Le javelot et l’homosexualité. Page 161.
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