Discours d'Etzer Vilaire à la mémoire des héros de l'Indépendance, de Charlemagne Péralte... 

Monday, December 9, 2024

Exil d’Assad : Une ère s’achève, l’incertitude demeure

Bachar el-Assad


Par Herve Gilbert

Le départ inattendu de Bachar el-Assad, président de la Syrie depuis 2000, marque un tournant décisif dans l’histoire contemporaine du pays. Ayant hérité du pouvoir après le décès de son père, Hafez el-Assad, qui avait dirigé la Syrie pendant trois décennies, Bachar a été contraint de quitter le pays après la capture de Damas et de son palais présidentiel par les forces rebelles. Hier, il a trouvé asile en Russie, son principal allié international. Cet événement, fruit d’années de guerre civile et de pressions diplomatiques, soulève de nombreuses interrogations quant à l’avenir politique de la Syrie, à la stabilité régionale et aux implications stratégiques de son exil.


La chute de Damas et la prise du palais présidentiel par les rebelles représentent une rupture symbolique et matérielle du régime Assad, qui s’était maintenu au prix d’un soutien inconditionnel de la Russie et de l’Iran. L’exil de Bachar el-Assad en Russie confirme le rôle prépondérant de Moscou dans la crise syrienne, non seulement en tant que protecteur du régime, mais également comme acteur garantissant la sécurité personnelle de l’ancien président.


Cependant, cette transition brutale laisse la Syrie confrontée à des défis considérables. Le vide politique créé par la chute du régime risque de provoquer des luttes de pouvoir internes, exacerbées par les ambitions géopolitiques d’acteurs régionaux comme la Turquie et l’Iran. En outre, l’absence de consensus, tant au sein des factions syriennes qu’au niveau international, compromet toute perspective de transition ordonnée. Ces dynamiques fragilisent davantage un pays déjà ravagé par des années de conflit et d’instabilité.


La déposition de Bachar el-Assad, suite à la capture de la capitale, marque la fin d'une dynastie autocratique qui a dominé la Syrie pendant plus de cinquante ans. En tant que deuxième représentant de cette lignée, Assad a exercé un pouvoir autoritaire sur le pays. Sa chute, intervenue à la suite de l’avancée rapide des rebelles, représente un renversement spectaculaire de l'ordre établi dans une nation du Moyen-Orient d'une importance géostratégique majeure.


 Si ce départ offre une opportunité historique de réformes politiques et de reconstruction nationale, il ouvre également la voie à une fragmentation accrue et à un risque d’instabilité prolongée. Le succès de cette transition repose sur une coordination étroite entre les acteurs internationaux et régionaux, ainsi que sur la mise en place d’un cadre inclusif susceptible de prévenir une escalade des tensions et de poser les bases d’un avenir pacifié pour la Syrie.


Hervé Gilbert


No comments:

Post a Comment