Plongée au coeur de la tempête |
Pour
connaître la force réelle d’un ouragan, il faut carrément aller au cœur de la
tempête. Pour remplir cette mission, l’Agence nationale océanique et
atmosphérique des États-Unis (NOAA) ou (National Oceanic And
Atmospheric Administration) utilise des avions
spécialement convertis pour ce genre d’opération. Explications.
1. L’AVION SE DIRIGE AU CENTRE DE
L’OURAGAN
Lockheed WP-3D Orion |
La NOAA
utilise deux avions Lockheed WP-3D Orion pour partir à la
chasse aux ouragans. Les deux appareils sont surnommés Kermit et Miss
Piggy, deux personnages de la célèbre émission The Muppet Show. Dans le
cas d’Irma, un des avions est allé se placer dans l’œil de l’ouragan pour y
lâcher des instruments de mesure au cœur de la tempête. « On pourrait
penser qu’il n’est pas nécessaire d’envoyer des avions dans les ouragans, avec
tous les satellites météo dont nous disposons, a expliqué John Cangialosi,
météorologue au Centre national des ouragans (NHC), en entrevue
avec l’AFP. Les satellites ont vraiment progressé, mais ils ne donnent que des
estimations sur la force d’un ouragan. »
2. LANCEMENT DE LA SONDE DE MESURE
Chargement d'une catasonde à
bord d'un Lockheed WP-3D.
|
Une fois à
l’intérieur de l’ouragan, les cinq membres de l’équipage ont l’impression de se
trouver au milieu d’un immense stade en raison de la forme des nuages. Les
spécialistes appellent d’ailleurs ce phénomène le stadium effect (« effet
stade »). Le diamètre de l’ouragan Irma est de 30 km et sa
superficie totale dépasse les 330 000 km2. Une sonde équipée d’un
parachute est lâchée. Sa mission est de mesurer la température, l’humidité, la
vitesse et la direction que prend l’ouragan. L’équipage peut lâcher ainsi
plusieurs sondes à différents endroits dans la tempête pour recueillir le
maximum d’informations.
3. COLLECTE DES DONNÉES
L’appareil
effectue un autre passage pour récolter les données transmises par la sonde.
Celles-ci sont immédiatement envoyées au Centre national des ouragans par
transmission satellite. Elles sont utilisées pour raffiner les prédictions et
les modélisations par ordinateur. C’est à partir de ces informations que les
autorités décident ou non d’ordonner l’évacuation d’un secteur ou d’une région
en particulier. Malheureusement, ces données ne sont pas parfaites. « Même
si la science était parfaite avec toutes les bonnes équations, on ne peut pas
prévoir une accélération de la puissance des cyclones, car il y a apparemment
des facteurs aléatoires impossibles à mesurer, comme l’état initial de
l’atmosphère », explique Owen Kelly, chercheur au Centre Goddard, en
entrevue avec l’AFP.
4. UN DEUXIÈME AVION AU-DESSUS DE
L’OURAGAN
Le Gulfstream IV-SP |
L’équipe de
« chasseurs d’ouragan » de la NOAA utilise aussi un deuxième appareil
pour mieux étudier chacune des tempêtes. Le Gulfstream IV-SP
peut voler plus vite et à une altitude beaucoup plus importante
(45 000 pieds ou 13 700 mètres). Avec ses instruments de mesure, il peut
notamment obtenir un portrait détaillé des systèmes atmosphériques situés dans
la haute atmosphère au-dessus des ouragans en formation. La NOAA risque fort de
ne pas manquer de boulot au cours des prochaines semaines. Déjà, deux autres
ouragans se sont formés dans l’Atlantique, soit Katia et José.
Avec six ouragans déjà identifiés en 2017, on serait néanmoins loin du record
de 15 ouragans dans l’Atlantique pendant l’année 2015.
L'ouragan Irma vu de l'espace sur une image fournie par l'agence amé ricaine d'observation océanique et atmosphérique le 5 septebre dernier |
Sources : NOAA, Le Monde, Agence France-Presse, Wikipedia, La Presse
Illustration et Adaptation: HCC
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