Discours d'Etzer Vilaire à la mémoire des héros de l'Indépendance, de Charlemagne Péralte... 

Saturday, March 28, 2020

Hispaniola Coronavirus: des conseils salutaires au Gouvernement haïtien



Par Jean-Albert Midy, MD, FACS

Il est dit que le COVID-19 se propage de façon accélérée en République dominicaine 312 cas confirmés ( Latin America: COVID-19 cases2020, by country published by: Ana Maria Ruiz Montanez, Mar 27,2020)

Avec l’évolution de Covid-19 en RD, le gouvernement haïtien doit anticiper que le gouvernement dominicain peut refouler en Haïti tous les haïtiens qui auront contacté l’infection. Ces Haïtiens infectés regagneront certainement leurs familles dans les différents coins du pays.

Mes recommandations:
Le gouvernement d’Haïti aurait dû entrer en contact dès maintenant avec le gouvernement dominicain, les Nations Unies, l’OEA pour établir ensemble une zone près de la frontière des deux pays pour héberger ces malades confirmés infectés avant que ne commence leur refoulement massif vers le pays.

Dans ce cas les quatre entités: le gouvernement haïtien , le gouvernement dominicain, les Nations Unies , l’OEA et si possible d’autres instances internationales pourraient collectivement contribuer à leur support de façons bien coordonnées.

Ce serait le moyen le plus efficace d’agir proactivement pour le bien-être sanitaire de l’ile d’Haïti [HIPANIOLA] et des régions avoisinantes.

Attendre pour réagir sera trop tard!
Aussi le gouvernement dès maintenant doit-il lancer un appel urgent d’aides aux organisations professionnelles de la santé de la diaspora haïtienne ( Association des Médecins haïtiens à l’Étranger, Association des Infirmières, Association des Techniciens en soins respiratoires) et de mobiliser les professionnels de santé en Haïti.

Attendre pour réagir sera une erreur grave.

Utilisons les ressources disponibles à notre pays!

“À bon entendeur, salut!”

Revendiquons Choucoune d’Oswald Durand

17 septembre 1840 - 22 avril 1906
J’ai le goût aujourd’hui de voyager avec Oswald Durand, du Nord au Sud d’ Haïti, pour goûter aux plaisirs de sa poésie tout épicurienne, et surtout pour l’entendre me parler de Choucoune, cette belle marabout qu’il a aimée de toute la force de son âme de poète.

On dit qu’il a des liens de parenté biologique avec Thomas Rétoré Alexandre Dumas, aussi bien qu’avec Valentin Vastey et les Talès. Peut-être que oui, car Ayiti est une île sans frontières, par amour et pour l’amour, et l’on sait que la poésie a des ailes qui lui permettent de voyager et de prendre son bien là où elle le trouve. Ce n’est donc pas étonnant que Durand eût la même inspiration que Roumer pour célébrer l’envoûtante beauté de cette femme-cannelle haïtienne, qui habite nos bois et nos plainesː la marabout.

De nombreux peintres et musiciens haïtiens ont modulé leur art sur la mélodie de “Ti-Zwazo“, composée par Michel Mauléart Monton, à partir de Choucoune, ce très beau poème d’Oswald Durand; musique reprise en anglais par Harry Belafonte qui la popularisée dans le reste du monde sous le titre de “Yello Bird“. Roger Whittaker, l’homme du mistral, et beaucoup d’autres artistes de la chanson l’ont également interprétée, chacun à sa manière et dans sa propre langue.

Cette musique de charme, qui a bercé la jeunesse du monde au cours des années 50, est généralement attribuée à Tahiti, au lieu d’Haïti, pour en faire une chanson polynésienne très choyée ; il en est de même de “Marabout de mon coeur“ d’Émile Roumer, interprétée avec brio par le Chœur Ciao, en 2018, qualifiée de musique tahitienne. Écoutons sur cette page Harry Belafonte et Roger Whittaker dans leur version de “Yellow Bird“ ou “Ti-Zwazo“. Et surtout, chers compatriotes, faisons-nous un point d’honneur, non point de “récupérer“, mais bien de revendiquer ce qui revient de droit à notre Haïti chérie.

Merci de bien vouloir embarquer avec moi dans cette “croisade“ qui en vaut la peine, à l’heure du coronavirus.

Mérès Weche



Yello Bird  interprété par Harry Belafonte 

Saturday, March 21, 2020

Hommage aux héroïnes oubliées de la guerre de l’Indépendance (Part 2)

Pour célébrer la Journée internationale de la femme
Anacaona, première grande figure féminine de notre histoire

PAR Eddy Cavé eddycave@hotmail.com

DEUXIÈME PARTIE
Dans cette deuxième partie, nous rendons hommage à quatre autres héroïnes oubliées de notre histoire : Madame Veuve Abel, Henriette Saint-Marc, Henriette Saint-Marc, Défilée-la-Folle. La conclusion est consacrée à Anacaona.

Madame veuve Abel
Contrairement à une idée encore très répandue, les Haïtiennes d’autrefois ne se contentaient pas de vivre dans l’ombre de leurs maris. On raconte que c’est Madame Veuve Abel, une sœur du général de division Nicolas Geffrard et en même temps la belle-sœur du ministre de la Guerre, le général Gérin, qui força presque ce dernier à participer à la conspiration contre Dessalines. Selon la petite histoire, la population des Cayes avait la conviction que le général Geffrard, mort subitement le 31 mai 1805, avait été empoisonné sur ordre de Dessalines, qui croyait dur comme fer que ce général conspirait contre lui avec Christophe.

On raconte que Gérin était très réticent à sauter dans le train en marche quand Madame Abel l’apostropha chez elle un soir en disant : « Général Gérin, si vous ne vous sentez plus le courage de combattre avec vos frères, donnez-moi votre habit, vos épaulettes et votre épée, je marcherai à votre place.»

À court d’arguments, Gérin serait passé à la conspiration. On pourra toujours objecter que Veuve Abel a mis sa force de caractère au service d’une mauvaise cause, mais cela n’enlève rien à son courage de fanm vanyan (femme de grand courage).

……10). Henriette Saint-Marc (17xx-1802)
Les oubliées de l'histoire
Parmi les héroïnes oubliées de notre histoire, il convient de mentionner ici Henriette Saint-Marc qui a été, avant la lettre, la Mata Hari de la guerre de l’Indépendance d’Haïti. Fille d’une esclave noire et d’un fonctionnaire blanc, elle était, selon les témoignages de ses détracteurs, une prostituée de luxe exécutée en 1802 pour complicité avec les insurgés. Il est en effet admis qu’aujourd’hui qu’elle a mis au service de Toussaint Louverture, puis de Dessalines, ses charmes, ses talents et ses relations privilégiées avec les officiers français..

Selon certaines sources, elle entraînait souvent dans des endroits reculés certains soldats et officiers de l’armée française qui ne revenaient jamais à leurs campements. On pense qu’elle les faisait achever par des complices après les avoir mis hors d’état de se défendre. Elle sera finalement découverte, jugée et condamnée à la peine de mort. Thomas Madiou qui résume en ces termes les derniers moments de sa vie au Cap : « Arrachée de la prison, elle fut placée entre deux pelotons de carabiniers européens, et conduite, suivie de son cercueil, sur la place du marché, vis-à-vis de l'église […] Elle monta sur l'échafaud avec courage. Quand son cadavre se balança dans l'air, un cri lugubre, des sanglots éclatèrent dans la foule. Les femmes abandonnèrent le marché, saisies d'horreur…»

Cécile Fatiman (v.1775-1887)
Cécile Fatiman 
Une autre figure féminine occultée de la résistance et de la politique haïtiennes est sans conteste celle de la Cécile Fatiman, la prêtresse vaudou qui anima, aux côtés de Boukman, la cérémonie du Bois-Caïman. S’agit-il d’un oubli involontaire ou d’une opération délibérée de matraquage des esprits? Le fait est qu’aucun de nos manuels scolaires ne précise l’identité de ce personnage qui a joué un rôle essentiel dans l’acte fondateur qu’a été cette cérémonie.

La vérité est maintenant connue. Voici ce qu’a écrit le Dr Étienne Charlier au sujet de cette héroïne :

« Cécile FATIMAN, femme de Louis Michel PIERROT, qui commanda un bataillon indigène à Vertières et devint plus tard Président d'Haïti, participa à la cérémonie du Bois-Caïman: elle était une mambo. Fille d'une Négresse africaine et d'un Prince corse, Cécile FATIMAN était une Mulâtresse aux yeux verts et à longue chevelure noire et soyeuse et avait été vendue avec sa mère à Saint-Domingue. La mère avait également deux fils qui disparurent au hasard de la traite, sans laisser de traces. Cécile FATIMAN vécut au Cap jusqu'à l'âge de 112 ans, en pleine possession de ses facultés. »

Défilée-la-folle
Dédé Bazile  ou Défilé-la-folle
Par une de ces révoltantes injustices, l’histoire d’Haïti n’a retenu deux choses de la vie de Dédé Bazile : le fait qu’elle était folle et qu’elle posa un acte de grande générosité en ramassant les restes épars du corps de Dessalines pour les transporter au cimetière des « Trousses-Côtes », qui était alors le seul de la ville.

De sa vie d’avant la folie et de son passé de combattante, on ne dit généralement rien. Au terme de patientes recherches, l’ancien professeur d’histoire Octave Petit conclut que Défilée est née au Cap-Français vers 1736 et qu’elle est morte sous Pétion en 1816. Elle aurait perdu la raison en apprenant la mort de deux frères et de trois fils tombés au front durant un des combats sanglants de la guerre de l’Indépendance. Voici ce qu’a écrit à son sujet Me Cadet Jérémie :

Les femmes esclaves
« Pendant la guerre qui devait briser la chaîne de l'esclavage à Saint-Domingue [Défilée] a poussé au plus haut degré l'esprit de sacrifice. Elle appartenait à cette légion de femmes qui, depuis Toussaint-Louverture, suivaient partout l'armée, mettaient la marmite au feu au bord de la première source, et passaient, au besoin, la cartouche libératrice. Elles étaient courageuses ces vivandières d'une armée sans solde, toujours en guenilles. Elles donnaient leurs frères, leurs époux et leurs fils à la Mort.

Ces femmes innommées sont les premières soldates de la Liberté. Elles avaient le souci d'assurer le pot-au-feu et de soutenir la bravoure. En traversant les champs qui étaient à tous puisque c'était la sueur de l'esclavage, en grattant les radicelles pour savoir si le manioc était à point, ces femmes préparaient l'attaque prochaine…»

Au sujet du nom de Défilée, Cadet Jérémie apporte une explication assez convaincante en écrivant :

[…] Ce qu'il y a de particulier chez l'esclave dont nous racontons la vie, c'est l'obsession de la lutte pour la Liberté. Cette idée fixe dirigera toutes ses actions. Ce n'était plus qu'une ombre attachée au pas des héros. Le son du tambour l'entraînait. Chaque fois que l'Armée s'arrêtait quelque part, elle levait sa canne : DE—FI-LEZ ! Ce mot de commandement deviendra son nom et c'est sous ce nom qu'elle s’emparera de l'Histoire.

EN GUISE DE CONCLUSION
Anacaona
Anacaona, la reine guerrière des Taïnos fut pendue...
En cette journée internationale de la femme, je ne puis me résoudre à clore cet hommage à nos héroïnes sans dire un mot d’Anacaona, première grande figure féminine de notre histoire. Chantée par nos poètes et nos musiciens, honorée par nos historiens et nos romanciers, Anacaona habite aujourd’hui encore la mémoire des femmes et des hommes de l’ancien caciquat du Xaragua. Sœur du cacique Bohéchio et épouse de Caonabo, elle appartenait à la célèbre dynastie des Tainos, objets du premier génocide de notre histoire.

Le baron Émile Nau a reconstitué dans son Histoire des Caciques d’Haïti, parue en 1855, le mode de vie des caciquats et leur fin tragique. Il y souligne la beauté, la grâce, l’élégance et l’intelligence d’Anacaona. Dans le compte rendu de la réception qu’elle a offerte à Barthélemy Colomb en 1496, Nau écrit : « Anacaona, portée en litière, suivait immédiatement ces filles d’élite. Elle était vêtue de sa plus belle tunique. Elle avait la tête ornée d’une espèce de tiare plaquée d’or, et d’une guirlande de fleurs fraîchement cueillies et de toutes couleurs […] qui, après avoir fait plusieurs fois le tour de ses trempes et de son front, se répandaient sur ses épaules et sur ses seins nus. La plupart des hymnes qu’on chantait étaient de sa composition. »

En 1503, c’était au tour de Nicolas Ovando d’accueillir la souveraine. La réception, pourtant bien commencée, « se changea soudain en un horrible carnage ». Tous les spectateurs furent massacrés sans pitié, y compris les caciques invités. Seule Anacaona fut épargnée. Après s’être débarrassée, en 1504, de tous les autres caciques de l’île, Ovando repartit pour Santo Domingo avec elle, « liée et garrottée », et la fit juger et condamner à mort pour rébellion. « La gracieuse reine, l’illustre poète […] fut ainsi ignominieusement pendue. »
F I N _____-

Thursday, March 19, 2020

Coronavirus – Quand la nature transcende l’inconscience


Par Max Dorismond

Ils avaient le pouvoir de changer l’ordre des choses et faciliter la vie de leurs congénères. Ne pensant qu’à eux seuls, ils s’en sont servis à l’impératif. N’obéissant qu’à leur instinct grégaire, ils s’en sont mis plein la valise pour aller évoluer en équilibristes dans la parenthèse enchantée des plaisirs autrefois inaccessibles.

Cric-crac, au moindre bobo, à la moindre migraine, un visa pour la Suisse et une hospitalisation de premier choix, là-bas. Une école pour fiston, pas de panique, presque toutes les universités du monde lui ouvrent leurs portes, même s’il est cancre. Un accouchement s’annonce, les meilleurs spécialistes, américains ou français, sont disponibles pour l’épouse ou les maîtresses.

C’est la vie de pacha où le rêve n’a pas de mémoire, et où l’illusion s’avère cosmique. L’automatisme est à toutes les sauces. Point de contraintes, point de barrières. Ils sont riches à milliards. La terre est carrée, ils fonctionnent en ligne droite.

Et puis, un matin, hop! réveil saccadé. Le Coronavirus frappe à la porte d’à côté. Visiteur impromptu, le monde frémit. C’est la quarantaine. On ferme toutes les frontières géographiques. Les hôpitaux ne laissent un choix de vie qu’aux 69 ans et moins, mais seulement pour les citoyens légaux de chaque pays concerné. Plus de visas pour les visiteurs et vacanciers. À la guerre comme à la guerre. L’argent ne vaut rien. On peut tout acheter, mais pas cette fois.

Les Petro Cari-beurres et les autres prédateurs, qui ne sont ni canadiens, ni Américains, ni Suisses, se retrouvent, du jour au lendemain, réellement Haïtiens. Ils commencent à se mordre les doigts, en passant de la liesse à la colère. En voulant tout voler, ils avaient omis de laisser, au moins, un hôpital fonctionnel pour eux, les leurs et le pays en général. Dans leur coffre-fort, la masse de documents, justifiant leurs avoirs dans les banques étrangères, ne peut leur assurer nul visa pour un ailleurs. On n’en donne plus!

À ce moment précis, une mer de réflexions les submerge et le cauchemar se fait chair. Ils viennent de découvrir, pour la première fois, que rien ne sert à l’homme de voler sans vergogne, s’il vient à perdre son âme. Aucune infrastructure sanitaire n’a été érigée en guise d’écran de défense pour eux et leurs concitoyens. C’est le vide sidéral ou le néant insondable

La nation, résiliente, prend Dieu à témoin et ne s’abandonne point à son sort. Les rancœurs s’étalent et le peuple spolié crie sa rage. Une rage de vengeance, couleur de sang. Or, sans visa, nul pays ne veut rien savoir des filous. Ils sont coincés. L’heure du jugement divin est presque arrivée.

Des pleurs, des grincements de dents! Il est presque trop tard. La grosse fortune mal acquise n’attire pas seulement la joie. Le malheur l’accompagne fort souvent. L’imprévu, cette arme insolente, frappe très fort, au moment où on s’y attend le moins, pour rappeler à notre mémoire nos erreurs de parcours. Il est la clé des défaites. Il est aussi la clé des victoires. Le criminel finit toujours par commettre une dernière bêtise qui va le perdre. Le Coronavirus est là pour rappeler la précarité des éléments, et que nous sommes tous en transit ici-bas. Ne nous illusionnons point!

S’empiffrer, s’accaparer de tout, ne conduit nullement au paradis. Ce chemin est étroit, on ne peut y accéder qu’avec son âme pour unique passeport. On naît avec les poings fermés, signe d’un certain désir de possession. Mais hélas! Nous avons l’obligation de montrer patte blanche à la porte d'embarquement pour la destination finale, en partant les mains nues. On ne peut rien emporter. On ne verra jamais un camion de déménagement derrière un corbillard. Les pharaons l’avaient essayé avant nous. On les a tous volés. Par conséquent, nous pourrons crier haut et fort : Vanitas vanitatum, et omnia vanitas / Vanité des vanités, tout n’est que vanité. C’est une affliction de l’esprit, résultant de la légèreté de l’être

Ainsi, pour le futur, c’est un doux souhait, déduisons que nous sommes tous condamnés à transcender nos envies, à laisser s’étioler nos ambitions et à poser un geste humanitaire au profit de tous, à contribuer à leur bien-être pour un passage sans conflit, sans misère, et sans chagrin sur terre

Ô mon pays bien-aimé, qu’as-tu fait au Bon Dieu pour qu’il tolère en ton sein cette équipe de cannibales!


Max Dorismond


Sunday, March 15, 2020

Anniversaire posthume pour notre Malou

Parnel Cledanor  alias Malou

Sans ambages, nous pourrons dire que feu Parnel Clédanor alias Malou, notre Malou national, le fameux chanteur de prédilection des Jérémiens, est encore parmi nous.

Hier, pour soutenir cette assertion, on aurait emprunté, par la magie du rêve, le beau poème du barde africain, Birago Diop :

Le souffle des ancêtres
…Ceux qui sont morts ne sont jamais partis :
Ils sont dans l’ombre qui s’éclaire
Et dans l’ombre qui s’épaissit.
Les morts ne sont pas sous la Terre :
Ils sont dans l’arbre qui frémit,
Ils sont dans le bois qui gémit,
Ils sont dans l’eau qui coule,
Ils sont dans l’eau qui dort,
Ils sont dans la case, ils sont dans la foule :
Les morts ne sont pas morts…

Et c’est tristement vrai. Aujourd’hui, la magie de l’électronique nous ramène à cette réalité, avec la voix réelle de Malou que nous pouvons entendre dans ses ritournelles à faire pleurer les anges.

Disons qu’il est dans notre vision, dans nos souvenirs, dans nos rêves. Malou, tu n’as jamais laissé nos cœurs.
Malou chez lui 
À preuve, écoutez-le dans des enregistrements qu’avait réalisés Hervé Gilbert dans ses dernières agapes à Palm-Coast, en Floride, dans un rendez-vous des Jérémiens, chez Alex Apollon. Profitons de cette écoute, pour lui dire merci. Merci de nous avoir accompagnés dans notre exil. Merci d’avoir donné un sens à notre errance. Mille fois encore, merci!
Ambiance à Palm Coast  en 2016

               
Repose en paix et Bon anniversaire, mon grand!

Max Dorismond




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Friday, March 13, 2020

Pourquoi le coronavirus touche moins les noirs? Des chercheurs chinois expliquent


Plusieurs cas de coronavirus ont été signalés et confirmés sur le continent africain. Cependant, fait marquant et curieux, tous les cas détectés concernent des personnes étrangères entrées sur le continent. Comment comprendre ce fait ? Des chercheurs chinois l’expliquent.

Le covid-19 né dans la ville de Wuhan en chine est présente dans plus de 70 pays à travers le monde avec déjà des milliers de morts. Les Noirs africains semblent cependant très peu intéressés par l’intrépide épidémie. C’est du moins la conclusion d’une étude chinoise pour comprendre une supposée « résistance » des personnes de peau noire au coronavirus.

Dans un article datant du 14 février 2020 et publié par le site Af.feednews, « des médecins chinois ont confirmé que la composition génétique du sang africain résiste au coronavirus, suite à la guérison d’un étudiant ».

Si en effet des personnes ont été détectées positives au Covid-19 en Afrique subsaharienne (au Sénégal, au Nigeria et maintenant au Cameroun), il convient nonobstant de noter qu’il s’agit exclusivement des étrangers venus d’outre-mer. Les noirs dans leur grande majorité, sont donc moins victimes de cette maladie.

L’étude chinoise citée par af.feednews démontre sa thèse avec le cas de Senou, l’étudiant camerounais qui avait été contaminé par le virus, puis miraculeusement guéri de la maladie.

« Les médecins chinois ont confirmé que Senou est resté en vie à cause de sa composition génétique sanguine qui se trouve principalement dans la composition génétique des Africains subsahariens. Les médecins chinois ont également déclaré qu’il était resté en vie car il avait la peau noire, les anticorps d’un noir sont 3 fois plus forts, plus puissants et plus résistants par rapport à celui du blanc », relate l’article.

Sur le continent, la zone Maghrébine, peuplée en majeur partie d’arabes, est la partie la plus touchée par l’épidémie notamment. On note le Maroc, l’Algérie, et l’Egypte.

Par Kady Konate

Thursday, March 12, 2020

Haïti - Universités – Pour un partenariat institutionnel



Ils sont venus, ils sont tous là.  Dès qu’ils ont entendu ce cri, elle va mourir, la Mama…  Non, vous ne vous êtes pas trompés d’histoire. C’est bien le poème de Charles Aznavour, un emprunt circonstanciel pour Haïti, au propre comme au figuré, relatif à l’agonie de la Mama, notre mère-patrie.
           
Néanmoins, les fils exilés sont revenus et sont presque tous présents. Après avoir œuvré au pays des blancs, avec une tête bien faite, pleine de rêves, bouillonnante d’idées et d’expériences ils débarquent au bercail, au chevet de la Mama. Dans leur besace, le cliquetis de leur sobre économie incite à l’envie. Comme le pays n’a rien à leur offrir, chacun, écoutant la voix de sa conscience, investit dans la pierre manquante qui doit restituer à Haïti la plénitude de sa dimension et faire tourner le vent de l’histoire. C’est gratifiant! On n’oubliera jamais le trésor de leur présence et de leur générosité. Toutefois, la fécondation nous a laissé un goût douteux et un foisonnement d’Universités à donner le tournis.
           
Il me plaît de citer mon ami, le Dr Jérôme Dominique, qui a écrit, en guise de réponse publiée dans la section commentaire de mon dernier article, « Haïti, Parle-moi... », ces mots éclairants : … Loin de poser un jugement d’ordre éthique sur ce phénomène pour le disqualifier du point de vue humain, nous affirmerons au contraire son caractère sociologique positif en tant que mouvement social tendant, par son action collective, non seulement à combler un vide institutionnel, mais encore à constituer des prémices de partenariat institutionnel public-privé en Haïti.

C’est réaliste et j’en suis fort aise. D’ailleurs, sa note m’a inspiré le présent titre. Cependant,, nous ne vivons plus au temps des cavernes. Après avoir vu du pays, il serait déplaisant de revenir avec la formule du « Gad’on kote. M’fè sa m’pito! 1 ». Non c’est fini, cette façon archaïque de voir les choses à partir de notre lorgnette personnelle. À constater notre déchéance, on devrait être interpellé, en posant le premier jalon, à penser au résultat final en rapport aux attentes internationales, au cas où Haïti ne saurait absorber le flot de diplômés émanant de cette gargote. Le monde est un village global. C’est un minimum dans une étude de faisabilité, dans un plan d’affaires, d’en tenir compte, pour viser un partenariat institutionnel et professionnel.
           
Et pourtant, ces bâtisseurs, ces sauveurs, ces commanditaires éclairés, qui ont brillé sur la scène mondiale, dans les plus célèbres universités, sont bardés de titres nominatifs, de titres de notoriété. Alors, pourquoi au moins l’une de leurs fondations, n’est même pas reconnue parmi les 200 plus grandes Universités du monde, selon le palmarès officiel de la société britannique Quacquarelli Symonds (QS) 2 en 2020?
           
Haïti est loin d’opérer avec une carence de cerveaux. Au contraire! La solution proposée serait une idée salutaire et primordiale pour certains, mais loufoque et fantaisiste pour les apôtres du gain facile, du prestige personnel et de l’égoïsme crasse, qui se font complices de la médiocrité. Dans tous les cas, il nous faudra une refonte des idéaux pour créer le mouvement social bénéfique préconisé, en regroupant maintenant cette profusion des meilleurs esprits, et fonder, comme le Québec, 4 à 5 universités privées avec d’éminents professeurs, triés sur le volet, pour rencontrer les standards prescrits et produire des diplômés de haut niveau, utiles à Haïti et ciblés par toutes les instances internationales.

Il n’y a pas dix chemins à parcourir. C’est une des solutions parmi deux ou trois. L’objectif doit être clair et sincère. À défourner trop de chômeurs semi-instruits pour Haïti, c’est la paix du pays que vous venez d’hypothéquer. Nul ne cherche à réitérer en Haïti, la crise de Mai 68 3 de la France. Cette île en a marre de l’instabilité. Si vous êtes revenus chez-vous à la recherche d’une paix bien méritée, c’est la tempête que vous allez récolter par votre façon de concocter les choses. Mieux vaut retourner dans le stress des grandes capitales que vous avez délaissées.
           
À remarquer dans le palmarès de Quacquarelli Symonds (QS), que deux institutions du Québec figurent, parmi les 200 meilleures Universités du monde. Il s’agit de McGill University (35e) et l’Université de Montréal (137e). C’est édifiant. En définitif, nous devons avoir à l’idée que, McGill est au Canada, ce que Harvard est pour les USA, et Oxford pour l’Angleterre. Quand vous cliquez sur Haïti dans la section Recherche du QS, c’est le vide sidéral. Bien sûr, nos universités ont bien été analysées. Mais, devinez le résultat!

Ce qu’il y a de paradoxal, c’est que ces deux universités québécoises, classées dans le top 200, recèlent en leur sein de brillants professeurs haïtiens qui ont, ou avaient, contribué à leur rayonnement. Nous pouvons citer, entre autres, pour l’Université de Montréal, quelques étoiles quisquéyennes4, des professeurs émérites, tels les Docteurs Samuel Pierre, Maître de thèse des doctorants en génie, Vernet Felix en gestion aux HEC, Nathan Ménard en linguistique, Jean-Claude Fouron en Cardio-Pédiatrie, Émerson Douyon et Daniel Élie en criminologie. À McGill nous trouvons les Docteurs Dorsainville, en histoire, Bertrand et Alcindor en médecine, etc…

De plus, certains Haïtiens, depuis des lustres, avaient obtenu leurs lettres de noblesse de ces célèbres maisons d’enseignement. Le plus loin que je puisse remonter, on trouve le Dr Rony Chenet Jr, diplômé de McGill en 1948. Il fut nommé superviseur de district de la Sun Life du Canada5. Pour sa performance universitaire, Il fut honoré par la Reine Élizabeth, et nommé Consul Britannique honorifique 6.

Imaginez, un instant, Haïti changer de paradigme pour voir figurer son nom sur la liste rêvée des 200 élues. Instantanément, cette ascendance aurait un impact sur notre avenir, notre bien-être et le bonheur du pays tout entier. Car, pour parvenir à ce stade, ces têtes expérimentées et bien faites seraient déjà au service des dirigeants bornés que nous connaissons aujourd’hui, en train de les conseiller, de les guider vers cet avenir exigeant et tentaculaire. L’argent, les gros châteaux, les voitures haut de gamme, les harems fleuris et le bling-bling ne seraient plus, ni l’objectif final, ni l’obsession débridée de chaque nominé à la gouverne de l’État. Aussi, le narcissisme proverbial de l’Haïtien, deviendrait obsolète. En finalité, le pays cesserait de patauger dans les fanges de la déraison.

Messieurs, ne soyez plus la risée du monde avec plus de 60 Universités inscrites sur le web et plus de 100 autres méconnues, selon un camarade du milieu. Pour un tiers d’île, à l’image et à la dimension d’une « tablette pistache 7 », c’en est trop! Unissez-vous pour le meilleur aux fins d’éviter la disgrâce dans le naufrage appréhendé. Maîtrisez vos pulsions et laissez à votre intelligence le soin d’explorer cette possibilité. Néanmoins, pour ce faire, choisissez de préférence la crème et laissez le « fresco8 » se dissoudre. Le soleil de Thomas s’en chargera!

Max Dorismond

NOTE
Note – 1 : “ Gad’on kote. M’fè sa m’pito” : C’est un endroit de fun où je fais ce que le cœur m’en dit
Note – 2 : La société britannique Quacquarelli Symonds (QS), est une entreprise spécialisée dans l’éducation supérieure. Elle vient de dévoiler son palmarès mondial de 2020 des meilleurs instituts universitaires.
Note – 3 : Quisqueyen(ne): Nom des aborigènes de Quisqueya, ancien nom d’Haïti avant l’arrivée de Colomb
Note – 4 : La crise sociale et politique de mai 1968 a vu se succéder en France une série de violentes émeutes étudiantes, qui ont débouché sur le mouvement de grève le plus important qu’ait connu un pays industriel.
Note – 5 : Sun Life du Canada - C’est une société canadienne de services financiers connue principalement sous le nom de société d'assurance-vie. C'est l'une des plus grandes compagnies d'assurance vie au monde, et aussi l'une des plus anciennes, avec une histoire remontant à 1865
 Note – 6 : Cité par Bernard Diederich dans son dernier ouvrage sur Haïti « Bon Papa » 2008.
 Note – 7 : « Tablette pistache » : Une douceur antillaise composée d’arachides grillées brassée dans du sucre  
 brun bouilli et caramélisé. Une fois refroidi et étendu sur une surface plane, on la découpe en petit morceau
 comme des hosties. C’est un délice pour le palais
 Note – 8 : Fresco : glace concassée comme des flocons de neige, arrosée d’un sirop. Ce nom est une  particularité d’Haïti employé dans un sens métaphorique. Sorte de crème glacée rudimentaire, très efficace dans la chaleur tropicale.


Sunday, March 8, 2020

JE VOUS EMBRASSE FEMMES DE MA COMMUNAUTÉ DES NOIRS

JE VOUS SALUE, FEMMES DU MONDE


JE VOUS EMBRASSE FEMMES DE MA COMMUNAUTÉ DES NOIRS


Par Mireille Jean-Louis

Mireille Jean-Louis
À l’occasion de cette journée dédiée aux droits des femmes un peu partout sur la planète, je lève mon chapeau à nous toutes les femmes, pour notre courage et notre détermination à rendre notre monde meilleur.
Alors que nous luttons constamment pour que nos enfants et particulièrement nos jeunes filles et nos jeunes femmes soient en sécurité, c’est souvent un proche qui vole leur innocence et même leur vie.
Nous livrons bataille à un système, à une société qui refusent de nous venir en aide quand nous sentons, voyons et palpons l’épée qui pend sur notre tête.
Nos proches ne nous croient pas, le corps policier nous demande des preuves que nous sommes incapables de produire, nos amis pensent que nous sommes devenues paranoïaques ou folles même, alors que nous et nos bourreaux savons que la menace est bien présente et réelle.
En cette journée de réflexion, de mobilisation, du décompte des enjeux, des problématiques et des gains réalisés dans le monde par et pour les femmes, je nous salue.
Femmes de mon pays Haïti, femmes de ma communauté des noirs éparpillées un peu partout dans le monde, je vous embrasse très fort.
Celles de mon pays, Haïti ne savent plus comment se battre contre l’insécurité, les viols, la misère et tout le reste...

Et pourtant ces femmes-roseaux continuent de lutter et continuent d’espérer en un lendemain meilleur pour le pays, pour elles et pour leurs enfants.
Nous sommes nombreuses à faire fonctionner les différentes sphères de notre société d’accueil, pourtant nous sommes sous-représentées et même oubliées lors de  représentations et manifestations visant à souligner cette journée.
Dire que nos jeunes filles et nos jeunes femmes ont besoin de modèles pour s’épanouir et avancer.




Beaucoup de nos jeunes, qui ont vu le jour de l’autre côté du fleuve ne connaissent que leur terre, le Québec, mais elles continuent de réclamer le nom de leur pays.
En emploi, nous sommes surveillées plus que les autres, épiées même, nos différences culturelles s’appellent problèmes de comportement, sans oublier que certains ont de sérieux problèmes de comportement, peu importent leurs origines.
On nous exige plus d’efforts que les autres parce que nous n’avons pas la bonne couleur de peau. Pourtant nous sommes sans aucun doute, de rudes et consciencieuses travailleuses.
Beaucoup ont mis du temps à se former en allant chercher un diplôme dans le domaine qui les passionne, mais doivent se contenter du boulot que le reste de l’équipe ne veut pas, quand elles ne peinent pas en vain à trouver un emploi, parce qu’elles sont « des femmes noires ».
Certaines font face au chantage, à l’intimidation, au cyber-intimidation très insidieux, visant à ruiner leur vie, leur réputation et leur équilibre psychologique.
Souvent elles se battent seules contre des mains invisibles, ces anonymes qui leur lancent des flèches enflammées au jour le jour en arborant un masque différent.
Elles se font passer pour ce qu’elles ne sont pas et ne seront jamais, pour avoir commis la seule faute de croiser le chemin d’un pervers et manipulateur.
Nombreuses ont comme prison leur maison, pour bourreau leur partenaire, n’ont pas de voix, pas le courage de dénoncer ou de sauver leur peau, sont contrôlées à outrance, surveillées, manipulées, piétinées, violées et pointées du doigt.
Elles ont tellement honte de ce qui leur arrive, finissent des fois par croire que ce sont elles le problème, résignées, attendent leur jour fatidique ou jettent la serviette, abandonnant rêves, enfants, famille et amis dans la culpabilité de n’avoir rien vu venir.
À nous toutes, femmes hésitantes, pleines de doutes, fortes, courageuses, femmes-roseaux, continuons la réflexion. Continuons d’avancer pour rendre notre monde plus sécuritaire pour nos jeunes filles, nos femmes en devenir.
Continuons d’éduquer nos petits garçons, les hommes de demain leur apprenant le respect des femmes.Rééduquons nos hommes en les montrant le bien-fondé du respect et des droits des femmes.
Impliquons-les dans la lutte. Nous n’y arriverons pas sans eux. Nous aurons toujours besoin d’eux.

Arrêtons de nous tirer les uns sur les autres pour des peccadilles qui n’en valent pas la peine et qui ne méritent pas notre regard.
Celles qui ont peur de dénoncer leur bourreau, je vous encourage et vous dis, c’est la meilleure journée pour le faire et pour demander de l’aide.
Parlez à un proche. Nous, dans la communauté des noires, nous sommes si fières que nous n’aimons pas demander de l’aide, nous n’aimons pas étaler nos problèmes, « les linges sales se lavent en famille » disons-nous comme on nous a appris à le dire et à le faire.
Mais nous devons savoir distinguer les écueils propres aux relations de couple et l’installation du cycle infernal de la violence dans la vie d’un couple.
Votre sécurité est plus importante que tout le reste. Sans votre équilibre, impossible de donner de l’amour, de la tendresse à vos petits bouts de choux.Impossible de prendre soins d’eux et de leur donner le modèle dont ils ont besoin pour grandir, s’épanouir et prendre leur place.
Courrez chercher de l’aide.Ne vous en faites pas même si la personne qui vous aide va raconter aux quatre vents vos confidences, foutez-vous-en !
C’est le meilleur moment de briser à jamais l’étau de la violence autour de vous, c’est le jour de pousser votre cri de liberté de femme.
C’est la journée pour commencer à marcher la tête dans le vent et les deux pieds bien ancrés sur terre !
Bonne journée des droits à nous toutes, femmes!

Pivoine MJL
2020-03-07

#Pivoine_MJL


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