HCC- Une trilogie de lettres destinée à élever la réflexion de nos lecteurs à son plus haut niveau.
Au fil des rubriques de HCC, nous faisons de notre mieux pour gâter nos lecteurs avec des textes
fouillés, bien équilibrés et soigneusement illustrés.
HCC - Une érudition immense dans les domaines : « de la politique, de l'histoire, des religions, de la culture et des arts en général. »
Discours d'Etzer Vilaire à la mémoire des héros de l'Indépendance, de Charlemagne Péralte...
On n’a pas
besoin d’engager une trop grande dépense de perspicacité pour constater que la
« passion » constitue l’ingrédient le plus actif dans l’écriture de ses textes.
Elle traverse d’ailleurs tout l’ouvrage d’un bout à l’autre. Cette brûlante
passion, semble lui forger une sorte de cuirasse qui lui donne l’assurance
qu’il peut «foncer dans le tas», et s’attaquer à des sujets passablement sensibles,
graves parfois, sans complexe et sans trop de crainte, là où --- j’en suis sûr
--- peu de chroniqueurs oseraient s’aventurer ou s’y engouffrer. L’auteur « Des mots pour conjurer nos
maux » est plutôt du genre à vouloir plus renseigner
que persuader. Il ne se gêne donc pas pour proposer des solutions, donner des
conseils ou parfois même interpeler directement certains chefs de gouvernement
dont en particulier Donald Trump et Jovenel Moïse, pour ne citer que ces
deux-là. Il a même adressé une « Lettre ouverte à
l'ambassadeur des États-Unis en Haïti », l’Ambassadeur Peter F.
Mulrean (voir p. 128) pour plaider le cas des Haïtiens demandeurs de visa face
à une sorte de «barrière à l’entrée». Ce ne sont là que quelques exemples parmi
tant d’autres. Il n’est donc pas rare de voir Max revenir deux, trois ou même
quatre fois sur un sujet, tellement il a à cœur de le décortiquer. C’est-à-dire
le creuser, l’analyser de différents angles afin de faire comprendre tous les
enjeux de société qu’il recèle. Son plaidoyer incessant pour les pays
africains, aux prises avec cette monnaie néocoloniale dénommée le franc FCA, en
est l’exemple le plus achevé. Ce désir de bien renseigner son lectorat participe
de cette passion dont nous parlons précédemment. Une passion qui le motive et
le porte à « traquer l’information », à l’étayer par des données réputées
crédibles, le plussouvent datées et
chiffrées. Ses lecteurs en sont ravis.
Max Dorismond entouré de sa belle famille lors de la vente
signature à la Maison d'Haïti. (Photo Hervé.Gilbert)
Max dégaine
vite. Un évènement d’intérêt survient ici ou ailleurs dans le monde, et le
surlendemain ou le week-end suivant, on découvre sur le site d’Haïti-Connexion Culture un long article dans lequel il analyse le fait ou la nouvelle avec ses
principaux enjeux, ses conséquences et, le cas échéant, débouche sur un
parallèle, une comparaison avec le cas d’Haïti ou des leçons à en tirer. Ou
bien souvent, il s’agit de ses réflexions sur un sujet brûlant de l’actualité.
C’est un feu roulant de textes écrits à ce rythme ininterrompu, dans cet
esprit. C’est aussi ce qui explique, du reste, le caractère prolifique de sa
production. Il importe de préciser qu’il effectue tout ce travail---la qualité
des textes le prouve--- sans jamais se départir du souci de l’élégance du
propos, de la clarté et de la valeur littéraire de tous ses articles. Qu’il
traite de questions touchant Montréal, le Québec, le Canada, la France, la Belgique,
la Chine, le Vietnam, le Brésil, les Antilles, les pays africains, etc., il y
trouve toujours des exemples pertinents de solutions pouvant aider Haïti à
sortir du marasme dans lequel il s’enlise depuis longtemps, moyennant
avance-t-il un autre modèle de gouvernance. Il importe pour finir d’indiquer
queles textes de Max Dorismond sont
truffésde dures dénonciations des
structures archaïques qui, malheureusement, maintiennent le pays dans le désoeuvrement
socio-économique, politique, culturel et environnemental qui le caractérise aux
yeux du monde.
Conclure sur un
ouvrage qui traite de faits de société, de comportements répréhensibles,
d’évènements et de politiques publiques dont la caractéristique essentielle est
leur quasi permanence ou leur retour périodique dans le temps, n’est pas une
tâche aisée. Les maux, nos maux dont parle l’auteur ne vont pas disparaître
avec la parution du livre et ne vont pas l’être non plus de si tôt, dans le
court terme. Mais l’auteur a le mérite de les mettre sous le projecteur à
travers ses textes et de nous faire découvrir leurs enjeux délétères et souvent
sous-jacents. Ces faits et conditions vivent avec leur récurrence. C’est ce qui
rallonge la projection des analyses de l’auteur et explique en même temps
l’utilité de son travail. C’est pour toutes ces raisons que la venue du
deuxième tome ne serait pas vaine Max, telle que te la suggère aussi ton ami
Eddy Cavé. Il te demandait de te mettre au travail dès le surlendemain. Si ma
mémoire est bonne,l’autre ami, Mérès
Wèche te l’a aussi suggéré. Alors Max…
Un vif désir de
partage, né de la satisfaction que me procure sa lecture, m’incite àrecommander fortement au public lecteur« Les
mots pour conjurer nos maux». Croyez-moi, on y découvrira beaucoup d’articles
«coup de cœur» et de bonne facture. Je ne terminerai pas sans souligner au
passage l’excellent travail d’édition réalisé par les Presses internationales
GRAHN-Monde(PIGM). Cela n’est pas passé inaperçu. Félicitations!
À l’occasion
du 20e anniversaire du décès de Guy Durosier, l’écrivain Eddy Cavé publie cet
article en troisparties dans lesquelles
il retrace des tranches de vie de cette très belle figure de la musique
haïtienne du 20e siècle. La première partie est en quelque sorte une brève
présentation de l’artiste et un rappel du cadre social et-culturel dans lequel
il a passé une quinzaine d’années au Québec.
Un ouragan nommé Guy Durosier
Guy Durosier (1965)
Né à Port-au-Prince
en 1931, Guy Durosier est issu de l’union de deux grandes familles du pays, les Durosier, du Nord, et
les Pétrus, de Port-au-Prince. Les deux
familles qui ont donné notamment le parlementaire et constituant Auguste
Durosier mort en 1924, ainsi que la grande vedette de la radio et du théâtre
Denise Pétrus, la mère de Guy, Francine, et le Dr Edouard Pétrus,
éminent médecin et candidat à la présidence d’Haïti en 1957.
Guy s’initie très
tôt à la musique sous la direction de sa mère et entre, selon Adrien Berthaud,
à 11 ans dans la fanfare de l’école
des Frères Saint-Louis de Gonzague. Il s’y familiarise avec la clarinette et le
saxophone et, toujours selon Berthaud, il aurait composé Ma brune à 12 ans avec Raoul Guillaume (http://www.adrienberthaud.com/guy_durosier/).
Dans une note
publiée à l’occasion du décès, Jean- Jean Pierre souligne que Guy a commencé sa
carrière professionnelle vers l’âge de
14 ans avec Les gais trouvères, alors dirigés par Alphonse Simon. Deux ans plus tard, après une courte
collaboration avec Nono Lamy, il prenait
son envol dans l’orchestre d’Issa El Saieh avec Raoul Guillaume et le musicien
américain Bud Johnson qui l’initie au
jazz. Par la suite, on le retrouvera en 1952 dans l’orchestre de l’hôtel
Riviera, dirigé par Michel Desgrottes, puis simultanément dans les orchestres
Citadelle et Cabane Choucoune. Jean Jean Pierre précise qu’après quelques
voyages à l’étranger, il quitte définitivement le pays en 1959.
Il n’est pas sans
intérêt de mentionner ici que Guy était bègue et qu’il a su maîtriser son
élocution à un tel point que très peu de gens se sont rendu compte de ce fait
ou s’en souviennent aujourd’hui. Mon grand ami musicien Joe Jacques l’est aussi et peu de
gens le remarquent quand il est en spectacle.
Guy Durosier en 1970
Tour à tour admiré, applaudi, adulé,
ovationné, Guy Durosier a également été sifflé et chahuté pour des raisons
politiques. Guy s’est heureusement réconcilié
avec son public dans les dernières années de sa vie. Plus de 40 ans après l’avoir perdu de
vue, je garde un émouvant souvenir des nombreuses soirées passées en sa
compagnie. Je souhaite ardemment que cet
anniversaire soit une occasion pour les milieux haïtiens du spectacle de
souligner la précieuse contribution qu’il a apportée à l’épanouissement et à la
promotion de la musique haïtienne.
J’étais précisément
en train de rafraîchir mes souvenirs en vue de la rédaction de cet article
quand j’ai découvert, au hasard d’une conversation, l’existence d’un
livre paru aux États-Unis en 2008 sous le titre The Maestro and Marianne. Semi-autobiographique et bien écrit en
général, ce livre retrace des moments de la vie d’un maestro que personne
d’autre que l’auteur et l’héroïne Marianne ne connaissait ou ne pouvait
connaître. Je l’ai commandé tout de suite et je m’y suis plongé avec l’appétit
d’un carnassier qui n’aurait pas mangé pendant des jours. Une semaine après, ma
soif de précisions sur les moments forts de la carrière du maestro n’est
toujours pas assouvie. Quel bonhomme!
Le
livre de Robert Durosier
Le lecteur l’aura
facilement deviné : le maestro, c’était Guy Durosier. Quant à Marianne (on
trouve ailleurs l’orthographe Mary Ann), c’est la mère de l’auteur du livre,
Robert Durosier. Élevé aux États-Unis dans une famille d’adoption, ce dernier avait
27 ans quand il a retrouvé ces deux
parents biologiques. Ce sera un triple coup de foudre. Pour Guy, pour Marianne
et pour Robert. C’est d’ailleurs en leur compagnie, à Bothell, près de Seattle, dans l’État de Washington, que Guy
s’est éteint en 1999. Un livre captivant, tour à tour émouvant et amusant,
généralement bien écrit à mon sens et très instructif.
J’ai trouvé dans
cette lecture la confirmation de plusieurs idées que je me faisais de la
vedette Guy Durosier, tout en découvrant la tranche de sa vie qui va de sa
rupture avec la communauté haïtienne vers 1976
à son retour sous les feux des projecteurs, une vingtaine d’années plus
tard. Si les premières années passées dans la banlieue de Seattle furent une
période de bonheur intense pour cette famille tardivement constituée, les
derniers mois furent particulièrement éprouvants à cause des incurables problèmes de santé du maestro.
Au moment où le
rideau tombe, durant la journée fatidique du 18 août 1999, sur cette vie bien
remplie et encore pleine de promesses,
Guy avait seulement 68 ans. Nous reviendrons plus loin sur les
anecdotes et les souvenirs glanés au fil des pages de cette autobiographie qui
se lit comme un thriller.
Deux magnifiques émissions retrouvées sur YouTube
En poursuivant la
quête de données entreprise pour la rédaction de l’article, j’ai trouvé sur
internet des extraits de deux fort intéressantes soirées de retrouvailles de
Guy Durosier avec le public haïtien de
New York et que j’invite les lecteurs à visionner.
GUY DUROSIER ET FAMILLE AU CAFÉ DES ARTS
Au Café des Arts
La première des
deux apparitions publiques de Guy à New York depuis son installation dans les
Bahamas au milieu des années 1970 a été celle du Café des arts, où le flamboyant Guy Evans Ford recevait cinq
membres de la famille Durosier : le maestro rentré de Nassau et qui
ensorcela l’auditoire tant au piano qu’au micro; la resplendissante Marianne,
la mère de l’auteur; Robert Durosier l’auteur du livre; Guy Durosier
junior, l’unique fils de Guy et de sa
première épouse Marie-Madeleine Marcel; la chanteuse québécoise Sylvie
Desgroseillers, une autre fille de Guy, venue de Montréal pour la circonstance.
Cette émouvante
réapparition de Guy Durosier à l’occasion du premier anniversaire de l’émission
Domingo en la Noche de Guy Evans Ford
scella, de l’avis de Guy et de tous les témoins, sa réconciliation avec le
public new-yorkais. On se souviendra qu’une bonne partie de ses fans l’avaient
abandonné et chahuté en 1976 à l’initiative de l’ancien candidat à la
présidence Yves Volel, lui-même assassiné en Haïti en 1987.
La soirée de gala du 23 décembre 1998 à l’Astoria
World Manor
Dans le clip de
Sylvestre Production, ci-dessus, on voit
Guy, visiblement fatigué, interpréter au saxophone Happy Birthday avec des accents de jazzqui rappellent l’époque lointaine où il jouait avec les Issa El
Saieh, Bud Johnson, Bebo Valdès. Il est chaleureusement applaudi, puis, contre
toute attente, il aborde le sujet de sa
participation aux funérailles de François Duvalier en 1971. Il rappelle qu’il
avait chanté dans le passé pour le président Dumarsais Estimé à l’époque du Bicentenaire de
Port-au-Prince, puis, chaque samedi soir à Cabane Choucoune, pour Paul
Magloire, ce qui n’avait jamais posé de problèmes. Par la suite, il aurait été, après Harry Belafonte, le premier
chanteur de la Caraïbe à faire le Carnegie Hall, ce qui lui aurait ouvert toutes les portes du monde.
Mais voilà qu’en
1971, il reçoit un dimanche matin une
invitation du Palais national d’Haïti
pour aller chanter pour François Duvalier et on lui annonce qu’il sera encadré
de Pelé et de Mohamed Aly :
« Mwen pat bezwen chante pou Divalye, explique-t-il
dans un curieux mélange de créole et de français. Mwen te
bezwen chita kot Pele. kot Mohamed Alix li […]Le premier jour, Pele
fè match foutbòl exibisyon l pou Divalye. Le deuxième jour, Mohamed Ali fè
match bòx li pou Divalye. Le troisième jour, mwen chante pou Nonz Apostolik
la ak Divalye nan palè nasyonal…
« Twa jou apre, Divalye mouri. Yo rele m
a senk è di maten pou di m : Il voulait que ce soit toi qui chantes à ses
funérailles… Pa chante? Yo tap touye manman m , vwazen m, tout moun ki konn di m alo […] » (Rires de
l’assistance)
[Traduction]
« Je n’avais nullement besoin de chanter pour Duvalier. Je voulais
m’asseoir à côté de Pelé, de Mohamed Ali
[…] Le premier jour, Pelé joue un match amical pour Duvalier. Le
deuxième jour, Mohamed Ali présente son spectacle de boxe. Le troisième jour,
je chante pour le nonce apostolique et pour Duvalier au Palais national…
« Trois
jours après, Duvalier meurt. On me téléphone à 5 heures du matin pour me dire
qu’il a fait choix de moi pour chanter à ses funérailles… Ne pas chanter? On
aurait tué ma mère, mes voisins… même les gens qui me saluaient dans la
rue… »
L’auditoire, qui
lui a déjà tout pardonné, applaudit
chaleureusement. C’est que, 27 ans après les faits, les rancœurs se sont
calmées, et l’artiste a retrouvé sa cote
d’amour auprès du public. Ce que les gens voient dès lors, c’est le virtuose
qu’ils viennent d’écouter au saxophone et qui sait toucher toutes les fibres de
leurs corps. Guy est donc ovationné et réconcilié
avec son public new yorkais. Jean Jean Pierre affirme toutefois qu’il n’a
jamais pleinement récupéré le capital de sympathie englouti dans son aventure
avec les Duvalier.
Les problèmes de
santé de Guy allaient commencer peu de temps après. Affreuses migraines,
séjours fréquents à l’hôpital, batteries de tests douloureux et onéreux. Quand
le diagnostic d’un cancer du poumon tombe, il est déjà trop tard pour le
sauver. Les lecteurs intéressés par cette tranche de la vie de Guy liront avec
beaucoup de plaisir le livre de son fils
Robert. Ils y trouveront, outre un
émouvant rappel de ces moments de dures
épreuves, un grand nombre d’anecdotes et de réflexions sur la vie de cette
famille qui semble avoir été marquée d’un sceau particulier par le destin.
**************
Certes, le rapide coup d’œil qui précède sur le livre de
Robert Durosier et le balayage des deux seuls vidéoclips facilement accessibles
des dernières apparitions publiques de Guy à New York ne constituent certainement
pas la meilleure façon de le présenter à un public qui ne le connaît guère. Ils
ne constituent pas non plus la meilleure
façon de susciter de la curiosité pour l’héritage culturel qu’il a laissé. Mais
ce choix a le mérite de camper d’entrée de jeu le personnage et d’écarter tout
de suite les zones d’ombres qui apparaissent inévitablement chaque fois qu’on
cite le nom de Guy Durosier. Cela dit, nous pouvons entrer tout de suite dans
le vif du sujet en commençant par
décrire la société dans laquelle Guy a passé une bonne partie de sa vie.
Le contexte social et culturel du Québec des
années 1960-1970
C’est dans le Montréal du maire Jean Drapeau,
dans l’atmosphère féérique de l’île Sainte-Hélène et d’Expo 67 que Guy Durosier a élu domicile au Québec.
Cette province venait alors de sortir de
la « grande noirceur » des années Duplessis » et elle
s’affirmait comme une terre d’accueil pour les francophones étrangers désireux de s’expatrier.
Sans être la terre
promise qu’était alors New York, le Québec avait tout pour plaire aux Haïtiens
fuyant la dictature : de bonnes possibilités d’emploi, un haut niveau de
vie, une politique d’immigration d’une grande souplesse. Les musiciens comme
Guy Durosier, Fritz Pereira, Chico Simon, Nono Lamy, Joe Trouillot, Dieujuste
Dorlette, y trouveront un public, majoritairement féminin, avide d’exotisme, de
nouveautés et de sonorités inhabituelles.
Dans l’ensemble, la société québécoise était
alors traversée par cette espèce de joie
de vivre qu’inspiraient ses chansonniers, ses peintres, ses poètes, ses
musiciens. Des chansonniers comme
Jean-Pierre Ferland, Félix Leclerc,
Claude Léveillée, Gilles Vigneault, Félix Leclerc. Des interprètes comme
Ginette Renaud, Pauline Julien, Renée Claude, Ginette Ravel. Des jeunes
cinéastes comme Gilles Carles et Claude Fournier qui allaient renverser bien
des tabous avec de charmants petits films comme Les mâles, Deux femmes en or, etc. En outre, ce Québec où Pierre
Bourgault et ses amis du RIN mijotaient le projet d’indépendance accueillait à
bras ouverts tous les révolutionnaires et intellectuels de gauche opposés à
François Duvalier.
Guy Durosier se
jeta à pleines dents sur ce fruit mûr qui comblait toutes ses attentes, sauf sa
soif de célébrité, sa passion des projecteurs et des ovations debout. Si son répertoire créole sonnait fort bien aux
oreilles des Québécoises en quête d’exotisme, ses chansons françaises les
charmaient encore plus. Aussi sillonna-a-t-il la province de long en large,
faisant de la région dite du Bas-du-Fleuve son terrain de chasse favori. Il y a
ainsi laissé d’heureux souvenirs, ainsi que d’intenses regrets. . À la faveur
de son extraordinaire force d’attraction, il sut résister à la déferlante du
disco jusqu’à ce qu’il décide d’aller poursuivre ailleurs ses rêves de conquête.
Un succès pourtant limité!
Quoiqu’on puisse
dire de bien et de beau au sujet des succès de Guy au Québec, il faut admettre
qu’il n’a jamais véritablement percé le grand marché québécois de la chanson,
du disque et du spectacle. Pour des
raisons qui restent encore à élucider, il n’a jamais fait la prestigieuse salle
Wilfrid Pelletier de la Place des Arts; n’est jamais passé ni aux Beaux
dimanches ni à aucune des grandes
émissions télévisées de variétés. De même qu’il
n’a jamais inscrit une seule chanson au Palmarès du Québec. La province
et sa métropole accorderont toutefois ce privilège à d’autres vedettes internationales noires en tournée au
Canada, notamment Harry Belafonte, Ray Charles, Dionne Warwick, Roberta Flack,
Ella Fitzgerald. Et à Oscar Peterson, un
enfant du pays.
En toute honnêteté,
le Québec n’était pas encore prêt à la fin des années soixante pour ouvrir ses
grandes salles de spectacles à des artistes noirs, même talentueux, qui
n’avaient pas encore été couronnés en France ou aux États-Unis. Et Guy n’était
pas le seul à devoir se limiter au marché restreint des « communautés
culturelles ». Il y avait également dans cette situation le pianiste
martiniquais Marius Cultier, le chanteur trinidadien Mighty Sparrow, des groupes
musicaux comme Byron Lee and the Dragonaires,
The
Merrymen of Barbados. Ils
faisaient tous chaque année au moins une escale à Montréal, mais ils ne se sont
jamais implantés dans le grand marché québécois du spectacle. On notera
qu’aujourd’hui encore les stations de radio du Québec ne jouent jamais de
chansons haïtiennes écrites en français. Un détail que personne ne semble
remarquer!
Un bon motif de consolation
L’histoire
retiendra toutefois que le maire Drapeau invita Guy Durosier en 1970 à donner à
ses côtés le signal de la réouverture du site de l’Expo pour la nouvelle saison. Voulait-il lancer à
ses concitoyens un message d’ouverture en posant ce geste hautement symbolique?
Sans doute, mais il faudra attendre plusieurs
décennies pour voir des artistes et animateurs noirs comme Norman Brathwaite, Gregory
Charles, Anthony Kavanagh Jr accéder à un
statut de vedette à part entière dans la province.
Il n’est pas sans
intérêt de rappeler ici que c’est seulement en 1989 qu’on verra une noire
d’origine haïtienne, Marie-Anna Murat, accéder au poste de chef d'antenne d’un réseau de télévision
francophone au Canada, le réseau TVA. Dans le même temps, la journaliste
Michaëlle Jean se frayait un chemin dans le monde des médias pour accéder
d’abord au poste de chef d’antenne à Radio Canada, puis à celui de gouverneure
générale du pays. Dans l’intervalle, la population s’était diversifiée, les
mœurs avaient évolué, et le Canada était devenu un pays bilingue, une société
multiculturelle et multiraciale très différente de celle que Guy avait connue.
Arrivé au Canada 30
ans trente ans trop tôt, Guy a sans doute pavé la voie pour les Boule Noire,
Luck Merville, Pierre-Michel Ménard, Émeline Michel, Fabienne Colas, Ralph
Boncy, Stanley Péan et peut-être même un Dany Laferrière. Mais il a lui-même
peu bénéficié des avantages financiers offerts par la société d’accueil et de
la prétendue ouverture d’esprit des gens de son époque.
« Avec la réglementation des charges pour la société, le
gouvernement du président Trump défend à nouveau les idéaux d’autonomie et de
responsabilité individuelle, en s’assurant que les immigrants sont capables de
subvenir à leurs besoins et de réussir ici, en Amérique », a déclaré Ken
Cuccinelli, le directeur par intérim des services d’immigration américains.
Cette nouvelle réglementation « protégera les
contribuables américains, préservera notre système d’aides publiques pour les
Américains vulnérables et fera respecter la loi », note un communiqué de
la Maison Blanche.
Les immigrants qui seront jugés susceptibles de devenir des
« charges pour la société » se verront refuser l’accès au territoire.
HERIKA MARTINEZ / AFP
C’est une nouvelle mesure qui
illustre le durcissement législatif visant les migrants aux
États-Unis sous l’administration de Donald Trump. Washington a annoncé,
lundi 12 août, que la nationalité américaine serait désormais refusée aux
immigrants bénéficiant de prestations sociales, comme des soins
subventionnés ou une allocation logement. Ces mesures ciblent des millions de
travailleurs majoritairement hispaniques, occupant généralement des emplois peu
rémunérés.
Les immigrants qui seront jugés susceptibles de devenir
des « charges pour la société » se verront refuser l’accès
au territoire. Ceux qui sont déjà aux Ètats-Unis se verront refuser la « carte
verte », le permis de séjour américain, précise une nouvelle
réglementation publiée par la Maison Blanche. S’ils ont déjà une « carte
verte », ils ne pourront pas obtenir la nationalité américaine.
La nouvelle réglementation vise les immigrants démunis qui
bénéficient à leur arrivée sur le territoire américain, pendant une période
limitée, d’allocations logement ou de bons alimentaires. Elle est aussi
destinée à décourager les candidats à l’immigration peu qualifiés qui espèrent
obtenir l’asile aux États-Unis.
Les astres semblent avoir été alignés
pour que la fête soit belle en cet après-midi du 13 juillet dernier : ciel
bleu d’un horizon à l’autre, soleil radieux, pas agressif pour un sou, petit
vent léger qui rafraîchit l’air, aucune menace de pluie ou d’orage, météo
parfaite. Comme l’a écrit très justement l’auteur dans un de ses textes : «
…c’est le temps béni pour faire le plein
en capitalisant sur ce désir fou de revoir l’autre que l’hibernation avait
écarté de la route », (p.155). Bref, c’est ce temps-là qu’il faisait à
Montréal le jour où, dans l’après-midi de la date prévue, l’auteur avait convié
le public, ses lecteurs montréalais d’Haïti-Connexion, ses amis, ses parents et
connaissances au lancement de son livre au titre assez chargé merci : « Des mots pour conjurer nos
maux». Il fallait voir ça. Ils étaient nombreux à se présenter
au local de la Maison d'Haïti où,
le moment venu, après les présentations d’usage et une prestation du
saxophoniste Marcel Cost sur des airs connus, un Max tout en verve expliquait à
l’assistance, avec moult détails, les raisons qui l’ont conduit à produire
finalement cet ouvrage.
Dans la salle, chacun avait un, deux
et parfois trois livres en main pour fins de signature : un cadeau
peut-être ou pour des amis retenus ailleurs qui demandaient de leur rendre ce
petit service. Du même souffle, est-il superflu de souligner la présence
remarquée de plusieurs Jérémiens et Jérémiennes très connus de Montréal,
d’Ottawa et même des États-Unis à cette vente signature. À ce propos, nous ne
pouvons passer sous silence celle d’un autre Jérémien,Hervé Gilbert, Directeur général adjoint d’Haïti-Connexion
Network, venu d’Orlando pour la circonstance. Cette nombreuse présence, entre
autres, de tant de fils et filles de la ville de la Cité des poètes,
avait sans doute ravi l’auteur, connaissant son attachement quasi maladif pour
ce coin de terre qui l’a vu naître et à tout ce qui s’y fait. Cette
particularité manifeste me faisait penser qu’il n’y manquait cet après-midi-là
que Ti Amélie!
Max Dorismond (Maison d'Haïti, 13 mai 2019)
Revenons maintenant à l’ouvrage
proprement dit et à l’accueil que lui a réservé le public. Enthousiaste! C’est,
à mon avis, le maître-mot qui
traduit le mieux ce que nous avions vu cet après-midi du 13 juillet au local de
la Maison d’Haïti de Montréal. À la réception du livre, les premières minutes
sont généralement consacrées à l’exploration du produit, à son « épluchage », à
un survol rapide, question d’avoir une idée sommaire de son contenu. On
feuillette les pages avec empressement ou par simple curiosité, s’arrêtant
parfois sur un ou deux titres qui accrochent la vue au passage ou encore sur
tel autre présentant un quelconque intérêt pour ces « lecteurs pressés ». Entretemps,
un coup d’œil circulaire dans la salle m’avait permis de constater que rares étaient
ceux qui ne se prêtaient pas à cet exercice, ce qui dénote, ma foi, la faveur
de l’assistance à la toute nouvelle parution de Max Dorismond. Pendant ce
temps, en avant de la salle l’auteur accélérait la cadence des signatures afin
de satisfaire la longue file d’invités qui, livres en main, attendaient leur
dédicace.
Le couple Lemarec Destin (Maison d'Haïti, 13 mai 2019)
Par ailleurs, la lecture complète « Des mots pour conjurer nos
maux » nous révèle des dimensions insoupçonnées de la structure
du livre et la qualité du travail qui y est investi. Au premier abord, on est
littéralement frappé par l’abondance de textes d’une très grande richesse qui
composent le contenu de l’œuvre. Ils sont au nombre de soixante-quinze,
s’étendant sur plus de trois cents pages. C’est du stock, s’écrierait l’autre.
En même temps, on se demande, non sans un certain étonnement, comment l’auteur
a-t-il pu réussir un tel tour de force de colliger cet ensemble disparate
d’articles en le dotant d’une structure intelligible. À cet égard, il est sans
doute utile de faire remarquer que pour aérer le livre et faciliter la lecture,
l’auteur a eu l’intelligence de séquencer les articles en blocs de textes qui
sont d’ailleurs d’une grande richesse de contenus, de clarté dans les propos et
des phrases qui s’adaptent au type de narration appropriée.Ce travail minutieux de composition et
d’organisation de la matière transforme en un tout cohérent ce qui aurait pu
être dans la réalité une longue suite d’articles. C’est véritablement un
ouvrage préparé de longue main.
Dans la première partie de cet article,
l’auteur retraçait, dans le sillage de Patrick Martineau, le fondateur du
premier groupe musical Zenglen,la
courte histoire de cette formation, qui
va de 1987 à 1992. Cette deuxième partie traite del’originalité et du succès du groupe, ainsi
que de quelques questions connexes.
L’originalité
de Zenglen
Le segment de l’entrevue où Patrick raconte la
création du style particulier de Zenglen
est sans doute le plus instructif du point de vue de l’information sur la
musique de danse haïtienne. Il explique qu’après mure réflexion, il avait
conclu à la nécessité de modifier la manière de « marcher la
basse ». Il aimait les mini-jazz, tout comme il aimait Kassav et le konpa, mais il ne voulait
pas faire comme eux.
De plus, il trouvait la formule des deux
accords communément appelée « Un,
Deux » terriblement monotone à la longue et il en discuta avec un bassiste que
Gary lui avait recommandé. C’était Jean Hénock Dugué, plus connu sous les
sobriquets de Fanfan et Ti-Fanfan. Patrick voulait modifier radicalement la
section rythmique du groupe en éliminant le gong et en ajoutant un kata aux percussions. Il voulait
aussi emprunter à la musique rasin le
tambour du rythme petro,le shaker, qui imite le bruit des pieds des
bandes de rara. Du zouk, il voulait avoir le tambour à timbre communément
appelé snare drum.
Devant les résistances de Fanfan, Patrick lui
conseille d’écouter attentivement divers CD de reggae et de revenir le voir.
Son objectif est de montrer au jeune bassiste qu’il est possible de faire de la
bonne musique de danse en dehors du traditionnel« Un-Deux ». Durant les prochains essais, ils
mettent au point une variante du konpa
comportant des éléments de zouk et de musique rasin et jouée avec un
minimum de quatre accords de base. Combinée à la nouvelle section rythmique, cette
nouveauté allait devenir la marque distinctive du Zenglen et, en partie, l’ingrédient principal de son succès.
Le coup de pouce de Félix Lamy
Félix Lamy, brillant animateur, a été enlevé dans sa station de radio le 10 décembre 1991 par un commando.
Le succèsdu premier Zenglen n’aurait pas été si grand ni si rapide sans le soutien actif du fin connaisseur qu’a été
l’animateur Félix Lamy, de la Radio Nationale. La première fois que Lamy a
entendu l’orchestre, qui interprétait la chanson Fidel, il était au voIant de son auto, en route pour le travail. Il trouva
le produit d’une telle originalité qu’il
pensa qu’il ne pouvait s’agir d’un orchestre haïtien. Après une entrevue avec Patrick,
il prit sur lui de lancer la chanson et, par voie de conséquence, le groupe.
C’est ainsi que, durant la Coupe du monde de football de 1990, la Radio Nationale
joua Fidel durant toutes les
retransmissions des matches et les interruptions du jeu. Ce sera l’apothéose.
Paix à son âme!
En passant du coq à l’âne, l’invité a été
emmené à parler des récentes difficultés du groupe Disip qui déçoit beaucoup en
mode Live, tandis qu’il excelle en studio. J’ai particulièrement aimé la
remarque de Patrickqui a abordéà cet égard le sujet de l’autorité du
maestro. Si les défilés d’artistes et les festivals haïtiens ne se déroulent
jamais comme prévu, c’est parce que nous n’avons pas au le podium un régisseur
investi de l’autorité nécessaire pour assurer que le programme se déroule comme
il a été annoncé.
En guise de conclusion
Le
public ne s’étant pas prévalu de la possibilité qu’il avait d’intervenir en
direct pour contredire Patrick ou rectifier le tir chaque fois qu’il se
trompait, je conclusqu’il disait vrai.
En fait, la seule question venue de l’auditoire portait sur la rémunération des
musiciens, et la réponse n’a pas été contestée.
D’aucuns trouveront sans doute à redire de son
style flamboyant, de ses tenues parfois extravagantes et du ton sentencieux de certaines
de ses remarques. D’autres se demanderont pourquoi et il a tant tardé à faire
cette apparition publique. C’est que l’homme est profondément artiste et qu’il est
passé à autre chose. Ils’est assez vite recyclé dans un autre domaine pour
exploiter sa grande capacité de création. J’en veux pour seule preuve la riche
collection de photographies et de peintures qui orne sa page Facebook et qu’il
alimente à un rythme impressionnant : Bravo l’artiste, continue sur ta
lancée!
Selon les statistiques démographiques, les communautés ethnoculturelles représentent environ 31% de la population montréalaise.Cette communauté ethnoculturelle communément appelée minorité visible est composée par ordre décroissant de noirs, de maghrebins, de latinos,de sud asiatiques et de chinois.
La proportion 31%, est environ le 1/3 de la population de Montréal,ce qui prouve en effet la grande diversité de cette ville. Mais ,pourtant ces minorités sont très sous représentées dans les institutions publiques de la ville.
Heureusement, le maire de New-York,en prenant de grandes mesures pour corriger cette même disparité dans les institutions publiques dans sa ville ouvre ainsi la voie à une correction de partout où cela existe.
C'est un bel exemple aussi qui doit inciter les minorités visibles d'abord à voter à toutes les élections et ensuite à choisir en bloc les candidats qui veulent leur intégration positive. JM
Une étude pointe le manque de diversité au sein de certaines institutions culturelles, révèle « Le Figaro ». Bill de Blasio envisage des sanctions.
Fier de la diversité des habitants de sa ville, Bill de Blasio compte bien l'étendre aux postes d'importance. Le New York Times, relayé par Le Figaro, révèle que le maire de la Grosse Pomme menace certaines institutions d'arrêter tout financement s'ils ne revoient pas rapidement leur copie. Cela fait suite à une étude commandée par l'édile portant sur la fin de l'année 2018 et qui sera intégralement publiée dans les prochains jours. Entre août et octobre 2018, 65 institutions qui dépendent d'une manière ou d'une autre de la ville (dont elle est propriétaire ou à qui elle verse des subventions) ont dû répondre à une enquête concernant l'identité de leur personnel.
Parmi les institutions concernées, on compte des musées, des zoos, des théâtres ou des jardins botaniques.
Si les résultats de l'enquête sont parfois inattendus (les femmes représentent 62 % de la main-d'œuvre et la proportion de travailleurs handicapés, 8 %, est particulièrement élevée), la moindre représentation de minorités ethniques a suscité une vive réaction à la tête de la ville. Le monde de l'art est particulièrement mauvais élève, avec 11 % de travailleurs hispaniques (29 % à New York) et 10 % de Noirs (22 % à New York). Ce manque est flagrant parmi les employés des institutions concernées et l'est encore plus lorsqu'il s'agit des conseils d'administration.
Des solutions rapides
Le Metropolitan Museum notamment risque de se faire taper sur les doigts s'il ne rectifie pas rapidement le tir. Au même titre que le Carnegie Hall ou la Staten Island Historical Society, le musée est menacé de voir ses aides suspendues. Tom Finkelpearl, en charge des affaires culturelles de la ville de New York, a néanmoins tenu à se défendre « d'encourager les quotas » et revendique la mise en place de pratiques permettant une plus grande diversité au sein des institutions concernées. Le Public Theater a pourtant réagi en affichant clairement un objectif de 50 % d'employés de couleur à atteindre en 2023. Le Moma PS1 a quant à lui supprimé les stages non rémunérés, trustés par les étudiants ayant les moyens de ne pas être payés. D'autres institutions songent également à encourager leurs employés de couleur à suivre des formations afin d'accéder à des postes à responsabilité. À peine l'étude commence-t-elle à dévoiler ses résultats que de nombreuses institutions trouvent déjà des solutions qui étaient donc, semble-t-il, à portée de main.
Carl Murat CANTAVE Président du
Sénat de la République En ses bureaux
Honorable Président,
En plus de la dénonciation du collègue Youri Latortue dénonçant à
la radio le fait que le Sénateur Garcia Delva a joué le rôle d’émissaire entre
le Président de la République et le chef de gang Arnel Joseph pour que celui-ci
procédât à la macabre parade du 14 février flanque d’une centaine de ses sbires
;
En plus du rapport de la Commission Justice du Sénat faisant état
de 28 appels téléphoniques entre le Sénateur Delva et le chef de gang sus
nommé.
En plus de plusieurs dénonciations du même type et visant le même Senateur
Garcia Delva, dont celle du militant des droits humains Pierre Esperance sur
les ondes de la Radio Magic 100.9, ce mardi 30 juillet ;
Sénateur Gracia Delva et Arnel Joseph,une paire de gangs (dixit Patrice Dumont)
En plus d’informations relatives au kidnapping de Monsieur Jean
Neel Michel par ce même Arnel Joseph dont le Sénateur Delva était au courant,
mais n’a point porté secours au kidnappé malgré les suppliques de l’épouse,
informations que je détiens par des témoignages surs et divers ;
Voilà que la DCPJ à l’audition de ce matin 31 juillet a affirmé
par devant les Sénateurs membres de la Commission Justice que ses affirmations
concernant la liaison entre le gang Arnel Joseph et le Sénateur Delva sont
vrais à 98%.
Dans notre République, comme
dans d’autres, le pouvoir judiciaire se saisit de tels cas tout en respectant
la partie de la constitution traitant de l’immunité parlementaire. Notre
constitution en parle aux articles 113, 114, 114.1, 114.2 et 115 et nos
règlements intérieurs traitent de cette question aux articles 27 et 28. Il
faudra aussi se référer au droit parlementaire, donc à la doctrine aussi, pour
affronter ce problème en toute lucidité dans le respect auquel a droit tout
citoyen haïtien et, par-dessus tout, dans l’idée du devoir à accomplir au
bénéfice de la République.
Dans de telles circonstances, par respect pour le peuple haïtien,
il faut, Honorable Président, membres du bureau, collègues Sénateurs, par un
acte de grande sagesse et de grand courage, anticiper sur l’action judiciaire
en invitant le collègue Delva à arrêter de siéger comme membre du bureau et de
s’abstenir de participer à nos travaux.
Honorable Président, par de nombreux signaux nous constatons que
le vice absolu s’est installé dans notre République, mais parce que nous sommes
HAÏTI, la vertu s’invite chez nous en frappant avec insistance à nos portes.
Nous détenons au Sénat l’une des clés favorables au retour de la vertu chez
nous. Faisons-en sorte qu’elle soit la bienvenue et caractérise désormais
toutes nos actions collectives.
Pour la jeunesse, pour son
futur, salutations patriotiques