Donald Trump et les chefs d'état-major interarmées des États-Unis (2019) Photo AFP |
Heureusement
qu’il y avait ces généraux tels Mark Milley, James Mattis et d’autres confrères
qui connaissent leur devoir. Sinon, on se serait pris avec un régime
dictatorial aux USA, comme dans les républiques de banane. Car, à titre de
loyauté, ces derniers seraient devenus comme les soldats du 3e Reich
de l’Allemagne nazi : de loyaux fanatiques, de joyeux lurons.
Le
pire, dans cette mascarade, Trump pensait dur comme fer que tous les officiers
allemands étaient loyaux jusqu’au bout. Quel crétin! Étant d’origine allemande
par son père, n’ayant jamais lu l’histoire de ce pays, il ignorait totalement
que plusieurs généraux avaient failli lyncher Hitler en 3 occasions. Quel
salmigondis!
Bonne lecture.
Max
Dorismond
La guerre entre Trump et ses généraux
Une traduction de HCC de la version originale anglaise écrite par:
Susan B. Glasser and Peter Baker (August 8,
2022)
Comment
Mark Milley et d'autres au Pentagone ont géré la menace pour la sécurité
nationale posée par leur propre commandant en chef ?
Durant
l'été 2017, après seulement 6 mois à la Maison-Blanche, à l'invitation du
nouveau président français, Emmanuel Macron, Donald Trump s'est rendu à
Paris pour les célébrations de la "Prise de la Bastille'' fêtée
chaque 14 juillet. L’Hexagone a organisé une démonstration martiale
spectaculaire pour souligner le centième anniversaire de l'entrée des
Américains dans la Première Guerre mondiale. Des chars d'assaut de l'époque ont
roulé sur les Champs-Élysées et des avions de chasse vrombissaient dans le ciel.
L'événement semble avoir été calculé pour émousser chez Trump, son sens du
spectacle et de la grandeur. Il en était visiblement ravi. Le général français
en charge du défilé s'est tourné vers l'un de ses homologues américains et a
déclaré avec assurance : "Vous allez faire la même chose l'année
prochaine."
Bien sûr, Trump est revenu à Washington
déterminé à ce que ses généraux lui organisent la plus grandiose parade
militaire jamais vue pour le 4 juillet 2018. Ces derniers, à son grand
désarroi, ont réagi avec dégoût. "Je préférerais avaler de l'acide",
a déclaré son secrétaire à la défense, James Mattis. Luttant pour dissuader
Trump, les officiels prétextaient que la parade coûterait des millions de
dollars et défonçerait les rues de la capitale.
Mais le fossé entre Trump et les
généraux n'était pas vraiment une question d'argent ou d'aspects pratiques,
tout comme leurs interminables batailles politiques ne portaient pas seulement
sur des points de vue divergents sur l'opportunité de se retirer d'Afghanistan
ou sur la manière de combattre la menace nucléaire posée par la Corée du Nord
et l'Iran. Le fossé était également une question de valeurs, de la façon dont
ils considéraient les États-Unis eux-mêmes. Cela n'a jamais été aussi clair que
lorsque Trump a expliqué à son nouveau chef de cabinet, John Kelly - comme Mattis, un général
du corps des Marines à la retraite - sa vision de la fête de l'Indépendance.
"Écoutez, je ne veux pas de blessés (des vétérans) dans la parade", a
dit Trump. "Cela n'a pas l'air bon pour moi". Il a expliqué d’un ton
dégoûté que lors du défilé du Jour de la Bastille, il y avait eu plusieurs
formations de vétérans blessés, y compris des soldats en fauteuil roulant qui
avaient perdu des membres au combat
Kelly
semble tomber des nues. Il ne pouvait en
croire ses oreilles. "Ce sont des héros", a-t-il dit à Trump.
"Dans notre société, il n'y a qu'un seul groupe de personnes plus
héroïques qu'eux - et ils sont enterrés là-bas, à Arlington". Kelly n'a
même pas mentionné que son propre fils Robert, un lieutenant tué au combat en
Afghanistan, figurait parmi les morts enterrés là.
"Je
n'en veux pas (les vétérans)", a répété Trump. "Ça n'a pas l'air bon
pour moi".
Le
sujet est revenu sur le tapis lors d'un briefing dans le bureau ovale qui
comprenait Trump, Kelly et Paul Selva, un général de l'armée de l'air et le
vice-président des chefs d'état-major interarmées. Kelly a plaisanté à sa
manière impassible au sujet du défilé. "Eh bien, vous savez, le général
Selva va être chargé d'organiser la parade du 4 juillet", a-t-il dit au
président. Trump n'a pas compris que Kelly était sarcastique. "Alors, que
pensez-vous de la parade ?" demanda Trump à Selva. Au lieu de dire à Trump
ce qu'il voulait entendre, Selva a été direct :
"Je
n'ai pas grandi aux États-Unis, j'ai en fait grandi au Portugal", a
déclaré Selva. "Le Portugal était une dictature - et les parades
constituaient une forme de démonstration de forces. Or aux USA, nous ne faisons
pas cela", a-t-il ajouté : "Ce n'est pas dans les valeurs
américaines."
Même
après ce discours passionné, Trump n'a toujours pas compris. "Donc, vous
n'aimez pas l'idée ?" a-t-il dit, incrédule.
"Non",
a répondu Selva. "C'est ce que font les dictateurs".
Les
quatre années de la présidence de Trump ont été caractérisées par un degré
d'instabilité fantasmatique : accès de rage, tempêtes de Twitter nocturnes,
licenciements abrupts. Au début, Trump, qui avait évité le service militaire en
prétendant avoir des éperons osseux, semblait être épris de son rôle de commandant
en chef et des responsables de la sécurité nationale qu'il avait nommés ou dont
il avait hérité. Mais l'histoire d'amour de Trump avec "mes généraux"
a été brève et, dans une déclaration pour cet article, l'ancien président a
confirmé à quel point il s'était aigri contre eux au fil du temps.
"C'étaient des gens très peu talentueux et une fois que je les ai
découverts, je ne me suis pas appuyé sur eux, je me suis fié aux vrais généraux
et amiraux au sein du système", a-t-il déclaré.
Il
s'est avéré que les généraux avaient des règles, des normes et une expertise,
et non une loyauté aveugle. La plainte bruyante que le président a adressée un
jour à John Kelly était typique : "Putain de généraux, pourquoi ne
pouvez-vous pas être comme les généraux allemands ?"
"Quels
généraux ?" a demandé Kelly.
"Les
généraux allemands de la Seconde Guerre mondiale", a répondu Trump.
"Vous
savez qu'ils ont essayé de tuer Hitler en trois fois et qu'ils ont presque
réussi ?", a répondu Kelly.
Mais, bien sûr, Trump ne le savait pas. "Non, non, non, ils lui étaient totalement loyaux", a répondu le président. Dans sa version de l'histoire, les généraux du Troisième Reich avaient été totalement soumis à Hitler ; c'était le modèle qu'il voulait pour son armée. Kelly a dit à Trump qu'il n'y avait pas de tels généraux américains, mais le président était déterminé à tester la proposition. (À suivre)
Note : Étant donné la longueur de l’article,
nous avons traduit une partie. Aux lecteurs intéressés de voir le texte au
complet avec le lien ci-joint : https://apple.news/AlpeVPGVOQR6QPyYdHj5qhQ