Discours d'Etzer Vilaire à la mémoire des héros de l'Indépendance, de Charlemagne Péralte... 

Saturday, November 26, 2011

Les Haïtiens et Le Salon du livre de Montréal

Max Dorismond mx20005@ahoo.ca 

Il est un cliché persistant et sclérosé que tout indigène a tendance à répéter ou ruminer en son for intérieur en face du nouvel immigrant fraîchement débarqué: « Ah! Maudit immigrant. Voleur de jobs ». C’est une sorte de leitmotiv qui revient automatiquement dans l’inconscient de l’homme inquiet et persécuté.

Or, prenant le contre-pied de cette tare dominante, le grand écrivain et réalisateur, Claude Ribbe, s’est employé à dénoncer le racisme, l’occultation des Afros-descendants et le passé colonial français. Il a suscité une certaine réflexion chez toute la classe politique française lors de son discours au Sénat en présence du Président Jacques Chirac, le 30 novembre 2002, à l’occasion du transfert des cendres d’Alexandre Dumas au Panthéon. En soulignant à l’encre rouge la contribution de cet illustre descendant d’esclave au rayonnement de la France, Ribbe eût à signaler en fin d’allocution que, lorsqu’un immigrant vient frapper à sa porte, la nation ferait mieux de s’interroger, à savoir, si ce n’est pas un nouvel Alexandre Dumas qui se trouve en proie aux affres de l’humiliation.

Bref! Tout ce qui m’a porté à faire ce détour par rapport à l’objet en titre demeure l’ascendance que l’écrivain Dany Laferrière, ce natif d’Haïti qui se passe de présentation, exerce sur la société québécoise. Dimanche 20 Novembre 2011, j’ai été faire un tour au Salon du livre de Montréal. Ce fut la cohue. Des livres et des livres, des kiosques, du monde à perte de vue. L’une contre l’autre, les épaules se frottaient et on se confondait en excuses et en sourires. A un détour, un poster géant, un noir aux dents éclatantes, au rictus figé, aux cheveux en broussaille… Dany Laferrière exposé par les Éditions Boréal.
Un attroupement, une ligne interminable, des lecteurs piaffaient d’impatience. Le Salon était fébrile. On s’approchait de l’heure de la fermeture. Le stock du dernier recueil de Dany, «L’Art presque perdu de ne rien faire», s’amenuisait. Déjà, l’inquiétude maquillait certains fronts et les regards inquisiteurs étaient manifestes. Dany à lui seul était un salon dans le Salon. Le gagnant du prix Médicis 2009 présentait ce nouvel ouvrage que la critique a décrit comme «un mélange d’éclats biographiques et de réflexions imbriqués les uns dans les autres».

L’objectif de ma caméra cherchait à capter son visage pour la postérité. Mais hélas! Trop de fidèles autour de l’autel. Tête baissée, il comblait ses fans en signant d’une main alerte. J’étais obligé de faire un accroc à la bienséance en interpellant l’auteur par son prénom aux fins de capter ce faciès de renommée internationale qui a tant fait rêver les canadiens, les québécois qui ne peuvent se passer de ce nom dans leur bibliothèque personnelle. Vive le marketing : Tu n’as pas un Dany, tu n’as pas de bibliothèque. Pas de Dany, pas de salon non plus. Tu ne connais pas Da, la grand’mère de Dany, dans « Les charmes des après-midi sans fin ». Non ! C’est une carence culturelle qu’il faut combler au plus vite. A juger par l’engouement des gens en ligne pour une dédicace griffée D. L, on ne saurait se passer de cet inavouable caprice. Et dire que « les immigrants sont des voleurs de jobs! ». C’est son 21ème recueil. En rapport à mon introduction, ci-haut, combien d’indigènes ont profité de cette plume prolifique venue d’Haïti. C’est un secret d’éditeurs. Les friands des petites gâteries de Dany sont légion. Les statistiques sont muettes à ce sujet.

Bien, laissons le salon de Dany, revenons au Salon des autres. J’ai photographié le kiosque de la communauté haïtienne avec l’éditeur Rodney Saint-Éloi. Auteur, écrivain et poète, il y avait dressé le kiosque de sa maison d’édition «Mémoire d’encrier». Un titre poétique à habiller notre pensée. A mon passage, Rodney était entouré de plusieurs écrivains venus d’Haïti tels Michel Soukar, Gary Victor…etc. Dany Laferrière devait venir y faire son tour de signatures entre 17 et 18:00 h. (Voir les photos y relatives). Des recueils historiques, en veux-tu, en voilà, tels, Jean-Price Mars, Anténor Firmin…etc. Rodney en a réuni toute une ribambelle pour les nostalgiques.

A un autre kiosque, j’ai croisé et photographié aussi un autre grand Noir répondant au nom de Georges Laraque. Joueur de Hockey de son état et nouvel auteur, Georges était venu faire la promotion de son livre, «La force d’y croire ». Cliquer ci-dessous pour voir le lancement. 
http://www.cyberpresse.ca/videos/arts/201110/26/46-1 -georges-laraque-lance-un-livre.php/cbd388fe671541e98317f97a793cb2e6 D’origine haïtienne, et grande vedette internationale, Laraque est un millionnaire du Hockey sur glace, le sport de prédilection des Canadiens. Il jouait dans la Ligue Nationale et a pris sa retraite en 2010. En janvier, après le séisme, Laraque avait dédié un superbe but et son dernier match aux Haïtiens victimes du tremblement de terre. Je crois qu’il a investi 1 million de dollars dans une ONG en Haïti.
Ce même dimanche, dans une émission de fin de soirée à La Télé, «Tout le Monde en Parle», Dany était assis à côté du tout nouveau chef d’un parti politique, François Legault, discutant de l’immigration. L’un des animateurs, Dany Turcotte, «Le fou du roi», eut à plaisanter avec le politicien : «Ah! Ne soyez pas trop dur avec les lois de l’immigration au risque de perdre un autre Dany Laferrière». Et Legault de répondre : «Ce sont des immigrants comme lui qu’on veut». Haïti! cé sot qui bay, imbécil qui pa ramacé!....
A dire vrai, ce soir là, Dany avait épaté la galerie. Les spectateurs avaient perdu leur latin face à cette encyclopédie vivante; ils étaient tous étonnés par la grande connaissance littéraire et générale du personnage. C’était du grand DANY LAFERRIÈRE.


L’auteur des 21 ouvrages est un élément hors catégorie, un cas à part, un être fascinant, étudié dans les grandes Universités du monde. Ses livres sont traduits en plusieurs langues. Doté d’une mémoire phénoménale, d’une simplicité désarmante, il a sa façon à lui d’expliquer la subtilité du rien, de l’invisible qui échappe au commun des mortels. A chaque fois qu’il ouvre la bouche, il surprend par des réponses étonnantes et intelligentes qui dépassent l’entendement. Voir ci-dessous, une partie de l’entrevue qui lui avait rapporté «l’Étoile du Match» lors de cette émission suite à un sondage. J’avais déployé tous mes efforts pour annexer la vidéo à ce texte. Ce fut impossible. Je n’ai pas pu la retracer. A la fin, «le fou du Roi», tout ébloui, remis sa traditionnelle carte à Dany avec la mention suivante : « Dany, même si c’est pour une seule phrase, il me ferait grand plaisir de vous servir de « Nègre2 ». Signé : D. Turcotte.

En passant, savez-vous que Dany Laferrière n’a jamais fréquenté une Université, ni en Haïti, ni outre-mer. Cette note est pour les malades qui se font délivrer des Doctorats Honoris Causa à tour de bras. Souvenons-nous du scandale des Pasteurs doctorants dans le milieu évangélique Haïtien à Montréal et aux USA. Voir le blog « Le Monde Évangélique » pour vous en convaincre. «Voulez-vous un Doctorat Honoris causa» Par Raymond Lacombe http://www.lemondeevangelique.com/editorial.202.htm

Le Dimanche 20 novembre 2011
L’étoile du match à Dany Laferrière
Ce que dit le journal Le Soleil de Québec de Dany Laferrière après l’émission.
Poème sur deux pattes, Dany Laferrière mérite son étoile du match. Quel verbe, quelle musique, quelle inspiration. L’auteur du recueil L’art presque perdu de ne rien faire déplore qu’on ne lise plus à haute voix, ce qu’il fait, même dans le métro, devant le regard ahuri des autres passagers.
Dany Laferrière est persuadé que l’hiver enferme les Québécois dans une sorte de vase clos. «Ça nous plonge dans des angoisses identitaires, des énervements. Le Québec a besoin de sortir du Québec», croit-il.
Celui dont le nom apparaît désormais dans le Larousse est favorable à ce qu’on augmente le salaire des élus, et pas rien qu’un peu. «J’ai toujours peur des pauvres au pouvoir. Ils seraient capables de nous rendre tous pauvres.» dit-il.
Un livre qu’il a détesté? Le monde selon Garp de John Irving, «mal écrit, mauvais, à jeter!» Et le plus beau poème de tous les temps? Le Cantique des cantiques, dans la Bible.

Entrevue avec Danny à l’émission «. C’est la minute du Quiz : «On lit quoi avec Dany» :

          
 
Sans marmonner, sans Ha, sans Heu, il décline sa liste sans cafouillage. Il a ébloui les spectateurs présents, de même que les téléspectateurs à la maison par des citations, tirées de chaque livre mentionné, accompagnées de commentaires sur leur auteur …etc. Il a reçu une ovation de bout.


Quel livre as-tu relu le plus souvent?
Les livres de Jorge Luis Borges
Quel est le livre qui t’a le plus marqué?
Les liaisons dangereuses, de Pierre Choderlos de Laclos
Pedro Paramo, de Juan Rulfo
On lit quoi… en train?
Guerre et paix, de Léon Tolstoï
On lit quoi… dans un café?
L’étranger, d’Albert Camus
On lit quoi… à voix haute à une femme?
Le cantique des cantiques, dans la Bible
Quand on veut comprendre les femmes?
Le deuxième sexe, de Simone de Beauvoir
Mémoires d’une jeune fille rangée, de Simone de Beauvoir
Quand on veut comprendre les hommes?
Le métier de vivre, de Cesare Pavese
Éloge de la folie, d’Érasme
Si on ne veut pas se casser la tête?
Zadig, de Voltaire
Paroles, de Jacques Prévert
Le vieil homme et la mer, d’Ernest Hemingway
Le petit prince, d’Antoine de Saint-Exupéry.
Pour comprendre ce que c’est que d’être Noir?
Discours sur le colonialisme, d’Aimé Césaire
La prochaine fois, le feu, de James Baldwin
Pour comprendre ce que c’est que d’être Québécois?
La nuitte de Malcomm Hudd, de Victor-Lévy Beaulieu
L’amélanchier, de Jacques Ferron
Le ciel de Québec, de Jacques Ferron
La grosse femme d’à côté est enceinte, de Michel Tremblay
Le sourd dans la ville, de Marie Claire Blais
L’hiver de force, de Réjean Ducharme
Prochain épisode, d’Hubert Aquin.



Par :Max Dorismond mx20005@ahoo.ca 
Laval, ce 22 juin 2011.









 
 

Friday, May 13, 2011

Edwige Danticat, l'invitée d'honneur


Edwige Danticat est la plus connue et la plus primée des écrivains haïtiens qui ont, par choix ou par nécessité, réalisé leur oeuvre en anglais. Depuis son passage à la fameuse émission d'Oprah Winfrey et les critiques élogieuses qu'elle y a recueilli, Edwige Danticat fait la fierté des Haïtiens sans jamais cesser de se construire, livre après livre, une relation particulière avec son pays, sa principale source d'inspiration. Auteur de dix titres —certains traduits en français chez Grasset — Danticat est l'invitée d'honneur de Livres en folie 2011.

Haïti: Le Nouvelliste : Vous êtes l'invitée d'honneur de Livres en folie 2011. Quelle est votre réaction?

Edwige Danticat : Je suis très très heureuse. C'est un grand honneur pour moi.
Je suis extrêmement reconnaissante d'avoir été invitée.

Le Nouvelliste : Les Presses Nationales vont présenter quatre de vos titres après un accord avec la maison d'édition Grasset, quel effet cela vous fait-il de présenter autant de titres d'un coup au grand public haïtien ?

Edwige Danticat : Cela fait très longtemps que j'attends que ces livres soient disponibles pour le public haïtien à un prix moins élevé. Nous avons essayé plusieurs fois et cela n'avait pas marché. Avoir quatre titres disponibles en même temps c'est magnifique. J'ai l'impression de recommencer ma carrière d'écrivain mais, cette fois-çi, chez moi, en Haïti.

Le Nouvelliste : En Haïti, le grand public vous connaît surtout pour la succession de prix et de distinctions que vous récoltez. Qui est Edwidge Danticat ?

Edwige Danticat : Vous pouvez dire que je suis une fille d'Haïti. Je suis née à Port-au-Prince et je suis partie pour les États-Unis à l'âge de douze ans. Mon père et ma mère eux sont nés à Léogâne. J'ai commencé à écrire et à publier à 25 ans. J'ai écrit dix livres, certains pour les adultes et d'autres pour les enfants. Si vous lisez « Adieu Mon Frère », qui sera disponible à Livres en Folie, vous apprendrez toute l'histoire de ma vie.

Le Nouvelliste : Votre oeuvre est très haïtienne, elle est inscrite dans l'histoire récente du pays. Qu'est-ce qui vous inspire ?

Edwige Danticat : Les gens, surtout les enfants, les familles haïtiennes, l'art et la littérature haïtienne, la campagne, la ville. Et l'Haïti que chaque individu emporte quand il ou elle est obligé de quitter le pays.

Le Nouvelliste : Vos livres ont la réputation d'être très durs. C'est un choix de romancière, l'aboutissement d'une trajectoire. ?

Edwige Danticat : Les écrivains ne choisissent pas toujours leurs sujets. Parfois, des sujets nous choisissent. J'ai toujours été attirée par les sujets les plus durs, les plus difficiles. J'écris pour mieux les comprendre.

Le Nouvelliste : Dans le cadre de Livres en folie vous serez en Haïti de quelle date à quelle date et quel est votre programme.

Edwige Danticat : En plus du programme officiel, que vous connaissez mieux que moi, j'espère aussi entreprendre des choses que je fais quand je viens en Haïti : voir des membres de ma famille et, depuis le tremblement de terre, visiter des camps avec un groupe qui s'appelle Li Li Li, où de jeunes Haïtiens font la lecture aux enfants sans-abris.

Courtoisie : Le Nouvelliste

Monday, May 9, 2011

Maternage

Auteur : Jacques Saint-Surin jacquessaint_surin@hotmail.com                           
Ce poème qui suit et intitulé « Maternage » est une dédicace spéciale de Jacques Saint-Surin,à sa mère, Adrienne Marcelin, à la mémoire de sa marraine Olga René ,défunte depuis 5 mois, elle avait 90 ans.
A la mémoire de ses deux tantes défuntes, Marcelle Sanon et Léonie Marcelin et à sa cousine Elsa Bazile, qui a guidé dans ses premiers jets littéraires et ses essais poétiques, nous déclare l’auteur.
 

« Maternage », que je vais vous lire, est extrait de son recueil de poèmes, « Entre le Ciel et l’Abîme » qui vient de paraître aux Editions Ouaknine, en France.

Maternage
à ma mère, Adrienne
Adrienne Saint-Surin










Mère, tu fus mon soleil levant des matins froids,
Qui s'empressa pour me combler d'amour vermeil
Et me réchauffer, quand, réveillé plein d'effroi,
Je me retrouvai seul, sortant de mon sommeil.

Tu fus le bâton inflexible sur quoi reposèrent
Tes fils désemparés, en quête de réconfort.
A leurs rudes déceptions, au moment des temps forts,
Leurs douleurs cessèrent au récit de tes rosaires.

Tu fus le tonnerre aux étincelles d'énergie
Qui motiva nos âmes éprises de désespoir
Quand, aux beautés de la vie, nous cessâmes de croire,
Refît notre ardeur sombrée dans la léthargie.

Tes hourras résonnèrent dans la clameur des vents
Et rapportèrent au monde tes glorieux compliments
Chaque fois que les tiens s'acquittèrent d'accomplissements.
Nos moindres victoires eurent toujours pris les devants.

Tout comme la chevalière sans reproche et sans peur,
Tu fus cette héroïne qui vint me secourir,
Tu nous protégeas comme la rose tint en lisière
Ces personnes incongrues et leurs mains qui osèrent
Dérober tes petits de l'amour de ton cœur.
Mais la jalousie n'excita point ta rancœur.

Tes pleurs sur mes échecs furent comme les gouttes de pluie,
La rosée du matin régénérant la vie
Et la bonne semence ruinée par la sécheresse.


Oui, chère maman! Tu fus comme l'étoile scintillante
De mes nuits bleues qui sombrèrent dans le désarroi
Et sus guider mes pas loin des affres de l'émoi
Pour me conduire sur des voix les plus bienveillantes.
Tu fus la lune après le coucher du soleil,
La lueur la plus brillante des nuits de merveilles
Veillant sur le repos des enfants càlinés
Dans leurs plus beaux rêves par tes mélodies rythmées.

O chère mère ! Qu'elle est noble et divine cette tâche
A laquelle tu t'attelas loyalement, sans relâche.
tes bonnes grâces vinrent sûrement des mains de l'Eternel.
Pour cela, je te voue mon amour éternel.




Saturday, May 7, 2011

Maman tu n'as pas d'égale !


Auteur:Jean Erich René erichrene@bell.net
Ottawa le 6 mai 2011

En ce jour de la fête des mères, j'entends le doux chant du rossignol qui rend un hymne de gloire à toutes les femmes qui ont accepté le lourd sacrifice d'enfanter afin d'assurer la reproduction de l'espèce humaine sur la planète terre.
En ce jour de la fête des mères, j'entends le bruit du marteau et des cisailles de l'orfèvre qui incruste dans l'or, le diamant et l'émeraude les brillantes qualités de la mère qui met tout en oeuvre pour assurer une éducation soignée à ses enfants.
En ce jour de la fête des Mères, j'observe le pinceau de l'artiste qui colore les charmes de l'éternel féminin en attribuant à la mère un rôle de premier plan. Que dire du poête qui, non seulement chante sa beauté, mais encore lui confère les mêmes vertus que le printemps qui embaume notre vie et le soleil qui embrase la nature.

Toi qui portes le germe de la vie
Toi qui jouis du pouvoir exclusif de donner naissance,
Toi qui as vécu les douleurs de l'enfantement,
Dis-moi comment as-tu fait pour résister à tant d'épreuves?
Dis-moi de quels matériaux tu es faite ?
Tu n'es jamais fauchée !
Tu nous as mis au monde
Tu nous a allaités
Tu nous as appris à marcher
Tu nous as initiés à l'usage de la parole
Tu joues à la fois tous les rôles
Tu nous préviens du danger
Tu nous donnes à manger
Dis-moi combien tu as reçu en retour?
Quel est le montant de ton chèque?

Rares sont tes enfants qui, en ce jour de ta fête, ont pensé à te griffonner quelques mots sur une carte voire t'envelopper un petit cadeau, juste pour te prouver leurs gratitudes pour tout ce que tu as fait. Malgré tout, tu ne déchantes pas. Comme Edith Piaff tu déclares solennellement: "Je ne regrette rien".
Au contraire, tu es toujours prête à les accueillir dans les mêmes sentiments, à garder leurs enfants pendant qu'ils sont au travail ou pendant qu'ils prennent leurs ébats. Tu es le soldat infatigable qui veille jour et nuit sur tes enfants et tes petits enfants chéris.

Tu es la conseillère
Tu es la cuisinière,
Tu es la lessiveuse,
Tu es la repasseuse,
Tu es la gardienne
Il suffit d'une courte absence
Pour apprécier la différence
Tu es irremplaçable
Ton amour n'a pas d'égal
Ta patience n'a pas de borne
Ton dévouement n'a pas de prix
Ta bonté est illimitée

Comme la brise à la tombée de la nuit,
De ta présence jamais on ne s'ennuit
Tu aménages tout au sein du foyer
Parfois tu n'as pas l'argent du loyer
Il ne faut jamais critiquer une mère
Même lorsqu'elle sacrifie son corps
Surtout pour élever ses enfants
Te voilà assise au coin de la rue avec tes étales pour recueillir quelques sous afin de compléter le maigre budget familial. Quelles que soient tes recettes, tu dois faire de ton mieux pour joindre les deux bouts. Parfois tu rentres bredouille mais tu n'oses le dire à tes enfants.

A la fois épouse et mère
Tu n'es jamais amère
Tout le bonheur de ta famille dépend de toi.
Il y a toujours du réconfort sous ton toit
Que c'est triste une maison sans mère!
La mère haïtienne, même lorsqu'elle n'a pas fait de grandes études, avance des propos dignes des plus grands philosophes. Elle connaît parfaitement le milieu ambiant et guide ses enfants par ses sages conseils. Souvent dans un vernaculaire profond, elle prononce des phrases lapidaires, pleines de sous-entendu et de menaces pour vous garder sur le droit chemin. Ecoutez:

Ti gason veye vant ou, sak antre pa sòti.
Mache chèche pa dòmi san soupe
Pa fè tout zanmi konfyans, zanmi mennen zanmi la jistis
Zegwi koud rad men se zepeng ki toujou al lan nós.
Ou wè jodi, ou pa konn demen
Ganga ba w pwen li pa di w dòmi gran chemen
Marie Rose m pale w ,ou pa vle koute' m map tan' n ou lan kafou tenten.
Madjerit lajan gason se manje moun chich, profite vwayaje pandan ke lanmè ya bèl
Sak fè w cho wa, la fè w frèt
En ce jour de la fête des mères, nous avons une pensée spéciale pour cette femme qui vient d'accompagner son fils au tombeau. Sa douleur est encore pire qu'à son enfantement.
Toi qui pleures ton fils défunt,
Toi dont le coeur s'épanche en émettant des plaintes
Le monde indifférent reste sourd à tes complaintes
Toi qui ne cesses de penser à ton fils disparu
Rappelle-toi que Marie mère de Jésus a connu les mêmes douleurs que toi au moment de la crucifixion de son fils. Elle s'est consolée quand elle a compris que Jésus a sauvé l'humanité en passant par la croix.
Mère éplorée, quelle que soit ta douleur, sèche tes larmes, ton fils appartient au séjour des bienheureux.
Ma Mère quoique morte m'a laissé des souvenirs indélébiles
Je m'y réfugie autant de fois que je me sens très débile
Quoique dans l'autre monde, j'entends encore sa voix
Dans mes tourments, elle m'indique la meilleure voie

A toutes les mamans qui ont le privilège de recevoir le chaud baiser de leurs enfants
A toutes les mamans qui ont la chance de respirer le doux parfum des bouquets reçus
A toutes les mamans qui à cause de l'indifférence de leurs enfants se sentent déçues
A chacune de vous, j'offre la conjugaison de mon coeur du verbe aimer comme régal
A vous toutes, je souhaite: Bonne fête maman, vraiment tu n'as pas d'égale.
Oublie tes douleurs et tes chagrins , hume le doux parfum de ces pétales


N.B: Nous voulons rappeler à nos aimables lecteurs que la célébration de la fête des mères en Haiti se fait en général le dernier dimanche du mois de Mai. Cette année ce sera le 29 Mai. Alors ! Bonne fête des mères aux mamans de la diaspora en ce dimanche 8 Mai 2011, jour qu'on célèbre cette fête.
Maintenant , nous vous proposons en bas une chanson de Gérard Dupervil qui reste encore gravée dans la mémoire de plus d'un… Une exclusivité de Haiti Connexion Network .