La passion
de l’auteur
Max Dorismond |
On n’a pas
besoin d’engager une trop grande dépense de perspicacité pour constater que la
« passion » constitue l’ingrédient le plus actif dans l’écriture de ses textes.
Elle traverse d’ailleurs tout l’ouvrage d’un bout à l’autre. Cette brûlante
passion, semble lui forger une sorte de cuirasse qui lui donne l’assurance
qu’il peut «foncer dans le tas», et s’attaquer à des sujets passablement sensibles,
graves parfois, sans complexe et sans trop de crainte, là où --- j’en suis sûr
--- peu de chroniqueurs oseraient s’aventurer ou s’y engouffrer. L’auteur « Des mots pour conjurer nos
maux » est plutôt du genre à vouloir plus renseigner
que persuader. Il ne se gêne donc pas pour proposer des solutions, donner des
conseils ou parfois même interpeler directement certains chefs de gouvernement
dont en particulier Donald Trump et Jovenel Moïse, pour ne citer que ces
deux-là. Il a même adressé une « Lettre ouverte à
l'ambassadeur des États-Unis en Haïti », l’Ambassadeur Peter F.
Mulrean (voir p. 128) pour plaider le cas des Haïtiens demandeurs de visa face
à une sorte de «barrière à l’entrée». Ce ne sont là que quelques exemples parmi
tant d’autres. Il n’est donc pas rare de voir Max revenir deux, trois ou même
quatre fois sur un sujet, tellement il a à cœur de le décortiquer. C’est-à-dire
le creuser, l’analyser de différents angles afin de faire comprendre tous les
enjeux de société qu’il recèle. Son plaidoyer incessant pour les pays
africains, aux prises avec cette monnaie néocoloniale dénommée le franc FCA, en
est l’exemple le plus achevé. Ce désir de bien renseigner son lectorat participe
de cette passion dont nous parlons précédemment. Une passion qui le motive et
le porte à « traquer l’information », à l’étayer par des données réputées
crédibles, le plus souvent datées et
chiffrées. Ses lecteurs en sont ravis.
Max Dorismond entouré de sa belle famille lors de la vente signature à la Maison d'Haïti. (Photo Hervé.Gilbert) |
Max dégaine
vite. Un évènement d’intérêt survient ici ou ailleurs dans le monde, et le
surlendemain ou le week-end suivant, on découvre sur le site d’Haïti-Connexion Culture un long article dans lequel il analyse le fait ou la nouvelle avec ses
principaux enjeux, ses conséquences et, le cas échéant, débouche sur un
parallèle, une comparaison avec le cas d’Haïti ou des leçons à en tirer. Ou
bien souvent, il s’agit de ses réflexions sur un sujet brûlant de l’actualité.
C’est un feu roulant de textes écrits à ce rythme ininterrompu, dans cet
esprit. C’est aussi ce qui explique, du reste, le caractère prolifique de sa
production. Il importe de préciser qu’il effectue tout ce travail---la qualité
des textes le prouve--- sans jamais se départir du souci de l’élégance du
propos, de la clarté et de la valeur littéraire de tous ses articles. Qu’il
traite de questions touchant Montréal, le Québec, le Canada, la France, la Belgique,
la Chine, le Vietnam, le Brésil, les Antilles, les pays africains, etc., il y
trouve toujours des exemples pertinents de solutions pouvant aider Haïti à
sortir du marasme dans lequel il s’enlise depuis longtemps, moyennant
avance-t-il un autre modèle de gouvernance. Il importe pour finir d’indiquer
que les textes de Max Dorismond sont
truffés de dures dénonciations des
structures archaïques qui, malheureusement, maintiennent le pays dans le désoeuvrement
socio-économique, politique, culturel et environnemental qui le caractérise aux
yeux du monde.
En guise de conclusion
Eddy Cavé & Méres Weche Deux écrivains prolifiques (Maison d'Haïti 07-13-19) |
Conclure sur un
ouvrage qui traite de faits de société, de comportements répréhensibles,
d’évènements et de politiques publiques dont la caractéristique essentielle est
leur quasi permanence ou leur retour périodique dans le temps, n’est pas une
tâche aisée. Les maux, nos maux dont parle l’auteur ne vont pas disparaître
avec la parution du livre et ne vont pas l’être non plus de si tôt, dans le
court terme. Mais l’auteur a le mérite de les mettre sous le projecteur à
travers ses textes et de nous faire découvrir leurs enjeux délétères et souvent
sous-jacents. Ces faits et conditions vivent avec leur récurrence. C’est ce qui
rallonge la projection des analyses de l’auteur et explique en même temps
l’utilité de son travail. C’est pour toutes ces raisons que la venue du
deuxième tome ne serait pas vaine Max, telle que te la suggère aussi ton ami
Eddy Cavé. Il te demandait de te mettre au travail dès le surlendemain. Si ma
mémoire est bonne, l’autre ami, Mérès
Wèche te l’a aussi suggéré. Alors Max…
Un vif désir de
partage, né de la satisfaction que me procure sa lecture, m’incite à recommander fortement au public lecteur« Les
mots pour conjurer nos maux». Croyez-moi, on y découvrira beaucoup d’articles
«coup de cœur» et de bonne facture. Je ne terminerai pas sans souligner au
passage l’excellent travail d’édition réalisé par les Presses internationales
GRAHN-Monde(PIGM). Cela n’est pas passé inaperçu. Félicitations!
FIN
Lemarec Destin
Laval, ce 11
août 2019
Merci Lemarec de faire écho à la suggestion que j'ai faite à Max de se remettre immédiatement à la tâche. Et comme Mérès pousse aussi à la route, nous commençons à avoir la masse critique nécessaire pour lui tordre le bras une deuxième fois.
ReplyDeleteJ'aimerais ajouter une remarque: Max n'a pas seulement la passion de l'écriture. Il a aussi celle, tout aussi énergivore, de la lecture. Max lit continuellement, énormément et sur tous les sujets.Laissons-lui seulement le temps d'absorber, de digérer, de ruminer et d'accoucher. Bravo encore Max. À toi Lemarec, je dois dire un gros merci pour ta contribution colossale à la création d'une littérature haïtienne de la province. Avec ton livre sur Saint-Marc, nous sommes sur la bonne voie.
De mémoire de journaliste et d’écrivain, j’ai rare vu une première publication s’ériger ainsi en « Grande Première ». J’ai toujours considéré Max Dorismond et Eddy Cavé comme deux écrivains innés, venus tard à la publication. Raison de plus pour eux de tirer d’autres œuvres dans la moisissure des tiroirs. J’accuse aussi Eddy Cavé de rétention de publication.
DeletePour revenir à Max, je me rappelle que feu notre corégionnaire, Harry Balmir, après m’avoir suivi, à la TNH, dans une interview avec le prolifique écrivain, Jean Fouchard, me disait ceci։ « Quelle intelligente question que la dernière ǃ ». Cette question fut ainsi stipulée։ « Monsieur Fouchard, en termes de temps et d’efforts, j’ai l’impression que vous êtes beaucoup plus exténué à signer des livres qu’à les écrire ɂ ». Pour toute réponse, M. Fouchard eut à me dire։ « Quelle finesse d’esprit ǃ Tu veux savoir combien d’argent j’ai fait aujourd’hui ɂ…
Mon ami de longue date, Max Dorismond, me ramène à Jean Fouchard. Comme il est en rupture de stock, et ne disposant plus d’un micro pour lui poser la même question, je profite de ce bel article de Lemarec Destin, pour l’inviter à creuser davantage dans le champ de l’écriture, car un trésor est caché dedans. Riche de production et non d’argent, tel est le comble pour un bon écrivain.
M.W
De mémoire de journaliste et d’écrivain, j’ai rarement vu une première publication s’ériger ainsi en « Grande Première ». J’ai toujours considéré Max Dorismond et Eddy Cavé comme deux écrivains innés, venus tard à la publication. Raison de plus pour eux de tirer d’autres œuvres dans la moisissure des tiroirs. J’accuse aussi Eddy Cavé de rétention de publication.
ReplyDeletePour revenir à Max, je me rappelle que feu notre corégionnaire, Harry Balmir, après m’avoir suivi, à la TNH, dans une interview avec le prolifique écrivain, Jean Fouchard, me disait ceci։ « Quelle intelligente question que la dernière ǃ ». Cette question fut ainsi stipulée։ « Monsieur Fouchard, en termes de temps et d’efforts, j’ai l’impression que vous êtes beaucoup plus exténué à signer des livres qu’à les écrire ɂ ». Pour toute réponse, M. Fouchard eut à me dire։ « Quelle finesse d’esprit ǃ Tu veux savoir combien d’argent j’ai fait aujourd’hui ɂ…
Mon ami de longue date, Max Dorismond, me ramène à Jean Fouchard. Comme il est en rupture de stock, et ne disposant plus d’un micro pour lui poser la même question, je profite de ce bel article de Lemarec Destin, pour l’inviter à creuser davantage dans le champ de l’écriture, car un trésor est caché dedans. Riche de production et non d’argent, tel est le comble pour un bon écrivain.
M.W