Discours d'Etzer Vilaire à la mémoire des héros de l'Indépendance, de Charlemagne Péralte... 

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Saturday, May 14, 2022

Quand des oligarques cherchent des voleurs pour gérer la nation (Part-1

Pour l’amour de l’argent, ils ont détruit ce si beau pays où les

gens avaient, autrefois, des chansons plein le cœur, et dans l’âme

le désir fou de vivre là où le temps prenait le temps de s’écouler (MxD)


Par Max Dorismond 

Un titre surprenant pour l’étranger de passage, mais nullement farfelu pour la plupart des natifs. Depuis des temps immémoriaux, une publicité subliminale, une offre d’une banalité déconcertante pour certains, anime le quotidien des Haïtiens. Tu rêves de présider ou de gérer la nation, des «amis» te feront une proposition irréfutable. On ne la projettera jamais sur un panneau ou sur un écran, mais elle est là, omniprésente et sans couleur. Autour d’un verre, entre deux meringues, cette invitation intemporelle roule et roucoule sournoisement dans le décor. Les requins cherchent des «idiots utiles» à manipuler au détriment du bien-être collectif. Les candidats sont légion à postuler et à l’honorer. Le cliquetis des espèces sonnantes et trébuchantes interpelle à la ronde. La morale en a pris un coup, les oligarques ont le beau jeu. 

La preuve de l’existence de cette proposition ténébreuse a été confirmée par le dernier assassinat à date du feu président Moïse, qui diffuse un message d’avertissement sans équivoque. Lors de l’interview d’un très célèbre personnage de Pignon, dans le Nord d’Haïti, le Dr Guy Théodore, un ex-candidat malgré lui, d’autres coïncidences étaient venues étayer cette publicité incitative. 

Si vous n’êtes pas frappé d’amnésie, une simple connaissance de l’histoire nationale vous mettrait sur la piste des maîtres chanteurs dès votre plus jeune âge. Une violence inouïe déborde les pourtours de la scène politique et les institutions pourvoyeuses d’argent depuis la naissance du pays : les heureux élus sont habituellement affublés du titre non moins flatteur de «gouvernement de doublure», où une oligarchie prédatrice, agissant toujours dans l’ombre, noue des relations incestueuses avec le pouvoir en place. 

Donc, à propos de cette sulfureuse publicité ou offre non écrite, un langage sibyllin sera servi à souhait aux éventuels prospects, au point qu’ils ne seront point surpris quand le sujet contre nature leur sera murmuré en douceur au coin d’une table, qu’ils soient dans le circuit politique ou rien. Le cas de Sweet Micky ne fut pas l’exception à la règle. L’interpellation lui fut adressée entre deux «yayades». 

Bref! Le pouvoir à tout prix et la prédation galopante se révèlent deux composantes entièrement liées dans l’ADN de nos semblables. C’est une culture de pillage et de violences ou le mot concession est nul et mal venu. Les étrangers qui vivent dans le pays rentrent allègrement dans ce jeu de dupe. Souvenons-nous des causes de l’occupation américaine en 1915. Au départ des Yankees, en 1934, ces mêmes étrangers, redoutant la vengeance des locaux désireux de se débarrasser d’eux, avaient supplié le commandement américain, via une pétition, de demeurer pour toujours dans le décor. 

En 1957, à l’arrivée de François Duvalier, qui maîtrisait assez bien les facteurs de l’équation, la vapeur fut renversée. L’élite d’affaires qui contrôlait le pouvoir à sa guise, avec l’appui de l’armée, a été déstabilisée en faveur des Levantins1 qui avaient financé la campagne du Doc. Ces derniers, qui étaient des petits commerçants issus de l’immigration, obtinrent un nouveau statut. On retrouvait à l’époque les Deeb à la magistrature de Port-au-Prince, Boulos père comme ministre de la santé, Baboun en diplomatie, les Kwali, les Cassis, etc. 

Auparavant, ils n’intégraient pas la politique ni ne flirtaient avec les riches du pays qui les méprisaient. Leur condition d’immigrants misérables ne cadrait pas avec l’opulence de la classe bourgeoise qui leur menait la vie dure dans le commerce de détail. Ne pouvant fréquenter cette classe de privilégiés, plusieurs d’entre eux marièrent des Noir(e)s. N’étant pas assez fortunés, certains, au lieu de se payer un voyage dans leurs pays d’origine pour aller prendre mari ou femme, selon la tradition, se rabattaient sur des Haïtien(ne)s pour convoler en justes noces. Le sénateur Edo Zeny de Jacmel est un exemple typique du fruit de cette alliance, quand il parle de son aïeule, son arrière-grand-mère paysanne jacmélienne (Src : https://youtu.be/McFEleDfLJQ?t=3728  à 1 hr: 2 min: 18 sec). 

Au fur et à mesure que François débarrasse le plancher de cette élite prédatrice, qui est soit assassinée, soit emprisonnée, ou exilée, les Arabes renforcent leur position, et s’enrichissent à vue d’œil, clamant leur victoire avec panache et couleurs. Souvenons-nous de ce p’tit Libanais extraverti, du nom de Kouri, alias Kouri Motocyclette, un garde de corps exhibitionniste du président à vie, qui faisait hurler sa sirène annonçant le passage du chef de l’État. 

Devant la débandade des détrônés, ce qui devait arriver arriva, ces éléments déçus se liguèrent à l’étranger et en Haïti pour reprendre leur place. Mais Duvalier ne se laissa point démonter : ce fut la guerre totale. Nous connaissons l’histoire et sa conclusion avec la défaite de ces jeunes décidés à en découdre avec le pouvoir. 

Mais en 1986, quand la dynastie régnante bascula du fauteuil, les survivants de l’exil retournèrent en Haïti en jurant «jamais plus». En position de force sur le plan économique, les Levantins, bien enracinés dans le décor, n’offraient aucune prise à l’intimidation. Les revenants, après 30 ans d’absence, rentrent au bercail et, face à la réalité, se résignent à diluer leur Barbancourt avec un peu d’eau frappée au coin du bon sens, pour faire équipe avec les méprisés d’hier. Les mariages heureux des enfants confirment aujourd’hui les alliances pour des lendemains noirs pour Haïti. 

Ainsi renaît cette aristocratie déstabilisante et étouffante qui ne recule devant aucun défi pour contrôler le pipeline d’argent : celui, qui maîtrise le pouvoir et toutes les institutions, possède, en réalité, le tout Haïti. 

Au début de ce vacuum est arrivé le charismatique Jean-Bertrand Aristide, avec un discours emballant et une popularité à toute épreuve. La «théologie de la libération» venue de l’Amérique du Sud s’est propagée à la vitesse de l’éclair sur une nation entière, assoiffée de justice sociale. Elle buvait ses théories et ses préceptes à grande lampée. Mais, c’était sans compter avec cette oligarchie bicéphale et puissante, décidée à ne donner aucune chance au petit peuple. 

Ce sera la première salve des revenants et leurs associés. Devant la réplique de JBA, avec son mouvement Lavalas, synonyme de «taboula raza», beaucoup d’argent a été dépensé par cette élite pour déstabiliser et barrer la route au petit prêtre intimidant des bidonvilles qui avait refusé l’alléchante offre du donnant-donnant. 

En conséquence, des lobbyistes ont été embauchés pour rallier des politiciens étrangers à leur dessein. L’appel téléphonique à Aristide d’un sénateur américain, sous l’instigation du père d’Andy Apaid, du Groupe des 184 et de la plateforme GNB, est une preuve palpable de la détermination de cette équipe : «money talk…». Et instantanément, le fringant Apaid avait obtenu l’autorisation pour aller narguer le pauvre peuple lors d’une tournée triomphale à Cité-Soleil. 

Titide a perdu une bataille. Plus tard, le temps de le dire, le p’tit prélat a été saisi manu militari et envoyé à Bangui, apporter la bonne parole aux Africains ou aller jouer avec de vrais lions sous les baobabs. 

Depuis lors, les associés ont tracé la ligne à suivre. Il n’y a plus d’armées, mais ils ont leurs gangs bien équipés, qui veillent au grain. Haïti est foutue! S’en est fait de lui. Ce sont les oligarques qui choisissent tout le monde, du président au directeur. Aucun fauteuil ne sera occupé sans leur approbation.   Lire la suite...

Max Dorismond

 




-NOTE –

1 – Levantin signifie qui vient du levant. D’un point de vue occidental, cette région du monde indique les côtes de l’Asie, le Proche-Orient et l’Égypte. L’adjectif levantin peut désigner un peuple ou une nation. (Src. : Internaute.fr)

Monday, January 27, 2020

Le démantèlement du système d’État prédateur instauré par l’oligarchie économique raciste en Haïti est une condition sine qua non pour une stabilité politique en Haïti


Qui sont les prédateurs du système économique d’Haïti qui tiennent le pays en otage ? Ce système dont tout le monde parle et que personne n’ose combattre. Ces prédateurs d’État pensent-ils pour Haïti ? Ont-ils des rêves pour Haïti ? Ont-ils même une conscience ou même une position sur la crise actuelle ? Compatriotes, l’heure des comptes est arrivée. On ne peut plus garder le silence.  À force de les pointer du doigt, peut-être qu’ils finiront par reconnaitre leur rôle dans le sous-développement d’Haïti et adopter un nouveau paradigme, du moins l’espère-t-on Sinon, comment sortir de l’auberge ?

Si l'on attend que le système change de par lui-même – on attendra jusqu’à ce que l’enfer soit gelé ou jusqu’aux moments des saints de glace.  Ne sont-ils pas la mafia organisée ? Ces chevaliers d’industries qui se sont installés depuis des générations dans le but d’accaparer le denier de la veuve qu’est l’île d’Haïti et isoler la majorité de la population noire du pays. Cela fait longtemps qu’on fait le pied de grue attendant la manne. Pourtant nous sommes toujours au même endroit après plus de 200 ans. Comment avons-nous pu accepter cet état de fait pendant si longtemps sans rechigner ?  Nos chefs d’État, les uns plus faibles que les autres, pris en otage par ces prédateurs d’état se rallient par force au système néocolon. Quand bien même ils se sentiraient piégés, cela ne semble pas les déranger puisqu’iIs se partagent le pactole et sans aucune gêne, à tour de rôle. Ils laissent le peuple livré à lui-même sans emploi, sans avenir et sans moyen de survie. Que notre situation défraie continuellement la chronique des médias étrangers et que notre pays soit perçu comme un État en faillite et déséquilibré créant un faux espace pour une présence étrangère, ils en sont indifférents. Même l’odeur nauséabonde des détritus des rues ne dérange l’État et ses prédateurs. En dehors de leur cercle fermé, les prédateurs n’ont jamais leur mot à dire lorsque des branches de la population se mobilisent contre deux siècles d’injustice sociale. En dépit du système prédateur qui les a enrichis au détriment du pays, ils n’ont légué aucun landmark visible dans le pays. Ils n’ont rien laissé à la postérité et ils n’ont rien construit. Comme l’avait si bien dit un écrivain haïtien, « ils ont perdu leur capacité d’avoir honte ». Les prédateurs restent dans leur confort et personne ne les voit. Ils sont là pour s’enrichir, pour dérober et non pour donner.  Ce sont les remplaçants de Leclerc et de Bonaparte qui se positionnent en rapaces pour achever le rêve de Christophe Colomb. Jovenel Moïse, comme tous ses prédécesseurs, est une petite branche du système néocolonialiste installé par ces éléments racistes. La racine et le tronc de la gangrène qui engloutissent Haïti fonctionnent souterrainement et subrepticement. Oui, c’est du racisme institutionnalisé avec la complicité des nègres dont les ancêtres ont combattu pour leur liberté. Ils sont incapables de dire NON à leur maître. Nous serons condamnés àvivre cette forme de néocolonialisme dans la mesure où l'on ne comprend pas le fond des problèmes de notre pays aux fins de déraciner le système convenablement. Haïti est dirigée et contrôlée rien que par une douzaine d’arrières-fils de néocolonsracistes sous la barbe des fils et petits-fils de combattants pour la liberté.  Ces néocolons, à cause de leur métissage, se croient investis de tous les privilèges économiques du paysau détriment de la majorité noire. C’est sur ces prémices qu’ils contrôlent 90% des ressources économiques du pays et réclament de droit - de l’État haïtien 67% du budget national annuel. On revient à la phase de Boukman.  C’est pourquoi il faut réunir notre éminence grise pour la relève et pour accomplir le rêve de nos héros.

L’instabilité chronique et le rôle de l’international:

Depuis l’indépendance d’Haïti, nous avons toujours eu une majorité qui avale des poires d’angoisse. Cette majorité s’accroit tous les jours et ne peut plus croquer le marmot.  Malheureusement, les diverses missions de paix de l’ONU par le passé n’ont pas su contribuer à la stabilité politique dans le pays en raison de leurs mandats limités, inadaptés qui n’ont jamais tenu compte du rapport entre lecontrôle économique d’une oligarchie et la paupérisation scandaleuse de la masse d’une part, et la corruption aussi bien que la mauvaise gouvernance des trois pouvoirs, d’autre part. Si la présente mission doit réussir, elle devra aider au démantèlement des gangs du pouvoir et de l’oligarchie, à la création de nouvelles structures de contrôle afin de mettre un terme à la corruption, la gabégie administrative de l’exécutif et du législatif, aussi bien que la suppression de la mainmise de 67% du budget national exigé par l’oligarchie économique. Une nouvelle Constitution par référendum qui tienne compte de toutes les barrières de la bonne gouvernance d’Haïti est une condition sine qua non pour la transformation de notre société.  Un appui au système judiciaire en place en vue d’un procès sur le détournement du fonds PetroCaribe sera le plus grand évènement du siècle et le prélude au changement tant espéré.

Les manifestations sont certes, une réaction justifiée d’un peuple longtemps bafoué.  Mais leur caractère violent a eu plutôt des effets boomerang jusqu’ici. C’est une poudre de perlimpinpin qu’une opposition disqualifiée et peu crédible jette au visage du peuple à la place de mobilisations pacifiquesplanifiées et bien ciblées. À chaque casse, la vie devient plus chère tandis que l’oligarchie économique et les nouveaux riches continuent à rouler leur carrosse. Il va sans dire que ce type de mobilisation violente se révèle un cautère sur une jambe de bois. Il est donc inconcevable de faire le choix du Kraze brize contre nous et envers nous tandis que ces néocolons apatrides se la coulent douce dans leur confort et continuent à jouir de tous leurs saint-frusquins émanant du Trésor public. 

Nous espérons que ces mobilisations seront une prise de conscience qui nous conduira vers un nouveau paradigme.  Une éducation et un éclairage d’esprit s’imposent. La révolution est possible parce que nous sommes en grand nombre, et c’est le grand nombre qui doit se réunir pour dire que c’est assez à la place des pneus brûlés qui détruisent les poumons. Le vin est tiré, et il faut donc le boire. L’heure est aux comptes. Utilisons notre intelligence et l’union pour un combat homérique mérité.  Démanteler le système imposé par les prédateurs économiques d’Haïti. C’est notre seule planche de salut pour l’avancement et pour la stabilité politique et économiques d’Haïti.

Emmanuelle Gilles