La Cathédrale St-Charles |
Le Carnaval national 2014 patronné par l'Etat Haïtien se déroule officiellement aux Gonaïves du 2 au 4 mars 2014 sous le thème « Tèt Kole pou yon Ayiti pi djanm »(Union pour une Haïti plus forte) Nous vous proposons une redécouverte de cette quatrième ville d'Haïti avec un de ses fils, Phèdre Démezier qui nous raconte un peu l'histoire de ce coin historique d'Haïti à travers le temps. Une ville, où tous les regards sont maintenant braqués .'
« Le grand défilé carnavalesque, qui se déroule ce dimanche 2, lundi 3 et mardi 4 mars 2014, à la cité de l'indépendance ne sera pas une grande première. Gonaïves a déja été le bastion du carnaval dans le temps », se souvient Phèdre Démezier, aujourd'hui âgé de 83 ans.
Les anciens présidents Sténio Joseph Vincent (18
novembre 1930 - 15 mai 1941 ; né en 1874, Vincent mourut en 1959) et Léon
Dumarsais Estimé (16 août 1946 – 10 mai 1950 ; né le 21 avril 1900 à Verrettes,
Estimé mourut le 20 juillet 1953 à New York) avaient l’habitude d’assister au
carnaval, organisé aux Gonaives avec seulement les deux bandes de la ville,
Aimable et Sainte Rose, qui créaient l’animation.
Le carnaval d’autrefois avait de retombées
économiques pour la ville. Les magnifiques chars allégoriques et les costumes -
pour habiller les rois et reines de cette époque - étaient l’œuvre des artisans
des Gonaïves.
« Le carnaval, qui est délocalisé, en 2014, aux
Gonaïves, me semble un carnaval importé, qui ne sera pas rentable pour la ville
», anticipe Démezier, arguant que les chars allégoriques - pour le défilé des
trois jours gras de début mars - ont été construits à Port-au-Prince.
Retour sur le 1er janvier 1804
Place de l'Indépendance |
Gonaïves est la ville, où fut proclamée
l’indépendance d’Haïti le 1er janvier 1804. C’est pourquoi la ville est
surnommée aujourd’hui « cité de l’indépendance ».
Lors de la proclamation de l’indépendance,
Jean-Jacques Dessalines s’entoura d’un cortège de généraux de l’armée indigène
et d’une foule immense en liesse.
La cérémonie solennelle de la proclamation de
l’indépendance se déroula sur la place d’armes des Gonaïves, autour de l’hôtel
de la patrie.
C’est à cette occasion que Boisrond Tonnerre
prononça les paroles célèbres suivantes : « Pour rédiger l’acte de
l’indépendance, il nous faut la peau d’un blanc pour parchemin, son sang pour
encre, son crane pour écritoire et une baïonnette pour plume », rappelle
Démezier.
Pour mémoire et pour l’histoire, la ville
renferme aujourd’hui le mémorial de l’indépendance, érigé à l’angle des rues
Liberté et Toussaint Louverture.
Le vert et le jaune, symboles du riz dans
l’Artibonite
La cité de l’indépendance a aussi un drapeau. Il
est composé de deux bandes horizontales, le jaune en haut et le vert en bas. Au
milieu, y est placée une bande blanche verticale, sur laquelle est dessinée
l’image d’un lambi, fait remarquer l’ancien vénérable franc-maçon.
Le vert et le jaune représentent,
respectivement, les couleurs du riz dans les rizières et du riz qui est mûr,
tandis que le blanc symbolise le sel marin dans la zone des Gonaïves, explique
Phèdre Démezier.
Quelques repères géographiques et sites
historiques
Place de l'Obélisque aux Gonaïves |
Théâtre de nombreux événements politiques,
relatifs notamment à l’indépendance d’Haïti, Gonaïves s’affirme, à travers le
temps, comme une ville historique, considère Démezier.
Située a 171 kilomètres au nord de
Port-au-Prince, Gonaïves est une ville côtière fondée en 1422 par les tainos
qui le baptisèrent Gonaïbo. Elevée au rang de commune en 1738, Gonaives est le
chef lieu du département de l’Artibonite.
Fort Décidé, Marchand Dessalines |
D’une superficie de 573 mille 58 kilomètres
carres, elle a une population de 340 mille habitantes et habitants, selon des
estimations de 2012.
La commune des Gonaïves comprend cinq sections
communales : Pont Tamarin, Bassin Magnan, Petite rivière de Bayonnais, Poteaux
et La Branle.
C’est aux Gonaïves que Toussaint Louverture a
été arrêté, le 7 juin 1802, sur l’habitation Georges, avant d’être embarqué sur
« le Créole » pour le Cap français, ancien nom de la ville du Cap-Haïtien, puis
sur « Le Héros » vers la France.Ville des Gonaïves en effervescence |
L’habitation Georges se trouve dans le quartier
de Pont-Gaudin, à l’entrée sud des Gonaïves. Un monument, en mémoire de
Toussaint L’ouverture, l’un des héros de l’indépendance, y a été récemment
installé.
La ville des Gonaïves a plusieurs autres sites
historiques, ayant rapport aux batailles ayant conduit à la proclamation de
l’indépendance d’Haïti, le 1erjanvier 1804.
La place bouteille, renfermant le mémorial du
même nom, est l’endroit où le militaire indigène François Capois, dit «
Capois-La-Mort » [1] se serait saoulé pour fêter l’indépendance.
La pierre et la ravine à couleuvres sont deux
autres sites historiques, évoquant la lutte des militaires indigènes pour la
conquête de l’indépendance nationale.
Située à Lacroix Périsse (section communale de
l’Estère, municipalité à 24 km au sud des Gonaïves), la ravine à couleuvre est
le lieu, où se déroula l’une des batailles de la révolution haïtienne, par
l’armée de Toussaint Louverture, contre les forces françaises esclavagistes
commandées par le général Rochambeau.
A deux reprises, le berceau de l’indépendance a
été le siège pour rédiger la Constitution des années 1889 et 1950, selon Phèdre
Démezier, ancien président de l’hebdomadaire 1804.
Des moments sombres aux Gonaïves
Angle de la rue Geffrard et Clerveau où concentre une grande activité économique de la ville tous les jours. |
Le 22 avril 1994, pendant le règne militaire
ayant suivi le coup d’Etat contre Jean-Bertrand Aristide (le 30 septembre
1991), des forces paramilitaires ont massacré des partisans de cet ancien
président à Raboteau, quartier populeux de la ville.
Le 21 septembre 2003, suite à l’assassinat du
chef rebelle Amiot Métayer, une rébellion a débuté dans la ville et occasionné
le départ du président Jean-Bertrand Aristide le 29 février 2004.
Le 18 septembre 2004, la ville des Gonaïves a
connu des heures, parmi les plus sombres de son histoire. La ville a été
dévastée par le cyclone Jeanne. Plus de trois milles morts ont été enregistrés
et 80% des maisons ont été détruites, à côté d’autres pertes énormes, se souvient
Démezier.
[1] Né en 1766 à Port-de-Paix / Nord-Ouest et
assassiné en 1806 près de Limonade / Nord, François Capois, dit «
Capois-La-Mort » fut un officier de l’armée rebelle d’Haïti, lors de la
Révolution haïtienne, et vainqueur de la Bataille de Vertières.
Note additionnelle sur Gonaives :
"Le Palais de la Belle Rivière , a été
construit en 1820 par Louis Dupeyrac pour servir de résidence à Henri 1er ,
alors roi d'Haïti . Toujours en cours de construction à la chute du royaume du
Nord en 1820 , il est resté inachevé .
Palais de la Belle -Rivière , est le
deuxième plus grand palais construit par Christophe après celui de Sans Souci à
Milot .
Le palais a un plan rectangulaire de 68 m de long
et 11 m de large . Lors de sa façade ouest est soutenu par un grand large
rotonde de 12 mètres de diamètre . Les murs du palais sont de maçonnerie de
pierre et d'argile briques liées par un mortier de chaux " .
" Palais des 365 portes "
La partie ouest du palais des 365 portes |
Il ya eu de nombreuses tentatives pour restaurer le
palais . Président Sténio Vincent vit à une quantité importante de restauration
du palais en 1932 dans un effort concerté pour préserver les trésors nationaux
d'Haïti . Sous son administration , le plancher et le toit du palais ont été
enrichis avec l'acier et le bois. Le palais a été récemment utilisé il ya
quelques années comme une école primaire et un siège de l'administration
municipale.
Le palais est actuellement inhospitalier , ayant
été gravement endommagé par l'eau de pluie . La force de la structure est
également discutable avec de nombreuses parties du mur du palais étant très
fragile au toucher .
Nouvelles sur Haïti dépenser de l'argent sur la restauration peut être interrogé par
pragmatiques.
. Les projets de restauration comme celui-ci , cependant, sont en
cours dans le but de construire un tourisme durable en Haïti .
Lamothe sera accompagné par Monique Rocourt , le
directeur de l'Institut pour la protection du patrimoine national (ISPAN ) . Le
palais a été considéré comme un trésor national par décret présidentiel Août 23
, 1995.
Source : Alterpresse - Exalus Mergenat
Une adaptation de HCC
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