Le groupe de l'alternative consensuelle, le 9 novembre 2019, après un accord sur un éventuel plan pour organiser la transition politique. |
Par
Max Dorismond
Ce théâtre à ciel ouvert qu’est Haïti ne
m’amuse plus, tant la pièce des guignols provoque le tournis. Depuis plus de deux
siècles, c’est toujours la même partition. Les musiciens, ayant d’autres
symphonies en tête, se révoltent les uns après les autres contre le chef
d’orchestre et choisissent un nouveau con-ducteur et, ainsi de suite, à chaque
saison. Et la file indienne des cons ne fait que grossir à son tour, car les
cons naissent trop vite et leur multiplication oblige aujourd’hui à amender la
Con-stitution pour des con-trats amoindris en lieu et place d’un mandat de 5
ans. Aujourd’hui, en l’absence de con-trôle, le trop plein de cons mène à la con-flagration.
La bêtise prend rarement con-gé de l’idiotie. Car les cons des prochaines
années sont déjà dans nos murs, et préparent leurs con-certs...etc.
Et ceci
n’est pas passé inaperçu sous l’œil aiguisé de l’étranger. En effet, dans un de
mes textes, « Quand la corruption
destabilise une nation... Haïti Connexion
Culture » j’avais souligné les commentaires d’un
ingénieur polonais arrivé en Haïti en 1881 pour une étude sur les chemins de
fer. Dans un rapport à son employeur français, il soulignait à l’encre rouge la
mauvaise gouvernance et l’ambition démesurée de chaque Haïtien pour la
présidence ou de son désir fou de s’enrichir coûte que coûte dans l’institution la
plus rentable du pays : la Douane.
Les différentes branches de l'opposition lors de leur séance de travail à l'Hôtel Marriott de Port-au-Prince. |
En réalité, rien n’a changé. Comme le ciel
bleu d’Haïti, le rêve est immuable. Tous veulent aller au nirvana en criant
ciseaux. Ils bloquent le pays de À à Z en faisant litière de l’avenir de
l’autre. Ils exploitent les ressentiments, font un vacarme du diable et cassent
tout. Sans conviction, sans détermination, ils exercent de la pression. Mais
n’iront pas plus loin. Dormez sereinement sur vos oreilles. Loin d’eux l’idée
d’enclencher ou d'entamer une guerre civile. Personne ne désire se sacrifier et laisser la tentante caisse aux survivants. Nul ne veut déplaire aux maîtres mythiques du pays : les États-Unis,
le Canada et la France.
De ce fait, le challenger d’en face les
considère comme des comédiens opérant sous fausse bannière. Ce qu’ils s’avèrent
être dans les faits. Fort du support des maîtres de l’ombre, il gouverne le
pays « Jo-ve-nè-le-ment1 », Pwen bar! Ce dernier, à qui on avait confié pour un temps, la boîte de
pandore, n’entend point la lâcher d’une maille. Que l’île s’enfonce au plus
profond de la mer des Caraïbes, c’est le moindre de ses soucis. On le nomme
Moïse, il a déjà été sauvé des "os". Néanmoins, il est en train de prendre chair, ce qui va coûter très cher à tous les cons. Donc, encore une fois, il survivra.
La gaffe des cons ou la valse des concombres
L'opposition plurielle était réunie sous l'égide de Paserelle |
Ainsi, ne pouvant déloger ce jeune homme
handicapé par la surdité, les éternels et nombreux candidats de l’opposition
toxique, armés d’un catalogue de sordides inepties, sans programme, sans projet
de société, sans vision, se croyant dans le Venezuela de Maduro, se réunissent
à l’hôtel Marriott de Turgeau, pour choisir un « Juan Guaidó2 » national ou dégoter un juge
ambitieux de la Cour de Cassation qui se présentera comme l’héritier de la
gabegie, pour remplacer au pied levé, le Président non démissionnaire. Au
comble de l’incongruité, aucun titré de cette Cour ne vient tomber dans leur
panier à crabes. La majorité des antagonistes sont restées silencieuses face à
cette monumentale gaffe qui vient refroidir leur orchestration assourdissante, qui
dure depuis plus de deux mois.
À l’encontre des prescrits de la loi mère
de 1987, la maladresse est surdimensionnée. Aucun magistrat, aussi abruti
soit-il, ne saurait s’offrir le luxe d’utiliser le fauteuil du Palais National,
tant que les fesses d’un président s’y trouvent vissées. Et c’est à cet instant
précis que les malheureux suiveurs et bruiteurs viennent de découvrir qu’ils
étaient conduits et manipulés par les majestueux cons de l’opposition. Puis, deux
jours plus tard, Jovenel, frais et dispos, apparaît élégamment aux bras des
vrais maîtres du pays, mesdames Michèle Sison3
et Kelly Craft4, chantant et
dansant la farandole des tropiques.
Le pays continue de s’enfoncer. Le peuple
crie famine. Rien ne va plus. Faut brasser la cage. Messieurs les connards et Mesdames les conasses,
Jovenel a gagné le pari haut la main. Perdus dans la dialectique des
contradictions, l’heure est venue de briser les chaînes qui anesthésient vos
jugements. Vous êtes condamnés à accepter de dialoguer sous les balises d’une
logique conjonctive plutôt que disjonctive. L’heure est vraiment grave. Vous
êtes forcés de transcender vos ambitions pour recoudre les déchirures de notre
tissu social. Il en est encore temps. Ce sera, néanmoins, la paix des braves! La nation vous saura gré...
En conclusion, j’échappe une larme pour ma
pauvre île malchanceuse. En nivelant le pays par le bas, les tristes comédiens
du passé savaient très bien qu’on arriverait un jour à cette impasse, tant
l’ambition démesurée de tout un chacun tend vers un seul horizon.
En effet, lorsque
les plus instruits d’une nation ont été assassinés, humiliés, avilis, exilés,
il ne reste que des cons pour former d’autres cargaisons de cons et le pays,
plus tard, en s'encombrant de cons, se métamorphosera en con-combre (concombre).
Et voilà, nous sommes en plein dedans!
Note : 1- Jo-ve-nè-le-ment :
expression passée dans le langage haïtien comme synonyme de
mensonge, laxiste…etc.
Note : 2 – Juan Guaido :
Parlementaire venezuelien qui s’est auto-proclamé président du
Venezuela.
Note : 3 - Ambassadrice des
États-Unis en Haïti
Note : 4 – Envoyée spéciale de
Washington en Haïti.
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