Haïti, parle-moi – Invite-moi dans tes rêves

Quelques  photos des universités d'Haïti

Par Max Dorismond

Depuis une vingtaine de jours, j’ai arrêté d’écrire et de réfléchir sur le devenir de mon pays. Ne voulant plus jouer à l’oiseau de mauvais augure, je cherchais à trouver une note positive et joyeuse à soumettre à mes lecteurs, une note d’espoir, annonçant un futur prometteur, pouvant apporter un peu de baume au cœur de ces spectateurs passifs, qui appréhendent depuis bien longtemps les affres d’une tragi-comédie politique qui alimente leur quotidien.

Récemment, j’ai reçu d’un ami la liste des Universités privées (60 Universités )  opérant dans l’île. Ce fut électrisant, j’ai sauté de joie, croyant pouvoir enfin assouvir mon souhait de diffuser une nouvelle sensationnelle, promotionnelle, à faire grandir Haïti à hauteur de rêve. Une vision positive à glisser sous le nez de mes potes pour une fois.

Or, soudainement, je me sentais comme dans la métaphore du psychiatrisé qui s’identifiait à un grain de maïs et fuyait à l’approche des gallinacés. Ce malheureux, ayant reçu de son psychiatre la bonne nouvelle de sa guérison, s’apprêta à regagner ses pénates en toute confiance. Mais, au pied de l’escalier de sortie, dandinait un coq altier qui déployait ses ailes au soleil levant. Dans le doute, évité pa kapon¹, notre homme retourna sur ses pas pour questionner le psy, au sujet de la volaille : « Doc, je sais que je suis guéri, que je ne suis plus un grain de maïs. Mais le coq, que je vois de l’autre côté de la rue, le sait-il aussi? ». Quel rapport avec la liste des Universités? Continuez la lecture…

À l’examen de cette liste non exhaustive, quiconque analyse l’avenir d’Haïti remarquera, au premier abord, que c’est un pays destiné à prendre son envol, toutes ailes déployées, surtout à l’ère de l’informatique, du 5G et de l’arrivée au galop de l’Intelligence Artificielle  (IA)… etc. Avec cette panoplie d’institutions de haut niveau, qu’est-ce qui pourrait empêcher cette île de devenir le nirvana des Caraïbes, produisant, transformant en or tout ce qui tombe entre ses mains, avec le flot d’instruits qui y émergeraient. Ainsi, les parents n’auraient nul besoin de suer eau et sang pour envoyer étudier leurs enfants en Dominicanie, aux USA ou ailleurs.

Sans ambages, à voir la richesse de cette fameuse liste d’écoles de haut savoir, nous pourrions nous considérer comme les pays émergeants et riches de l’Asie du Sud-Est, tels Singapour, la Thaïlande et autres… par rapport à l’Afrique sous développé, dont la formule, ci-contre, expliquait autrefois le retard phénoménal :  L’Asie n’a rien et transforme tout. Tandis que l’Afrique a tout et ne transforme rien.

Mine de rien, le doute s’insinue dans les interstices de notre cerveau

Après seulement une minute de réflexion, on se surprend à s’interroger furtivement sur l’apport de plusieurs de ces Universités, qui ont plus de 30 ans de fonctionnement. C’est une durée suffisante pour engranger des résultats positifs pour un pays, avec le flot de diplômés à sortir des entrailles de ce fouillis institutionnel.

Dans ce cadre, nous pourrions satisfaire en main d’œuvre, des pays comme le Canada et les États-Unis, qui en demandent présentement en urgence. D’ailleurs, les gouvernements de ces deux entités, subissent des pressions soutenues de la part des propriétaires d’usines spécialisées, incapables de remplir leurs obligations, faute de bras et de cerveaux. Par conséquent, nous ne serions plus les immigrants analphabètes venus hanter les contrées du nord. Ils auraient besoin de notre savoir-faire.

Réveil brutal face à la criante réalité

Hélas! En émergeant de notre léthargie, nous nous retrouvons loin de la coupe aux lèvres. Le Canada et les États-Unis se tournent vers l’Asie, l’Afrique, les Indes, l’Europe de l’est… au lieu de frapper à la porte d’à côté. Où est le bobo? Quelqu’un, réveille-moi!

Sommes-nous affligés du syndrome de l’infaillibilité? Tous, nous jurons de la renaissance d’Haïti par l’inclusion de la haute scolarité à tout prix. Alors, avec cette liste si bien garnie, pourquoi tant de cancres, hantent-ils les couloirs du pouvoir. Pourquoi choisir des parlementaires analphabètes dont l’aiguille du cynisme oscille dans le rouge foncé? Pourquoi tant d’hommes d’affaires égoïstes et bornés, sans une once d’humanité? Pourquoi autant de gangs, au nombre de 147, bourrés de jeunes sous-scolarisés? Pourquoi, malgré cette étonnante liste, la médecine d’Haïti², contrairement à jadis, ne sera plus reconnue par les instances internationales³ The educational Commission for Foreigh Medical Graduates (ECFMG) à partir de 2023? Pourquoi une majorité de la population broie-t-elle du noir? Haïti! Pourquoi? Pourquoi devons-nous évoluer à l’envers de nos rêves?   

Je laisse à vous, chers lecteurs, le soin de me fournir les réponses à ces brûlantes interrogations!

J’ai déjà exploré le sujet dans mon dernier texte du mois, soit : Les avocats marrons, un autre corollaire de la gabegie nationale. Donc, à vous maintenant, l’honneur de décortiquer cet état de fait en joignant l’utile à l’agréable ou le superflu à l’exécrable.

Si nous possédons plus d’Universités que la province du Québec, (8 Universités ), au Canada, en comparaison, et que nous nous trouvons, en février 2020, dans le peloton de queue de l’instruction, de l’évolution et du savoir-faire, nous aurions, comme le psychiatrisé qui se prenait pour un grain de maïs, un sacré problème et beaucoup, beaucoup de questions à nous poser sur notre présent et notre futur.

Max Dorismond

Note – 1 : Evite pa kapon : Expression créole : « La prudence n’est pas de la lâcheté ».

Note – 2 : Sauf l’hôpital-Universitaire de Mirebalais (Haïti) du Dr. Paul Farmer a été reconnu

Note – 3 : L’Université de l’Illinois avait prononcé ce verdict en 2018, de la non distribution des

                   équivalences des diplômes médicaux d’Haïti comme par le passé.

Liste des Universités en Haïti

List of universities in Haiti

Source: https://en.wikipedia.org/wiki/List_of_universities_in_Haiti

Nationwide

1 - Université Queensland (UQ): Official website (Nord-Est, Fort-Liberté; Hinche,

      Centre; Delmas, Port-au-Prince)

Artibonite

2 - Université Publique de l'Artibonite aux Gonaïves (UPAG)

Centre

3 - Université Autonome Charlemagne Peralte (UNACP)

Grand'Anse

4 - École Supérieure Catholique de Droit de Jérémie

5 - Université de la Nouvelle Grand'Anse: Official website

Nord

6 - Université Chrétienne du Nord d'Haïti (UCNH): Official website

7 - Université Libre d'Haïti (ULH): Official website

8 - Université d'État d'Haïti, Campus Henri Christophe de Limonade

9 - Université Franco-Haïtienne du Cap-Haïtien (UFCH) Official website

10 - Université Roi Henri Christophe: Official website

11 - Université Chrétienne de la Communauté de Caïman (UCCC):

Nord-Est

12 - Université Queensland (UQ): Official website Séminaire de Théologie Évangélique de la Grace (STEG): de l’université Queensland (UQ) Official website

Ouest

14 - Collège Universitaire de Christianville: Official website

15 - Faculté des Sciences Infirmières de l'Université Épiscopale d'Haïti à Léogâne

       (FSIL): Official website

16 - Institut Polytechnique de Léogâne

Port-au-Prince and Port-au-Prince Arrondissement

17 - Burnett Université Internationale de Médecine (BUI)

18 - Centre d'Etudes Diplomatiques et Internationales: Official website

19 - Centre Universitaire Polytechnique d'Haïti (CUPH): Official website

20 - CREFIMA Université: Official website

21 - École Nationale Supérieure de Technologie: Official website

22 - École Supérieure d'Infotronique d'Haïti (ESIH) (es)

23 - Institut des Hautes Études Commerciales et Économique: (IHECE) Official website

24 - Institut Universitaire de Formation des Cadres (INUFOCAD): Official website

25 - Institut Universitaire de l'Ouest (IUO): Official website

26 - Institut Universitaire des Sciences de l'Éducation (CREFI): Official website

27 - Université de Technologie d'Haïti (UNITECH): Official website

28 - Université INUKA: Official Website

29 - Universite Polytechnique d'Haiti (UPOH) https://www.frupohhaiti.com official

30 - Paodes Université: Official website

31 - Séminaire de Théologie Évangélique de la Grace (STEG)

33 - Séminaire de Théologie Évangélique de Port-au-Prince (STEP): Official website

34 - Université Adventiste d'Haïti: Official website

35 - Université Américaine des Sciences Modernes d'Haïti (UNASMOH)

36 - Université Atlantique d'Haïti (UniversAH): Official website

37 - Université Autonome de Port-au-Prince: Official website

38 - Université Caraïbe: Official website

39 - Université de la Fondation Dr Aristide (UNIFA): Official website

40 - Université de L'Académie Haïtienne (UAH)

41 - Université de Port-au-Prince: Official website

42 - Université Saint François d'Assise d'Haïti (USFAH): Official website

43 - Université d'Etat d'Haïti: Official website

44 - Université Épiscopale d'Haïti (UNEPH): Official website

45 - Université GOC: Official website

46 - Université Internationale de Haïti (UNIH)

47 - Université Joseph Lafortune (JLF): Official website

48 - Université la Pleiade d'Haïti (UPLEH): Official website

49 - Université Lumière (fr) Official website

50 - Université Notre Dame d'Haïti Official website

51 - Université Polyvalente d'Haïti (UPH): Official website

52 - Université Quisqueya (UNIQ): Official website

53 - Université Ruben Leconte (URL) Official website

54 - Centre de Formation Universitaire Internationale (CFUI)

55 - Université Russell-Kant (UR-K)

56 - Université Saint Gérard (USG): Official website

57 - Global Technology School & University (GTSU): official website

Sud

58 - American University of the Caribbean: Official website

Sud-Est

59 - Université de Fondwa: Official website

60 – En comptant l’ISTEAH de GRAHN en tant qu’une Université en ligne décernant

        des grades de maîtrises et de doctorats, on vient de fermer la liste avec une

        soixantaine d’institutions de haut niveau, sans compter les non-inscrits et les

        nouvelles venues.

À titre de comparaison, listons les Universités de la province de Québec qui  cumule le même nombre d’habitants que la république d’Haïti.

Liste des Université du Québec (Source : Wikipédia)

Liste des universités au Québec — Wikipédia

1 - Université du Québec –Un réseau de 10 Universités d’État, dont ENAP¹, ETS²,

      INRS³ et les facultés traditionnelles créées par le gouvernement dans

      plusieurs villes de la province, telles : Montréal, Rouen, Abitibi- 

      Témiscamingue, Rimouski, Trois-Rivières, Outaouais.

2 - Université Bishop

3 - Université Concordia

4 - Université Mc-Gill

5 - Université de Montréal

6 - HEC-Montréal (affiliée à l’Université de Montréal)

7 - École Polytechnique (affiliée à l’Université de Montréal)

8 - Université Laval

Note – 1 : ENAP- École National d’Administration Publique

Note – 2 : ETS – École de Technologie Supérieure

Note – 3 : INRS – Institut National de recherche Scientifique

Des avocats marrons dans la dérive institutionnelle d’Haïti

Par Max Dorismond

Telle une bombe fumigène lancée sur le web, les conclusions d’une recherche sur les écoles de droit dans mon pays ont réellement chiffonné certains camarades de la diaspora. Mais, pour moi, il n’y a rien d’étonnant. J’appréhendais déjà pareil résultat, c’était à prévoir. Tant que le nivellement par le bas occupe le haut du pavé, nous n’avons d’autre choix que de produire des cancres en quantité pour engendrer encore plus d’abrutis ad vitam aeternam. C’est mathématique!

Retenez bien vos chaises! Selon les résultats de cette étude surprenante, parue fin janvier 2020, de « Justice Sector Strengthening Program » (JSSP), de concert avec la Fédération des Barreaux d’Haïti (FBH), commanditée par USAID, nous voici avec 61 institutions d’enseignement du droit, dont 26 écoles et facultés privées, avec 322 professeurs, dont 8% n’ont pas de diplômes et 97% n’ont décroché aucun doctorat. Et pourtant, nous ne sommes plus au temps du Roi Salomon! Nous ne nous sommes pas trompés de siècle!

J’ai souvenance encore d’un article sur un Canadien extraordinaire, l’ancien premier ministre Jean Chrétien, qui avait dirigé tous les ministères du gouvernement de son pays avant d’occuper le poste numéro un. Il n’était pas un communicateur électrisant, à la P.E. Trudeau, son mentor. Mais il avait son charisme propre. Frondeur, fonceur, plaisantin, c’était sa marque de commerce.

À la question, comment avait-il procédé pour cheminer à travers toutes ces institutions, sans se casser la margoulette? La réponse fut percutante et sans appel : « Il a été diplômé en droit. Le droit mène à tout ».

En effet, selon les spécialistes, ce sont les études les plus complètes dans un cycle universitaire. Elles ne sont pas à la portée de tous en regard de la somme des matières élaborées à emmagasiner. Le diplôme de droit fait de son titulaire un esprit supérieur et très utile à une nation. Ceci étant dit, on comprend la raison de cette investigation et le cri d’alarme des chercheurs qui se sont penchés sur ce dossier. Au lieu d’être d’utilité publique, le droit devient synonyme d’une atrophie récurrente dans le développement d’Haïti.

Depuis cette lecture, je m’amusais à rechercher le background de tous les politiciens électrisants sur la scène internationale. Mes découvertes m’avaient laissé sans voix. De Barack Obama aux divers sénateurs et congressistes américains ou élus européens, ce fut une révélation du tonnerre qui me confirme, que le droit mène à tout. En fait, 70% d’entre eux possèdent un doctorat en droit, 15%, un Fellow ¹, d’une grande université connue.

En principe, « le droit est défini comme l'ensemble des règles qui régissent les rapports sociaux et la conduite de l'homme en société ou, de façon plus exacte, l'ensemble des règles imposées aux membres d'une société pour que leurs rapports échappent à l'arbitraire, à la violence des individus et soient conformes à l'éthique dominante ² ». Voilà pourquoi cette étude du JSSP m’avait laissé perplexe, quand la formation des cadres de mon cher pays est laissée entre les mains de charlatans ou de faussaires.

Comment en sommes-nous arrivés là?

La notion d’inégalité, le mépris du laissé pour compte et le syndrome du colonisé,  jouent un rôle déterminant dans la psyché collective et perpétuent ce type de situation. Le paysan, le nerf de la guerre dans un pays à 100% agricole, est honni, l’artisan dévalorisé. Haïti se définit comme un pays hors norme, où le grade demeure un facteur déterminant, une carte de visite. Tout le monde se définit par son titre, comme facteur identitaire. Cette tare héréditaire et tendancieuse cache à la fois, un rêve de pouvoir, un désir de respect, d’acceptation et, surtout, une opportunité pour s’accrocher au passage de  l’ascenseur social.

L’individu qui fut directeur d’un organisme, il y a de cela 50 ans, se fait encore appeler : « Direk », le nom éponyme. Un président sans diplôme se déclara agronome. Un autre, aujourd’hui, se définit comme ingénieur, etc… Vivre sans un titre, en Haïti, laisse une impression de nudité, comme un ver de terre.

           

Aujourd’hui, les doctorats sont à la mode, tout le monde se fait appeler Docteur. Le fonctionnaire qui a participé à titre d’auditeur, à une séance de formation d’un mois, dans une université d’outre-mer, s’approprie le titre de Dr. à son retour. Docteur de tout, docteur des eaux et des étoiles, etc… d’où la prolifération des fausses dénominations, le cumul des faux résultats, la multiplication des accidents et des drames humains, l’acceptation de l’imposture, de la tolérance, de la paresse et de la dérive de la nation sur un océan d’escroquerie.

           

Dans mon livre, « Des mots pour conjurer nos maux », vous trouverez à la page 93, le texte « La saga des faux diplômes, un fléau qui dérange » et vous pourrez mesurer le fondement du résultat de cette étude en rapport à la faiblesse des institutions judiciaires de chez-nous. Le népotisme aidant, chacun peut placer son père et son beau-père à la place désirée, pourvu que le titre d’un diplôme factice vienne supporter les devoirs de sa charge. La bombe a éclaté au cours de cette dite recherche. La stupéfaction est nulle et non avenue pour l’observateur.

           

Et pourtant, nous avons connu des juges et des avocats de renom chez-nous. Ce n’est pas sorcier. Avec le nivellement par le bas, des dernières décennies, il fallait faire amende honorable et épouser la doctrine de l’heure en jouant à l’idiot. Sinon, ton chien est mort.

À un certain moment de la durée, les parents n’encourageaient plus leurs enfants à fréquenter la faculté de droit, sous peine de finir avec un uniforme bleu et un foulard rouge. Ce judicieux conseil me fut prodigué, la veille de mon départ de Jérémie pour mes études à Port-au-Prince, par un brillant avocat, feu Me. Christian Caze, un grand ami de mon père.

           

Or, comme le pays allait de plus en plus mal, avec la culture du « dégagé pa péché », chacun s’est permis d’ériger sa propre petite école, « son p’tit business ».

           

J’ai en mémoire l’anecdote d’un concitadin analphabète, qui, handicapé suite à un accident de travail aux USA, décida de rentrer au pays. Pour faire fructifier le magot reçu en guise de dédommagement, il rêva d’investir dans un restaurant de sa région natale. Avant toute chose, il s’avisa de demander conseil à un cousin sur place. Ce dernier, qui connait le terrain, lui suggéra d’investir de préférence dans l’activité la plus rentable de l’heure en Haïti : une école, une université, par exemple. Donc, attendez-vous à retrouver sur votre route, un de ses bouffons, qui viendra, un jour, vous entretenir de : « Ti Univèsité pal la ». (sa p’tite université à lui).

           

Ainsi, comme des champignons, le pays est parsemé de myriades d’écoles et d’universités, à confondre les plus sceptiques. 90% d’entre-elles fonctionnent à l’envers de l’esprit de la connaissance, avec seulement l’intention de siphonner les plus pauvres. Aucun gouvernement n’ose les confronter aux fins d’une évaluation. Chacune, d’une manière ou d’une autre, est protégée par un ou des sicaires. Par conséquent, qu’on ne s’avise point à freiner le désordre établi, si on désire gouverner dans la paix. C’est la loi de la jungle.

Patientez – Haïti a rendez-vous avec l’histoire et l’espérance

À la lecture de l’article, qui traitait de cette recherche, j’ai expédié un courriel au Professeur Samuel Pierre, le fondateur du GRAHN ³, avec ce titre de panique : « ISTEAH ⁴ au secours ». Heureusement, sa réponse hâtive m’a rafraîchi les méninges, à savoir que ISTHEA a déjà pris en charge cette discipline. Depuis septembre 2019, ISTEAH offre officiellement des programmes de maîtrise et de doctorat en sciences juridiques et son 2ème docteur diplômé en droit, le DR. Jean Hudson, se révèle être l’un des chercheurs mentionnés dans l’étude en question. Il était juste temps pour faire rayonner la lumière crue du bon sens en faisant triompher l’intelligence collective pour extirper de certains subconscients ces comportements fossilisés.

Je peux éclater d’optimisme, puisqu’il existe au moins une lueur d’espérance à l’horizon, tant qu’il existera des institutions bienveillantes à l’instar de GRAHN. Osons espérer qu’aucune insinuation malveillante ou aucun coup tordu ne vienne bousiller l’avenir de cette formidable fondation, face à la malheureuse évidence, quant à la supériorité du nombre de cancres par rapport à celui des instruits. Car, il faut toujours garder à l’esprit le brûlant constat du célèbre professeur Leslie Manigat, à l’effet « qu’il y a une lutte sourde et constante contre l’intelligence dans ce pays ⁵ ».

Programme d’études en sciences juridiques d’ISTEAH : https://www.isteah.edu.ht/index.php/rss/304-programmes-d-etudes-en-sciences-juridiques

Max Dorismond

Note – 1 : Fellow : ce titre se rencontre dans le monde académique, les institutions universitaires ou sociétés savantes ou professionnelles…  Les fellows font partie d'un groupe de chercheurs qui coopèrent dans la poursuite de leur recherche. Les fellows peuvent aussi comprendre des professeurs invités, des chercheurs postdoctoraux ou des doctorants. (Src.: Wikipédia)

Note – 2 : Src. : Le Droit : (Wikipédia).

Note – 3 : GRAHN : Groupe de Réflexions et d’Actions pour une Haïti Nouvelle

Note – 4 : ISTEAH : Institut des Sciences, des Technologies et des Études Avancées d’Haïti

Note – 5 : Réf. : « En Haïti le savoir est un crime et un péché » de F. L. Manigat.