Par Claude Gilles
Anthony Phelps honoré par la ville de Montréal le 24 mars 2016. |
En paroles et en chansons, des poètes haïtiens et québécois, notamment Gary Klang, Wesley Rigaud, la conteuse haïtienne Joujou Turenne, et le musicien Toto Laraque s’alternaient sur la scène érigée à la maison des citoyens de Montréal pour saluer l’œuvre de Phelps, une référence de la littérature contemporaine d’Haïti. "Mon pays que voici", œuvre la plus accomplie de l’auteur, résonnait dans le temps comme un hymne à la liberté en Haïti comme dans les Antilles. Ernest Pépin, poète et romancier guadeloupéen, se souvient de l’époque quand les étudiants guyanais avaient dans leur chambre, à l’université, le même poster, celui de Che Guevara ; le même livre, Cahier d’un retour au pays natal de d’Aimé Césaire; et le même disque, Mon pays que voici d’Anthony Phelps.
C’est un homme ému qui a dit « merci » à Montréal, sa terre d’accueil. « Quand je suis arrivé ici en 1964, en exil, j’ai commencé tout de suite à écrire un poème hommage a cette ville », a expliqué Anthony Phelps. Dans l’un de mes poèmes, dit-il, je m’étais adressé à la ville. « Ce soir Montréal me répond !», s’exclame le poète, diseur et romancier d’une voix reconnaissante. À travers sa riche production littéraire, il a fait voyager Montréal à travers les Caraïbes.
Anthony Phelps assis au milieu des participants pour signer le registre d'honneur de la ville de Montréal. |
L’œuvre du poète et romancier qui a le droit de cité depuis la sortie de Mon pays que voici a déjà été saluée au Canada. Le ministère des Relations avec les citoyens et de l’Immigration (du gouvernement du Québec) lui a aussi décerné, le 2 février 2011, une plaque d’honneur à l’occasion du forum "Encre noire, littérature et communautés noires". Plusieurs fois boursier du Conseil des Arts du Canada (bourse de création libre), Phelps a deux fois obtenu le prix de Poésie Casa de las Américas, Cuba.
Mémoire en colin-maillard, un texte fondamental écrit en 1971 dans la riche biographie de l’auteur vient d’être réédité par Le Temps des cerises. C’est un roman charnel, puissant et dérangeant pour les tontons macoutes, la milice armée de l’ère duvaliérienne.
À 88 ans, Phelps s’apprête à ajouter un nouveau titre dans sa biographie dense et diversifiée. Son prochain recueil sera en signature le 20 avril prochain, à la Maison des écrivains.
Source : Le Nouvelliste
Source : Le Nouvelliste
No comments:
Post a Comment