Bay kou bliye, pote mak sonje
O deux juillet féroce sous une lune basse
Tressautement de l’abeille
tapie dans les gouttières
Au coin de la rue 5
Deux juillet de cuivre et de
plomb.
Anthony Phelps
Le 2 juillet 1969 tombait sous les balles assassines
d’un macoute, le révolutionnaire héroïque Raymond Jean-François.
Il milita aux côtés de Jacques Stephen Alexis
fondateur du Parti d’Entente Populaire.
Il participa activement à la grève des étudiants lancée
par l’UNEH (l’Union Nationale des Etudiants Haïtiens) en 1960.
D’une extraordinaire capacité d’organisation, sa
dévotion à la cause des masses populaires, son esprit d’initiative dans le
travail pratique d’organisation accouplé à une grande vision, expliquent son
élection à la direction du parti à l’âge
de 18 ans.
Etudiant à l’Ecole Normale Supérieure, il fut arrête en 1961 ainsi qu’une vingtaine d’étudiants et de lycéens. Sauvagement torturé, il eut le bras cassé. « une menace de grève totale des étudiants de ENS », força la dictature à libérer les jeunes.
Sous le pseudonyme de Levantin, il publia dans les journaux du PEP, plusieurs articles de
réflexion profonde et d’orientation sur la lutte anti-impérialiste et
antiféodale pour une révolution démocratique en Haïti.
Ce 2 juillet 1969, Raymond n’a pas eu la chance de se
défendre, à cause d’une défectuosité de son arme. Pour semer ses poursuivants,
il aurait pu fuir au milieu des
marchandes (il était proche du marché).
Il ne le fit pas, par peur d’exposer leur vie. Et Il paya de la sienne cette
ultime démonstration de générosité. Il fut exécuté à bout portant par l’un de
ses poursuivants.
La militante Adrienne Gilbert qui l’accompagnait fut
arrêtée. Après l’exécution de Raymond près du marché du Cap, au coin de la rue
5, son cadavre fut transporté à la morgue de l’hôpital Justinien où il eut la
tête tranchée sur ordre du capitaine Gérard Louis. C’était le vœu de papa doc,
qui voulait sur son bureau les têtes de
ses plus solides adversaires. A l’époque les communistes et
révolutionnaires haïtiens.
Plusieurs autres camarades seront également arrêtes le
même jour, comme Aymard le jeune frère
de Raymond. Adrienne Gilbert emmenée aux
Casernes du Cap fut sauvagement maltraitée par une horde de macoutes aussi
capons que féroces. L’un d’eux, mécontent d’avoir couru pour les rattraper lui
éclata le crâne d’un coup de revolver.[1]
Raffinement de
cruauté, le capitaine Gérard Louis emmena dans son véhicule. 2 prisonniers,
Aymard Jean-François, le jeune frère de Raymond et Adrienne Gilbert. Cette
dernière dut faire le voyage Cap-Port-au-Prince
avec au milieu de ses jambes, le seau contenant la tète de son camarade
Raymond, récemment exécuté.
Le nom de Raymond Jean-François appartient à l’Histoire d’Haïti et à celle de
tous les peuples de notre Amérique en lutte pour leur libération.
Honneur et Gloire à tous les communistes,
révolutionnaires et patriotes tombés pour l’Emancipation de notre Peuple.
Port-au-Prince, 2 juillet 2019
Myrtha Gilbert
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