Vingt-quatre
heures après avoir appris la nouvelle de la disparition de Josaphat-Robert
Large, je suis encore sous
le choc d’une violente émotion et d’une peine immense. Robert était un ami
véritable, sincère, loyal. Il était passionné de littérature, de peinture et de
photographie. Je connais mal les deux derniers arts mentionnés mais il nous
arrivait de discuter pendant des heures du premier art mentionné, la
littérature. Surtout, la langue et la littérature créole étaient devenues sa
passion et son court roman créole, Rete !
Kote Lamèsi (2008) reste pour moi un superbe texte littéraire où la beauté
de la forme s’allie aux références historiques pour raconter la lutte
interminable du « petit peuple » haïtien faisant face à l’exclusion
sociale et les servitudes du milieu. Ce roman est l’un des rares romans créoles
haïtiens qui soient étudiés dans un cours de créole dans une grande université
américaine (Duke University, cours assuré par le professeur Jacques Pierre).
Voici
la reproduction de la recension d’un beau-livre du poète-romancier-photographe
Josaphat-Robert Large, Jérémie et sa Verdoyante Grand’Anse (De Pestel à
Tiburon). Educa Vision Inc.
2012. Cette recension a
paru sur le site littéraire et culturel Potomitan bien connu des créolophones
et des francophones du monde.
On
connait Joseph-Robert Large pour l’exceptionnelle qualité de ses recueils de
poésie et pour ses romans inoubliables dont la trilogie Les sentiers de
l’enfer (L’Harmattan 1990, Les récoltes de la folie (L’Harmattan
1996), et Les terres entourées de larmes (L’Harmattan 2002), Rete !
Kote Lamèsi (Presses nationales d’Haïti 2008), Partir sur un coursier
de nuages (L’Harmattan 2008).
On
ne savait pas qu’il était un artiste créateur complet qui savait se servir de
son appareil photographique pour recréer une réalité grâce à son imagination et
surtout les épanchements de sa sensibilité. Avec Jérémie et sa Verdoyante Grand’Anse (De Pestel à
Tiburon), recueil de photographies stupéfiantes de réalisme poétique, Large
nous emmène à travers sa ville natale, Jérémie qui est surnommée « La Cité
des Poètes » et sa « Verdoyante Grand’Anse » et nous fait
découvrir des plages, des baies, des couleurs, des maisons, des monuments, des
paysages, des oiseaux…tellement beaux qu’on en a le souffle coupé. Surtout,
Robert Large a eu la grande idée d’orner plusieurs de ces photos de poèmes
écrits par des écrivains natifs de la région, René Philoctète, Etzer Vilaire,
Émile Roumer, Paul Laraque, Jean Brierre, Regnor Bernard, Serge Legagneur, Jean-Richard Laforest, Syto Cavé, Jean-Robert Léonidas… A
signaler tout particulièrement une photo saisissante, celle de la doyenne de la
Grand’Anse, Madame Pierre Rocourt, âgée de 103 ans en 2012 mais qui reste
tellement vigoureuse qu’elle a cousu ELLE-MEME pour la fête des mères la robe
qu’elle portait en mai 2012 quand elle a été photographiée par le poète Large.
Si vous voulez offrir un cadeau de choix en cette période de fêtes de fin
d’année, un beau-livre qui fait honneur à l’art photographique haïtien, je
recommande particulièrement ce beau-livre du poète-romancier-photographe
Josaphat-Robert Large.
Pour
terminer, je voudrais adresser mes sincères condoléances à sa femme, sa fille
et toute sa famille. Que son âme repose en paix !
Hugues
Saint-Fort
New
York, 30 octobre 2017
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