Une belle page sur l'intolérance et l'injustice de l'État.

Le contexte politique de l’époque est celui d’une multiplication des grèves ouvrières dans tout le pays. En 1919, on compte 4,1 millions de grévistes qui demandent l'augmentation des salaires et la réduction du temps de travail (de 12 heures à 8 heures)
Dans de nombreuses villes, comme Boston, les grèves se transforment en émeutes populaires. Des attentats anarchistes contre des élus, des chefs d’entreprise et des banques se développent. Des militants, qui n’ont rien à voir avec ces attentats, sont arrêtés par centaines pour contrer, selon le gouvernement, la « révolution bolchévique ». Les militants immigrés sont particulièrement visés en raison de leur forte participation dans les syndicats et dans les grèves.
C'est dans ce contexte que Sacco et Vanzetti sont accusés de deux braquages ayant fait deux morts. Le premier procès débute le 22 juin 1920. Des « témoins » affirment reconnaître les deux militants comme étant les auteurs des assassinats alors que les avocats de ces derniers prouvent que cela était impossible, vu l’endroit où ils se trouvaient.
Les témoins à décharge ne sont pas retenus car ils sont des immigrés italiens comme les accusés. Ils apportent pourtant plusieurs preuves démontrant que ces derniers étaient ailleurs au moment des braquages. Le 16 août seul Sacco est condamné à 15 ans de prison.

En novembre 1925, un autre détenu Celestino Madeiros avoue de sa prison être l’auteur des braquages et des meurtres. Le juge Webster Thayer qui se définit lui-même comme un « vieil Américain de souche blanche, n'aimant ni les Italiens ni les anarchistes", refuse de rouvrir le dossier.
Dans le monde entier des manifestations se déroulent pour la libération de Sacco et Vanzetti. Elles forcent le report de l’exécution pendant deux ans. Le 23 août ils sont exécutés par chaise électrique à la prison de Charleston à Boston.
50 ans plus tard, le 23 août 1977 le gouverneur du Massachusetts Michael Dukakis reconnaît l’innocence de Saco et Vanzetti et les réhabilite officiellement. Ils sont devenus des symboles de l’injustice d’État.
Répondant au juge après l’annonce de la sentence Vanzetti déclare :

Qu’ils reposent en paix.
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