Martine Moïse |
Par Max Dorismond
Au bord de l’explosion, Haïti se cherche. L’image du corps en passoire du défunt président dérange. La Nation, soudée dans l’humiliation, le chagrin et la colère, crie justice, mais cette dernière est lente à chausser ses patins sans égard aux attentes du moment. L’impatience, étant mauvaise conseillère, elle déborde de la marmite des criminels, qui s’activent pour ajuster le couvercle afin d’éviter la commotion appréhendée. Il n’y a aucune chance à prendre.
C’est un peuple à surprises quand il est traqué. Les Européens avaient goûté royalement à sa médecine, il y a de cela plus de deux cents ans. Ne jouant point au hasard du dé, les malandrins veulent toujours détenir un coup d’avance sur sa libido, sinon ils sont faits à l’os, à l’ère du totalitarisme numérique. Telle est la raison de l’utilisation du parapluie de la première dame !
Pour perpétuer le pillage du pays sous toutes les formes, les stratèges d’hier avaient extrait de leurs goussets le crédule Jovenel, surfant sur une image folâtre venue tout droit du ciel : terre, eau, soleil, une trilogie simpliste à faire valser les macaques et à abêtir la masse qui carbure à l’espoir.
Martine Moïse à Jérémie le samedi 2 octobre |
L’exaspération pousse aujourd’hui certains leaders d’opinion à exiger de l’action. Les clowns affamés et bien armés qui jouent aux apprentis « bandi légal » risquent de se prendre au sérieux. La patience est à bout. La misère criante s’avère le carburant d’un cocktail explosif. Les commanditaires sont inquiets. Le pays se dirige, droit devant, vers la catastrophe annoncée. Un nouveau Rwanda est à craindre. Que faire ?
Triste dans sa douleur, soignant ses blessures à l’âme, et perdue dans ses réflexions, Martine Moïse, la veuve éplorée, est appelée à la rescousse des maîtres du jeu, débordés sur leur gauche, tentant de calmer les ardeurs d’un peuple décidé à se faire justice lui-même. Pour cela, pianotant sur la diversion, ils préfèrent jouer avec le réel sur le terrain de la fiction pour temporiser, en attendant demain.
On la déplace en jet privé, entourée d’une sécurité composée d’étrangers en uniforme pour éblouir la galerie. Martine, percluse de remords, joue malgré elle, avec un faux sourire, le théâtre à cinq sous, tous frais payés d’avance. En une journée, affaiblie et désinvolte, la pauvre débarque au Cap-Haïtien, pour se retrouver, en quelques heures, en safari sur les sentiers de la Grand-Anse, dans le sud du pays, suivie par une flotte de VUS, à l’image de la reine d’Angleterre en visite.
Sa santé peut-elle résister à ce rythme infernal pour sécuriser les criminels inquiets qui ne savent à quels saints se vouer ? Or, à la cadence à laquelle se déroule l’enquête, tout le monde s’attend à du « jus de tomate ». Sauf que la rage de la rue les indispose et fait craindre le pire. Donc, la présence de l’épouse éplorée servira de baume pour endormir les désespérés. Faute de président, on leur présente la « veuve écarlate ! »
Sera-t-elle candidate, le jour venu ? Mystère et boule de gomme ! Nul ne sait quelle sera la réaction des éternels opposants, sans conviction, qui piaffent dans les couloirs en s’accrochant prestement aux poignées du coffre-fort national. En attendant, tel un drap léger et fragile, l’ombre de Martine recouvre timidement le ciel de l’île, pour éviter toute entrée de courant d’air malsain, porteur de virus explosifs.
Propulser la veuve flétrie au-devant de la scène est-il un risque à prendre ? Voyez-vous, la vengeance d’une femme blessée n’est pas à dédaigner. Bien des exemples dans l’histoire sont déjà édifiants. Mais quand on est assiégé, tous les coups sont tentants pour éviter de se retrouver « échec et mat ».
Comme assurance tous risques, les commanditaires gardent à l’esprit l’image du dépeçage vécu par Martine, lors du découpage sans vergogne du corps de son mari, à titre d’effet persuasif, pour la tenir en laisse, en cas de rêve de représailles. Le message est sans équivoque pour attiédir certains penchants romantiques, sauf si elle est suicidaire. Malgré tout, nul ne peut jouer au maître des horloges du temps sans être béni des dieux !
En attendant, elle joue le jeu. Le film vient juste de commencer ! Pour répéter notre Maurice Sixto national : « Achetons-nous, une « carte pelouse » et une chaise basse pour regarder le match ». Il y a de quoi rêver, les yeux ouverts.
Max
Dorismond
La tournée de Martine à Jérémie
Quel peuple ! Toujours guidé par l'émotion et la déraison. Martine Moise et ses acolytes comptent en profiter, jouant la carte de la veuve héritière, allant même à créer de toute pièce un mouvement baptisé ''jovenellisme'', dont le destin est la prise du pouvoir aux prochaines élections. Quelle farce ! Qu'y a-t-il de positif qu'on pourrait attribuer au passage de Jovenel Moise ? Malheureusement, le peuple haïtien est trop peu exigeant; il se contente de belles promesses et accepte que l'éléphant accouche d'une souris. Je crois que ce peuple qui a fait 1804 mérite mieux.
ReplyDeleteTRIBUNE DE LIBRE OPINION
ReplyDeleteJ'ai lu avec plaisir ce texte de mon ami Max, et j'avoue que j'ai bien aimé autant le brio de son style imagé bien connu, que le fil conducteur de la pensée qui anime ce texte. Cependant, cela ne m'empêche pas d'ajouter une petite note discordante en rapport avec l'histoire. Car l'histoire nous amène jusqu'en Argentine des années 50. À Cette époque, Evita Perron, l'épouse du président Perron était la pasonaria, la conscience du peuple argentin. Et aussitôt décédée, son époux n'a pas résisté trop longtemps à un coup d'État militaire qui l'a chassé du pouvoir.
Maintenant en rôle inversé, ne devrions pas alors nous questionner sur les motifs qui feraient aussi rapidement de Martine une pasonaria haïtienne ? À mon avis, il faudra aller au-delà de ce grand choc émotionnel qu'a subi la nation et attendre. JM
SALUT JEAN ET MAX
ReplyDeleteVOUS AVEZ RAISON TOUS LES DEUX MAIS LE TIMING EST BON.C'EST LE TEMPS D'ESSAYER POUR CONTINUER LES CHANGEMENTS QUE SON DÉFUNT VOULAIT FAIRE POUR NOUS DONNER UN RÉPIT A CE PAYS. DÉPENDANT DES GENTS QUI VONT L'ACCOMPAGNER ET L'ENTOURER. LA CORRUPTION EST TOTALE ET ELLE CONNAIT LES BANDITS
QUI VEULENT TOUS LES PRIVILÉGES SANS PENSER AU PAYS ET AUX CITOYENS.TOUTES LES INTITUTIONS SONT A
REFAIRE.IL FAUT COMMENCER PAR LA SÉCURITÉ ET LA POLICE POUR ELLE ET SA FAMILLE PUIS POUR LE PAYS IL FAUTCOMMENCER A ÉLIMINER LES GANGS ARMÉS AVEC L'AIDE DES AMÉRICAINS;RÉPARER LE PALAIS POUR HABITER
AVEC SA FAMILLE ET PRENDRE SOIN DE SA SANTÉ. SANS OUBLIER LES MEMBRES DE LA FAMILLE DE JOVENEL QUI COM
MENCENT A S'AGITER.IL YA BEAUCOUP A FAIRE ET ELLE DOIT S'ENTOURER DES GENS COMPÉTENTS DANS TOUS LES SECTEURS QUI VA CRÉER DES CONFLITS. NE PAS LAISSER LES AMÉRICAINS CHOISIR POUR ELLE.IL FAUT BEAUCOUP DE DIPLOMATIE ET FAIREPLAY.DES CONSEILS DES ANCIENS MAIS DANS DES POSTES TEMPORAIRES POUR FAIRE LES ÉLECTIONS:AU CONFIANCE AUX ANCIENS QUI ONT FAIT QUE PILLER ET AVOIR LE CONTROLE DANS TOUT.
NE PAS OUBLIER QUE LA MAJORITÉ A DOUBLE CITOYENNETÉ ET N'ONT AUCUN SENTIMENT POUR HAITI ET LES CITOYENS.IL FAUT DES FEMMES POLICIÉRES (FBI) HAITIENNE D'ORIGINE ETC.....
50ANS DEPUIS QUE J'AI LAISSÉ LE PAYS,J'AI ESSAYÉ DE REVENIR AVEC LE GROUPE SOSAKA ET J'AI REGARDÉ QUE LE GROUPEET LES TONTONS-MACOUTES ÉTAIENT ENCORE AU PAYS ET POUR LEURS INTÉRETS PERSONNELS PAS POUR LE PAYS ARÉS LE DÉPART DE J-C DUVALIER. ET NE JAMAIS FAIRE CONFIANCE NI AUX ANCIENTS HAITIENS CORROMPUS NI AUX AMÉRICAINS.QU'EN PENSEZ-VOUS
M.LUCE.A.