Discours d'Etzer Vilaire à la mémoire des héros de l'Indépendance, de Charlemagne Péralte... 

Saturday, September 17, 2022

HAÏTI : L'ABOUTISSEMENT D'UN MAUVAIS COMPORTEMENT

Les manifestants protestent contre le coût de la vie et la violence en Haïti 


Par :Me Maurice CELESTIN-NOEL 

LE CHAPEAUTEUR

 

Pour expliquer ce qui se passe actuellement en Haïti, il y a lieu de chercher à comprendre le sens de plusieurs proverbes qui rendent à merveille ce qui s'applique à la situation à laquelle nous assistons, ces jours-ci, dans notre pays. Nous pouvons, par exemple, faire l'expérience de ce mot qui dit: " qui sème le vent récolte la tempête." de même que : on récolte ce qu'on a semé." Et, dans un contexte beaucoup plus approprié, on pourrait s'appuyer sur ce dicton qui veut que: " qui compte aller bien loin ménage sa monture." Mais, toujours est-il que ces trois citations suffisent bien amplement à expliquer la cause,  l'origine de la commotion sociale qui secoue Haïti dans tous ses compartiments. Du Nord au Sud et de l'Est à l'Ouest. Une levée de boucliers qui s'apparente à une guerre civile en gestation. Le mot d'ordre de 1804 est repris. Il est entendu partout. Sur toutes les colonnes. Dans tous les coins on entend allègrement : COUPÉ TÈT BOULÉ KAY. Non seulement le bruit du slogan effraie mais sa mise à exécution fait peur. Brise les cœurs. La mise à sac des petits commerces ne représente absolument rien devant les pertes en vie humaine que l'on compte déjà et celles qui s'annoncent pour les prochaines heures. 

Dr Ariel Henry
Premier ministre de facto  

Le pays debout, les principales villes en effervescence tiennent le même langage : le Premier ministre de facto doit partir. Pourtant ce dernier s'accroche au pouvoir comme une puce à la peau. "Pas question de faire même une ronde derrière la porte." L'aboiement des chiens, croit-il, ne pourra pas bloquer le passage de la caravane. Pour preuve, le docteur Ariel HENRY, au fort de la crise, comme pour ironiser les manifestants s'est envolé vers l'étranger pour revenir tranquillement chez lui et s'enfermer dans son silence de glace. Non, il a, pour une rare fois pris la parole aux fins de délivrer un discours provocateur de nature à embraser les nerfs de la foule sortie de ses gonds. Des gens qui enragent. Qui se sentent traités en dadais par un Premier ministre qui veut faire comprendre qu'il a été rencontrer des investisseurs. Quels investisseurs ? Sans doute ceux qui sont attirés par la violence. Qui aiment travailler dans un climat chaotique... Malheureusement, en réaction, les énervés ont déversé leur lot de frustrations sur les petits détaillants qui sont pour rien dans le malheur du pays. Loin d'être l'objet de la destruction du corps social haïtien. La situation peut être décrite comme étant celle "des dents cariées qui exhibent leur force sur la faiblesse et la molesse de la banane mâture." Toujours ainsi. "Nihil novi" dit le latin. Rien de nouveau. Les membres de l'oligarchie, les vrais responsables de la misère des pauvres, les corrompus-corrupteurs qui pillent les ressources nationales, qui appauvrissent le peuple en prenant tout pour eux sans rien laisser aux autres, les maîtres de la contrebande, au dessus de la loi, qui refusent de payer les taxes se la coulent douce, sont protégés et ne sont jamais victimes. La police est payée pour empêcher l'accès à leurs domaines et garantir leur intégrité physique. Ils ne meurent jamais. Même quand les événements sont des plus meurtriers. On dirait que la mort n'est pas faite pour eux. La grande faucheuse semble recevoir l'ordre d'aller frapper uniquement à la porte de la populace, des hors pays que François DUVALIER dénommait, sans se gêner, les gens de l'arrière pays. Les gens du "shit hole" que Michel MARTELLY se plaît à traiter de laids, de noirs, de sales à odeur sui generis proche de celle des latrines sinon des porcs.

Les gangs devenus plus puissants sèment la terreur

Voilà... voilà ce qui de tout temps est réservé à nos frères et sœurs dont les pères et mères sont en Afrique. Dont les pères et mères avaient rudement combattu pour nous léguer cette nation devenue la terre des nantis et l'enfer des anéantis que sont leurs petits enfants. Des néo-esclaves subissant les pires humiliations de la part de ces soi-disants haïtiens sans cœur, sans état d'âme qui se croient les seuls maîtres du pays qu'ils  partagent au centième: 99% pour eux et 1% pour les dénaturés de la classe moyenne inconditionnellement à leur service. Ces "dangereux" rêvant sans cesse d'un transfert de classe ont un  comportement pire que celui du commandeur d'au temps de l'esclavage. Ils caressent tous le même rêve, à peu près celui du Black american : une femme claire, une belle voiture. C'est tout. Non, ce n'est pas tout. En plus, les nôtres, nos "tardvenus" ont une autre marotte : fréquenter des hommes et surtout des femmes à la peau claire. 

Ces deux catégories, les hommes et les femmes de la classe des affaires et leurs laquais de la classe moyenne en association avec certains étrangers règnant en maîtres et seigneurs sur la terre de Jean-Jacques DESSALINES traitent les autres en parias, en vrais esclaves. La domesticité chez eux est du pur esclavage. On se plaint du comportement raciste de certains peuples. À établir une juste comparaison, on verra qu'il n'y a pas de catégorie plus raciste que nos faux blancs, nos mulâtres qui ne trouvent rien d'anormal à ce qu'ils soient appelés mulâtres synonyme de "mulet," produit du cheval et de la bourrique. Ils sont nombreux des haïtiens de cet acabit qui, ces jours-ci, fuient l'insécurité et se réfugient en République dominicaine. En terre voisine, ils s'accompagnent de leurs mêmes vieilles habitudes. ils maltraitent leurs servantes et leurs garçons de service de la pire façon. Ils n'ont même pas honte. Ceux et celles qui malmènent davantage leur personnel sont ceux et celles qui, paradoxalement, ont travaillé comme domestiques à l'étranger. C'est curieux. 

Une levée de boucliers qui s'apparente à une guerre civile en gestation

Ce à quoi nous assistons aujourd'hui était à prévoir. Ce n'est que l'aboutissement de notre mauvais comportement. Un comportement irritable. Inhumain, insociable. L'haïtien doit apprendre à se comporter en homme intelligent, qui prend du temps pour réfléchir. Il doit chercher à comprendre, par exemple :"qui veut aller bien loin ménage sa monture". On a un long voyage à faire, on doit prendre bon et grand soin de son cheval. Pas question de ne pas le nourrir à sa faim. Pas question, non plus, de l'éperonner sans raison ni le forcer à emprunter des sentiers abruts et périlleux. Même l'animal: il ne faut pas l'irriter. Ses réactions peuvent être brutales voire mortelles. Il en est de même de votre personnel. De vos aides. Traitez les avec respect et dignité. Comme de vrais humains. Qu'ils mangent à leur faim. Qu'ils soient bien logés. Ne brisez pas leur estime de soi. Ne les poussez pas à la révolte. À être méchants envers vous. À vous faire manger et boire "l'impensable."  Ils et elles peuvent facilement le faire. Ils et elles ont la garde de ce que vous consommez. Ne l'oubliez pas. Réfléchissez. Aviez-vous été corrects envers eux? Leur aviez-vous  donné les moyens d'envoyer leurs enfants à l'école? Non. En complicité avec l'État, vous leur aviez refusé un salaire minimum descent. L'écart entre vous et eux était toujours trop grand.  Vous aviez voulu tout pour vous et rien pour eux. Le "bêchons joyeux pour vous et l'éternel mourir est beau pour eux." Voilà la somme des abus, des incohérences,   qui nous a conduit à ce carrefour où nous attendent des jours insoupçonnés. Des jours à faire pleurer. Ceux qui souffrent en silence ne sont pas forcément des imbéciles. Ils finissent par comprendre : LE VOIR, LE SAVOIR ET LE VOULOIR. C'est ce qui est arrivé aujourd'hui. C'est un cri de ralliement. Un appel pressant au changement dans l'ordre des choses. Ils réclament un nouveau contrat social. Vous devez vous mettre à leur écoute sinon vous aurez à vous mordre les doigts. Vous aurez à le regretter. D'ailleurs, dites vous bien que ce cri n'est pas poussé seulement par l'haïtien. C'est un cri qui fait trembler le monde. Un cri qui réclame un nouvel ordre mondial. La France sans l'Afrique : terrible tout simplement!!! La technologie moderne dérange. Elle met même les plus incrédules  au parfum.

Les informations circulent, vont à la "vitesse de la lumière".

Messieurs et dames les nantis, vous avez semé le vent, la tempête sera à sa dimension car, ne l'oubliez pas:  “tout corps plongé dans un liquide subit une poussée verticale vers le haut égale au poids du volume de liquide déplacé”. C'est une loi de la nature. Ce principe d'ARCHIMEDE peut également trouver son application au niveau comportemental. Surtout chez nous où la justice est muette. On doit s'attendre à recevoir proportionnellement le contrecoup de ses actes. La loi du talion est bridée, certes, mais elle existe encore bel et bien. L'œil pour œil, dent pour dent, avec le temps a cessé de sévir contre l'autre, cependant il est d'une tendance naturelle à se faire justice quand les juges se taisent. 

Tôt ou tard Jean aura trouvé ce qu'il aura cherché.

Que Dieu protège Haïti 

Me Maurice CELESTIN-NOEL LECHAPEAUTEUR rmaurice.celestin@gmail.com




Thursday, September 15, 2022

Faute de leaders, le peuple dans la rue hurle sa misère

« Nou Bouke » : Des étudiants qui ont marre de l’insécurité


Par Max Dorismond

 

Frères, essayons de réfléchir un instant sur l’état de la situation actuelle en Haïti, par rapport aux révolutions passées enregistrées dans le monde. Jamais telle opportunité, avec autant de motifs pour attiser les brasiers de ces époques révolues, ne fut offerte avec autant de réalisme à aucun de ces pays qui ont changé le cours de leur histoire. Il leur suffisait moins que cela, simplement une poignée de citoyens motivés et sincères, pour allumer la mèche salutaire. Leurs leaders convaincus et convaincants n’avaient nullement besoin de ces tristes tableaux, comme actuellement chez nous : une cohorte de pauvres en guenilles, criant leur famine à tue-tête, des criminels qui ne donnent pas cher de la vie de leurs congénères, un chômage endémique dont le taux est absent des statistiques, une mer de corruption où flottent tous les requins de la République, etc…etc. 

Les manifestants hurlent leurs souffrances
Présentement, près de 10 millions de voix, fatiguées de végéter dans la fange de la déshumanisation, hurlent leurs souffrances, en attendant la venue d’un sauveur hypothétique pour l’ultime révolution, avec l’espoir de voir poindre enfin une  nouvelle Haïti. Résignés et lassés de compiler le nombre de jours chanceux gagnés sous les balles assassines des gangs, le ventre vide, ils descendent dans la rue à qui mieux mieux, sans aucun guide, pour bloquer l’île, car les meneurs d’hier se sont volatilisés. 

Qu’est-ce qui freine l’émergence des leaders, cette espèce en voie de disparition? Où sont passés tous ceux qui désiraient la peau de Jovenel en répétant sans cesse aux jeunes que leur avenir se trouve derrière les barricades? Et pourtant, aujourd’hui, la prolifération des armes à feu, en veux-tu, en voilà, laisse à désirer. Elles courent les rues à la queue leu leu. Pour une poignée de dollars, on pourrait construire un arsenal. Même l’Église peut vous en fournir (hic). Allons-nous mettre en doute l’épopée de 1804, comme certains compatriotes échevelés ont tendance à le faire?

Avant de dénoncer ces faux jetons, ces grandes gueules d’hier, maintenant hors-jeu et inutiles, décortiquons la raison de leur absence!

Chez nous, tout le monde veut aller au ciel, mais personne ne veut mourir! Cette boutade répétée assez souvent avait coiffé une chansonnette dans les années 70. Par «aller au ciel», pour nos leaders, ou de préférence nos dealers, on entend un lit de dollars verts sur lequel ils se voient déjà en train de se trémousser, entourés de parasites et d’assoiffés au paradis quisqueyen, délectant leur whisky au banquet des vendeurs de patrie.

Pour rien au monde, ils ne vont provoquer une révolution, au risque de perdre la vie et de laisser à d’autres opportunistes l’occasion de boire le lait à l’hydromel ou, encore, de crainte de froisser l’Oncle Sam et le Core Group, et dire adieu aux avantages tant rêvés. 

En conséquence, la nation entière peut gémir, pleurnicher ou vociférer à fendre une pierre, c’est le cadet de leur souci. « Se bri sapat», l’insurrection peut attendre. Le détenteur du pouvoir actuel, le Premier ministre de facto, se sentant confortablement logé, malgré l’effervescence et l’écho des menaces entendues à droite et à gauche, a pris l’avion avec sérénité, pendant le premier week-end de septembre, accompagné de ses petits «zamis» et s’en est allé se la couler douce au champagne et caviar doré sur les plages de la Floride, après avoir reçu, selon la rumeur, les directives de ses maîtres au Département d’État. À son retour, le dimanche, 30 voitures VUS étaient venues le recueillir à l’aéroport, tandis qu’au même moment 4 autos étaient suffisantes pour emmener le corps de la Reine d’Angleterre de Balmoral à Édimbourg en Écosse. Le monde à l’envers! 

Qui dit mieux! Pensons simplement à la paranoïa des Duvalier, père et fils, qui, pendant près de 30 ans au pouvoir, n’avaient jamais osé franchir le seuil du palais pour un voyage de détente ou de travail à l’étranger. La fragilité de leur siège ne souffrait d’aucune exception. Tandis que pour notre Ariel national, c’est «la balade des gens heureux». Avait-il reçu des garanties qu’il ne risquait pas d’être éjecté de son fauteuil? Son assurance nous confirme la réponse! Et le voilà de retour frais et dispos, le crâne au vent, pour reprendre ses tâches là où il les avait laissées. 

«Pèp, barikad nou, se aveni nou». C’était le slogan des leaders d’hier. Depuis un an, ils se sont évaporés derrière le rideau de la transition, le «p’tit transit» qui n’échappait pas aux ricanements des badauds. Victimes de la vie et de la malchance, il vous revient de défier le destin. Ne comptez plus sur ces grands mangeurs pour une quelconque révolte. D’ailleurs, vous convenez qu’ils sont des gens bien élevés. Avant ils emmerdaient Jovenel, aujourd’hui, la plupart s’acoquinent avec Ariel. On leur a appris à ne jamais parler la bouche pleine. Ils sont tous muets comme des carpes. 

Le temps passe et les heures se ressemblent. Faute de leaders, le peuple hurle sa rage en attendant l’éclatement de la révolution finale tant espérée pour se débarrasser de tous les vampires de la République. Devant le néant, il lui incombe de saisir l’occasion, de trouver la clé pour stopper la descente aux enfers et de changer la trajectoire de son étoile. En passant, qu’il ne l’oublie jamais, il a pour lui la force du nombre. 

Max Dorismond




Friday, September 9, 2022

Quand des cleptomanes à col blanc se beurrent les doigts

Tous les cleptomanes n'ont qu'une unique destination: la prison 


Par Max Dorismond

Plus le peuple est docile et gentil, plus audacieux se révèlent les coupeurs de poches. Par cleptomanes, je n’entends pas seulement les hommes d’affaires, mais aussi les politiciens de tout crin, les cadres de la fonction publique, les banquiers, gardiens du butin, les brasseurs de tout acabit…

N’était cette populace bon enfant qui pleure simplement sa misère sans opter pour la violence, ces corrompus auraient-ils le mâle courage de mener le pays par le bout du nez? Si c’était un peuple avec une culture de kamikaze, comme les Palestiniens, ou comme les esclaves marrons de Saint-Domingue, déterminés à mettre à genou le système capitaliste naissant manigancé par les malades mentaux de l’Europe affamée du XVIe et XVIIe siècle, ces profiteurs de tout poil auraient trouvé chaussure à leur pied. Mais voilà, ils se trouvent en face de poètes, de rêveurs, d’artistes, de troubadours, de chanteurs de ballades, d’un groupe social deshumanisé, qui décrivent leur situation dans des refrains à fendre l’âme, tels «Gad on doulè», au lieu de remettre à ces pestiférés la monnaie de leur pièce.

Est-ce qu’il sera toujours ainsi pour l’éternité? Mais non! La nature a horreur des entraves. Lindignité peut durer un temps, mais jamais longtemps. Le puzzle de lexistence doit retrouver exactement sa place dans le concert du bonheur, mais la patience, en attendant, se fait litière de cette urgence.

Comment expliquer à quelqu’un de normal qu’un pays fonctionne sans nulle direction. Un président s’est réveillé de sa torpeur face à la misère criante des laissés pour compte, avec l’intention de donner une toute petite chance à ces damnés du destin. Il a été écrabouillé comme un œuf pour avoir osé dire non, et depuis lors, c’est la glissade vers le néant.

Le Premier ministre fantomatique y résultant, dans un hypocrite élan de magnanimité, en vue de soulager les pauvres, a voulu fixer par exemple le prix du carburant à un niveau moins gourmand. Les vrais maîtres du jeu ont préféré immédiatement ne pas commander le précieux liquide en guise d’un pied de nez au PM. Il en est de même de toutes les marchandises de première nécessité. Le pouvoir veut diminuer la marge : c’est la disette instantanée. Haïti ne produit presque rien, donc, on ne les importe plus. Misère de misère! Le Palais recule. Ariel qui ne rêve point d’être jovenélisé s’est fait peindre dans un coin. Les oligarques ricanent.

La diaspora est considérée par ces requins à col blanc comme la véritable vache à lait à traire en silence. La mafia des banques la décrit telle une pourvoyeuse, une imprimante à dollars qui déverse sur l’île, chaque année, plus de 4 milliards d’argent neuf. Ainsi, les bureaux de change, les banques, se font le plaisir de ne pas verser les fonds en Américain ou en devises d’origine, mais dans la monnaie de singe nationale, selon leur propre taux, pour engranger des profits inimaginables par ce jeu de dupe. 

La Banque Centrale se fait toute petite en agitant timidement la circulaire 114-3 qui définit les normes relatives aux opérations de transferts internationaux sans contrepartie, en reportant son application au 3 octobre au lieu du 2 septembre prévu. Selon la rue, la Banque des banques est partie intégrante de ce jeu de «pwen fè pa». Pour répéter le courageux économiste Eddy Labossière : «la BRH sen lave les mains et ajuste le taux du jour en rapport à celui des banques commerciales». Cest le monde à lenvers, au point que plusieurs sinterrogent, à savoir si «cette institution nest pas une coquille vide.»

Profitant ainsi du pactole, certains cadres de la BRH et leurs alliés se pourlèchent les doigts aux taux de la rue. Car «le Change », cest-à-dire la forte marge ou le spread sur lachat et la vente de devises, en particulier le dollar US», leur apporte le Saint-Graal.

Finalement, des bénéficiaires floués se réveillent. Des insatisfaits, ayant assez de ces renégats, ont incendié à Delmas 33, le 31 août écoulé, une de ces boîtes à cleptomanes aux doigts gras (un bureau de transfert). On déplore la brûlure grave de plusieurs employés. On a enregistré un mort. Est-ce un premier avertissement? Est-ce le début de la fin? Est-ce le résultat de lappel de Moïse Jean-Charles, le candidat de «Pitit Dessalines? Est-ce une réponse signée face à cette violence sournoise qui pétrifie de rancœurs certains clients mécontents? Évitons la spéculation!

Le drame dans toutes ces manifestations, où ces malfrats de l’oligarchie poussent ces pauvres hères dans leur dernier retranchement, jusqu’à commettre l’irréparable, c’est à entendre le chœur de leurs sbires des médias traiter ces victimes acculées de terroristes. Mettez-les à la place de ces pères de famille qui voient leurs loyers, reçus de la diaspora, rongés, grignotés par le taux de change exagéré au point de devoir trouver un nouveau prêt pour équilibrer le compte et satisfaire leur proprio, on verrait leur tête.

Les prédateurs cleptomanes n’écoutent que leur panse à la recherche du profit à tout prix pour vivre au-dessus de leurs moyens. En réalité, ils jouent avec la poignée de leur cercueil. Ces interrogations n’ont jamais effleuré l’esprit de ces magouilleurs. Pour eux, dans la vie, il y a deux groupes : les mangeurs et les avalés. Sans une once de scrupules, ils se placent dans la première catégorie, et la vie est très belle sous le ciel bleu de Toma. 

Sera-t-il toujours ainsi pour l’éternité? Franchement, je ne donne pas cher de leur peau. Laissez-les se bercer dillusions. Ils nen ont pas pour longtemps.

Max Dorismond



NOTE  

À titre d’information, la BRH via la circulaire 114-3 fait obligations aux banques et bureaux de transfert de payer les transferts en gourdes, au taux calculé par la BRH. En aucun cas, le taux pratiqué pour payer les transferts ne peut être inférieur au taux de référence calculé par la BRH, a averti la Banque des banques.

Par ailleurs, notre survol de lecture nous permet de voir que les transferts de fonds peuvent également s’effectuer sur les comptes d’épargne libellés en dollars américains, d’après la circulaire. Cependant, la somme ne doit pas être égale ou supérieure à 1000 dollars. Le cas échéant, l’expéditeur du transfert doit procéder par un virement via la banque dont il est le client, met en garde la BRH.