Discours d'Etzer Vilaire à la mémoire des héros de l'Indépendance, de Charlemagne Péralte... 

Tuesday, December 17, 2019

Haïti – Carte blanche aux putes du Venezuela

En veux-tu, en voilà! Y en a à gogo!



Par Max Dorismond


Il est de ces nouvelles qui vous chiffonnent des journées entières, tant le contenu surprend. J’ai reçu un texte en ce mois de décembre 2019, décrivant l’arrivée et l’installation de prostituées vénézuéliennes en Haïti. Île laxiste et charitable à souhait, même devant l’impossibilité de nourrir ses enfants, elle s’était toujours acharnée à protéger, à consoler et à aider les plus mal pris de la terre. C’est une partie intégrante de son ADN.


Tout cela, c’était hier, au début du plan général d’embourgeoisement des élites du monde occidental, où, la faute primordiale, pour répéter Aimé Césaire, « revint au pédantisme chrétien, pour avoir posé l’équation malhonnête : Christianisme = civilisation, d’où ne pouvaient s’ensuivre que d’abominables conséquences colonialistes et racistes, dont les victimes devaient être les indiens, les Jaunes, les Nègres1 ». Haïti était leur seule bouée de sauvetage, l’unique planche de salut aux alentours. Elle ne saurait fermer ses frontières, ni laisser ses devoirs inachevés au brouillon!


La vie vous intéresse, Haïti vous attend!
Vu notre déchéance, selon la presse internationale, qui nous traite aujourd’hui, sans déférence aucune, de la nation la plus pauvre du monde, on se croirait des pestiférés, vers qui, même les pires éclopés de la terre, ne songeraient jamais à se tourner pour trouver une bouffée de fraîcheur et du pain.

Et pourtant! Parfois, vaut mieux appeler à l’aide, les plus mal pris que soi, que les riches, poudrés et parfumés. Là où ces derniers vont vous dévisager à l’aune de leur nez, avant d’agir pour la galerie, le souffreteux, même démuni, vous offrira sans   ostentation, gîte et croûte, avec beaucoup d’humilité, de tendresse et de miséricorde. Voilà sans doute l’une des raisons de ce déferlement inattendu chez-nous.

Bienvenue, mais épargnez-nous de la semence de la division.
Bienvenue chères handicapées de la vie. Haïti vous salue! Toutefois, l’interview de l’une de vos consœurs nous laisse un peu perplexe quant à sa vision par rapport à ses concurrentes. La pute du nom d’emprunt de Catalina, bienheureuse de renouer avec le bon dollar, en découvrant la richesse des coucheurs haïtiens, soutient, marketing oblige, que les prostituées haïtiennes sont laides  et les hommes sont fous. Ce sont des paroles débordantes de sous-entendus et de germes de discorde qui portent atteinte à la dignité et à l’intégrité psychologique de l’autre.
Les filles du Roi voguent vers les Antilles

Tous les pasteurs prêchent en premier lieu pour leur paroisse, c’est incontestable. Sauf que, dans un pays où la division entre congénères avait déjà édifié ses frontières, je m’inquiète de l’exaspération de la rue, à l’écoute de telles sornettes, de la bouche d’ingrates, venues quémander leur pain chez le pauvre.  Ces machines à sexe, aux lèvres et aux seins siliconés, aux fesses disproportionnées, qui sont passées maîtres dans l’art de la fascination et de la séduction, ne sont pas de réelles réfugiées. Ce sont des opportunistes expertes en perversion sous toutes les coutures.

Or, je devine déjà le scénario du futur, avec de telles arrières pensées, teintées de racisme et de mépris. Ces amazones, acceptées dans le pays, par commisération, entretenues par des minables de chez-nous, assoiffés de chairs exotiques défraichies, se sentant proches de leur fin de carrière, ont débarquées dans l’île de toutes les possibilités, avec un plan bien astiqué. 

Des prostituées vénézuéliennes font le guet.
Une fois la langue créole parfaitement maîtrisée, elles vont minoucher le premier idiot venu pour marier de riches veufs de la place.  Comme plusieurs, qui avaient jadis emprunté le même parcours et pratiqué de semblables stratagèmes, elles intégreront l’oligarchie haïtienne et seront perçues comme les reines, les intouchables, les précieuses ridicules de notre société avec leurs esclaves.

S’assurant que le temps lessive la mémoire de l’histoire, elles vont s’allier aux parvenus de leur acabit, jusqu’à empêcher à leur progéniture de marier les natifs du pays, par imbécillité et par ignorance. Pour maquiller leur origine, elles rédigeront tout un roman à l’eau pétillante, saupoudré de coloris, montrant qu’elles viennent tout droit des cuisses d’un comte et de sa connasse inventée de l’Europe ancien

J’ai en mémoire un interview, juste après le séisme de 2010, d’une dame d’origine arabe, dans son super marché, à Pétion-Ville, qui s’égosillait avec désinvolture devant le micro d’un journaliste de Radio-Canada : « Oh! Mes enfants sont nés ici, mais ils n’ont pas marié des Haïtiens ».  J’ai failli m’étrangler devant de pareilles inepties. Au cœur de certaines personnes se trouvant du bon côté de la frontière invisible, que tracent la chance et la réussite, se cachent des monstres.

Cependant, Imaginons un instant que le passé de cette mégère fût à l’égal de celui des Vénézuéliennes d’aujourd’hui. Heureusement, les lois haïtiennes n’ont jamais condamné personne à étamper sur son front son métier d’origine, comme les Yellow-girls de la Louisiane aux USA2. Si oui, plusieurs de celles-là, auraient été condamnées à porter un voile éternellement sur la tête, même dans leur lit, la nuit venue, pour camoufler l’empreinte omniprésente de leurs inavouables professions.

La secrète pensée de convertir l’image de ces galériennes du sexe, demeure le pivôt de toutes leurs actions. Les enfants dont parlait cette parvenue, à la courte mémoire, vont habituellement étudier ou plutôt, rouler leur bosse à l’étranger, avec la double mission de trouver un bon parti pour un heureux mariage et s’amuser aussi à qui mieux-mieux.

Mais, le plus souvent, c’est à l’envers du rêve que s’adapte le scénario. Faute de grives, on prend le grillon. Car, le bon vin habituellement reste en France, disent les Français. En fin de parcours, l’éternelle étudiante retourne en Haïti avec un de ces pauvres minables, un enfant de la balle, presque sans éducation, dépourvu de bonnes manières, sorte d’aventurier à la recherche de l’arche perdue, dégoté dans les bas-fonds des cités américaines ou européennes.

Les filles du Roi arrivent en Amérique
À son arrivée dans l’île, pour faire bonne figure, les beaux-parents s’activent à lui rédiger à son tour, un autre roman-feuilleton cousu de fil blanc, en guise de curriculum, pour le faire accepter par la « haute société » (sic), faite sur mesure pour ces mercenaires en mal de futur.

Et la mystification sculptant son chef-d’œuvre, le nabab, une fois installé, maîtrisant parfaitement l’art du tirage de ficelles, rêve de devenir le roi de l’île enchantée qui jette à ses pieds, de l’or, de la myrrhe et de l’encens. Pour y parvenir, il se fait le chantre de la magouille en corrompant les plus faibles à tour de bras pour la contrôler par personne interposée.

Entendrons-nous un jour ces Vénézuéliennes tempêter avec la même sornette que la femme arabe du supermarché? Rien de surprenant! Nous avons, en exemple, les descendants des prostituées de la colonie, historiquement dénommées, les Filles du Roy3.

Rappelons-nous, au XVIIème siècle, de ces pouilleuses, de ces putains tuberculeuses, ces femmes libidineuses extraites de l’Hôpital-Prison, Pitié-de-la-Salpêtrière de Paris, dont la France avait décidé de se délester pour les expédier dans l’enfer des colonies aux fins de satisfaire la libido des minables de la place, les anciens bagnards de la République, les voleurs, les pires criminels de l’Europe de l’époque, arrivés antérieurement.

Leurs héritiers s’employèrent à se conduire en princes et princesses dans le pays d’adoption, comme si l’histoire honteuse des aïeuls ne fut jamais connue. Ils ont contribué à une insoutenable division du pays, si bien qu’aujourd’hui, nous en payons le prix fort au détriment de la paix et de la raison.

Ces aventurières de la chance, ces estropiées de la vie sont des prédatrices dédiées, qui vivotent sans scrupule et sans aucune morale, se convertissant en oiseaux de proie, chassant sur le même terrain qui les a accueillies. Ne nous attendons à aucune gratitude de leur part. Ce sont des « coloquintes4 ». Il n’y a que le signe du dollar qui se révèle leur seul emblème et leur unique boussole.

 Hélas, c’est le destin d’Haïti. Aucune loi n’a été promulguée pour la protéger contre ces hordes de gens sans scrupules, sans éducation, sans une once de reconnaissance et d’humanisme. Certains achètent leur place sur l’échelle avec de l’argent, d’autres plus futées l’obtiennent avec leur « chatte ». Et la vie continue!

Oh! Mon pays. Oh! Haïti.
T’es le poteau mythique
Où tous les chiens galeux
Viennent s’appuyer
Pour se soulager.

Max Dorismond


Note – 1 : Discours sur le colonialisme (1950) de Aimé. Césaire.
Note – 2 : Voir le livre de Max Dorismond, Des mots pour conjurer les mots, page 106. Suite à la guerre de 1804, plusieurs affranchis d’Haïti s’étaient réfugiés en Louisiane. La loi exigea que les femmes réfugiées portent une cocarde ou voile jaune. D’où le titre de Yellow-Girl, un euphémisme poétique sous-entendant : les prostituées.
Note – 3 : « Les filles du Roy » : La Salpêtrière fut le premier et le plus grand des   établissements de l'Hôpital général de Paris, Elle était destinée au « renfermement » des mendiants. En 1684, on ajouta une maison de force, une prison, destinée à 300 femmes, condamnées pour faits de droit commun et de débauche, de prostitution publique en attendant leur départ pour les Amériques.
Note – 4 : Signification autre dans notre créole désignant une prostituée sans scrupules.

Wednesday, December 11, 2019

Quand un film vient immortaliser les crimes des Duvalier

    Le Père              Le Fils           Le Saint Esprit

En fait, il est des crimes qu’une nation ne peut ignorer et oublier. Un peuple de nature pacifique, qui chantait et dansait habituellement dans les rues, se voyait dévorer par des lions habillés de bleu, il ne pouvait fermer ses yeux et mourir en pleurant. Devant le silence sonore de l’injustice au profit des criminels qui se la coulent douce au quatre coins du monde, riches à millions, l’histoire se réveille et enfile les gants ensanglantés du passé  pour mettre sous leur nez ce film coup de poing, de ce cancer, qu’était le Duvaliérisme de PÈRE en FILS et à l'avenir, le SAINT-ESPRIT. 

Ce film dénommé « PAPA DOC ET LES TONTONS MACOUTES », nous décrit l’histoire ensanglantée de ces malfrats qui avaient défoncé le pays au sens propre comme au figuré, de 1957 à 1986. Il est arrivé à point nommé, pour nous exposer l'héritage, d'une nation, aujourd’hui, exsangue, sans âme et sans nom, dont le petit-fils aujourd'hui rêve de perpétuer la dynnastie duvaliérienne. 


Cette hérédité est elle enviseageable ? L'odeur du sang, la vision des cadavres,  le cauchemar duvalieriste ne seront jamais les bienvenus dans un pays qui se rappelle encore les actes immoraux, les dommages impunis aux conséquences lourdes dans la mémoire collective... 

Hier, on l’appelait la perle des Antilles. Cette perle à été convertie en poubelle nauséabonde du nom de PAÏTI pour « pas utile » , signifiant, y- à rien à faire avec: Voilà l'héritage des Duvalier.

Souhaitons que quand le petits fils visionnera le film, il renoncera à caresser cette utopie pour ne pas envenimer les plaies non encore cicatrisées. 
                                     
Bon visionnement, bonne réflexion, bonne écoute.

HCC



Sunday, December 1, 2019

Les con-combres de l’Hôtel Marriott d'Haïti

Le groupe de l'alternative consensuelle, le 9 novembre 2019, après
un accord sur un éventuel plan pour organiser la transition politique.


Par Max Dorismond

Ce théâtre à ciel ouvert qu’est Haïti ne m’amuse plus, tant la pièce des guignols provoque le tournis. Depuis plus de deux siècles, c’est toujours la même partition. Les musiciens, ayant d’autres symphonies en tête, se révoltent les uns après les autres contre le chef d’orchestre et choisissent un nouveau con-ducteur et, ainsi de suite, à chaque saison. Et la file indienne des cons ne fait que grossir à son tour, car les cons naissent trop vite et leur multiplication oblige aujourd’hui à amender la Con-stitution pour des con-trats amoindris en lieu et place d’un mandat de 5 ans. Aujourd’hui, en l’absence de con-trôle, le trop plein de cons mène à la con-flagration. La bêtise prend rarement con-gé de l’idiotie. Car les cons des prochaines années sont déjà dans nos murs, et préparent leurs con-certs...etc.
           
Et ceci n’est pas passé inaperçu sous l’œil aiguisé de l’étranger. En effet, dans un de mes textes, « Quand la corruption destabilise une nation... Haïti Connexion Culture  »  j’avais souligné les commentaires d’un ingénieur polonais arrivé en Haïti en 1881 pour une étude sur les chemins de fer. Dans un rapport à son employeur français, il soulignait à l’encre rouge la mauvaise gouvernance et l’ambition démesurée de chaque Haïtien pour la présidence ou de son désir fou de s’enrichir coûte que coûte dans l’institution la plus rentable du pays : la Douane.

Les différentes branches de l'opposition  lors de leur
séance de travail à l'Hôtel Marriott de Port-au-Prince. 
En réalité, rien n’a changé. Comme le ciel bleu d’Haïti, le rêve est immuable. Tous veulent aller au nirvana en criant ciseaux. Ils bloquent le pays de À à Z en faisant litière de l’avenir de l’autre. Ils exploitent les ressentiments, font un vacarme du diable et cassent tout. Sans conviction, sans détermination, ils exercent de la pression. Mais n’iront pas plus loin. Dormez sereinement sur vos oreilles. Loin d’eux l’idée d’enclencher ou d'entamer une guerre civile.  Personne ne désire se sacrifier et laisser la tentante caisse aux survivants. Nul ne veut  déplaire aux maîtres mythiques du pays : les États-Unis, le Canada et la France.

De ce fait, le challenger d’en face les considère comme des comédiens opérant sous fausse bannière. Ce qu’ils s’avèrent être dans les faits. Fort du support des maîtres de l’ombre, il gouverne le pays « Jo-ve-nè-le-ment1 », Pwen bar! Ce dernier, à qui on avait confié pour un temps, la boîte de pandore, n’entend point la lâcher d’une maille. Que l’île s’enfonce au plus profond de la mer des Caraïbes, c’est le moindre de ses soucis. On le nomme Moïse, il a déjà été sauvé des "os". Néanmoins, il est en train de prendre chair, ce qui va coûter très cher à tous les cons. Donc, encore une fois, il survivra.

La gaffe des cons ou la valse des concombres
L'opposition plurielle était réunie sous l'égide de Paserelle
Ainsi, ne pouvant déloger ce jeune homme handicapé par la surdité, les éternels et nombreux candidats de l’opposition toxique, armés d’un catalogue de sordides inepties, sans programme, sans projet de société, sans vision, se croyant dans le Venezuela de Maduro, se réunissent à l’hôtel Marriott de Turgeau, pour choisir un « Juan Guaidó2 » national ou dégoter un juge ambitieux de la Cour de Cassation qui se présentera comme l’héritier de la gabegie, pour remplacer au pied levé, le Président non démissionnaire. Au comble de l’incongruité, aucun titré de cette Cour ne vient tomber dans leur panier à crabes. La majorité des antagonistes sont restées silencieuses face à cette monumentale gaffe qui vient refroidir leur orchestration assourdissante, qui dure depuis plus de deux mois.

À l’encontre des prescrits de la loi mère de 1987, la maladresse est surdimensionnée. Aucun magistrat, aussi abruti soit-il, ne saurait s’offrir le luxe d’utiliser le fauteuil du Palais National, tant que les fesses d’un président s’y trouvent vissées. Et c’est à cet instant précis que les malheureux suiveurs et bruiteurs viennent de découvrir qu’ils étaient conduits et manipulés par les majestueux cons de l’opposition. Puis, deux jours plus tard, Jovenel, frais et dispos, apparaît élégamment aux bras des vrais maîtres du pays, mesdames Michèle Sison3 et Kelly Craft4, chantant et dansant la farandole des tropiques.

Le pays continue de s’enfoncer. Le peuple crie famine. Rien ne va plus. Faut brasser la cage. Messieurs les connards et Mesdames les conasses, Jovenel a gagné le pari haut la main. Perdus dans la dialectique des contradictions, l’heure est venue de briser les chaînes qui anesthésient vos jugements. Vous êtes condamnés à accepter de dialoguer sous les balises d’une logique conjonctive plutôt que disjonctive. L’heure est vraiment grave. Vous êtes forcés de transcender vos ambitions pour recoudre les déchirures de notre tissu social. Il en est encore temps. Ce sera, néanmoins, la paix des braves! La nation vous saura gré...

En conclusion, j’échappe une larme pour ma pauvre île malchanceuse. En nivelant le pays par le bas, les tristes comédiens du passé savaient très bien qu’on arriverait un jour à cette impasse, tant l’ambition démesurée de tout un chacun tend vers un seul horizon.

En effet, lorsque les plus instruits d’une nation ont été assassinés, humiliés, avilis, exilés, il ne reste que des cons pour former d’autres cargaisons de cons et le pays, plus tard, en s'encombrant de cons, se métamorphosera en con-combre (concombre).

Et voilà, nous sommes en plein dedans!


Max Dorismond  Mx20005@yahoo.ca 

Note : 1- Jo-ve-nè-le-ment : expression passée dans le langage haïtien comme synonyme de
                 mensonge, laxiste…etc.
Note : 2 – Juan Guaido : Parlementaire venezuelien qui s’est auto-proclamé président du
                   Venezuela.
Note : 3 - Ambassadrice des États-Unis en Haïti
Note : 4 – Envoyée spéciale de Washington en Haïti.

Friday, November 29, 2019

Dimitri Vorbe, sera t il le prochain immolé?


Le 21 juin 1990, la nouvelle était tombée comme un coup de foudre dans un ciel clairsemé. On venait d’exécuter Serge Villard, un conseiller d’état, et le syndicaliste Jean-Marie Montès. 
Serge Villard fut un grand homme d’affaires du nord, et a été très connu du milieu politique et social pour ses positions populaires. Naturellement, cela lui avait valu des ennemis redoutables de l’époque, les  fameux militaires et les cupides des affaires. Ce fut un homme qui refusait de s’enfermer dans le carcan idéologique et politique de sa classe pour adopter la position d’un pays pour tous.

Le 26 mai 1992, George Izmery fut assassiné par des militaires qui le trompaient pour son frère Antoine Izmery. Ce dernier était considéré comme le principal homme d’affaires qui avait financé l’élection de Jean Bertrand Aristide au pouvoir en 1990. Le message était clair, on les tuera tous, parce qu’ils avaient trahis la classe. Les noms de quelques hommes d’affaires haïtiens furent cités comme commanditaires de ce crapuleux assassinat.

Antoine Izmery, un proéminent riche homme d’affaires haïtien qui supportait le processus démocratique haïtien. Le 11 septembre 1993, il fut lâchement assassiné comme un chien. Je me souviens encore de ce moment comme si c’était hier, d’ailleurs ce meurtre m’avait convaincu de gagner le chemin de l’exil. Izmery dénonçait le coup d’état militaire de 1991 et les hommes d’affaires haïtiens qui avaient collecté 40 millions de dollars pour le financer.
Finalement, tous les membres de la famille Izmery durent quitter le pays pour n’en plus revenir à fin d’avoir la vie sauve.

Je prends ces 3 cas pour dire que les conflits au sein du secteur des affaires finissent en général par des morts d’hommes.

Dimitri Vorbe, un jeune homme d’affaires qui n’a jamais caché sa position politique proche des bases populaires. Et, il est toujours très critique sur tweeter à l’endroit du pouvoir en place, aujourd’hui se trouve dans le point de mire d’un autre groupe de voraces hommes d’affaires qui supportent inconditionnellement Jovenel Moïse. 
 
Le gouvernement, un outil entre les mains du secteur mafieux du business, attaque la compagnie SOGENER en justice, dont le compatriote Dimitri Vorbe est le vice-président. Cette démarche intervient après que Jovenel Moïse eut appelé ce dernier, pour le prier de faire taire l’influent sénateur Antonio Cheramy. Un farouche critique du président. Jovenel Moïse, déçu de la réponse de Dimitri, décide de l’attaquer sous un ensemble d’accusations fallacieuses, allant de l’usage de faux  en écriture...à la sur-facturation de 123 millions de dollars. Mais l’opinion publique comprend bien ce qui se passe, il ne s’agit pas de défendre les intérêts de l’état mais de la persécution politique à l’état pure à l’encontre de la dérive en cours.

Sommes-nous à la veille d’une tentative d’élimination physique ou politique de l’homme d’affaires Dimitri Vorbes. Il y a lieu de poser cette révoltante question à la lumière des événements antérieurs qui avaient coûté la vie à Serge Villard/Jean-Marie Montès/George Izméry/Antoine Izméry. 

Encore une fois, que la volonté du Dieu tout-puissant soit faite!

Joel Leon

Friday, November 22, 2019

Colette Senghor, épouse et muse de l’ancien président du Sénégal, est morte

Léopold Sedar Senghor pose avec son épouse Colette
le 11 mai 1989 dans leur jardin à Verson.                 
L'ancienne première dame du Sénégal est morte le 18 novembre à l 'âge de 93 ans, « dans sa demeure familiale », à Verson, dans le Calvados, deux jours avant son 94e anniversaire. Son époux, le président-poète sénégalais Léopold Sédar Senghor (1906-2001),  est mort en 2001.

Admirée et respectée dans son pays d’adoption, Colette Senghor fut l'ancienne première dame du Sénégal pendant vingt ans. Elle avait épousé Léopold Sédar Senghor, le premier président de la République du Sénégal .

Leopold, pourtant peu disert sur sa vie sentimentale, confia un jour : « Une Africaine me présenta sa jeune amie, une Normande, et j’eus soudain un coup au cœur. » Elle s’appelait Colette Hubert et deviendra la seconde épouse de Senghor. 

Colette a été première dame du Sénégal pendant  20 ans
« Élégante et discrète », Colette Senghor était devenue première dame du Sénégal et « a toujours veillé et épaulé son mari dans sa vie politique et a été la source de son inspiration dans sa vie artistique », souligne la commune. Décédé en 2001 à Verson, Léopold Sédar Senghor avait consacré à sa « muse » et « tendre compagne », le recueil de poèmes Lettres d'hivernage, rappelle la ville de Verson. « C'est également elle qui lia à jamais le poète président à la Normandie, et plus spécifiquement à Verson, où le couple prit l'habitude de venir en villégiature dans la maison familiale de Colette Senghor, au 150, rue du Général-Leclerc, puis d'y résider à partir des années 1980 », rappelle la commune.

La  première dame du Sénégal naît le 20 novembre 1925 à Mouzay (Meuse), dans une famille de vieille noblesse normande dont les origines, aimera rappeler Senghor, remontent à l’époque de Guillaume le Conquérant. Lorsqu’elle rencontre Senghor, il est député du Sénégal et a, derrière lui, une première vie conjugale. En 1946, il a convolé avec une Guyanaise, Ginette Eboué, fille du célèbre Félix Eboué, gouverneur du Tchad rallié à de Gaulle dès l’appel du 18 juin et seul Noir reposant aujourd’hui au Panthéon. Le prisonnier de guerre Senghor avait connu les frères de Ginette en captivité. Le couple aura deux fils, Francis et Guy, mais leur union, plutôt malheureuse, s’achèvera par un divorce en 1955.

Avec Ginette, dira Senghor, c’était un « mariage par devoir ». Avec Colette, de dix-neuf ans sa cadette, qu’il épouse le 18 octobre 1957, c’est clairement une « affaire de cœur ». Dans les années 1930, le jeune Senghor et ses camarades, futurs militants de la négritude, proscrivaient les mariages mixtes. A la fin des années 1950, Senghor a renié de longue date cette « négritude-ghetto ». Il exalte les vertus du métissage biologique et culturel. En 1958, un fils naît chez les Senghor, Philippe, qui cristallisera l’amour et la fierté du couple.

Pas dupe des joutes de pouvoir
En 1960, Senghor devient le père de l’indépendance du Sénégal. Celle qu’il appelle tendrement en privé « Ma petite Colette », commence à ses côtés, et dans son ombre, une nouvelle vie qui lui vaudra l’admiration et le respect des Sénégalais. Elégante et discrète, elle n’occupe aucune fonction officielle, n’émet aucun commentaire politique et ne se mêle en rien des affaires de l’Etat. Mais cette républicaine dans l’âme n’est pas dupe des jeux et des joutes du pouvoir. Elle n’aimerait pas que son mari fasse le « mandat de trop », comme tant de dirigeants africains cramponnés à leur trône. Elle voit d’abord en lui un intellectuel, un poète « tombé » en politique par accident. Elle est donc la première à se réjouir lorsque Senghor, en décembre 1980, quitte le pouvoir de son plein gré.

Poète et écrivain, Léopold Sédar Senghor a été un chantre de la négritude, un mouvement pour la défense des valeurs culturelles du monde noir qu'il a fondé dans les années 1930 avec le Martiniquais Aimé Césaire et le Guyanais Léon Gontran Damas. Agrégé en grammaire française, il a été le premier Africain membre de l'Académie française


Sources combinées 




Tuesday, November 19, 2019

Les plus gros actes de corruption en Haïti sont l’œuvre d’américains dixit Himmler Rebu

Himmler Rebu

LES FONDS PETROCARIBE SONT À « 75% DANS LES BANQUES AMÉRICAINES » SELON HIMMLER REBU

« L’opposition a un adversaire couplé : le Président Jovenel Moise et l’infrastructure américaine » a lâché l’ancien Colonel Himmler Rebu, lors de sa participation à une émission cette semaine. Il a fait cette déclaration pour souligner que l’opposition « manque d’intelligence stratégique » dans la lutte contre lepouvoir  en place et notamment dans la recherche des fonds Petrocaribe.

En effet, il indique que « dans une bataille, il faut pouvoir identifier l’adversaire » tout en indiquant que « nombre de décisions en Haïti sont tributaires de celles prises par les américains ». Il pense que l’opposition ne table pas assez sur cette « mauvaise association » en exploitant la moralité du peuple américain, qui ne tolère pas tout, notamment la corruption.

« Les plus gros actes de corruption en Haïti sont l’œuvre d’américains »

Pour justifier ce manque d’exploitation des scandales en Haïti auprès du peuple américain, le colonel a révélé que « les plus gros actes de corruption en Haïti sont l’œuvre d’américains ». Il en veut pour exemple le cas de Lewis Lucke, au cours de la Période CIRH-Commission Intérimaire pour la Reconstruction d’Haïti, après le séisme.

Cet américain, selon Himmler Rebu, a été « poursuivi aux États-Unis » alors qu’il avait « 3 entreprises qui aspiraient l’argent de la reconstruction [d’Haïti] ». Il insiste sur le fait que l’opposition n’a pas exploité la « sensibilité du peuple américain » sur ce dossier, autant qu’elle ne le fait pas non plus concernant les Fonds Petrocaribe actuellement recherchés qui, dit-il, est à « 75% dans les banques américaines ».

Faut-il des recherches pour « montrer [que] l’argent du peuple haïtien qui sévit dans la misère génère des intérêts et des profits dans les banques américaines » soutient Himmler Rebu.  Le colonel croit qu’il faut mettre les « banques américaines face au peuple américain » dans cette lutte.

Pour lui, il s’agit d’une stratégie intelligente contre le Président de la République qu’il dit être « très longtemps knock-out ».

Source : haititweets

Monday, November 11, 2019

Réflexions d’une lectrice après lecture « Des mots pour conjurer nos maux » de Max Dorismond


« Sans la patrie, l’homme est un point perdu dans les hasards du temps et de l’espace1».

Sommes-nous des sans patrie ?

Par Janine-Renaud Murat

Mme J,R Murat
L’auteurDes mots pour conjurer nos maux nous invite sans doute à cette réflexion. L’exil apprend à ses victimes à mieux aimer leur patrie. Tous ceux qui ont dû partir pour des raisons différentes ne cessent de penser à ce pays qu’ils ont dû quitter malgré eux : Haïti.

Après avoir lu avec beaucoup d’intérêt, les articles de nombreux chroniqueurs de la Diaspora haïtienne, sur la politique boiteuse des différents gouvernements qui se sont succédé depuis plus de 60 ans, voici que monsieur Max Dorismond retrace pour le lecteur les problèmes cruciaux de la nation haïtienne où se joue la plus grande tragédie dans la mer des Caraïbes.

C’est un cri du cœur que lance l’auteur dans un style parfois acerbe et bouleversant par Des mots pour conjurer nos maux. Ce titre accrocheur ne laisse aucun lecteur indifférent. Ne pouvant lutter à main nue contre une telle tragédie, monsieur Dorismond se joint par ses écrits à ceux qui luttent et dénoncent les faits par leur plume. L’auteur connait la force des mots qu’il utilise de façon claire et concise pour dénoncer la bêtise de ses gens qui portent des œillères pour ne pas voir et des bouchons pour ne pas entendre. Essayez donc de briser le béton armé qui plombe un cœur.

Les plus désespérés sont les chants les plus beaux / Et j’en sais d’immortels qui sont de purs sanglots2, a écrit A. de Musset. Pour notre peuple, ces chants sont ceux de la misère toujours tragiques et tellement tristes, sanglots d’un peuple fatigué de souffrir. Si l’expérience est la somme des erreurs, la somme des bêtises des hommes de ce pays est devenue une montagne infranchissable avec le temps. Le lecteur qui parcourt ces pages le fait avec la même passion, la même lucidité que celui qui nous plonge dans l’histoire et dénonce les dérives humaines de ces incompétents qui nous mènent : les dérives vaticanes, la colonisation, la libération, l’illusion du bonheur, la dictature et toutes les tragédies qui en découlent…

Certes, il y a les inconscients, les insouciants qui trouvent parfois que l’herbe est plus verte et plus accueillante là où les mène le destin. Ce sont ceux qui se sentent bien partout où ils n’ont aucun ennui, là où ils mangent et dorment sans s’inquiéter des ravages d’un cyclone, d’un tremblement de terre, en un mot, pour qui seule compte leur sécurité psychologique ou matérielle.         Mais à côté d’eux, se trouvent des gens qui n’oublient pas leur terre natale et souffrent d’entendre ce genre de réflexion : Avec tout ce qui se passe chez vous, vous êtes chanceux de vivre ici.

Quelle gifle ! Comment peut-on se sentir bien alors que nos frères et sœurs, des enfants innocents souffrent le martyr? Pas de nourriture, pas d’eau potable, pas de médicaments, absence de soins de santé, pas d’électricité, pas de sécurité… Une Somalie dans la Mer des Antilles !

Mais les exilés, ne l’entendent pas ainsi. Bien-être ou pas ils refusent de fermer les yeux, de baisser les bras et n’acceptent pas de voir mourir leur patrie si chère à leur cœur, à leurs âmes. Le lecteur est parfois impressionné devant l’exposé que lui fait l’auteur sur la situation dramatique du pays. La négligence des gouvernements est une des causes des plus grandes qui gangrènent ce pays, car comme l’a souligné l’auteur, de nombreux membres de la diaspora seraient en mesure de mettre leurs connaissances au service de leur patrie.

Les gouvernants, les corrupteurs manquent de confiance envers les exilés haïtiens. Ils craignent de perdre leur prépondérance sur le pays, préférant le voir périr que de le sauver. Aussi les exilés s’acharnent-ils par les moyens en leur possession, de crier leur douleur, leur indignation contre la tragédie qui se joue sous le regard impassible de la Communauté internationale supposée protéger les pays dits en voie de développement.

Monsieur Dorismond se fait dans son ouvrage, le chantre du petit peuple qui ne vit que de malnutrition et d’analphabétisme. La Diaspora haïtienne très sensible à cette lamentable situation, s’efforce de palier à cette carence en faisant parvenir à leurs proches ou aux différentes Fondations qui soutiennent ce pays, leurs contributions financières.

On comprend donc les révoltes de ceux qui n’ont qu’une plume pour baïonnette, seule arme à leur disposition. Les mots confiés au papier peuvent être très percutants. Il faudrait parfois s’en méfier.

Nous disons merci à l’auteur pour ces pages très inspirantes remplies de mots qui aideront sans doute, à conjurer nos maux.

J-RM

Note – 1 : Henri de Lacordaire : Le discours sur le droit et le devoir de la propriété (1958)
Note – 2 : Alfred de Musset dans « La nuit de mai ».



Saturday, October 19, 2019

Quand GRAHN réunit les Haïtiens et la diaspora par Visio-Conférence

Par Max Dorismond

Hier encore, certains congénères, surtout les prédateurs du pouvoir, les candidats en attente d’un poste quelconque en Haïti, se congratulaient sournoisement en leur for intérieur, lors du départ pour l’exil d’un potentiel concurrent, ou mieux, d’un éventuel emmerdeur. Dans leur tête, c’est un autre empêcheur de danser en rond qui vient de traverser la porte de Gorée1, la Porte du voyage sans retour.

Heureusement, grâce à la technologie, ils se sont royalement encornés dans leur hallucination. Le boomerang vient de les frapper en pleine face, car l’exilé est toujours là. Physiquement il est parti mais, par la magie du web, il est omniprésent et tient mordicus à se prononcer sur l’avenir de son pays abandonné sous la pression d’une incurie latente. La porte de Gorée est morte de sa belle mort.

En effet, depuis trois jours, l’invitation à la réunion du GRAHN avait été lancée et fixée pour la soirée du mercredi 16 octobre 2019 à 20:00. Les ordinateurs, les téléphones cellulaires ou autres interfaces étaient mis à disposition pour établir le lien. Ce n’est pas la première fois qu’une réunion par Visio-Conférence se tient au niveau du GRAHN pour discuter des affaires courantes. Mais celle-ci est assez spéciale, puisqu’elle concerne Haïti et sa descente irréversible en direction de l’enfer. L’heure extrêmement grave invite au sacrifice. 

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Gorée - La porte du voyage sans retour
Plus de 80 personnes étaient reliées via l’Internet. On remarquait tout le monde devant son écran. Citons pour exemple, le Dr. Charles Tardieu à P-au-P, le professeur Ludovic Comeau à Chicago, Charlot Lucien à Boston, le révérend père Romel Eustache à Mirebalais, le professeur Jean Moisset à Québec, le professeur Kénel Délusca en mission à Saint-Kitts, le Dr. Samuel Pierre, Édith George et Max Dorismond à Montréal, pour ne citer que ceux-là. Les branches européennes étaient absentes en raison du décalage horaire, à part le président de GRAHN-France en séjour aux USA. Il était 2:00 du matin en France et en Suisse.

La réunion par Visio-Conférence
Le but premier de cette rencontre, via l’ordinateur ou le téléphone de chacun, c’était de faire le point sur le document intitulé « La Passerelle » ou « Déclaration de sauvetage national » pour sortir, ou mieux, pour sauver Haïti des flots tumultueux qui menacent de l’engloutir.

C’est un document phare extrêmement détaillé et supporté par quasiment 107 associations et groupuscules évoluant sur le terrain en Haïti. Si la conviction est de la partie, voilà un projet susceptible d’encadrer toute action positive pour Voyé Haïti Monté2.

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Gorée: La dernière maison des esclaves
En partance pour l’Amérique
L’objectif premier de « La Passerelle », advenant une démission présidentielle, c’est d’offrir à la nation un encadrement éclairé pour éviter le chaos et l’enlisement de l’île, pour 25 années encore, dans le même katiouboumbé3 national d’aujourd’hui. En conséquence, elle souligne que « le retrait de l’équipe dirigeante actuelle devrait être organisé de façon à protéger les institutions républicaines, éviter le gaspillage des ressources publiques et prévenir un déchoucage4 généralisé qui ne pourrait qu’accroître la misère du peuple haïtien et retarder le développement économique du pays… ».

Certains points de la discussion ont retenu mon attention. Le Professeur Samuel Pierre a précisé que le GRAHN est un corps apolitique, un Think-Tank, qui, depuis sa fondation, émet des propositions et publie des documents et des ouvrages qu’aucun gouvernement n’a daigné feuilleter ou écouter. Le GRAHN n’a jamais endossé aucun pouvoir établi, préoccupé plutôt à œuvrer à long terme, pour une  Haïti  nouvelle, avec un haïtien tou nèf, un individu altruiste, désintéressé et rassembleur, avec une conscience nationale à toute épreuve travaillant au bien-être de ses congénères. Le Professeur déclara péremptoirement, « tout comme nous l’avons été sans relâche depuis 9 ans et 9 mois, nous continuerons sans relâche d’accompagner le pays vers un changement durable avec la même conviction et la même détermination ».

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Gorée - La dernière porte
Une autre intervention intéressante concerne la Constitution haïtienne que d’aucuns voudraient changer. En réponse, le Dr. Comeau précisa que « c’est une bonne constitution qu’il a récemment relue. Si elle était appliquée dans son essence, les prédateurs du Parlement n’auraient jamais pris le pouvoir en otage en mettant le pays sous coupe réglée, en siphonnant les caisses des institutions au gré de leur fantaisie et de leurs caprices ». Ce fut une discussion encourageante qui a remis les pendules à l’heure

En effet, cette salutaire réunion a balisé les chantiers pour inviter nos futurs gouvernants à la transparence. Ils sont condamnés à changer leur système de fonctionnement, leur structure de gestion ou le « Système » tout court, où l’ambiguïté des uns et la rapacité des autres nourrissent la confusion de l’esprit.

Partir, pour l’exilé, n’est plus un adieu à Haïti mais, un Au revoir. Messieurs les prédateurs, vous vous êtes trompés de siècle. Vous vous êtes trompés de rêve. La diaspora vous épie, le monde vous regarde aller. Avec l’intelligence artificielle, le monde est un livre ouvert. Vous êtes condamnés à évoluer avec une once d’humanité. Le temps du gestionnaire-prédateur est presque terminé. Vous ne pouvez plus voler, piller, ruiner et cacher le magot dans les jarres des paradis fiscaux comme avant: L’œil de Caïn vous épie matin et soir.

Max Dorismond Mx20005@yahoo.ca





Note -1 : Gorée ou l’île de Gorée est à la fois une île de l’océan Atlantique Nord située dans la baie de Dakar et l’une des 19 communes du Sénégal. C’est sur cette île qu’on gardait prisonniers les esclaves qui devraient être déportés en Amérique. C’est un symbole de la mémoire de la traite négrière. Elle est appelée « la porte du voyage sans retour ».
Note – 2 : Voye Haïti monté : Sortir le pays de son impasse. Aider le pays à progresser.
Note – 3 : Katiouboumbé : expression créole qu’on peut traduire par désordre total ou conflagration générale.
Note – 4 : Déchoucage : Expression créole qu’on peut traduire par déraciner, sortir brutalement de sa place


Friday, October 18, 2019

LE JEU FORCE À COUPER : EN FINIR AVEC L’ÈRE PHTK

Par : Antoine Lyonel Trouillot
Quelques-uns se seraient offusqués de l’action d’individus ayant voulu empêcher la tenue d’une séance au Sénat. Comme quelques-uns avaient demandé à la population de ne pas contrarier la rentrée des classes. Ce sont les larmes des derniers esprits chagrins nourris par un conservatisme jouant la carte du formalisme.

Le peuple, les secteurs organisés de la société, l’opposition ne sont pas responsables de cette impossibilité de vivre qu’est devenue la réalité haïtienne. Michel Martelly/Jovenel Moïse/PHTK ont conduit le pays à cette situation insurrectionnelle en considérant le pouvoir politique comme une source d’enrichissement personnel, en soumettant les institutions à une logique de gang, en se montrant les champions de la corruption, de l’incompétence et du mépris de la condition populaire, dans une alliance avec les secteurs les plus corrompus, réactionnaires et prisonniers de leurs préjugés, du monde des affaires. Et quel « intellectuel » ne sait pas que les revendications populaires prennent les formes qui leur sont nécessaires et possibles dans des situations particulières ! Que de rois, présidents, chefs d’État et de gouvernements, que d’institutions l’ont vécu lorsque la contradiction était devenue insupportable pour les peuples.

Des intellectuels, des analystes, de larges secteurs de la population, l’opposition le disaient depuis longtemps : il n’y a pas de réconciliation possible entre le PHTK et la population. Tout ce monde est en train, de manière un peu désorganisée mais probante, d’agir pour obtenir cette fin, et ni les votes achetés ni les armes de la répression et de l’usage politique du banditisme, ne pourront contenir cet élan, cette décision.

J’ai souvent cité ces mots de Léo Ferré, mais jamais ils n’ont été aussi près de la vérité. « Et ils ont mis la république au fond d’un vase, à reposer. Les experts ont analysé ce qu’il y avait au fond du vase : il n’y avait rien qu’un peu de vase ». Là où la phrase ne dit pas toute la vérité, c’est sur la quantité. Martelly/Moïse/PHTK, c’est beaucoup de vases.

Le PHTK, c’est le pouvoir de l’indignité et de l‘outrecuidance, le vice, l’obscurantisme, l’absence d’idéologie politique à part l’enrichissment personnel. Le PHTK, c’est tous les coups sont bons. Le PHTK c’est à moi le luxe, à toi la pénurie. Le PHTK c’est le parlement caverne d’on sait qui, les contrats hors-normes, les cabris à prix d’or, les votes achetés… Le PHTK, c’est Sganarelle et monsieur Lechat ; Cadet Jacques et madame Thazar ; Gwo Moso et maître Beurre-à-chat. Le PHTK, c’est le retour de préjugés sociaux qu’on croyait enterrés, la fête à quelques anciens et nouveaux riches, et ta gueule, monsieur le peuple, laisse-nous faire nos affaires. Le PHTK, c’est mensonge et vérité, comme deux faces d’une même médaille. Le mensonge des promesses non tenues, le mensonge formaliste en violation flagrante des principes dont il se réclame. Et la vérité ne vaut guère meux. Oui, j’ai menti et triché, et alors ? Le PHTK, c’est le scandale au quotidien, chaque jour une nouvelle « affaire » sur un vol ou détournement. Et aujourd’hui des assassins encagoulés qui tirent à hauteur d’homme. Le PHTK, c’est La Saline et Dermalog. Le PHTK, c’est l’expression la plus inculte et la plus ouvertement corrompue d’un système ayant produit et maintenu de inégalités socales inacceptables.

Le PHTK, c’est cette usine à produire du pire à laquelle Haïti aujourd’hui dit non. A quelle dignité citoyenne peut-on prétendre, en tant qu’enseignant ou entrepreneur, en tant que travailleur ou simple citoyen si l’on ne rejoint pas avec sa voix, son action, ce refus salvateur, en se retranchant derrière des considérations formalistes ou des intérêts individuels mesquins !

La fin de l’ère Martelly/Moïse/PHTK est devenue l’élément nécessaire pour atteindre les conditions de possibilité d’une démarche collective vers plus de justice et d’équité. Vers une vie digne de ce nom, tout simplement. Ils ne peuvent rester au pouvoir que par la corruption et la répression. Peut-on encore se donner des raisons d’être complice de cela ? Le silence et l’inaction sont aujourd’hui une complicité objective avec le crime et le vice. Si l’on n’a pas le courage de dire que notre survie collective, voire notre avenir, passent par la fin de cette triste mésaventure, à partir de quel lieu peut-on parler en tant que citoyen ? Le pays a besoin d’un sursaut de la part de tous, des progressistes issus de toutes les classes sociales,  pour sortir de la vase.


Antoine Lyonel Trouillot
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